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Les indigènes de Pierre Blondeau

    Natif de Lyon, plusieurs fois exposé déjà par le passé dans la galerie Dettinger-Mayer, Pierre Blondeau y fait un retour du 5 mars (jour de vernissage) au 5 avril prochains. Le carton d'invitation à l'expo est particulièrement frappant.

Pierre-Blondeau-Gal-Dettin-.jpg

    Ceux que l'artiste appelle ses "indigènes" sont groupés devant le spectateur comme des marionnettes ou des poupées faites de matériaux, de pigments et objets composites, évoquant des fragments de cultures dites "primitives", ou populaires aussi bien, elles-mêmes brassées, rebattues telles des cartes de jeux différents, poker, tarot, jeux de sept familles mélangés. Certaines figures du groupe ci-dessus représenté évoquent par ses faces macabres aux orbites creuses l'art mexicain de la fête des morts. Mais les poupées vaudou haïtiennes paraissent elles aussi hanter le créateur, de même que pour ce qui concerne les teintes, ou les matières employées, on soit tenté de penser à l'art africain. Tel personnage auréolé d'une cape comme ouatée paraît fait de la même cire que celle que l'on rencontre chez certaines figurines de reliquaires occidentaux.

     L'auteur dans un texte que l'on peut lire sur le site de la galerie affirme sa détermination à "bannir tout mysticisme" de ses personnages dont seule la matière parle. On aurait envie de s'en saisir pour jouer à la poupée, mais à des jeux de poupée bien peu usuels, où la fiction qu'on élaborerait en les manipulant s'inventerait automatiquement, comme il y a une écriture et un dessin automatiques. Comme un théâtre de marionnettes où le marionnettiste ne saurait pas le texte de sa pièce avant de pouvoir manipuler ses pantins.

L'exposition est accompagnée d'une autre, celle de Jean Veyret, auteur de boîtes aux narrations elles aussi faites d'objets et matières assemblés pour des "histoires sans paroles" (titre de l'expo). Galerie Dettinger-Mayer, 4, place Gailleton, 2e ardt, Lyon (dans la Presqu'île). Ouv. du mardi au samedi de 15h à 19h30, le matin sur RV.

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Les mots de la fin (1)

     "Avant de fusiller le criminel américain James W.Rodgers, en 1962, on lui demande quelle est sa dernière volonté:

     - Eh bien... Un gilet pare-balles! "

     (Le Dernier Mot, De Néron à Desproges, près de 500 façons de tirer sa révérence, une anthologie présentée par Anne-France Hubau et Roger Lenglet, Librio, 2005)

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”Indépendamment de ce qui arrive...

...ou n'arrive pas, c'est l'attente qui est magnifique...."

BM,-Pauline-et-Frédéric,-Fa.jpg
Le sciapode et quelques collaborateurs, rivière du Fango, Corse, photo Mathilde Maraninchi, an 2000

 

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27/03/2009 | Lien permanent

Cobra et tireur de langue

     Dans nos interprétations des images trouvées dans la nature ou la rue - ce blog comme on l'a peut-être déjà remarqué en est fort friand - transparaissent évidemment nos centres d'intérêt, notre mémoire, avec ses pôles obsessionnels. Cependant, il existe des cas où d'autres voient les mêmes choses que nous, et nous ne savons pas si ce ne seraient pas ces images-là que nous recherchons en priorité. Donnons deux exemples récents, le premier est une interprétation aidée d'un petit caillou que l'auteur de la photo a déplacé pour les besoins de soulignage et de mise au jour de sa vision:

Un Pavé qui tire la langue, ph.Bruno Montpied, Paris, 2009.jpg
Pavé vu dans la cour du Musée du Montparnasse à Paris (14e ardt), photo Bruno Montpied, 2009

    Il s'agit bien ici d'une projection de notre part, toutefois inspirée d'un thème, le tireur de langue, cher à Asger Jorn (et à Noël Arnaud, avec qui il avait publié un livre sur le sujet, La langue verte et la cuite, publié chez Jean-Jacques Pauvert autrefois). Le même Asger Jorn qui avait appartenu au groupe d'artistes spontanés Cobra à la fin des années 1940. Or, c'est justement un cobra que nous avons vu apparaître en mai au détour d'un champ en mai dernier au cours d'un séjour dans le Cézallier.... Et là, il nous semble que nulle retouche n'est nécessaire pour voir le cobra tapi, ramassé sur lui-même, prêt à bondir?

