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Le pilote Pollet et son épouse, cherchez le prédestinant...
Allez savoir où se nichent les noms prédestinants... Je collectionne les cartes postales anciennes par rapport aux sites d'art insolite populaire. Un jour mon choix s'est arrêté sur le portrait du "Pilote Pollet", patron d'un canot de sauvetage, le poitrail bardé de médailles, l'oeil clair du sauveur sûr de lui. Pas de patronyme prédestinant en ce qui le concerne, ne cherchez pas.
Non, par contre, il faut retourner la carte pour trouver de quoi se sustenter. Elle donne un petit texte chargé de raconter la vie de la famille Pollet. Si un des aïeux de notre pilote fut un corsaire dont les exploits furent contés par Hector Malot dans son roman Les corsaires [C'est du moins ce qu'on lit au verso de cette carte, car d'après le commentaire, et la correspondance privée que j'ai reçus suite à cette note, il apparaît que ce ne serait pas Hector Malot qui aurait écrit ce roman "Les Corsaires", mais bien plutôt un certain HENRI MALOT (peut-être copain avec Henri Maillant, Henri Golan, Henri Dicul, etc.)... Note du 21 déc. 2008], ce n'est pas non plus de ce côté que s'est porté mon intérêt. La notice énumère ses médailles, il eut la Légion d'Honneur entre autres, mais ce n'est pas encore ce qui m'a surpris... Non, il faut attendre le bas de la note biographique pour tomber sur ces lignes étonnantes: "Il épouse l'an 1884 Marie-Catherine Danger, journalière"...
Quoi d'étonnant, que cet homme ait épousé la Danger, étant donné ses états de service?
02/11/2008 | Lien permanent | Commentaires (4)
Ruzena se dévoile...
Enfin, on va pouvoir dessiner soi aussi sur les photos qui montrent Ruzena, parce que figurez-vous, c'est une première, cette grande cachottière s'est laissée photographier, on suppose qu'elle était d'accord...
C'est dans le catalogue à 10€ (je dis ça pour Zébulon) de l'exposition L'Art Partagé, organisé en novembre 2008 par Jean-Louis Faravel à Rives dans l'Isère. Elle a été prise de côté un peu en arrière, du coup, on n'arrive pas bien à la dévisager, et la curiosité s'aiguise davantage finalement... On peut dire qu'elle sait faire monter sa légende, cette Ruzena... Elle a passé un diplôme de publicitaire ou quoi?
Bon, une fois ceci écrit, ma fidèle lectrice Valérie A. (voir commentaire du 22 février), m'a déniché un dévoilement encore plus facial qui se trouve sur le site de la galerie Béatrice Soulié (avec cette mention que "Ruzena travaille dans le domaine de la culture"). J'ai déjà rencontré cette personne, me suis-je dit, mais où?... Mais où?... :
22/02/2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
Info-Miettes (3)
Je signale l'exposition prochaine de Christian Pinault, Catherine Ursin et de quelques autres (Chamoro et Boistine) à la Galerie La Main qui parle, située dans le 20e ardt à Paris, avenue du Père-Lachaise, du 1er au 12 avril. Histoire de faire la liaison avec l'exposition Hang'Art annoncée dans une note précédente, où expose aussi Pinault, le récupérateur d'épaves (et non pas de cadavres, pour faire référence à Stevenson). Cette galerie est en fait un lieu associatif qui invite, moyennant cotisation individuelle ou collective, des groupes à exposer. Pas de ligne précise donc (hormis l'étiquette de galerie d'art singulier qui devient une étiquette qui ne veut plus rien dire, tant les artistes récupérateurs plus ou moins improvisés font florés), pas d'exigence esthétique particulièrement marquée. On constate simplement que des "singuliers" sincères s'y retrouvent régulièrement, Jean-Michel Chesné par exemple y est passé récemment. A regarder leur site web, j'ai trouvé jusqu'à présent leurs accrochages assez "foutoir" (on veut en mettre le plus possible). Pour l'occasion, l'expo Pinault-Ursin and co, ils ne sont que quatre. L'affiche de l'expo paraît équilibrée, et les artistes talentueux, même si le syndrôme de la "Tête à Toto" y est toujours actif...
