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Rechercher : Jacques Trovic

Un petit bouquet de noms prédestinants

    Et si on remettait ça du côté des noms prédestinants? J'ai là dessous le coude une petite brassée de patronymes faisant sensation, collectés auprès des meilleures plumes:

« Sieur Bruno, j'ai lu pour vous dans le quotidien Le populaire du Centre–Haute-Vienne, le vendredi 6 fév. 2009, p.3 : "Sylvestre Coudert, expert forestier à Saint-Pardoux-Le-Vieux (Corrèze)". Je suppose qu'il connaît tout sur les pins sylvestres,  et que Sylvanus, le Dieu des forêts l'a inspiré et a soufflé fort sur son berceau... (Vous pouvez étendre l'interprétation en cherchant le sens de "coudert" en Limousin...). Michel Valière »

Alors j'ai un peu cherché l'origine du nom Coudert qui viendrait, on l'aurait parié connaissant le goût de Michel Valière pour la langue d'oc, de cette dernière, et désignerait un "espace inculte prés d'une ferme". Le monsieur dont parle Le populaire réunit donc à la fois fertilité et stérilité dans son patronyme. En psychologie, cela se rapproche de cette problématique que Gregory Bateson appelait la double injonction, le "double bind", qui peut faire le lit d'une certaine schizophrénie...

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«  Je voudrais citer ici celui de ce prof du lycée de Saint-Quentin (Aisne), dont ma tendre m'a parlé si souvent, qui s'appelait Monsieur de la Morvaunay. » Régis Gayraud. 

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Une institutrice est frappée par une mère d’élève à Pézenas dans l’Hérault, dépêche AFP (24-10-2008) :

« L'agresseure est identifiée mais n'a pas été interpellée afin que les auditions des témoins se poursuivent pour déterminer avec exactitude les circonstances de l'agression", a indiqué le capitaine Emmanuel Bobo, à la tête de la compagnie de gendarmerie de Pézenas, où la professeure a déposé plainte. »

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Le 1er Juin 2009 :

« Cher Bruno, je viens de relever pour vous hier après-midi à Châteauroux (Indre) : M. Alain Robinet, plombier-chauffagiste, dans cette ville. Avec mes plus cordiales amitiés. » (Michel Valière)

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Jacques Vivant est mort…

« Nous venons d’apprendre le décès de Jacques Vivant ce mercredi 24 février. Jacques a fait partie de l’équipe d’instructeurs nationaux qui, aux côtés des fondateurs (des CEMEA) ont construit les démarches pédagogiques développées dès le début des années 50. Jacques Vivant a été instructeur national « chant et danses », aux côtés de William Lemit, et a été le promoteur de la danse sous toutes ses formes jusqu’au début des années 80 » (comm. par Francis et Michel Valière fin fév. 10).

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Le footballeur Sydney Govou, de l’équipe de Lyon, a un avocat nommé Thierry Braillard… (avr. 2010)

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« Jean Le Bitoux, fondateur du journal homo Gai-Pied, qui est mort récemment… » (Régis Gayraud, avril 2010) 

 

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Une tombe imagée dans la Haute-Vienne

      En France aussi - mais il faut bien chercher! - nous avons des tombes qui pourraient faire écho aux cercueils ghanéens dont je parlais il y a peu (note du 19 décembre de la dernière année). L'inventaire reste à faire des sépultures imagées qui pourraient émailler de leurs rares présences tant de nos cimetières monotones.

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Tombe de Léonce Chabernaud, Rochechouart, photo (carte postale) Jacques Thibault

      La tombe ci-dessus semble avoir appartenu à un négociant en vins de la Haute-Vienne, voire à un viticulteur? Est-il le responsable du choix de ce tombeau fort insolite quoique bachique, ou est-ce le résultat des agapes d'après inhumation, quand la famille décida de la forme de sa dernière demeure, un peu comme une plaisanterie d'ivrognes (en ce lendemain de réveillon, cette hypothèse parlera à nombre de mes lecteurs)...? Toujours est-il qu'il voyage désormais dans la mémoire des hommes (qui passent par Rochechouart, ou par ce blog...) dans son tonneau pour l'éternité, moderne Diogène post-mortem.

