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Après le Gazouillis (6): Louis (et non pas ”Pierre”) Hodcent, par Darnish

       De passage cet été dans le Perche avec Vanessa, on a fait un petit tour du côté de Beaumont-les-Autels pour jeter un œil au site décoré par Louis Hodcent¹. Sans connaître l’adresse exacte, en traversant ce joli village, c’est finalement sans difficulté qu’on est tombé dessus, puisqu’un ensemble de deux sculptures se montre bien visible depuis la route.

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Jardin de feu Louis Hodcent, vu de la route, ph. Darnish, 14 juillet 2022.

 

    Sur place, une femme était en train d’arroser le jardin, alors que le soleil déclinait en cette fin d’après-midi de juillet. Très accueillante, elle nous a spontanément invités à pénétrer dans le jardin, afin de pouvoir regarder l’ensemble de plus près. C’était la petite-fille de Louis Hodcent, rejointe sans tarder par sa mère, la fille de Louis Hodcent, donc. Dans le jardin, ne subsiste aujourd’hui qu’un groupe de trois personnages, tournés vers la rue, qu’on aperçoit depuis le trottoir, et une femme en robe rouge située au fond du jardin devant un cabanon. Les sculptures, en ciment, sont grandeur nature et repeintes de temps en temps, si bien qu’elles ne paraissent pas si anciennes.

 

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Louis Hodcent, statues entretenues et repeintes (avec sensibilité, je trouve, car pas trop "ripolinées" comme ailleurs), ph. Darnish, 14 juillet 2022.

 

      Autour d’un verre aimablement offert et partagé, nous avons appris que Louis Hodcent est né en 1906, « l’année où Blériot a traversé la Manche », comme il aimait à le rappeler, et mort en 1986. 

    C’était un paysan. On voit son ancienne ferme, aujourd’hui reconvertie en habitation, depuis l’actuel jardin et la maison qu’il a intégrée avec sa famille, à sa retraite. Il y faisait un peu d’élevage, y vendait de la crème, des œufs, du lait... Une vie modeste en somme. D’après sa fille, il aurait fait les deux guerres, le Chemin des Dames, très jeune, et la ligne Maginot ensuite, et, comme c’est souvent le cas, il était avare de commentaires sur ces deux expériences.

    C’est à la retraite, vers 1974/1975, qu’il s’est mis à investir le jardin. Sur quelques photographies argentiques d’époque, que sa fille nous a gentiment montrées, on constate que le jardin était beaucoup plus travaillé, louchant nettement plus du côté de l'"environnement".

 

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Louis Hodcent, son jardin dans les années 1970, archives familiales.

 

   Une profusion de fleurs, mais aussi de petits champignons en ciment multicolores, bordant les allées, donnaient même à l’ensemble un côté psychédélique ! Les petits champignons, se brisant avec le temps, trop difficiles à entretenir, ont aujourd’hui disparu. Le jardin est toujours fleuri, toujours très joli mais plus simple. Les sculptures par contre sont toujours bien présentes et, comme je l’ai déjà dit, entretenues avec soin.

    Elles se composent d’un ensemble de trois personnages de facture naïve : deux paysans attablés tranquillement dans le jardin portant, l’un une casquette et l’autre un chapeau, « comme dans le temps », nous a précisé sa fille, semblent faire une pause, en partageant un verre de vin, du pain et du saucisson. Ils sont tournés vers la rue, comme pour regarder les gens qui passent, et les saluer éventuellement, me rappelant l’attitude qu’on peut avoir, profitant d’un repos bien mérité, à la terrasse d'un bistrot, certains soirs... Ils ont l’air heureux. A leurs côtés, se tient une femme debout, en tenue de paysanne elle aussi, un panier sous le bras. A l’époque, il y avait un canard dans le panier, mais il s’est cassé et a disparu. L’ensemble est fait en ciment, le pain et le saucisson compris. Seuls la bouteille de vin et le verre que les deux personnages tiennent dans leurs mains sont de vrais objets qui, quand ils cassent à cause du gel, sont remplacés. Un petit fil de fer dissimulé dans chaque main favorise leur stabilité.