Vernissage le 3 avril à 18H, Galerie La Main qui parle, 3, avenue du Père Lachaise, Paris 20. Expo ouverte tous les jours 10h-20h.
21/03/2009 | Lien permanent | Commentaires (3)
Amis des chevilles qui enflent, amis des grosses têtes, bonsoir
Aperçue ces derniers jours dans le métro parisien, cette affiche publicitaire pour une entreprise qui fabrique des poêles... Le moins qu'on puisse dire, c'est que son PDG ne se sent plus, ni de son plumage ni de son ramage.
"Détermination d'un homme", "éthique", "talent" de ses 280 employés (parce qu'il faut bien les citer tout de même un peu ces sous-fifres), autant de termes ronflants qui éclatent sous les yeux des voyageurs du souterrain. Je reste pour ma part éberlué devant l'allure du plus pur style m'as-tu-vu du PDG qui n'a pas craint de se représenter sur l'affiche, des "poêles plein la tête", et surtout des poils plein la tête, car l'homme a une sacrée allure, on dirait une sorte de vedette trash de la couture, mâtinée d'une vedette du rock'n roll aux goûts plutôt kitsch (magnifique veste aux revers fourrés dirait-on...), sorte de punk repenti.
Les chefs d'entreprise ont le vent en poupe. Ils ne craignent plus de réclamer à leur tour quinze minutes, voire plus, de gloire sous les sunlights. Jean-Pierre Dupire, qu'il s'appelle...
Moi, j'avoue que je préfère du meilleur.
02/03/2008 | Lien permanent
A la niche les glapisseurs de dieu!...
La Fédération de Paris de la Libre Pensée et le groupe Francisco Ferrer organisent une conférence de Guy Ducornet à la Bourse du Travail, salle Jean Jaurès, (3, rue du Château d'Eau, tout près de la place de la République à Paris), le jeudi 21 février prochain :
"Surréalisme et athéisme
«A la niche les glapisseurs de dieu !»"
*
Guy Ducornet (membre du mouvement surréaliste américain depuis 1967) y présentera son dernier ouvrage Surréalisme et athéisme «A la niche les glapisseurs de dieu !» (Gingko éditeur).
«A la niche les glapisseurs de dieu !» est à l'origine un pamphlet signé par André Breton et 50 surréalistes en 1948, qui a été contresigné sur la proposition de Guy Ducornet, en 2006, par 175 surréalistes du monde entier. Se calquant sur le mot d’ordre «A chacun selon ses désirs» clairement antagonique à la morale chrétienne, ce projet est l’occasion de revenir sur les combats anticléricaux et antireligieux du mouvement surréaliste.
Dans cette anthologie de textes méconnus – historiques ou contemporains – l’auteur revient en détail sur l’engagement politique (sur son aspect marxiste et libertaire) des surréalistes.
(Cette note est basée sur une information émanant de la Libre Pensée et de Guy Ducornet, que j'ai remontée et légèrement remaniée pour l'adapter au blog ; j'ajoute que je n'ai pas encore eu le livre entre les mains, je répercute de confiance l'information en laissant juges mes lecteurs)
03/02/2008 | Lien permanent | Commentaires (1)
Balade en films chez les inspirés du bord des routes et rendez-vous en Creuse
Dans le cadre de mon exposition estivale chez Jean Estaque à la Maison du Tailleu à Savennes dans la Creuse (une dizaine de kilomètres au sud de Guéret), je prendrai rendez-vous avec tous les amateurs des environnements qui aimeraient voir quelques images animées, cinématographiques, de quelques-uns de ces derniers.
