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06/11/2015

Refus d'alignement, le site de Jean-Michel Chesné en péril

     Le 30  octobre, Jean-Michel Chesné, auteur d'un jardin décoré en mosaïque et autres matériaux à Malakoff, relevant à mon avis davantage de l'art ou de l'environnement "singulier" que de l'environnement populaire au sens strict (il est né comme le dit l'auteur d'une rencontre initiatrice avec le Palais Idéal du Facteur Cheval), a lancé un appel à l'aide concernant sa création actuellement menacé par les funestes projets de la commune où il vit. Je le relaye bien volontiers sur ce blog : 

Chers amis,
     Comme la plupart d'entre vous le savent, surtout ceux qui me connaissent un peu, ma visite au Palais Idéal du Facteur Cheval en 1992 a été un véritable choc et révélatrice à tout point de vue. De là vient mon intérêt pour les constructions insolites, les jardins inspirés et autres architectures marginales ou autodidactes. Une forte passion qui m'a amené un jour de 1997 à la décision de bâtir à mon tour. Depuis j'ai pu édifier la Grotte-Chapelle et réaliser un jardin de mosaïques que certains d'entre vous on déjà vu et que je continue à développer.
    Or ces jours-ci, j'apprends que la petite copropriété que j'habite depuis 26 ans et qui abrite mes travaux est en grave danger. En effet la commune de Malakoff a mis en place de nouveaux plans d'urbanisme (PLU). Je ne vais pas rentrer dans les détails mais en gros, notre rue est frappée d'alignement. Si je ne me bats pas, si rien n'est fait, notre maison, le jardin et tout ce qu'il abrite seront démolis pour faire place à un vaste projet de réaménagement de l'immobilier et de la voirie. Une mutation foncière comme ils disent... Je suis encore sous le coup d'une forte émotion mais je sens déjà que les coudes vont se serrer.
     J'ai déjà pris quelques rdv avec élus, commissaires d'enquête publique etc... Visiblement le conseil municipal connait l'existence de la Grotte et j'ai cru comprendre que ça leur pose problème...
   En attendant je suis en train de constituer un dossier qui explique ce que sont les environnements dits singuliers, leur fragilité, leur survivance, leur avenir etc... Je vais également rassembler les articles de presse et la littérature qui parlent ou évoquent ce jardin ainsi que sa portée (même modeste) culturelle et sociale. Il m'arrive en effet de recevoir des classes, des centres aérés, des groupes ou des patients d'hôpital psychiatrique.
Pour étayer tout ça,  je souhaite aussi adjoindre une liste de noms de personnalités impliquées de près ou de loin dans l'art brut, outsider, singulier etc...
    Artistes, critiques d'art, responsables d'institutions et d'associations, journalistes, directeurs de galerie, collectionneurs, passionnés etc.. sont les bienvenus.
    Je demande donc l'autorisation à ceux qui le veulent bien, de mentionner leur nom sur la liste de soutien que je vais produire.
    Ça ne vous engage pas mais c'est une petite pierre supplémentaire et importante pour moi.
    Si cela vous pose problème, vous me le faites savoir, je le comprendrai évidemment.
    Voilà ce que je peux dire pour l'instant.
    Merci à tous


Jean-Michel Chesné "

(Voir aussi le blog de ce dernier, qui demande par ailleurs de faire circuler le mail ci-dessus, http://jmchesne.blogspot.fr/2015/11/la-grotte-et-le-jardi...)

Jean-Michel Chesné jardin de Malakoff sans-titre.png

Un détail du jardin de Jean-Michel Chesné à Malakoff, un travail d'esthète épris de naïveté

 

    La commune de Malakoff a mis en place un nouveau Plan d'urbanisme.... Eh bien, je dois dire que ça fait frémir quand on lit ça. Qu'est-ce qu'ils ont en tête? Les mêmes cubes et autres parallélépipèdes aseptisés qui rentrent par exemple de plus en plus dans Paris (voir les horreurs construites du côté de Pont Cardinet dans le XVIIe ardt), qui frigorifient tous ceux qui passent entre leurs barres sans âme, comme pondues par des culs de robots géants on dirait, et qui détricotent progressivement ce qui fait le charme d'une ville, ses passages secrets, ses jardins secrets (comme celui de Chesné), ses villages bâtis vernaculairement, sans plan préétabli justement. Que veulent donc ces urbanistes? Détruire tout plaisir de se balader, de contempler, de vivre en somme? Eradiquer toute surprise et tout émerveillement dans une grille géométrique froide qui ressemble à un labyrinthe carcéral?