    Plus au fond du jardin, se trouve un personnage bien différent mais de même facture, sorte de femme fatale aux airs d’Ava Gardner. Elle aussi en ciment, portant une robe rouge voyante, elle se tient debout. A l’époque elle tenait une ombrelle dans sa main, une véritable ombrelle, dont le manche venait se nicher dans un trou aujourd’hui vide. En la regardant de près, on constate que Louis Hodcent a apporté un soin tout particulier à sa poitrine dont le décolleté, vu du dessus est particulièrement plongeant ! De l’aveu de sa fille, Louis Hodcent aurait bien voulu peupler son jardin d’autres femmes de ce style, désirant même en façonner quelques-unes nues... mais ça n’était pas au goût de sa femme, et il s’est abstenu...

 

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Louis Hodcent, le décolleté invitant l'œil à une "plongée", détail de la photo ci-dessus de Darnish, 14 juillet 22.

 

     Voici donc les quelques informations supplémentaires glanées durant cet été caniculaire sur ce site répertorié dans le Gazouillis des Éléphants qui, d'ailleurs, nous a ici servi de guide.

   J’ajoute que la fille et la petite-fille de Louis Hodcent se sont montrées favorables à la rédaction de cette note.

 

       Darnish, septembre 2022.

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¹ Dans mon Gazouillis, j'avais répercuté ce prénom de "Pierre", accolé à Hodcent, par erreur, abusé par la propre erreur de l'animateur d'un "site-web-qui-ne-voulait-pas-être-cité" où j'avais découvert ce petit environnement populaire. Je rends grâce à Darnish et Vanessa d'être allé vérifier ce qui restait sur place. On a ainsi rendu à César – ou à Louis, en l'occurrence – ce qui lui appartient. (Bruno Montpied)

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18/10/2022 | Lien permanent

Sirènes, quelques images de plus, pour répondre à Darnish et pour ajouter un codicille au vagabondage d'Emmanuel Boussug

      Il n'y a pas beaucoup d'avantage au fait de vieillir, et je ne sais pas si on ne doit pas y ajouter le phénomène des amis qui sont ravis de vous faire découvrir quelque chose que vous aviez déjà vu il ya longtemps, en l'occurrence, il y a très exactement 28 ans... Il faut faire comme si on ne savait pas, pour leur laisser le plaisir de la révélation qu'ils vous offrent.  Mais à de certains moments, on ne peut s'empêcher de se conduire en malotru, et de se moquer grassement du jeune cuistre. Qu'il nous en excuse donc, c'est ici un moment de ce genre... Le pilier de l'église de Varengeville, sculpté d'une sirène affleurant du granit - une des plus touchantes ondines qui se puisse voir dans une église - ... n'a visiblement pas changé depuis 1989, lorsque, avec une étudiante de Dieppe, Laure Lemarchand, qui m'y avait mené pour voir le singulier pilier décoré de sujets profanes placé au beau milieu du sanctuaire, je le photographiai (à l'argentique). Je saisis sous mon objectif  la sirène, la coquille St-Jacques (signalant sans doute aux pèlerins que le bâtiment pouvait les héberger), et les profils ultra naïfs qui entouraient l'ondine archaïque (probablement des portraits de donateurs ?). Darnish en 2015 me confirma que le pilier était bien toujours  en place. J'étais venu visiter l'église de Varengeville uniquement pour ce pilier sculpté ; Braque... Je ne m'en souviens pas... Il faut avouer qu'à l'époque, je m'en moquais éperdument. Et je crois bien que je n'aie guère changé depuis...

Pilier sculpté 2 église de Varengeville, 1989, détails, sirène, profils, coquille st-j.jpg

Pilier sculpté de l'église de Varengeville, ph. Bruno Montpied, 1989.

Sirène église de Varangeville (2), ph Darnish 2015.jpg

Sirène du pilier, plus près, ph. Darnish, 2015.

