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Rechercher : La Passerelle à Cherbourg

De Rien à l'Usine

    Un nouveau vernissage à la galerie associative l'Usine, 102 boulevard de la Villette, 19e arrondissement. Une exposition, des films, des lectures, tout cela pour fêter la réédition des 50 numéros de De Rien. Je parie qu'un grand point d'interrogation se dresse immédiatement autour de vos crânes, voltigeant de ci de là dans votre intérieur bien douillet. Sachez qu'il en est de même pour moi. Je n'ai jamais entendu parler de ce De rien. Et dire qu'ils ont déjà 50 numéros à leur actif... Oserai-je me pointer à cet anniversaire de peur de devoir y trahir mon ignorance bien entendu coupable?

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    Quelques noms ou mots cités sur le carton d'invitation, Guénolé Azerthiope (créateur d'objets humoristiques dont on entendait parler à un moment dans Les papous dans  la tête sur France Culture)... le musée Dupuytren (ses monstres dans le formol, son mystère...)... Stéphane Mahieu (auteur d'ouvrages fort plaisants chez l'éditeur Gingko comme Le phalanstère des langages excentriques -2005-, ou Le Petit Manuel de littérature d'Outre-tombe -Anthologie des tables tournantes- (2008)... André Stas, membre influent des Cahiers de l'Institut (dont nous reparlerons bientôt)... Autant d'indices que peut-être il faut oser se pointer là-bas samedi 17 ou dimanche 18, ignorance ou pas...

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Dessins du sciapode à la Halle Saint-Pierre

    Prévue pour débuter le 3 mars, il y aura bientôt une exposition intitulée "A chacun son dessin" à la Halle Saint-Pierre, dans l'espace consacré à des présentations quelque peu alternatives, à des essais si l'on veut (sur place, ils appellent cela la galerie). Et l'éternel débutant que je suis se trouve donc fort aise de se retrouver présent dans cette sélection de dessins (des encres dans mon cas), en compagnie de sept autres dessinateurs. Le vernissage est programmé pour le 24 mars, le même jour que le vernissage de la double exposition Michel Macréau-Anselme Boix-Vives qui commence à cette date. Rendez-vous est donné aux amis qui aimeraient se rendre compte plus physiquement - si je puis dire - de mes travaux, car le virtuel, ça va bien un temps...

A CHACUN SON DESSIN 

Exposition collective
du 3 au 30 mars 2009

Jean-Michel CHESNE • Annie COHEN • Caroline DEMONGEL 

Jean DEMELIER • Joseph KURHAJEC • Bruno MONTPIED

Jude MORNIER • Sylvia K. REYFTMANN

Bruno Montpied,Le château qui prend vie, 2006.jpg 

Bruno Montpied, Le Château qui prend vie, 30x37cm, 2006 

Galerie Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard - 75018 Paris
Entrée libre.Tous les jours de 10h à 18h
Renseignements : 01 42 58 72 89 

(En partenariat avec le Salon du dessin contemporain)

A.Boix-Vives, Trois personnages, 80,8 cm X 109 cm,1964.jpg
Anselme Boix-Vives, Trois personnages, 80,8x109 cm, 1964
    Pour le vernissage, les animateurs de la Halle Saint-Pierre exigent le carton d'invitation ci-dessous inséré. Imprimez-le, et ainsi, vous n'aurez pas de souci pour entrer, car Samson est  plus inflexible que le gardien des Enfers... Par la même occasion je montre aussi le carton officiel d'annonce de l'exposition que j'ai détourné ci-dessus en y insérant un dessin à mézigue.
A-chacun-son-dessin,-carton officiel, mars 09.jpg

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Marilena Pelosi à l'Objet Trouvé

      Nouvelle exposition de Marilena Pelosi annoncée pour très bientôt (jeudi 12 c'est le vernissage à partir de 18h30) à la galerie Objet Trouvé, rue de Charenton, à l'ombre de cet Opéra de la Bastile bâti sur le modèle d'une gigantesque molaire, ô merveille de conception des architectes contemporains... Ce sera l'occasion de voir si cette dame, une des plus singulières artistes surgies ces dernières années dans le milieu de l'art contemporain imaginiste qu'inspire l'exemple à la fois moral et esthétique de l'art brut, poursuit l'exploration de nouvelles voies dans son langage parfois tout en paraboles et en allégories plus ou moins ésotériques. De ce point de vue, elle est du reste assez proche de l'univers d'une autre créatrice marginale, Claire Guyot, dont l'oeuvre fut révélée essentiellement de façon posthume et de manière peu répétée.