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Dictionnaire du Poignard Subtil

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POESIE:

    "Quand un mot rencontre un autre mot pour la première fois, c'est la poésie"

    (Un bûcheron poète canadien, cité par Jacques Meunier et Nicolas Bouvier dans les entretiens filmés de ce dernier avec Joël Calmettes, DVD "Nicolas Bouvier Le Vent des Mots de Joël Calmettes et Olivier Bauer, collection Un siècle d'écrivains, 2008)

   "La poésie corrige les erreurs de Dieu"

    (Odysseus Elytis, cité par Nicolas Bouvier dans les mêmes entretiens)

    Et puis pour continuer sur ce mot, ci-dessous cette citation d'après André Breton, relevée dans le logis d'une victime des inondations du Tescou (affluent du Tarn sujet à des débordements intempestifs), à Montauban, victime qui put donc se consoler en lisant que la poésie l'avait aussi inondé, ce qui n'arrive pas tous les jours:

Citation d'André Breton, photo B.Montpied, Montauban, 2008.jpg
Photo B.Montpied, Montauban, 2008

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Hasards poétiques, par Régis Gayraud

Vu en vitrine de l’antiquaire "L’œil du pélican", 13, rue Jean-Jacques Rousseau, une maquette de cathédrale, belle réalisation d’art bout-de-ficelle élaboré à partir d’objets détournés de leur fonction initiale. Dans la décoration, on distingue des trombones, des clous de tapissier, et peut-être bien des balles de fusil. Paraît en contreplaqué recouvert de plâtre poli et peint, mais il y a également d’autres éléments que je n’arrive pas à définir.

Qu’allais-je faire rue Jean-Jacques Rousseau ? J’allais seulement, voyageur solitaire dans ma mélancolie, sur les traces des années perdues, du côté du "Pompadour", et j’ai composé cette petite chanson :

 

 

Te souviens-tu du Pompadour ?

Nous en rêvions tous les jours

C’était le temps du Pompadour.

Le miroir veuf au mur du fond

Ne mire plus le noir profond

De nos sourcils et se morfond

Dans les soucis neufs d’aujourd’hui

Que ceux qui tournent dans la nuit

En brûlant dans le feu ont fuis.

L’escalier qui grimpe à la tour

A perdu le nord des toujours,

Le steak au bleu et tes atours.

Trop loin m’ont emporté mes pas

J’y reviens et tu n’es plus là

Il n’y a plus de Big Buddha.

 

 

A l’issue de la rue Jean-Jacques Rousseau, dont la géographie me fera longtemps penser à celle des divers appartements que j’ai habités, invariablement encombrés d’objets empêchant la marche en ligne droite, je me suis assis à l’intérieur du café de la Bourse pour écrire tout ce qui précède et ce que j’écris en ce moment-même, tout en déplorant la fin de "la Cigale" et de "la Fourmi" et après avoir méprisé le café portant le nom prétentieux et provocateur de "Café des initiés". Crétins qui vous croyez libres, esclaves de vos déterminismes qui vous croyez des initiés parce que vous précédez la mode à venir dans deux ans.

le tabac la Fourmi sans son alter ego la Cigale, photo Bruno Montpied, 2008 .jpg

Là, au "Café de la Bourse", j’ai assisté à l’arrestation d’une jeune femme très digne – mais manifestement bouleversée – dans une petite voiture noire à l’élégance bourgeoise tout comme elle, arrestation effectuée par deux policiers dont l’un ressemblait plutôt à un de ces étudiants à barbe de chèvre d’aujourd’hui et l’autre, asiatique, tonfa au côté, souriant de toutes ses dents malgré sa détermination, sortait d’un film de karaté. Ils l’arrêtèrent tranquillement – pour quel motif ? – en lui barrant la route sans brusquerie, l’aidèrent même à se garer. Elle sortit de l’auto, tendit ses mains lorsqu’ils sortirent les menottes, et ils l’emmenèrent doucement vers le fourgon qui attendait au coin de la rue et que j’avais remarqué quelques minutes plus tôt sans comprendre qu’il était l’outil du drame à venir. Tout cela dans le plus grand silence, à deux mètres de ma table, de l’autre côté du carreau. Je fus le seul à le remarquer et j’eus l’impression de regarder une pièce de théâtre ou mieux un ballet bien réglé. Rien ne paraissait conforme, tout semblait arrangé d’avance. Je crois que je me souviendrai toujours de cette femme, qui avait l’air d’une jeune cadre dynamique, de ce désarroi fulgurant dans ses yeux, mais aussi de cette résignation et de cette façon de dire quelque chose du genre de « Vous m’avez eue », que je n’ai pas entendu mais que j’ai deviné.