Rochers sculptés de l'abbé Fouré avec Jacques Cartier (l'homme au chapeau) au-dessus d'un monstre marin, Rothéneuf (Ille-et-Vilaine), ph. Bruno Montpied, 2010
Outre les Bricoleurs de Paradis de Remy Ricordeau, on pourra voir quelques films surprise, des images du Palais Idéal du Facteur Cheval, des rochers sculptés de l'abbé Fouré, de Fernand Chatelain, de Monsieur G. (Gaston Gastineau), de Picassiette, et de Petit-Pierre. Le programme fera environ 1h40, et il sera accompagné d'un débat, d'une discussion avec les amateurs présents si le cœur leur en dit. Cette petite animation se tiendra de manière intime et conviviale dans une des salles d'exposition de la Maison du Tailleu en fin d'après-midi du 28 août prochain. Pour plus de renseignements, merci d'appeler le 05 55 80 00 59.
15/08/2015 | Lien permanent
Un catalogue d'expo ”La Mayenne à l'oeuvre” au Centre Kondas d'Art Naïf en Estonie
On peut désormais trouver en vente à la librairie de la Halle St-Pierre (par exemple...) le catalogue de l'expo "La Mayenne à l'œuvre: Destins croisés" organisée à Viljandi au Centre Kondas d'art naïf. J'ai déjà évoqué cette manifestation montée par l'Association CSN 53 ("Création Naïve et singulière en Mayenne"), conçue et coordonnée par Jean-Louis Cerisier, avec l'aide entre autres de Serge Paillard et Michel Leroux.
L'Estonie, c'est un peu loin... Et donc ce catalogue permet d'en voir davantage. Sur les créateurs et artistes mayennais, et aussi pour partir à la découverte de ce mystérieux inconnu qu'est Paul Kondas qui, s'il a été recensé dans l'Encyclopédie mondiale de l'Art Naïf (en 1984...), reste largement inconnu par nos contrées. Ce qui est dommage étant donné les quelques quatre peintures que nous montre le catalogue... (On aimerait fortement en voir plus).
Paul Kondas, Fleur de fougère, 80,5 x 51 cm, huile sur toile, 1980, coll. Musée de Viljandi (j'aime beaucoup le procédé de cerne blanc créant un halo luisant autour des personnages et des ronds dans l'eau, halos créés par l'éclat de la lune dans l'esprit de l'artiste, lune qui nimbe toute la scène d'une lueur de merveilleux)
Paul Kondas, Chasseur aux lapins, 140,5 x 86 cm, huile sur toile, 1977, coll. Musée de Viljandi
Dans l'esprit du concepteur de l'expo, il s'agissait donc d'esquisser une sorte d'échange entre des artistes mayennais et ce peintre naïf dont 26 œuvres furent acquises par le musée de Viljandi qui lui voua aussi son nom apparemment. Je ne sais pas à l'heure où j'écris ces lignes s'il est arrivé à convaincre Laval d'exposer des œuvres de Paul Kondas.
Henri Rousseau, La fabrique de chaises à Alfortville, prêt temporaire du Musée de l'Orangerie à Paris dans le cadre des collections permanentes du Musée d'Art Naïf et d'Art Singulier de Laval en février 2015 (pour pallier les prêts que ce dernier musée avait consenti au Palais des Doges à Venise dans le cadre d'une rétrospective Rousseau)
Certains pourront peut-être se demander pourquoi avoir adopté une perspective aussi régionaliste, par un curieux désir de se construire un destin ancré dans une zone départementale... Ce serait oublier qu'il s'est passé depuis déjà un siècle un curieux ancrage artistique à Laval et sa périphérie. Tout étant parti sans doute d'Henri Rousseau dit "le Douanier", puis de la fondation du Musée d'Art Naïf du Vieux-Château dont les collections s'enrichirent au départ d'un important socle d'œuvres provenant des collections rassemblées par Jules Lefranc, autre peintre naïf fort important, à la lisière d'une figuration poétique savante, de laquelle pourrait aussi participer l'œuvre d'un Elie Lascaux, originaire d'une autre partie de la France, le Limousin.