Marilena Pelosi,Sans titre,décembre2001,ph.Bruno Montpied.jpg
Dessin au crayon, sans titre, Décembre 2001 (collection privée Paris, ph.Bruno Montpied)

     Le carton d'invitation de la galerie Objet Trouvé veut nous la présenter, mine de rien (joli tour de passe-passe de l'auteur du texte), comme une créatrice qu'on pourrait qualifier de "brute". Parce que l'art brut ne serait pas exempt de culture, la belle découverte!

Marilena Pelosi, détail d'un dessin, Galerie Objet Trouvé, fév 09.jpg
Marilena Pelosi, sans titre (détail), 2008, Galerie Objet Trouvé

    Avec ce genre de remarque on pratique un raisonnement amalgamant et confusionniste qui permet de mélanger toutes les formes de création contemporaine pourvu qu'elles soient portées par un minimum de souffle un peu authentique. On passe ainsi allégrement sur les conditions de production des oeuvres, sur le contexte social où vit leur auteur, qui a toutes les chances d'avoir un peu d'influence sur le contenu de l'oeuvre. On passe sur la plus ou moins grande conscience de l'auteur de faire de l'art au sens usuel, l'Histoire de l'Art, le professionnalisme de la chose, son regard face à ce qui surgit de lui, plus ou moins contrôlé, plutôt moins que plus dans le cas des créateurs de l'art brut, qui sont généralement dépassés par des pulsions expressives.

Marilena Pelosi, Sans titre,mai 2000,feutre, ph.Bruno Montpied.jpg
Marilena Pelosi, Sans titre, mai 2000, ph.Bruno Montpied.jpg
Marilena Pelosi, Sans titre,mai 2000, ph.Bruno Montpied.jpg
Marilena Pelosi, trois dessins au feutre sans titre, mai 2000 (collection privée, ph.B.M.)

     Marilena Pelosi est à l'évidence le siège d'une intense production imaginative, liée à ses souvenirs d'enfance au Brésil certes, mais aussi à la perception du monde qui l'entoure, vis-à-vis duquel elle se sent en décalage et en désaccord... Mais elle maîtrise la situation, elle s'expose d'elle-même, elle sort dans  le monde, va aux expositions, connaît l'histoire de l'art, bref ne possède pas le profil psychologique et sociologique des créateurs que l'on range dans l'art brut. Le mot d'art singulier, certes galvaudé par les temps qui courent mais toujours pertinent, peut servir à qualifier son oeuvre. Les singuliers sont des créateurs qui ont les fesses coincées entre l'art brut et l'art contemporain des professionnels. Ce ne sont pas des peintres du dimanche non plus, faisant gentiment mu-muse avec leurs pinceaux entre deux pot-au-feu. Ils ne sont pas exclus comme les créateurs bruts, mais ils sont tout de même comme des orphelins de l'art et comme des insulaires, isolés sur leurs territoires saturés d'imaginaire, n'osant même plus agiter leurs mouchoirs vers ceux qui pourraient être leurs voisins, sur d'autres îles. Ce sont des individualistes, des veufs et des veuves de l'art sincère, dérivant sur une banquise morcelée, en train de fondre elle aussi, comme la vraie.