Tête de cobra,Cézallier, ph.Bruno Montpied, 2009.jpg
Photo BM, Cézallier, 2009

  

 

 

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Une histoire de tartines

Carte postale, Dunes décorées de coquillages en Allemagne, années 1950-1960, coll. Bruno Montpied.jpg
Très curieuse carte postale éditée en Allemagne (probablement dans les années 1950-1960), ne donnant aucune indication sur le lieu ; on notera les enclos de talus sablonneux où on a incrusté des ornementations en coquillages, et des inscriptions, forts séduisantes ma foi, réalisées sans crainte de leur probable fragilité et de l'éphémère durée de tels décors... Coll.Bruno Montpied

     Vacances... Vacances... Tout le monde est ailleurs, ou tout simplement déprimé devant l'afflux des soucis (chômage, manque d'argent, etc), la solitude estivale, etc... Période singulière que je préfère passer de mon côté dans les interstices, dans les marges, comme le reste du temps en fait. Ce qui fait le goût de tant de nos contemporains m'étant chaque jour plus étranger.

Juliette au visage tartiné, ph.Bruno Montpied, 2009.jpg
Photo BM, juillet 2009

       Je me consacre ainsi aux petites et grandes découvertes de la poésie interstitielle... Juliette surgit au jardin le visage barbouillé d'une boue verdâtre censée soigner son teint je suppose. Clic, une photo pour éterniser l'instant.

Tartine Grillée à visage, ph.B.Montpied, 2009,juil.jpg
Photo BM,2009

        Le lendemain, au petit déjeuner, surprise, elle me tend une tartine grillée qui me fait de l'oeil. Un visage... Assez triste, avec un oeil qui dit merde à l'autre, on dirait, comme une ressemblance avec le visage disgrâcié du merveilleux Petit-Pierre de la Fay-aux-Loges dans le LoiretPetit-Pierre, portrait photographique de Jean-Paul Vidal, éd. Mycélium.jpg dont le manège d'automates en fil de fer a fait étape, restauré comme on sait, à la Fabuloserie du couple Bourbonnais dans l'Yonne. Je tartine de beurre la tartine en question, et voici que cela fait écho, la désolation mise à part, au visage barbouillé de Juliette la veille au jardin. Inutile de dire que je me suis empressé de la faire disparaître, cette triste figure couverte de beurre, avec une bonne gorgée de café...!

Photo B.Montpied, 2009.jpg

 

 

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Sciapode en centre de redressement

     Spéciale dédicace à une chercheuse d'acrobaties qui passe de temps à autre par ce blog quêtant quelques pirouettes, cette petite animation fort embryonnaire je le reconnais:  Sciapode en redressement.gif

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01/12/2008 | Lien permanent

Dessus de nez et je le prouve

    Voici le nez qui va avec ce que M.Zébulon prend pour des fesses (moi, je ne trouve pas ça dégoûtant, des fesses), et que M.Fatta (Morgana?) prend pour une peinture de J-P.Paraggio (rapport entre les deux? Le dessus de nez en question)...

Photo B.Montpied.jpg
Photo B.Montpied, 2008
    Il est vrai qu'il y a tellement de choses cachées sur un visage. Avez-vous déjà regardé le nez de Gérard Depardieu par exemple? Ca se voit comme le nez au milieu de la figure, dit-on. Dans son cas, ça en devient insupportable, cet appendice qui devient d'un coup obscène, pendu là au milieu du visage, tous les jours, qui regarde le monde de son unique oeil entêté.