Jules Lefranc, Le môle noir, gouache sur papier, vers 1930, Musée d'Art Naïf et d'Art Singulier de Laval
C'est peut-être cette ouverture de Lefranc vers une figuration réaliste poétique qui amena d'autres peintres du cru, comme Henri Trouillard, à voguer de dérivation en dérivation vers des horizons carrément visionnaires, des Robert Tatin (présent par des lithographies dans l'expo Cerisier), des Alain Lacoste (lui aussi exposé à Viljandi) arrivant dans les décennies suivantes avec dans leurs bagages une liberté de ton encore plus radicalement éloignée de la représentation du réel "rétinien" (on les range dans ce qu'il est convenu d'appeler "l'art singulier", catégorie d'artistes en marge, semi-professionnels, au dessin automatique et empirique, plus ou moins inspirés par les exemples du surréalisme, de COBRA, ou de l'art brut). Jacques Reumeau pour sa part synthétisa peut-être toutes ces tendances dans le "melting-pot" d'une œuvre qui débouchait parfois dans l'hétéroclite, dérapant même jusqu'à une forme de ratage pathétique dans quelques cas. Deux œuvres reproduites dans le catalogue, provenant des collections Cerisier et Leroux, sont au contraire bien abouties, illustrant bien ce que j'appelle le "melting-pot" stylistique que paraissait rechercher Reumeau (et qui fait sa marque de fabrique, semble-t-il).
Jacques Reumeau, L'oiseau et le poisson, la rencontre, 64,5 x 49,5 cm, pastel, 1975, coll. Art Obscur Michel Leroux
Après ces glorieux aînés, vinrent toutes sortes d'autres artistes mayennais ou d'adoption (comme Joël Lorand, venu s'installer un temps en Mayenne ; je le crois aujourd'hui plutôt posé à Alençon) dont nous parle à l'occasion Jean-Louis Cerisier. Dans son expo en Estonie, on remarque les œuvres de Brigitte Maurice (figurative poétique semble-t-il), de Serge Paillard ou de Marc Girard. A suivre les indications de Cerisier dans ce catalogue, on comprend donc qu'il y a bien un creuset particulier dans cette belle région mayennaise.
Brigitte Maurice, Sans titre, 31,2 x 29 cm, huile sur bois, 2014, coll. Jean-Louis Cerisier
Et même si Jean-Louis Cerisier paraît avant tout s'intéresser à l'art dans une perspective de plasticien contemporain féru d'histoire de l'art, il n'oublie pas d'inviter des créateurs que l'on pourrait ranger dans l'art brut, comme Gustave Cahoreau, Patrick Chapelière (découvert et défendu au départ par Joël Lorand) ou "l'Ami des Bêtes" Cénéré Hubert pour lequel j'ai une certaine prédilection, créateurs "bruts" en cela qu'ils paraissent vivre (ou paraissaient vivre dans le cas de Hubert, décédé en 2001) au plus près leur création dans une proximité fusionnelle.
Cénéré Hubert, devant le portail décoré de son atelier, St-Ouen-des-Toits (Mayenne), ph. Michel Leroux
22/07/2015 | Lien permanent | Commentaires (5)
Deux petits événements à retenir pour les ”Happy few”
Cette semaine, j'ai oublié de les mentionner, il y a deux rendez-vous.
Le premier, c'est sur Radio-Libertaire demain matin (jeudi 25 septembre) de 10h30 à midi dans l'émission Chroniques Hebdo animée par Gérard Jan. Je suis invité à causer de ma participation à l'exposition actuelle de la Halle Saint-Pierre "Sous le vent de l'art brut 2, la collection De Stadshof", de l'animation du présent blog et aussi de mon article paru sur les bouteilles malicieuses du couple Beynet dans le n°3 de la revue L'Or aux 13 îles.