Décidément, la rue Jean-Jacques Rousseau n’a cessé de me rappeler à elle. Quelques heures plus tard, chez le bouquiniste et antiquaire russe Lampert, dans un tout autre quartier, rue de Miromesnil, chez qui j’ai acheté quatre recueils de Boris Bojnev en édition originale, j’ai aperçu sur le bureau qui lui sert de comptoir une carte d’une librairie ésotérique sise au 15, rue Jean-Jacques Rousseau, c’est-à-dire exactement à côté de l’antiquaire "L’œil du pélican"102013324.jpg déjà noté plus haut, libraire que je n’ai pas remarqué le matin même, alors que mon regard avait été attiré par l’étrange maquette de cathédrale. En écrivant cela le soir dans le train qui me ramène à Clermont, je remarque que la boucle est bouclée. Moi qui n’achète jamais rien chez les antiquaires, qui m’intéresse peu à leurs devantures, qui n’entre qu’exceptionnellement dans leurs boutiques – d’ailleurs ce matin, après avoir hésité à entrer à "L’oeil du pélican", je suis peureusement resté sur le trottoir – deux fois aujourd’hui je me suis trouvé intéressé par une boutique d’antiquités, la deuxième fois j’y suis entré et y ai même fait des achats. Reste à savoir quel rôle joue dans cela la jeune femme blonde et triste à cette heure-ci prisonnière, et si la librairie ésotérique qui m’a fait signe depuis la rue Jean-Jacques Rousseau chez Lampert a quelque chose à voir avec elle.

 

Régis Gayraud, 6 septembre 2007

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Chemin faisant, qu'est devenu ce petit musée des années 70 entre Saint-Chinian et Assignan?

         Jacques Lacarrière évoque avec émotion et sympathie, dans cette bible de la randonnée en France qu’est son livre Chemin Faisant, au détour de quelques pages, "prés du hameau de Tudéry, entre Saint-Chinian et le village d’Assignan", un petit musée voué à la poésie naturelle que lui fit visiter un vieillard d’un autre temps (ce temps des ruraux païens se suffisant presque à eux-mêmes, tels qu’ils sont décrits dans les nombreux ouvrages de Raymond Humbert,  fondateur du musée rural des arts populaires de Laduz dans l’Yonne). Un petit paysan d’autrefois que la chasse aux rouges-gorges, dans son pays, révulsait et qui avait accumulé dans un local toutes sortes de vestiges de la création naturelle. Il était aussi guérisseur à l’occasion.

         Voici ce qu’écrit Lacarrière, entre autres :

         « Devant la maison, sous la treille, je découvre tout un amoncellement de pierres aux formes étranges, de fossiles, un petit reposoir abritant une Vierge faite de calcaires coralliens, portant les empreintes étoilées de polypiers et madrépores fossiles. A côté, une sculpture faite, elle aussi, de ces pierres ouvragées par l’eau, simplement empilées et liées par un léger mortier. Elle représente un homme en marche tenant un chien en laisse. (…) Il y a là des minéraux, (…) des racines aux formes de mandragores, des coquillages, des pierres colorées. Avec certaines, il a construit de petites figurines, dressé des personnages gnomiques ou féeriques, esquissé des scènes rudimentaires, tout un théâtre de bois, de nacre, de coraux, de paysages imaginaires. Le plus curieux, c’est que ce paysan autodidacte n’a rien lu, ne sait rien de précis sur tout ce qu’il possède. Chaque fois que quelqu’un vient, il le questionne, lui demande son avis, l’interroge sur l’origine de tel ou tel objet. Ainsi s’est formé son savoir : en parlant avec des inconnus. »

         Je ne sais s’il reste aujourd’hui, trente-six ans plus tard, quelque vestige de ce musée. Avis aux chercheurs, si vous passez par ici, n'hésitez pas à laisser quelque commentaire…

Bibliographie : Jacques Lacarrière, Chemin Faisant, mille kilomètres à pied à travers la France, éd. Payot, 1992 (Edition originale 1977, éd. Arthème Fayard) ; mille mercis à Cosmo Helectra qui m’a rappelé ce passage de Lacarrière et qui me signalait ces jours-ci que je pourrais en reparler ici, dans le prolongement de ma note évoquant le musée d'art naïf de Flayosc. Dont acte.