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Le Graffiti de tranchées dans le Soissonnais

 

Le graffiti des tranchées, couverture, éditions Le Soissonnais 14-18.jpg
Achevé d'imprimer en octobre 2008

     Un très bel ouvrage historique est paru il y a peu, cet automne 2008, sur les graffiti des tranchées et plus précisément sur ceux des carrières du Soissonnais où les Poilus de l'armée française se reposaient ou étaient casernés, en alternance avec leurs homologues allemands, au gré des avancées et des reculs des deux belligérants. On a retrouvé également des traces du passage de soldats américains dans ces fameuses carrières, où régnait une pénombre trouée de l'éclat de multiples chandelles jetant sur les parois de ces grottes des lueurs et des ombres propices aux caprices de l'imagination.

Carte postale, Napoléon,la République victorieuse, guerre 14-18.jpg
Carte postale du temps (pas éditée dans le livre "Le Graffiti des Tranchées"), "Dans les carrières du Soissonnais, sculptures par nos soldats artistes. Napoléon et la République victorieuse...", coll.B.Montpied

     Personnellement, j'ai découvert vers 1988 l'existence des graffitis de soldats, notamment au Chemin des Dames, grâce à la visite que je fis à l'époque au Musée des Graffiti Historiques de Verneuil-en-Halatte, situé dans l'Oise et animé par Serge Ramond (je m'en suis ouvert notamment dans l'article Un musée des graffiti dans l'Oise, dans Artension n°8 (deuxième série), mars 1989).graffito représentant Paris, gravé dans une carrière du Chemin des Dames en 14-18, musée Serge Ramond.jpg Ce dernier avait moulé les graffiti incisés dans le tuf des carrières par les Poilus qui allaient parfois jusqu'à dégager de grandes portions de la roche, la creusant, l'évidant jusqu'au bas-relief, jusqu'à la sculpture en trois dimensions. Son musée avait fort belle allure, car Serge Ramond avait reproduit les empreintes positives des graffiti d'origine à partir du plâtre qu'il coulait dans ces moulages. Il leur donnait ensuite une teinte pour leur conférer l'illusion des originaux.graffito dans une creute du Chemin des Dames en 14-18, la liberté quittant le monde, musée Serge Ramond.jpg L'éclairage oblique et rasant dans des salles sombres achevait de donner au visiteur l'impression de se retrouver dans les mêmes conditions que les chercheurs de graffiti au fond des oubliettes, des cachots et des carrières. Ramond avait ainsi sauvé de la destruction et de l'oubli (car il y avait, il y a encore, beaucoup de vandalisme dans ces souterrains)  un certain nombre de graffiti étonnants. Le musée, aujourd'hui rebaptisé Musée Serge Ramond, possède plus de 3500 moulages. Il ne s'arrête pas aux graffiti de 14-18 mais va bien au delà.

Le graffiti des tranchées, la Poisse, ph. Association Soissonnais 14-18.jpg
Graffito montré dans le livre édité par Soissonnais 14-18, "La Poisse"... ; photo Association Soissonnais 14-18

     J'en reviens au livre Le Graffiti des tranchées édité par l'Association Soissonnais 14-18. Curieusement, aucune  mention n'y est faite du musée et des sauvetages de Serge Ramond, pourtant entreprise parallèle à la leur. Le graffiti en lui-même n'occupe que la seconde moitié de l'ouvrage, la première étant réservée à des courts textes relatifs à des événéments chargés de restituer l'ambiance de l'époque dans cette boucherie absurde que fut la dite "Grande" Guerre. Ce qui n'est pas inintéressant mais laisse tout de même sur sa faim l'amateur pur et dur de graffiti. La perspective des auteurs est avant tout historique, et patrimoniale. L'association a beaucoup fait pour qu'on préserve les graffiti in situ. Certains d'entre eux sont placés en vis-à-vis dans leur état actuel et dans l'état où les ont conservés les cartes postales en noir et blanc de l'époque. Ces dernières se sont en effet intéressées aux Poilus comme elles se sont intéressées par ailleurs aux sites d'art fantastique populaire. Là aussi, elles s'avèrent une source documentaire fort précieuse.