Portrait de Marilena à Lusignan par Bruno Montpied, 2001.jpg
Portrait de Marilena Pelosi, Lusignan, 2001, photo Bruno Montpied
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Marilena PELOSI
Manœuvre de désenvoûtement

13 février au 14 mars 2008

Vernissage le jeudi 12 février de 18h à 21 h

Galerie Objet Trouvé, 24, rue de Charenton

75012 Paris (mer au sam de 14h à 19h)

 

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09/02/2009 | Lien permanent

Olivier Thiébaut, archéologue des inspirés, expose à Lisieux

    J'ai trouvé sur le blog de Pascale Herman, "les Inspirés des Bords de Routes" (note du 17 mars 08), cette information: Olivier Thiébaut expose ses boîtes d'objets trouvés et réassemblés en poétiques compositions à la Médiathèque de Lisieux durant ce mois de mars (plus beaucoup de temps pour y aller...).

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Portrait d'Olivier Thiébaut, photo publiée sur le site de la Médiathèque de Lisieux

     Olivier Thiébaut n'est en effet pas seulement l'archéologue des inspirés environnementaux dont on a enterré les sites après leur mort (il exhumait à une époque, dans les années 90, ce qui restait enfoui, enterré, refoulé sous terre par les familles ou les nouveaux habitants ; il en a recueilli plusieurs fragments dans son Jardin de la Luna Rossa, rue Damozanne à Caen (ouvert le dimanche d'avril à septembre), comme on le sait déjà peut-être. Il est aussi un plasticien qui possède un solide sens de l'assemblage, visant à mettre en scène les menus objets qu'il récupère dans cette autre grande casse de l'exhumation qu'est le vide-grenier ou la chine des biffins.

     Cela m'a rappelé un texte et des photos qu'il m'avait transmis aux fins d'être publiés dans le n°3 de mon Art Immédiat en 1995, numéro qui ne parut finalement jamais. Pourquoi dès lors ne pas les publier à présent, même avec du retard, sur ce Poignard qui est le prolongement naturel à dix ans de distance de mon défunt fanzine? Aussitôt dit, et presque aussitôt fait...

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22/03/2008 | Lien permanent

Des roches gravées à Batz-sur-Mer

     Mon camarade Remy Ricordeau s'ouvre si bien à l'art brut qu'il ne finit pas d'en découvrir ici et là. Dernière surprise en date, du côté de Batz-sur-Mer (dans la Presqu'île de Guérande), l'été dernier, il est tombé sur d'étranges roches de bord de mer, sculptées dit-il, gravées dirai-je plutôt, ressemblant un peu aux graffiti anciens incisés dans des murailles, comme les graffiti de prisonniers médiévaux, ou ceux de ces Poilus de la première guerre mondiale qui n'hésitaient pas dans leur rage d'expression à creuser la roche de leurs carrières de casernement provisoire jusqu'à dégager des sculptures en trois dimensions (voir ma note du 28 décembre 2008 sur un livre causant des graffiti de tranchées paru cette année-là), et voir plus généralement le musée Serge Ramond consacré aux graffiti historiques à Verneuil-en-Halatte).

Ph. Remy Ricordeau, 2009.jpgPh. Remy Ricordeau, 2009.jpg

      On se balade en bord de mer, et l'oeil découvre éberlué le travail anonyme qui a consisté à racler, et à évider la roche granitique afin d'en extraire des profils ultra stylisés, des visages grossiers et hallucinatoires,Ph.Remy Ricordeau, 2009.jpg tentative primitive analogue à celle du fameux abbé Fouré qui à Rothéneuf en Ille-et-Vilaine a sculpté au début du XXe siècle les rochers du rivage en créant en une quinzaine d'années plusieurs dizaines de personnages aux formes interprétées d'après les circonvolutions de la matière brute. Ciselées dans une muraille naturelle de blocs joints dans une maçonnerie naturelle (qui est peut-être responsable de l'inspiration de l'auteur), pas plus haut que ce que la taille d'un homme peut permettre, on reconnaît à Batz quelques figures, un hippocampe par exemple (la seule figure un peu réaliste), des profils géométrisés, dont peut-être celui d'un rapace, et deux figures affrontées, quelque peu cubistes.

