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A la recherche de la Mare au Poivre
L'ami Ricordeau me signale un curieux parc de sculptures situé à Locqueltas, au nord de Vannes (tout près de cette dernière agglomération), que s'est employé à dresser sous le ciel, pendant vingt-trois ans (en secret semble-t-il, au moins dans un premier temps) un personnage plein d'humour et haut en couleurs appelé Alexis Le Breton. Des informations complémentaires peuvent se trouver sur la Toile, sur le site de Ouest-France et sur celui du Télégramme. Le créateur de ce parc où sont dispersées sur cinq hectares environ 200 sculptures sur bois et pierre parmi des arbres et autres essences rares (le parc est aussi un arboretum) est malheureusement disparu à l'automne dernier (à l'âge de 80 ans). C'est sa fille, Mme Marie-Thérèse Pasco, animatrice d'une association vouée au lieu et à la mémoire de son auteur, qui a repris le flambeau des visites du parc. Ces dernières peuvent se pratiquer le week-end selon ce qui en est dit sur le site indiqué ci-dessous et dans les articles déjà cités.
Alexis Le Breton paraît d'expression naïve et populaire, son inspiration est variée, empruntant à la fois aux références bibliques (Jacob sur un buffle) et à l'actualité récente (la jungle des FARC en Colombie). Original, il aimait à recevoir en tenue traditionnelle bretonne ses visiteurs. Il paraissait avoir un faible pour les jeux de mots aussi, son village de La Mare au Sel lui a sans doute donné l'idée d'appeler l'étang qui est au coeur de son parc originellement marécageux la Mare au Poivre (voici aussi ce qu'écrit Nathalie Jay, auteur de l'article du 30-04-10 sur Ouest-France que m'a signalé Remy Ricordeau: "Titres, rébus, épitaphes apposés aux sculptures peints sur des bouts de bois récupérés ou gravés dans de la pierre sont souvent humoristiques, parfois sulfureux, avec ici ou là quelques connotations sexuelles"). Peu d'images se trouvent sur internet pour montrer à quoi ressemble cet endroit. Celles que je mets ici sont empruntées aux sites ci-dessus nommés. Et en voici une dernière, trouvée à la fin de ma rédaction de cette note, jolie photo signée d'un monsieur Erwan, sur le site Bretagne.com.
Donc, pour en apprendre davantage, chers lecteurs du Poi.Sub., comme disait l'autre, lâchez tout, et partez sur les routes....
La Mare au poivre, à Locqueltas, route de Bignan. Ouvert tous les samedis et dimanches de 14h à 18h. Tarif: 1 EUR (en août 2009). Renseignements au 02.97.45.94.10 ou sur http://www.landes-de-lanvaux.com/associations_locqueltas....
30/04/2010 | Lien permanent
Sapin de Noël retardé
02/01/2010 | Lien permanent
Les indigènes de Pierre Blondeau
Natif de Lyon, plusieurs fois exposé déjà par le passé dans la galerie Dettinger-Mayer, Pierre Blondeau y fait un retour du 5 mars (jour de vernissage) au 5 avril prochains. Le carton d'invitation à l'expo est particulièrement frappant.
Ceux que l'artiste appelle ses "indigènes" sont groupés devant le spectateur comme des marionnettes ou des poupées faites de matériaux, de pigments et objets composites, évoquant des fragments de cultures dites "primitives", ou populaires aussi bien, elles-mêmes brassées, rebattues telles des cartes de jeux différents, poker, tarot, jeux de sept familles mélangés. Certaines figures du groupe ci-dessus représenté évoquent par ses faces macabres aux orbites creuses l'art mexicain de la fête des morts. Mais les poupées vaudou haïtiennes paraissent elles aussi hanter le créateur, de même que pour ce qui concerne les teintes, ou les matières employées, on soit tenté de penser à l'art africain. Tel personnage auréolé d'une cape comme ouatée paraît fait de la même cire que celle que l'on rencontre chez certaines figurines de reliquaires occidentaux.
L'auteur dans un texte que l'on peut lire sur le site de la galerie affirme sa détermination à "bannir tout mysticisme" de ses personnages dont seule la matière parle. On aurait envie de s'en saisir pour jouer à la poupée, mais à des jeux de poupée bien peu usuels, où la fiction qu'on élaborerait en les manipulant s'inventerait automatiquement, comme il y a une écriture et un dessin automatiques. Comme un théâtre de marionnettes où le marionnettiste ne saurait pas le texte de sa pièce avant de pouvoir manipuler ses pantins.
