25/02/2025
Un tableau ancien d'Alain Dettinger exhumé d'une loge de concierge...
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Le mot de Bruno Montpied
Il sortait des Beaux-Arts en 1969, le jeune Alain, et il n’avait qu’une envie, celle de désapprendre à dessiner, abandonner la posture réaliste, et notamment se détourner des peintres lyonnais. Dubuffet, Chaissac et d’autres artistes primitivistes du même calibre faisaient souffler un vent où l’on réduisait les têtes à des graffiti. Il prenait exemple sur eux.
C’est dans une loge de concierge que fut retrouvé récemment un grand format de cette époque. Qu’y voit-on ? Une foule de carnaval où se pressent comme des faces de clown, éberluées. Cela respire un tendre expressionnisme, empreint d’un zeste d’esprit caricatural. Alain Dettinger n’en avait sans doute pas conscience alors, mais, avant sa période des Robots, il avait déjà pris place parmi les préfigurateurs de l’art que l’on appelle aujourd’hui « singulier », les inspirés de l’art brut et du primitivisme, cette cohorte d’artistes en rupture de ban qui refusent les académismes cherchant à pauvrement mimer la réalité, car seulement envisagée dans sa version rétinienne.
18:40 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain dettinger, art singulier, primitivisme, art brut, galerie autour de l'image, exhumation, faces de clown, éberluées, anti-académisme, peintres lyonnais | Imprimer