Ph. Remy Ricordeau, 2009.jpg

 

Ph. Remy Ricordeau, 2009.jpg

    Le style employé semble celui d'un individu qui s'essaierait à la sculpture, les expressions restant en affleurement seulement, à peine dégagées de la roche, esquissées, ce qui peut être aussi par volonté - inconsciente? - de transmettre leur côté hallucinatoire avant tout. Du reste, à force de les regarder, on en devine plus que le sculpteur a voulu en faire, une roche dominant l'ensemble semble ainsi représenter la gueule d'un crocodile Un crocodile? Ph. Remy Ricordeau, 2009.jpg mais le style est tellement différent du reste qu'on se convainc bientôt qu'il s'agit là d'une extrapolation de la part de l'interprète dont l'inconscient a été fort mis en branle (il y a souvent contamination de la vision lorsqu'on est en présence d'images interprétées d'après des formes naturelles ; à Rothéneuf, à côté des rochers sculptés par l'abbé Fouré, on se met à deviner d'autres figures possibles qui ne sont en réalité que formes du hasard avec lesquelles joue l'imagination). On lit un chiffre à un endroit, 35, ou plus vraisemblablement 95 sans trop savoir ce qu'on doit en tirer, peut-être la date de la gravure?

Ph. Remy Ricordeau, 2009.jpg 

Ph. Remy Ricordeau, 2009.jpg

     Ces roches vous prennent un aspect précolombien sans doute bien involontairement. On pense aussi aux gravures des pictogrammes de la Vallée des Merveilles dans les Alpes du Sud. On ne sait rien de l'anonyme graveur ayant furtivement travaillé sur ces roches, en y passant pourtant un bon moment on suppose...

Ph. Remy Ricordeau, 2009.jpg
Toutes les photos sont de Remy Ricordeau (août 2009)

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Art populaire, le retour? Une vente à Marseille

    Je dois à un correspondant mystérieux l'information qu'une vente d'art populaire curieux a lieu ce jour à Marseille via la maison de vente aux enchères Leclère, sans doute en écho de l'ouverture prochaine (le 7 juin prochain) du MUCEM (Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) à côté du Vieux-Port et du Fort Saint-Jean (de multiples expositions y sont prévues à partir de cette date qui plus est). C'est la collection de Marc Billioud montée "durant quarante ans" avec la collaboration de Jean-Yves Roux (qui fait une présentation dans un petit court-métrage incrusté dans le catalogue éléctronique de la vente) qui est dispersée ici, avec un catalogue sur papier à la clé. Les objets et peintures offerts à la vente sont suffisamment beaux, émouvants et intriguants pour que j'en extrais ici cinq pièces, choisies arbitrairement, enfin pas tout à fait. elles correspondent  à ce que j'aurais acheté si j'en avais eu les moyens...

 

  moine montrant ses attributs 11,5 cm.jpg                                                                     moine indécent, H 36 cm.jpg

Deux moines quelque peu indécents... Collection Billioud

homme posant culotte (Provence ptêt), 29x19 cm bois peint.jpg

Anonyme, 29 x 19 cm, bois peint, coll Billioud (je trouve à cet homme au canotier un aspect proche des personnages des dessins animés de Paul Grimault, le réalisateur du Roi et l'oiseau...)

Gabriel Papel, recueil d'histoires avec ill gouache et aquarelle.jpg

Page extraite d'un recueil de contes et histoires divers illustrés à la gouache ou à l'aquarelle par un certain Gabriel Papel

Avion ds un paysage, huile s carton, 39x48,5 cm.jpg

Huile sur carton, 39 x 48,5 cm ; curieuse peinture naïve au verso de laquelle se trouverait un monogramme en lien avec Séraphine de Senlis (pourtant le style de cette peinture en paraît fort éloigné)

                                                 

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Alain Dettinger invite Solange Knopf à Lyon

      L'œuvre produite sous le signe du merveilleux par Solange Knopf poursuit son bonhomme de chemin en atterrissant cette fois à Lyon, place Gailleton, dans le cadre d'une exposition intitulée "Animus/Anima", organisée par la galerie d'Alain Dettinger, qui est comme on le sait consacrée sur deux rangs à "l'art primitif" (essentiellement africain) et à "l'art contemporain" (au sens où celui-ci, Darnish, désigne bien l'art d'aujourd'hui et non pas "l'art communicationnel" à la François Pinault et autres grands argentiers du moment).