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    Bon, ceci dit, après avoir fait mon vieux schnock, revenons à l'Auvergne, ses sirènes bicaudales (pas très poétique tout de même ce dernier adjectif, même si il est très précis) et autres ondines en pleine terre. Il n'y a rien de surprenant à en trouver en de tels endroits. Outre le fait que, comme le dit Emmanuel dans son texte, l'imagination a bien le droit de disposer des thèmes mythologiques comme bon lui semble, il faut se rappeler que les croyances se portaient aussi vers les sirènes d'eau douce.

       Je voudrais ajouter ici un exemple de sirène non repérée par Emmanuel, cette fois hors d'une église, en plein milieu du plateau de l'Aubrac, dans le village de Saint-Urcize, qui, malgré son apparente austérité et sa solitude au milieu d'un pays resté somme toute encore assez sauvage, m'est inexplicablement cher (je n'y suis passé que deux fois dans ma vie).

St Urcize, Fenêtre avec sculptures (recadré) (2).jpg

Fenêtre d'un maison fort ancienne (Moyen-Age?) à Saint-Urcize (Aubrac), ph. B.M., 2016.

St-Urcize, Sirène (2) sur une fenêtre.jpg

Détail de la fenêtre précédente, la sirène, en train de jouer d'un instrument probablement à cordes (un plectre?) ; à noter que de l'autre côté de la fenêtre est sculpté un personnage jouant lui aussi de la musique ; peut-être que la maison était celle d'un musicien et que ces motifs fonctionnaient comme des enseignes ? ph. B.M., 2016.

 

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Des glands, des Degland...

Degland botaniste ph Darnish_edited (2).jpg

Photo Darnish, 2016 ; on suppose que notre botaniste planta beaucoup de chênes

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02/08/2016 | Lien permanent

Saucisse Haricot à la Normande

      Mes correspondants dépêchés en express, l'été 2020, sur la côte normande, Darnish et Vanessa la Lionne, ont bien travaillé. Voici le résultat de leur pêche. Deux plaques de rue portant les noms de célébrités locales faites pour s'entendre apparemment.

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Rue Emile Saucisse, Villers-sur-Mer, ph. Darnish, 2020.

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Rue Marcelle Haricot, Bloneville-sur-Mer, ph. (recadrée) Vanessa Ancelot, dite  "la Lionne", 2020.

 

    Signalons au surplus que, comme me l'avaient déjà signalé précédemment mes deux mêmes honorables correspondants, la commune de Villers-sur-Mer peut également s'honorer d'un monument topiaire (art du buisson taillé en forme de différents objets) passablement incongru, un diplodocus de taille imposante installé sur une de ses places, comme en atteste la carte postale ci-dessous...

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Carte postale communiquée par Darnish et Vanessa Ancelot.

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Les jolis caviardages de Bretagne... et d'ailleurs

Le Porno, chemin des pélerins, ph Darnish.JPG

En suivant les pélerins, on peut parfois faire d'étonnantes découvertes ; ph Darnish, sur la commune de Sainte-Anne-d'Auray, août 2020.

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     On pourrait supposer qu'au bout (un très long bout pour le coup...) de ce chemin si particulier, on finisse par tomber sur cette autre rue au nom lui-même transformé dans un sens voisin, à Paris :

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Photo Régis Gayraud, juin 2019.

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Une cascade qu'on n'attendait pas

Nathalie Arthaud et ses cascades, ph Darnish.JPG

"Nathalie se reconvertit..." dixit Darnish qui est l'auteur de cette photo, prise sans doute du côté de Dieppe; on peut espérer que la cascade promise, dans ce qui n'est ici qu'un humoreux télescopage sous forme de palimpseste involontaire, ne soit pas une simulation d'électroCUTION (voir le mot caviardé par le déchirage de l'affiche).

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Caroline Dahyot au café-galerie La Potinière, Dieppe

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Expo Dahyot, photo et affiche Darnish, La Potinière, 18 rue du 19 août, Dieppe.

