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31/08/2019

"Le truc qui m'énerve", par Pierre Chevrier (suite à "Détestations (1)")

LE TRUC QUI M’ÉNERVE

 

La cravate

      Ça n’est pas tellement la cravate qui m’énerve, mais plutôt les mecs qui en portent une, par obligation ou discipline ; qu’est-ce que ça veut dire? Moi, je n’ai pas de cravate ; ou plutôt si : une, avec Wallace et Gromit dessus ; le nœud est toujours fait et je la mets pour le théâtre, comme une caricature. J’avais vachement aimé quand les « Grünen » étaient apparus au Bundestag en 1983, en pulls et en baskets ; y’avait même des mecs qui tricotaient en séance. Maintenant les Verts sont coiffés-cravatés comme les autres, bien alignés en uniforme ; c’est que le pouvoir est au bout de la cravate! Parfois, je me dis que, si j’avais porté une cravate, je serais peut-être empereur à l’heure qu’il est ; je n’arrive pas à éprouver du regret... 

 

Y…

     Je ne sais pas si vous avez remarqué ‒ on voit beaucoup ça en BD (je lis énormément de BD) ‒, quand il faut mettre le 3e  pronom, « il », ou « ils », pour faire oral et familier, les auteurs-lettreurs mettent « y » : « Y m’a dit... », « Y paraît...», etc. Mais réfléchissez un peu, nom d’un petit bonhomme ! Le « Y » dans la langue française écrite a déjà des fonctions bien identifiées (adverbe et pronom) ; pour signifier le pronom personnel « il » et sa troncation, il suffirait donc, à l’écrit, de faire comme à l’oral : de supprimer le « l », et d’écrire tout bêtement « i », avec une apostrophe, si on veut, pour bien faire voir que ça correspond à une élision: « i’ ». D'ailleurs, certains écrivains québécois, comme par exemple Réjean Ducharme, utilisent cette résolution graphique dans leurs romans ; c’est bien plus adapté !

 

Les "épingles" à linge¹

      Vous, je sais pas, mais moi, à chaque fois que je dois étendre du linge, je trouve les épingles enfoncées jusqu’à la charnière, et il faut les reprendre une par une pour les faire glisser sur le fil ; parce que, si vous avez bien remarqué, les épingles à linge sont parfaitement conçues : elles présentent un ingénieux système de gorge qui leur permet de coulisser facilement, « frrrrt, frrrt... », sur le fil,  tout en restant suspendues. C’est pratique. Mais quand elles  sont engagées à fond, le bois (ou le plastique) coince, et ça ne glisse plus ; c’est tout bête.    Alors, si un jour je dois aller étendre du linge chez vous, veillez à ce que les épingles soient bien disposées pour coulisser ; sinon, je n’y retournerai pas deux fois !

 Extraits de L’Horreur vagabonde n° 4-5-6,  septembre 2014. Plusieurs numéros récents de cette feuille sont accessibles sur le site de Gérard Minault (voir en colonne de gauche).

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¹ L'auteur veut bien sûr ici parler des "pinces" à linge. Mais, comme il me l'a confirmé, il s'agit ici d'un mot des familles, une erreur qui, avec le temps, a pris force de loi dans sa famille.