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”Une après-midi avec Bruno Montpied” à Montauban, le 25 janvier

    Sera-ce une des dernières rencontres autour de l'Eloge des Jardins anarchiques? Avant de continuer les années suivantes avec un nouveau projet? Si les petits cochons ne me mangent pas, ce pourrait être une bonne prédiction...

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       Donc, rendez-vous samedi 25 janvier, dans dix jours, à tous ceux que cela intéresse pour une nouvelle projection dans l'auditorium de la Mémo, la médiathèque de Montauban, du film Bricoleurs de paradis (le Gazouillis des Eléphants) de Remy Ricordeau, acccompagné pour suivre d'un débat de votre serviteur avec le public qui sera présent. La rencontre prend place dans une petite série d'animations organisées autour de l'exposition des œuvres de Jacques Chaubard, dit Babar, intitulée "Babar, bricoleur de bonheurs" (3 novembre 2013 au 1er mars 2014), à la Mémo (expo montée avec le concours de Maurice Baux, libraire-bouquiniste à Montauban, et Daniel Piquemal).

 

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    C'est ainsi aussi que le 1er février prochain sera montée dans le même auditorium la pièce de théâtre de Suzanne Lebeau sur Petit-Pierre, l'homme du fameux Manège qui est conservé dans le parc de la Fabuloserie.

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Darnish débarque à Paris

    J'ai eu l'occasion de vous parler de l'ami Darnish, un artiste rennais qui me paraît inventif. Il est attentif qui plus est à la créativité autour de lui, même si elle se trouve dans des recoins peu observés, que ce soit dans les parenthèses oubliées d'Essaouira ou au fond des bois de Bretagne.

 

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Quatre oeuvres diverses du sieur Darnish, ph. Samantha Richard, 2013


    Le voici qui s'en vient pour une exposition à Paris à la Galerie 17, tenue et animée par les animateurs du foyer d'édition Venus d'Ailleurs de Yohan-Armand Gil et autres, loin de Nîmes leur port d'attache, à Montmartre cette fois, tout près de la rue Lepic (et située entre l'ancien appartement de Ghérasim Luca d'une part et celui de Jacques Prévert d'autre part). Il présentera dans cette petite galerie des collages et des assemblages. Le vernissage c'est ce vendredi 13, à partir de 17h. Ça va sûrement lui porter bonheur.

Exposition Darnish, du 13 décembre au 10 janvier 2013. Galerie 17, 17 rue Constance, Paris 18e. M°Blanche, ouv. le vendredi du vernissage de 17h à 21h. Puis sam. et dim. de 10h à 12h et 14h à 19h. Dans la semaine et autres jours, sur rendez-vous: 06 11 49 38 21. galerie.17@free.fr et http://galerie17.over-blog.fr

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Lars Bo sur le blog Le Copain de Doisneau

   Dans le paysage parfois assez fatigant de la blogosphère, il est toujours rafraîchissant (c'est le mot qui s'impose par ces temps de chaleur lourde) d'aller faire un tour sur le blog du Copain de Doisneau, ce copain étant Robert Giraud (et plus secrètement peut-être aussi Olivier Bailly, l'auteur du blog, copain des deux...à titre posthume?). On y apprend des tas de choses sur Giraud et surtout sur le milieu dans lequel il évoluait, l'époque pendant laquelle il vivait, ses amis, ses relations, les livres qu'il écrivit, les rades qu'il écumait. C'est aussi grâce à ce blog que j'ai redécouvert, et enfin remarqué en profondeur, la notion de "fantastique social", terme inventé par Mac Orlan, si j'ai bien lu, et qui sert en tout cas assez bien à qualifier l'espace imaginaire dans lequel se mouvaient des écrivains comme Giraud, ou Jean-Paul Clébert (l'auteur de Paris insolite), ou Jacques Yonnet (Enchantements sur Paris, rebaptisé dans la dernière édition Phébus La rue des Maléfices).