 

    L'ami Darnish m'assure que la nouvelle expo de Caroline, la femme peintre de la Villa Verveine à Ault-Onival (pas loin de Dieppe), dans un café-galerie qui lui est cher dans le centre de Dieppe, La Potinière, vaut le détour. Faisons-lui confiance. Caroline a investi le lieu au point de faire oublier, paraît-il, la destination initiale du lieu d'exposition qui lui est offert temporairement, en y projetant ainsi un pan de son univers d'Ault, où l'on baigne, une fois entré dans sa maison, décorée du sol au plafond, dans son graphisme, son imaginaire, ses obsessions affectives.

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Caroline Dahyot envahit les murs et grimpe au plafond... Ph. Darnish, 2018.

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Caroline Dahyot, le plafond est conquis, les portes aussi, ph. Darnish, 2018.

   

     Caroline aime à s'essayer à des formes d'art total, à de multiples formes d'expression. Elle a logiquement tendance, dans ses accrochages, à se répandre, à ruisseler, à occuper le terrain. Donc, en matière d'introduction à son univers, un petit tour à la Potinière s'impose...

 

Expo Dahyot, Café-Galerie La Potinière, 18 rue du 19 août, Dieppe, du 13 novembre au 14 décembre 2018.

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A François Monthoux, jeune poète de l'immédiat, toute notre admiration!

       Merci à Darnish pour m'avoir fait découvrir ce jeune poète inspiré et quelque peu naïf qui vit en Suisse, en pays vaudois (où l'accent est si joli), tel un bienheureux avec son chien, ses parents charmants et compréhensifs (il ne gagne pas sa vie, il n'a jamais aimé l'école...): François Monthoux :

Film "Nietszche, la glaise et les fourmis" de Marie-Emilie Catier

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A propos du dénommé Lariflette, un site à préciser...

     L'ami Darnish, avec son commentaire sur le cahier de Blanche Nicard (voir note précédente), m'a fait ressouvenir de deux photos genre Instamatic que je possède depuis des années, montrant un jardin dans une région assez peu riante a priori, avec un portail bricolé et décoré sans grande audace (un début balbutiant de décor brut en somme), et une girouette dans un coin surmontée d'une figure de ce Lariflette dont parle Darnish, personnage qui est étranger à ma culture (comme Pif le chien, et autres, venus d'"illustrés" que je ne lisais pas dans mon enfance).

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Site inconnu lié à "Lariflette", photographe inconnu, date inconnue (années 1980 probablement)... Archives Bruno Montpied.

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La girouette avec le dénommé Lariflette, localisation inconnue, bis repetita... Archives B.M.

 

      Qui a bien pu m'envoyer ces photos? Par extraordinaire, je ne l'avais pas noté. J'ai interrogé deux connaissances, croyant me souvenir que cela avait pu provenir d'eux. Et puis non. Aujourd'hui, je me demande si ça ne venait pas de Jean-François Maurice, à l'époque où nous nous parlions encore... De toute manière, vu l'endroit où il est désormais, ce n'est pas lui qui pourrait me donner la réponse quant à cette ébauche de site (très embryonnaire), et ce qu'il a pu devenir. Si un lecteur a une idée...

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Sur Ali Maimoun

    Je suis resté un peu circonspect je dois dire, dans le récit du citoyen Darnish –et c'est le seul bémol que j'ai à y apporter, tant cette relation, comme dit l'Aigre, m'a paru à moi aussi excellente, et salutaire quant aux créateurs oubliés d'Essaouira dont j'attendais des nouvelles depuis des années– je suis resté circonspect devant les peintures-découpures d'Ali Maimoun que l'on voit autour de lui sur la photo de Samantha Richard. Son art a bien changé, et pas forcément en mieux, selon mon goût bien sûr, depuis la peinture qui fut exposée au Musée de la Création Franche en 1997 et que je mets en ligne ici pour permettre à mes lecteurs de juger sur pièces.

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Ali Maimoun, vers 1997, collection permanente du Musée de la Création Franche, ph. Bruno Montpied

   Et pour donner un autre exemple de ce que peint Maimoun aujourd'hui, voici une autre photo de Samantha Richard faite à Essaouira cet été. Le tableau me paraît nettement plus "décoratif", qu'en pensez-vous?

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Ali Maimoun, 2013, photo Samantha Richard



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