L'exposition est accompagnée d'une autre, celle de Jean Veyret, auteur de boîtes aux narrations elles aussi faites d'objets et matières assemblés pour des "histoires sans paroles" (titre de l'expo). Galerie Dettinger-Mayer, 4, place Gailleton, 2e ardt, Lyon (dans la Presqu'île). Ouv. du mardi au samedi de 15h à 19h30, le matin sur RV.
28/02/2010 | Lien permanent | Commentaires (1)
Les mots de la fin (1)
"Avant de fusiller le criminel américain James W.Rodgers, en 1962, on lui demande quelle est sa dernière volonté:
- Eh bien... Un gilet pare-balles! "
(Le Dernier Mot, De Néron à Desproges, près de 500 façons de tirer sa révérence, une anthologie présentée par Anne-France Hubau et Roger Lenglet, Librio, 2005)
20/03/2009 | Lien permanent | Commentaires (4)
”Indépendamment de ce qui arrive...
27/03/2009 | Lien permanent
Cobra et tireur de langue
Dans nos interprétations des images trouvées dans la nature ou la rue - ce blog comme on l'a peut-être déjà remarqué en est fort friand - transparaissent évidemment nos centres d'intérêt, notre mémoire, avec ses pôles obsessionnels. Cependant, il existe des cas où d'autres voient les mêmes choses que nous, et nous ne savons pas si ce ne seraient pas ces images-là que nous recherchons en priorité. Donnons deux exemples récents, le premier est une interprétation aidée d'un petit caillou que l'auteur de la photo a déplacé pour les besoins de soulignage et de mise au jour de sa vision:
Il s'agit bien ici d'une projection de notre part, toutefois inspirée d'un thème, le tireur de langue, cher à Asger Jorn (et à Noël Arnaud, avec qui il avait publié un livre sur le sujet, La langue verte et la cuite, publié chez Jean-Jacques Pauvert autrefois). Le même Asger Jorn qui avait appartenu au groupe d'artistes spontanés Cobra à la fin des années 1940. Or, c'est justement un cobra que nous avons vu apparaître en mai au détour d'un champ en mai dernier au cours d'un séjour dans le Cézallier.... Et là, il nous semble que nulle retouche n'est nécessaire pour voir le cobra tapi, ramassé sur lui-même, prêt à bondir?
31/07/2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
Une histoire de tartines
Vacances... Vacances... Tout le monde est ailleurs, ou tout simplement déprimé devant l'afflux des soucis (chômage, manque d'argent, etc), la solitude estivale, etc... Période singulière que je préfère passer de mon côté dans les interstices, dans les marges, comme le reste du temps en fait. Ce qui fait le goût de tant de nos contemporains m'étant chaque jour plus étranger.
Je me consacre ainsi aux petites et grandes découvertes de la poésie interstitielle... Juliette surgit au jardin le visage barbouillé d'une boue verdâtre censée soigner son teint je suppose. Clic, une photo pour éterniser l'instant.
Le lendemain, au petit déjeuner, surprise, elle me tend une tartine grillée qui me fait de l'oeil. Un visage... Assez triste, avec un oeil qui dit merde à l'autre, on dirait, comme une ressemblance avec le visage disgrâcié du merveilleux Petit-Pierre de la Fay-aux-Loges dans le Loiret dont le manège d'automates en fil de fer a fait étape, restauré comme on sait, à la Fabuloserie du couple Bourbonnais dans l'Yonne. Je tartine de beurre la tartine en question, et voici que cela fait écho, la désolation mise à part, au visage barbouillé de Juliette la veille au jardin. Inutile de dire que je me suis empressé de la faire disparaître, cette triste figure couverte de beurre, avec une bonne gorgée de café...!
28/07/2009 | Lien permanent | Commentaires (12)
Sciapode en centre de redressement
Spéciale dédicace à une chercheuse d'acrobaties qui passe de temps à autre par ce blog quêtant quelques pirouettes, cette petite animation fort embryonnaire je le reconnais: Sciapode en redressement.gif
01/12/2008 | Lien permanent
Dessus de nez et je le prouve
Voici le nez qui va avec ce que M.Zébulon prend pour des fesses (moi, je ne trouve pas ça dégoûtant, des fesses), et que M.Fatta (Morgana?) prend pour une peinture de J-P.Paraggio (rapport entre les deux? Le dessus de nez en question)...