   En architecture et en urbanisme, décidément, plus que jamais, refusons les "plans d'alignement". Et débarrassons-nous des architectes et des urbanistes.

Commentaires

Je ne sais pas si c'est le même Malakoff (il y a des Malakoff un peu partout, non?)mais je viens de trouver ça sur le facebook du magazine Artension que je consulte à l'occasion, par curiosité plus que par intérêt...
"Résidence artistique / appel à candidatures / arts plastiques :
La Maison des Arts de Malakoff reconduit pour la quatrième année une résidence d’artiste dans le champ des arts plastiques, au sein même du centre d’art municipal. Celui-ci est situé à Malakoff, à 50m du périphérique parisien et sur le territoire du département des Hauts-de-Seine. Cette résidence est rendue possible grâce au soutien de la Drac Ile-de-France (subvention spécifique pour la résidence d’artiste) partenaire de la ville de Malakoff dans ce projet.
Le projet : Les artistes sont invités à postuler avec un projet de recherche et de création en lien avec l’environnement du centre d’art. Des formes de partage et de rencontre avec le lieu, ses acteurs, ses partenaires et son public seront à imaginer en fonction du projet etc..."
Deux poids deux mesures on dirait.

Écrit par : Darnish | 06/11/2015

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Peut-être faudrait-il que Jean-Michel Chesné postule en ouvrant épisodiquement son lieu avec comme projet de recherche et de création "le partage, la rencontre avec un lieu, ses acteurs, ses partenaires et son public" dans le but de contribuer à la préservation de son jardin. En un mot prendre au pied de la lettre cet appel à candidatures pour le tourner en dérision et mettre ainsi en évidence la contradiction qui consiste à financer d'un côté un travail de recherche et de création quand dans le même temps on projette de détruire plusieurs dizaines d'années de travail au service d'une création singulière. Et en faire bien sûr la publicité auprès de la population locale, seule en mesure de s'opposer à un tel projet.

Écrit par : RR | 06/11/2015

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La ville de Malakoff, en tout cas son nom, a pour origine le projet un peu fou d’un homme atypique, Alexandre Chauvelot, ancien rôtisseur devenu lotisseur, qui avait fait reconstruire sur un terrain qu’il possédait non loin de Paris, à Vanves, la fameuse Tour de Malakoff, bastion réputé inexpugnable de la défense de Sébastopol, qu’avait pourtant réussi à prendre les zouaves de Mac Mahon en 1855, lors de la guerre de Crimée. C’était une sorte de Luna Park, entouré d’un quartier populaire qui se bâtissait tout autour sur des terrains que Chauvelot cédait à des ouvriers pour y construire des maisons à peu de frais. En 1870, peu après la déclaration de guerre contre les Prussiens, le maire de Vanves, Leplanquais, fait abattre la tour au grand désespoir des habitants du quartier populaire en gestation, qu’on commençait déjà à appeler les « Malakoffiots". Après la Commune, les Malakoffiots, pour la plupart favorables aux idées portées par celle-ci, parvinrent à acquérir leur détachement de la municipalité de Vanves, toujours dirigée par l’anti-communard Leplanquais, et donnèrent le nom de « Malakoff » à la municipalité nouvellement constituée. en 1883. Cent quarante cinq années plus tard, la municipalité de Malakoff, qui se dit pourtant « communiste » et héritière des Malakoffiots de 1871, s’apprête à répéter avec le jardin de Jean-Michel Chesné le même acte de vandalisme que le maire de Vanves Leplanquais en 1870.

Écrit par : Régis Gayraud | 07/11/2015

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