Rechercher : Jean Molette
D'autres pays, d'autres frontières
Je ne m'intéresse que très modérément, comme on l'aura sans doute compris, à l'art contemporain tel qu'il reflète les recettes apprises dans les écoles. C'est souvent un bal de poncifs et de tics recyclés au contact des professeurs, de la pression générale des autres élèves, de la critique d'art patentée, etc. Cependant il faudrait être particulièrement dogmatique et aveugle pour ne pas remarquer de temps à autre telle ou telle novation, tel ou tel créateur qui vient surprendre son monde. Tel est le cas par exemple de Laurie-Anne Estaque, basée à Felletin dans la Creuse qui, venue me faire de l'information sur les activités de son père artiste Jean Estaque qui a ouvert récemment un espace d'exposition en pleine campagne à Savennes (Creuse toujours), "La Maison du Tailleu", où il a exposé récemment Joël Thépault, m'a également fait connaître son site web, où j'ai repéré particulièrement certains collages réalisés à partir de fragments de cartes géographiques qui m'ont fait penser que décidément existait une tradition du collage "géographique" (que l'on songe à ceux que faisait le Tchèque Ladislav Novak ou aux collages situationnistes de plans de dérive de Debord et autres...).
09/07/2009 | Lien permanent
Cobra et tireur de langue
Dans nos interprétations des images trouvées dans la nature ou la rue - ce blog comme on l'a peut-être déjà remarqué en est fort friand - transparaissent évidemment nos centres d'intérêt, notre mémoire, avec ses pôles obsessionnels. Cependant, il existe des cas où d'autres voient les mêmes choses que nous, et nous ne savons pas si ce ne seraient pas ces images-là que nous recherchons en priorité. Donnons deux exemples récents, le premier est une interprétation aidée d'un petit caillou que l'auteur de la photo a déplacé pour les besoins de soulignage et de mise au jour de sa vision:
Il s'agit bien ici d'une projection de notre part, toutefois inspirée d'un thème, le tireur de langue, cher à Asger Jorn (et à Noël Arnaud, avec qui il avait publié un livre sur le sujet, La langue verte et la cuite, publié chez Jean-Jacques Pauvert autrefois). Le même Asger Jorn qui avait appartenu au groupe d'artistes spontanés Cobra à la fin des années 1940. Or, c'est justement un cobra que nous avons vu apparaître en mai au détour d'un champ en mai dernier au cours d'un séjour dans le Cézallier.... Et là, il nous semble que nulle retouche n'est nécessaire pour voir le cobra tapi, ramassé sur lui-même, prêt à bondir?
31/07/2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
De l'art brut en Mayenne?
Gustave Cahoreau, Patrick Chapelière, Céneré Hubert, Alain Lacoste, Joël Lorand, Robert Tatin sont les créateurs invités, certain post mortem (Tatin), par la médiathèque de Villaines-la-Juhel en Mayenne... Et, non, ils ne sont pas si vilains en passant par la Juhel... On y a eu l'excellente idée, loin des cénacles et des clubs de professionnels de la diffusion des fausses valeurs contemporaines de nous y proposer des créateurs vraiment inspirés et peu en vue durant toute la durée du mois de septembre.
16/08/2009 | Lien permanent
Jus de Pommeraie chez Objet Trouvé
La galerie Objet trouvé, rue de Charenton dans le 12e arrondissement à Paris expose quelques créations venues du Centre de la Pommeraie en Belgique.
Ce home pour artistes handicapés abrite des créateurs tout à fait originaux comme on commence à le savoir. Alexis Lippstreu est notamment présent dans cette expo (avec aussi Michel Dave, Jean-Michel Wuilbeaux, Daniel Douffet), avec ses oeuvres qui sont comme des réductions d'oeuvres de la peinture savante, au sens de la cuisine, réduction d'une sauce. Vélasquez, par exemple, pourrait mijoter un bout de temps dans la cervelle de Lippstreu et en ressortir plus nu, plus pur, stylisé, dépouillé à l'extrême. L'art savant se voit ainsi repris par lui (comme par secrète nécessité) et passé à la moulinette. Ses figures douces et pensives posées devant d'immenses espaces gris font songer à des enfants qui attendent on ne sait trop quoi interminablement...
02/12/2008 | Lien permanent | Commentaires (4)
Le pilote Pollet et son épouse, cherchez le prédestinant...