Bouteille de Louis et Céline Beynet, des filles et des monstres, coll. BM
Et le deuxième événement, quel art de la transition, n'est-ce pas?, c'est justement la présentation de la revue L'Or aux 13 îles de Jean-Christophe Belotti à la librairie du Sandre, rue du Marché Ordener dans le 18e ardt de Paris vendredi soir. Tous les amateurs de cette splendide revue sont cordialement invités à venir boire un coup et discuter avec les collaborateurs de cette revue. Voir le fichier PDF en lien ICI.
24/09/2014 | Lien permanent | Commentaires (1)
”Brut de pop'” dans les Landes
J'ai appris un peu à la dernière minute, et avec très peu d'informations sur le contenu de l'exposition (ainsi que sur la totalité des auteurs présentés)... qu'une manifestation commençait le 1er avril à l'Ecomusée de Marquèze (fin prévue le 28 juin) près de Sabres dans les Landes (entre Bordeaux et Mont-de-Marsan ; le titre est un calembour bien entendu, on veut nous faire songer à "brut de pomme"... Et l'on joue aussi en sous-titre sur les rapports de l'art brut avec l'art populaire en posant la question de "l'impopularité" hypothétique de ces formes d'art).
Le musée de la Création Franche de Bègles est associé à l'exposition par le prêt de pas moins de deux cents œuvres. Ils sont généreux à Bègles, faut pas le nier. Mais qui est exposé, c'est la question à mille francs ? Il semble qu'il n'y ait pour l'instant aucun dossier de presse de disponible, et l'on en est donc réduit aux supputations. Un catalogue, sous la forme d'un numéro spécial de Création Franche, devrait cependant, en principe, sortir la semaine prochaine. Les amis Albasser m'ont informé de plus qu'il y a deux douzaines d'œuvres de Pierre Albasser d'accrochées dans une section consacrée à la "récupération" (on les apercevait, à un moment d'internet, en illustration d'un communiqué de l'Ecomusée, présentées sous des cadres vitrés suspendus). Il semblerait aussi qu'on puisse aussi y trouver des pièces de Simone Le Carré Galimard, si le masque sur l'affiche est bien d'elle... A côté de l'affichette ci-dessus, on aperçoit aussi une de ces charmantes sculptures ultra brutes de décoffrage de Jean Dominique (sur lequel, je profite de l'occasion, est paru il n'y a pas si longtemps un ouvrage entièrement consacré à sa vie et son œuvre – avec une centaine de sculptures reproduites – livre écrit et autoédité par Jean-Luc Thuillier, Jean Dominique, une figure de l'art brut en Périgord, 2012). Le musée de la Création Franche possède en effet une cinquantaine de pièces de cet auteur.
Deux petites sculptures de Jean Dominique, musée de la Création Franche, ph. Bruno Montpied
Mais pour le reste? On ne peut que faire des suppositions en attendant qu'on trouve le temps de nous en dire plus ou que je rencontre quelque motorisé qui voudrait bien m'emmener là-bas... Le laïus du communiqué déjà évoqué indique: "Objets du quotidien détournés, art du bricolage et de la récupération, cette exposition propose de découvrir des objets aussi insolites qu’esthétiques, mais aussi de s’interroger sur les principes de la création artistique, qu’elle soit populaire, brute ou franche.
Anonymes, artisans, artistes, les créateurs rassemblés ici offrent une vision esthétique du monde loin des « beaux-arts » et des cercles académiques. Pour vous en faciliter la découverte, nous avons regroupé ces objets et œuvres autour de sept thématiques : l’artiste-artisan, le monde rural, le foyer, le religieux, l’enfance, les fêtes et les loisirs, la récupération."