27/02/2009 | Lien permanent | Commentaires (8)
Le Graffiti de tranchées dans le Soissonnais
Un très bel ouvrage historique est paru il y a peu, cet automne 2008, sur les graffiti des tranchées et plus précisément sur ceux des carrières du Soissonnais où les Poilus de l'armée française se reposaient ou étaient casernés, en alternance avec leurs homologues allemands, au gré des avancées et des reculs des deux belligérants. On a retrouvé également des traces du passage de soldats américains dans ces fameuses carrières, où régnait une pénombre trouée de l'éclat de multiples chandelles jetant sur les parois de ces grottes des lueurs et des ombres propices aux caprices de l'imagination.
Personnellement, j'ai découvert vers 1988 l'existence des graffitis de soldats, notamment au Chemin des Dames, grâce à la visite que je fis à l'époque au Musée des Graffiti Historiques de Verneuil-en-Halatte, situé dans l'Oise et animé par Serge Ramond (je m'en suis ouvert notamment dans l'article Un musée des graffiti dans l'Oise, dans Artension n°8 (deuxième série), mars 1989). Ce dernier avait moulé les graffiti incisés dans le tuf des carrières par les Poilus qui allaient parfois jusqu'à dégager de grandes portions de la roche, la creusant, l'évidant jusqu'au bas-relief, jusqu'à la sculpture en trois dimensions. Son musée avait fort belle allure, car Serge Ramond avait reproduit les empreintes positives des graffiti d'origine à partir du plâtre qu'il coulait dans ces moulages. Il leur donnait ensuite une teinte pour leur conférer l'illusion des originaux. L'éclairage oblique et rasant dans des salles sombres achevait de donner au visiteur l'impression de se retrouver dans les mêmes conditions que les chercheurs de graffiti au fond des oubliettes, des cachots et des carrières. Ramond avait ainsi sauvé de la destruction et de l'oubli (car il y avait, il y a encore, beaucoup de vandalisme dans ces souterrains) un certain nombre de graffiti étonnants. Le musée, aujourd'hui rebaptisé Musée Serge Ramond, possède plus de 3500 moulages. Il ne s'arrête pas aux graffiti de 14-18 mais va bien au delà.
J'en reviens au livre Le Graffiti des tranchées édité par l'Association Soissonnais 14-18. Curieusement, aucune mention n'y est faite du musée et des sauvetages de Serge Ramond, pourtant entreprise parallèle à la leur. Le graffiti en lui-même n'occupe que la seconde moitié de l'ouvrage, la première étant réservée à des courts textes relatifs à des événéments chargés de restituer l'ambiance de l'époque dans cette boucherie absurde que fut la dite "Grande" Guerre. Ce qui n'est pas inintéressant mais laisse tout de même sur sa faim l'amateur pur et dur de graffiti. La perspective des auteurs est avant tout historique, et patrimoniale. L'association a beaucoup fait pour qu'on préserve les graffiti in situ. Certains d'entre eux sont placés en vis-à-vis dans leur état actuel et dans l'état où les ont conservés les cartes postales en noir et blanc de l'époque. Ces dernières se sont en effet intéressées aux Poilus comme elles se sont intéressées par ailleurs aux sites d'art fantastique populaire. Là aussi, elles s'avèrent une source documentaire fort précieuse.
Diverses cartes ont immortalisé ainsi les réalisations sculptées des soldats durant leurs temps de répit entre deux assauts, entre deux coups de dés à la vie à la mort. Et ce ne sont pas des graffiti exceptionnels qui sont montrés mais plutôt la trace d'un moment émotionnel intense, le souvenir d'êtres engloutis dans le carnage et l'oubli du temps, morts pour servir l'indépendance d'un pays en butte à l'emprise d'un autre, hommes jetés en pâture au néant par des officiers absurdement tenaillés par des visions grandioses d'"offensive à outrance" (théorie du général de Grandmaison en 1914).
Les auteurs de ce livre, semble-t-il le premier ouvrage historique à traiter des graffiti des tranchées, on le sent bien, n'ont pas beaucoup de sympathie pour la guerre qui a dévoré les hommes. Leur souci premier est avant tout l'évocation des êtres humains qui ont souffert de cette tragédie, leur tourment étant d'effacer au maximum l'angoisse que ces hommes dont ils recherchent une trace la plus tangible, la plus étoffée possible, aient pu mourir sans qu'on les reconnaisse, sans que leur souvenir ait été fixé. Leurs graffiti sont cette expression qui permet d'étayer leur présence qui nous hante. Expression pour les auteurs du livre, au delà d'être un art.
Pour trouver où se procurer le livre (43 €), on trouvera tous les renseignements utiles en cliquant ici: sur l'association Soissonnais 14-18 (adresse, bon de commande...)
27/12/2008 | Lien permanent