Allez savoir où se nichent les noms prédestinants... Je collectionne les cartes postales anciennes par rapport aux sites d'art insolite populaire. Un jour mon choix s'est arrêté sur le portrait du "Pilote Pollet", patron d'un canot de sauvetage, le poitrail bardé de médailles, l'oeil clair du sauveur sûr de lui. Pas de patronyme prédestinant en ce qui le concerne, ne cherchez pas.
Non, par contre, il faut retourner la carte pour trouver de quoi se sustenter. Elle donne un petit texte chargé de raconter la vie de la famille Pollet. Si un des aïeux de notre pilote fut un corsaire dont les exploits furent contés par Hector Malot dans son roman Les corsaires [C'est du moins ce qu'on lit au verso de cette carte, car d'après le commentaire, et la correspondance privée que j'ai reçus suite à cette note, il apparaît que ce ne serait pas Hector Malot qui aurait écrit ce roman "Les Corsaires", mais bien plutôt un certain HENRI MALOT (peut-être copain avec Henri Maillant, Henri Golan, Henri Dicul, etc.)... Note du 21 déc. 2008], ce n'est pas non plus de ce côté que s'est porté mon intérêt. La notice énumère ses médailles, il eut la Légion d'Honneur entre autres, mais ce n'est pas encore ce qui m'a surpris... Non, il faut attendre le bas de la note biographique pour tomber sur ces lignes étonnantes: "Il épouse l'an 1884 Marie-Catherine Danger, journalière"...
Quoi d'étonnant, que cet homme ait épousé la Danger, étant donné ses états de service?
02/11/2008 | Lien permanent | Commentaires (4)
Ruzena se dévoile...
Enfin, on va pouvoir dessiner soi aussi sur les photos qui montrent Ruzena, parce que figurez-vous, c'est une première, cette grande cachottière s'est laissée photographier, on suppose qu'elle était d'accord...
C'est dans le catalogue à 10€ (je dis ça pour Zébulon) de l'exposition L'Art Partagé, organisé en novembre 2008 par Jean-Louis Faravel à Rives dans l'Isère. Elle a été prise de côté un peu en arrière, du coup, on n'arrive pas bien à la dévisager, et la curiosité s'aiguise davantage finalement... On peut dire qu'elle sait faire monter sa légende, cette Ruzena... Elle a passé un diplôme de publicitaire ou quoi?
Bon, une fois ceci écrit, ma fidèle lectrice Valérie A. (voir commentaire du 22 février), m'a déniché un dévoilement encore plus facial qui se trouve sur le site de la galerie Béatrice Soulié (avec cette mention que "Ruzena travaille dans le domaine de la culture"). J'ai déjà rencontré cette personne, me suis-je dit, mais où?... Mais où?... :
22/02/2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
Info-Miettes (3)
Je signale l'exposition prochaine de Christian Pinault, Catherine Ursin et de quelques autres (Chamoro et Boistine) à la Galerie La Main qui parle, située dans le 20e ardt à Paris, avenue du Père-Lachaise, du 1er au 12 avril. Histoire de faire la liaison avec l'exposition Hang'Art annoncée dans une note précédente, où expose aussi Pinault, le récupérateur d'épaves (et non pas de cadavres, pour faire référence à Stevenson). Cette galerie est en fait un lieu associatif qui invite, moyennant cotisation individuelle ou collective, des groupes à exposer. Pas de ligne précise donc (hormis l'étiquette de galerie d'art singulier qui devient une étiquette qui ne veut plus rien dire, tant les artistes récupérateurs plus ou moins improvisés font florés), pas d'exigence esthétique particulièrement marquée. On constate simplement que des "singuliers" sincères s'y retrouvent régulièrement, Jean-Michel Chesné par exemple y est passé récemment. A regarder leur site web, j'ai trouvé jusqu'à présent leurs accrochages assez "foutoir" (on veut en mettre le plus possible). Pour l'occasion, l'expo Pinault-Ursin and co, ils ne sont que quatre. L'affiche de l'expo paraît équilibrée, et les artistes talentueux, même si le syndrôme de la "Tête à Toto" y est toujours actif...
Vernissage le 3 avril à 18H, Galerie La Main qui parle, 3, avenue du Père Lachaise, Paris 20. Expo ouverte tous les jours 10h-20h.