Il semble donc que l'on veuille – dans un écomusée, c'est dans la logique des choses – associer l'art brut, et la création singulière d'artistes en porte-à-faux avec l'art des "Beaux-Arts" d'un côté (ce qui fait le fonds du musée de la Création Franche), avec, d'autre part, l'art populaire au sens rural du terme (tel qu'il a été conservé en tout cas dans ce musée consacré à la culture populaire landaise¹). Pour illustrer ce dernier aspect, il semble que l'Ecomusée ait décidé de mettre des éléments de sa collection (statues, œuvres de patience, meubles, gourdes en calebasse gravée, jouets...) en regard des œuvres venues de la Création Franche. Il faut préciser du reste que c'est une responsable de l'Ecomusée, Mme Vanessa Doutreleau, chargée des expositions au Pavillon de Marquèze, qui a choisi les 450 œuvres (au total) de "Brut de Pop'". J'applaudis en principe à ce genre d'initiative qui permet de réassocier art d'autodidactes bruts ou naïfs et art populaire, loin de l'art moderne ou contemporain (le rapprochement avec ces derniers, comme je l'ai déjà dit, se fait en effet par trop depuis quelque temps dans les cercles plus mondains de la capitale). Plutôt que de conserver une collection d'art brut dans un musée d'art contemporain et d'art moderne, on aurait pu tout aussi bien imaginer la voir entrer dans le prolongement d'un musée d'art populaire, comme c'est presque le cas lorsqu'on découvre en Bourgogne dans un même triangle géographique (j'avais appelé celui-ci autrefois, en 1989..., le "triangle d'or") le musée d'art naïf de Noyers-sur-serein, le musée d'art populaire de Laduz et la Fabuloserie de Dicy...
Une vue fort partielle de l'expo
Il faut souligner ce que ce projet a de tout à fait plausible et stimulant, à l'heure où certaine galerie parisienne et certain grand collectionneur voués à l'art brut aiment à mettre en avant ce qui relève à l'intérieur du champ de l'art brut plutôt du document ou de hautes élaborations intellectuelles pondues par des êtres cultivés en rupture, élaborations débouchant sur des chinoiseries cérébrales proches en terme d'ennui de tant d'œuvres de l'art contemporain le plus emmerdant (je pense au secteur dit "des hétérétopies scientifiques" de la dernière exposition ABCD à la Maison Rouge).
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¹ On pourrait renvoyer au fait les responsables de ce musée à l'information que j'ai délivrée il y a déjà quelque temps sur ce blog à propos d'Alphonse Benquet, ce peintre et sculpteur landais qui vivait dans les décennies du début XXe siècle à Tartas, non loin de Mont-de-Marsan dont est proche Sabres.
05/04/2015 | Lien permanent | Commentaires (5)
Une suite provinciale à l'affaire parisienne des plaques commémoratives?
Dans une note plus ancienne consacrée à la disparition de Jean-Pierre Le Goff, l'écrivain et poète des coïncidences, créateur de situations-poèmes, je mentionnais sa recherche sur des fausses plaques commémoratives qui fleurirent un temps à Paris avant d'être effacées brutalement du paysage (toutes sauf une? Voir ci-dessous), recherche "parue dans le n°12 de Viridis Candela (1 gidouille 130 EP, vulg. 15 juin 2003), carnet trimestriel du Collège de 'Pataphysique, p.49 à p.64".
Eh bien, passant récemment par la Bourgogne, dans l'Yonne exactement, dans le bourg de Bléneau, qui s'enorgueillit entre autres d'avoir toujours un portail d'église rehaussé d'une rare proclamation jacobine d'amour envers "l'Etre suprême", je suis tombé en arrêt devant ce qui m'est apparu sur le moment comme une tentative de prolonger l'affaire des fausses plaques dont le contenu tournait en dérision la tendance actuelle à commémorer à tout va. Il y avait là une boutique de coiffure intitulée "la chaise blanche", et dans un coin de sa façade une inscription analogue à celle que l'on voyait autrefois à Paris.
La "Chaise Blanche" avec une mini chaise blanche pour enseigne, et sa plaque commémorative bouffonne, ph Bruno Montpied, 2014
L'affaire des fausses plaques va-t-elle rebondir à la France entière? Les "Renseignements Généraux" sont sur les dents... ph BM, 2014
27/10/2014 | Lien permanent | Commentaires (3)