Carte postale 14-18,la nymphe d'Aveluy, coll.B.Montpied.jpg
Carte postale, "La nymphe d'Aveluy", coll.B.M.
Le graffiti des tranchées, ph. Association Soissonnais 14-18.jpg
Quatre profils de femmes taillés dans la roche des carrières, ph. Association Soissonnais 14-18

    Diverses cartes ont immortalisé ainsi les réalisations sculptées des soldats durant leurs temps de répit entre deux assauts, entre deux coups de dés à la vie à la mort. Et ce ne sont pas des graffiti exceptionnels qui sont montrés mais plutôt la trace d'un moment émotionnel intense, le souvenir d'êtres engloutis dans le carnage et l'oubli du temps, morts pour servir l'indépendance d'un pays en butte à l'emprise d'un autre, hommes jetés en pâture au néant par des officiers absurdement tenaillés par des visions grandioses d'"offensive à outrance" (théorie du général de Grandmaison en 1914).

Le graffiti des tranchées, ph. Association Soissonnais 14-18.jpg
Inscription figurant dans "Le graffiti des tranchées": "La guerre finira à la fin du monde", ph. Association Soissonnais 14-18

     Les auteurs de ce livre, semble-t-il le premier ouvrage historique à traiter des graffiti des tranchées, on le sent bien, n'ont pas beaucoup de sympathie pour la guerre qui a dévoré les hommes. Leur souci premier est avant tout l'évocation des êtres humains qui ont souffert de cette tragédie, leur tourment étant d'effacer au maximum l'angoisse que ces hommes dont ils recherchent une trace la plus tangible, la plus étoffée possible, aient pu mourir sans qu'on les reconnaisse, sans que leur souvenir ait été fixé. Leurs graffiti sont cette expression qui permet d'étayer leur présence qui nous hante. Expression pour les auteurs du livre, au delà d'être un art.

Pour trouver où se procurer le livre (43 €), on trouvera tous les renseignements utiles en cliquant ici: sur l'association Soissonnais 14-18 (adresse, bon de commande...)

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27/12/2008 | Lien permanent

Amours de roches

   Je n'en finis jamais de nouer des fils avec mon ancien fanzine L'Art Immédiat, en l'occurrence le numéro 2 consacré à la mer et l'art populaire, voire à la poésie naturelle qui entretient tant de relations avec les arts populaires. Dans ce numéro,  j'avais reproduit une photo publiée en 1987 par Libération montrant un rocher aux formes suggestives appelé dans une région du Nord-Finistère, sur la plage de Porsmeur exactement "le zizi de Pépé".

Zizi de pépé, plage de Porsmeur,L'Art Immédiat n°2,1995-.jpg
Le fameux zizi, tel qu'il est reproduit dans L'Art Immédiat n°2

   Le maire de l'endroit, appelé dignement M.Dincuff, avait choisi de faire exploser le dit zizi de granit (trois mètres de haut, souvent peint en rose par les enfants du pays...), tant il en avait marre de la réputation que cela faisait à sa localité...

   Eh bien, la même année (1995) où je republiai la photo et l'article qui l'accompagnait dans mon fanzine, je suis tombé sur une autre roche, située cette fois sur l'Ile Callot, non loin de Morlaix (au nom par lui-même déjà si évocateur...!). La voici reproduite ci-dessous dans toute sa splendeur...

Les roches qui serrent les fesses, île Callot, Finistère, 1995, ph.Bruno Montpied.jpg
Photo Bruno Montpied, 1995

   Ne dirait-on pas que certaines roches, préférant plutôt prévenir que guérir, font parfois du zèle en serrant leurs fesses de granit comme si elles redoutaient quelque zizi de Pépé rôdeur...?

Inutile de dire que cette note est spécialement dédiée à José, l'amoureux des "mondes imprévisibles et étranges"...

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Banalités de base

   

"Se raser la tête permet d’économiser sur le shampooing

 

            Trente-cinq « aphorismes de la platitude » naguère commis par mézigue se laissent brouter du regard dans le cinquième numéro de la revue Trémalo.

            Lapalissades, évidences consternantes et truismes dopés aux hormones s'obtiennent contre 12 € envoyés par chèque à l'ordre de Kraken à l'adresse suivante : Kraken, revue Trémalo,Le Haut-Bois 29930 Pont-Aven.

 

Joël Gayraud"

 

Un kraken.jpg
Un Kraken...

 

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