21/03/2009 | Lien permanent | Commentaires (3)
Amis des chevilles qui enflent, amis des grosses têtes, bonsoir
Aperçue ces derniers jours dans le métro parisien, cette affiche publicitaire pour une entreprise qui fabrique des poêles... Le moins qu'on puisse dire, c'est que son PDG ne se sent plus, ni de son plumage ni de son ramage.
"Détermination d'un homme", "éthique", "talent" de ses 280 employés (parce qu'il faut bien les citer tout de même un peu ces sous-fifres), autant de termes ronflants qui éclatent sous les yeux des voyageurs du souterrain. Je reste pour ma part éberlué devant l'allure du plus pur style m'as-tu-vu du PDG qui n'a pas craint de se représenter sur l'affiche, des "poêles plein la tête", et surtout des poils plein la tête, car l'homme a une sacrée allure, on dirait une sorte de vedette trash de la couture, mâtinée d'une vedette du rock'n roll aux goûts plutôt kitsch (magnifique veste aux revers fourrés dirait-on...), sorte de punk repenti.
Les chefs d'entreprise ont le vent en poupe. Ils ne craignent plus de réclamer à leur tour quinze minutes, voire plus, de gloire sous les sunlights. Jean-Pierre Dupire, qu'il s'appelle...
Moi, j'avoue que je préfère du meilleur.
02/03/2008 | Lien permanent
A la niche les glapisseurs de dieu!...
La Fédération de Paris de la Libre Pensée et le groupe Francisco Ferrer organisent une conférence de Guy Ducornet à la Bourse du Travail, salle Jean Jaurès, (3, rue du Château d'Eau, tout près de la place de la République à Paris), le jeudi 21 février prochain :
"Surréalisme et athéisme
«A la niche les glapisseurs de dieu !»"
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Guy Ducornet (membre du mouvement surréaliste américain depuis 1967) y présentera son dernier ouvrage Surréalisme et athéisme «A la niche les glapisseurs de dieu !» (Gingko éditeur).
«A la niche les glapisseurs de dieu !» est à l'origine un pamphlet signé par André Breton et 50 surréalistes en 1948, qui a été contresigné sur la proposition de Guy Ducornet, en 2006, par 175 surréalistes du monde entier. Se calquant sur le mot d’ordre «A chacun selon ses désirs» clairement antagonique à la morale chrétienne, ce projet est l’occasion de revenir sur les combats anticléricaux et antireligieux du mouvement surréaliste.
Dans cette anthologie de textes méconnus – historiques ou contemporains – l’auteur revient en détail sur l’engagement politique (sur son aspect marxiste et libertaire) des surréalistes.
(Cette note est basée sur une information émanant de la Libre Pensée et de Guy Ducornet, que j'ai remontée et légèrement remaniée pour l'adapter au blog ; j'ajoute que je n'ai pas encore eu le livre entre les mains, je répercute de confiance l'information en laissant juges mes lecteurs)
03/02/2008 | Lien permanent | Commentaires (1)
Balade en films chez les inspirés du bord des routes et rendez-vous en Creuse
Dans le cadre de mon exposition estivale chez Jean Estaque à la Maison du Tailleu à Savennes dans la Creuse (une dizaine de kilomètres au sud de Guéret), je prendrai rendez-vous avec tous les amateurs des environnements qui aimeraient voir quelques images animées, cinématographiques, de quelques-uns de ces derniers.
Rochers sculptés de l'abbé Fouré avec Jacques Cartier (l'homme au chapeau) au-dessus d'un monstre marin, Rothéneuf (Ille-et-Vilaine), ph. Bruno Montpied, 2010
Outre les Bricoleurs de Paradis de Remy Ricordeau, on pourra voir quelques films surprise, des images du Palais Idéal du Facteur Cheval, des rochers sculptés de l'abbé Fouré, de Fernand Chatelain, de Monsieur G. (Gaston Gastineau), de Picassiette, et de Petit-Pierre. Le programme fera environ 1h40, et il sera accompagné d'un débat, d'une discussion avec les amateurs présents si le cœur leur en dit. Cette petite animation se tiendra de manière intime et conviviale dans une des salles d'exposition de la Maison du Tailleu en fin d'après-midi du 28 août prochain. Pour plus de renseignements, merci d'appeler le 05 55 80 00 59.
15/08/2015 | Lien permanent