 

galerie dettinger-mayer,solange knopf

Solange Knopf, carton d'invitation à l'exposition de la galerie Dettinger

 

     Cela durera du 5 décembre 2014 au 3 janvier 2015. Dans le même temps, signalons qu'on trouvera dans le dernier numéro 84 de la revue internationale (anglophone) Raw Vision un article sur Knopf, rédigé par Edward B. Gomez, tandis que moi-même livrerai bientôt dans le n°41 de la revue Création Franche, prévue probablement pour la fin de cette année, une interview de la même Solange.

 

galerie dettinger-mayer,solange knopf

galerie dettinger-mayer,solange knopf

Série Behind the darkness, coll. privée, Paris

galerie dettinger-mayer,solange knopf

Série Botanica, coll. privée, Paris

 

     Solange Knopf entretient des parentés stylistiques (c'est en effet plus la forme qui l'apparente que le contenu) avec des créatrices telles Guo Fengyi ou Josefa Tolra (cette dernière aura des dessins bientôt exposés à la Halle St-Pierre à partir du 21 janvier dans le cadre de la prochaine expo consacrée à la revue Les Cahiers Dessinés). Poudreuses traces d'un imaginaire qui surgit sur le papier à la limite du mirage, car on a parfois l'impression devant ces dessins qu'ils sont en instance d'évanouissement. La galerie d'Alain Dettinger, qui repère tant de créateurs originaux depuis des lustres, ne pouvait passer à côté de cette créatrice à l'univers séduisant, et donc en cette fin d'année, il faut faire le voyage de Lyon...

 

galerie dettinger-mayer,solange knopf

Solange Knopf, série Behind the darkness

 

A signaler le site web de Solange Knopf que j'ai oublié d'ajouter à cette note, comme me le rappelle le commentaire ci-dessous de la mère Molitor. On peut y découvrir nombre d'autres reproductions du travail knopfien et des images du vernissage qui a eu lieu jeudi 4 décembre

 

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Un artiste à découvrir: Bernard Briantais

    Rencontré à Carquefou pour une expo au Manoir des Renaudières (Ruzena-Branciard), Bernard Briantais m'avait d'abord frappé par sa physionomie sympathique, truculente et atypique (voir ci-contre, ph. Bruno Montpied). Je le lui avais dit.Bernard Briantais portrait Carquefolien.jpg

 

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Bernard Briantais, pas de titre? Dimensions? Date?

  

     Il est artiste et à l'époque peignait beaucoup de trognes et visages avec un luxe de graphismes et de formes à l'originalité improbable, étant donné les innombrables œuvres d'art qui se sont déjà attaquées aux visages des hommes.

 

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Bernard Briantais, sans titre ? Dimensions? Mars 2014

 

   On pouvait s'en faire une idée en allant visiter son site web, où en exergue on trouve cette maxime sympathique: "Ne demande jamais ton chemin, de peur de ne pouvoir te perdre!".... Cependant, malgré cette surprise initiale, j'étais resté sur mon quant à soi, demandant au fond à voir venir, comme on dit. Et le voici qui débarque à Paris, suite à une adresse que je lui avais donnée. Au 102, boulevard de la Villette dans le 19e ardt de la capitale, dans la légendaire galerie L'Usine que dirige d'une main de velours dans un gant de fer Claude Brabant. "Légendaire", enfin, pour les happy few... car cet espace dédié aux nouveaux talents depuis des décennies est toujours resté en dehors des clous et des regards médiatiques, et donc, il se peut fort bien que vous n'en ayez jamais entendu parler.

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Bernard Briantais, sans titre, dimensions ? Date?