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    Dans la note la plus récente (à cette heure...), on apprend un peu mieux à connaître la figure et la peinture de Lars Bo, peintre et graveur danois, qui fréquenta et côtoya pas mal il me semble les milieux surréalistes et COBRA dans les années 50-60. Une petite peinture de la fille de Lars Bo, Ludmilla Balfour (au patronyme très stevensonien), qui s'occupe actuellement de dresser le catalogue des oeuvres gravées de son père, m'a particulièrement amusé. Je la reproduis ci-dessus en espérant que le blog de notre confrère ne nous en voudra pas... J'ai mis le lien, of course...

    Cette peinture a des liens autres, notamment avec l'illustration de la littérature jeunesse.

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Un doux penchant

     Je suis tombé en arrêt l'année dernière en compagnie de cicerones habitant le Poitou devant le panneau ci-dessous au contenu latent surréaliste (je crois employer ici le terme adéquatement,  autrement que dans son sens galvaudé par les journalistes).

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(Photo Bruno Montpied, 2006)

    Sans doute un parent de ces menuisiers mexicains adeptes du penché (et non pas seulement des planchers) dont parle Breton je ne sais plus où, ou bien de ce compagnon charron auteur de la roue ovale que l'on voit dans le film de Jacques Brunius, Violons d'Ingres, qui se trouve être la même -ce que les conservateurs du Musée d'Art Moderne au Centre Beaubourg à Paris, ainsi que les experts de Calmels-Cohen, n'ont toujours pas identifié- que celle que l'on découvre dans le morceau d'atelier d'André Breton exposé à Beaubourg, débité en tranches, une bonne part de sa magie envolée de se retrouver ainsi vitrifiée... Le film de Brunius permet en outre d'identifier de façon claire l'auteur de cette roue: Alphonse Benquet, aussi peintre naïf de grand talent, dont Breton, comme Eluard, possédait quelques tableaux (acquis sans doute à l'époque où ils séjournaient chez Lise Deharme, dans les années 30, dans les Landes).

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(La roue ovale d'Alphonse Benquet, extrait d'une photo de Gilles Ehrmann publiée dans 42, rue Fontaine, recueil de photos parues chez Adam Biro en 2003)

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Un loup dans le linge, un chameau dans le chêne: Che vuoi?

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      Un spectateur de notre présentation de l'Or aux 13 îles, l'autre dimanche, a cru voir dans l'angle d'un panneau de chêne où est sculptée une bataille navale (voir ma note du 25 avril 2008 et le détail agrandi ci-dessus), panneau dont je projetais la photo sur l'écran, un visage dans la silhouette d'un avion, à moins que ce ne soit un profil de chameau dans la découpure du nuage au-dessus duquel se trouve l'avion...

      Ici, n'ira pas trop mal dans le décor cette citation de Jacques Cazotte dans son Diable amoureux: "(...) j'appelle à trois reprises et à très courts intervalles: «Béelzébut!». (...) A peine avais-je fini, une fenêtre s'ouvre à deux battants, vis-à-vis de moi, au haut de la voûte : un torrent de lumière plus éblouissante que celle du jour fond par cette ouverture ; une tête de chameau horrible, autant par sa grosseur que par sa forme, se présente à la fenêtre, surtout elle avait des oreilles démesurées. L'odieux fantôme ouvre la gueule, et d'un ton assorti au reste de l'apparition, me répond : Che vuoi?"

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    Au même moment lorsqu'il m'envoyait le signalement de cette interprétation pareidolesque, il m'en arrivait une à moi aussi, en passant simplement devant mon linge en train de sécher.

 

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Photos Bruno Montpied, 2011

 

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    Ce fut presque un sursaut, même. Le loup se poussait du col pour montrer sa gueule aux crocs invisibles. Je suis sûr que vous aussi vous le voyez. Mais en jouant, rajoutons quelques crocs et une langue rouge, ne serait-ce que pour amuser quelques enfants.

 

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12/11/2011 | Lien permanent

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