     Sur le carton d'invitation, est reproduit un dessin fort séduisant, prouvant que Bernard Briantais est tout à fait à même de raconter aussi des histoires en images et qu'il ne se contente pas d'interroger les faces plus ou moins brouillées de ses contemporains. D'ailleurs dans la galerie de son site web, sont apparus des travaux probablement récents qui montrent d'autres orientations inédites de sa recherche picturale qui prouvent que l'homme n'a pas qu'une corde à son arc.

 

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Bernard Briantais, sans titre? Dimensions, date?

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Bernard Briantais, sans titre? Dimensions, date?; dans cette composition une forme "en capsule" apparaît, enveloppant les personnages comme un linceul, forme que l'on retrouve dans d'autres compositions, mais isolées, et quasi vides, semblables à des fantômes errant parmi les vivants...

 

     Autre chose qui me plaît dans ce travail, déjà remarquée chez un autre Bernard, artiste contemporain discret, Bernard Thomas-Roudeix, on trouve là un goût pour le grotesque humain mais qui ne s'accompagne d'aucune misanthropie. On est dans le constat, peut-être dans la perplexité devant ce que renvoient nos frères en humanité, reflets de ce que nous sommes et de nos propres apparences sans doute. On n'est nullement dans une haine de l'humain qui s'exprimerait par une complaisance à représenter des êtres de la façon la plus vile, comme des écorchés bons à passer à la marmite... (je pense aux peintres style Rustin et compagnie qui sont si à la mode ces temps-ci).

 

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Bernard Briantais, sans titre? Dimensions, date? ; ici apparaît justement une de ces formes blanches enveloppées, semblable à un fantôme 

 

    M'est avis que les Parisiens amateurs de curiosités et d'images nouvelles ont intérêt à se déplacer pour le coup. Le vernissage aura lieu le samedi 9 mai de 18h à 21h.

Bernard BRIANTAIS, Exposition dessins-peintures. Du 9 au 21 mai 2015. L’usine, 102 bd. de la Villette, 75019 Paris. T: 01.42.00.40.48. et <usine102.fr>. Ouvert sur rendez-vous. M° Colonel Fabien.

 
 
 
 
 
 

   

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Deux petits événements à retenir pour les ”Happy few”

      Cette semaine, j'ai oublié de les mentionner, il y a deux rendez-vous.

     Le premier, c'est sur Radio-Libertaire demain matin (jeudi 25 septembre) de 10h30 à midi dans l'émission Chroniques Hebdo animée par Gérard Jan. Je suis invité à causer de ma participation à l'exposition actuelle de la Halle Saint-Pierre "Sous le vent de l'art brut 2, la collection De Stadshof", de l'animation du présent blog et aussi de mon article paru sur les bouteilles malicieuses du couple Beynet dans le n°3 de la revue L'Or aux 13 îles.

 

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Bouteille de Louis et Céline Beynet, des filles et des monstres, coll. BM

 

     Et le deuxième événement, quel art de la transition, n'est-ce pas?, c'est justement la présentation de la revue L'Or aux 13 îles de Jean-Christophe Belotti à la librairie du Sandre, rue du Marché Ordener dans le 18e ardt de Paris vendredi soir. Tous les amateurs de cette splendide revue sont cordialement invités à venir boire un coup et discuter avec les collaborateurs de cette revue. Voir le fichier PDF en lien ICI.  

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Disparition de Caroline Bourbonnais, et hommage à la Fabuloserie

     Caroline Bourbonnais est décédée dimanche dernier. Décidément, après Madeleine Lommel, Monika Kinley (décédée au début de cette année à 88 ans), Charlotte Zander (elle aussi disparue cette année), une page se tourne avec ces femmes d'une incroyable pugnacité qui bâtirent des collections d'art hors les sentiers battus des années 70 aux années 2000. Caroline Bourbonnais, devenue la vestale de la Fabuloserie après le décès de son mari architecte et artiste Alain Bourbonnais en 1988, tenait d'une main de fer dans un gant de velours la collection d'Art-Hors-les-Normes qui est installée à Dicy dans l'Yonne, et divisée en deux parties particulièrement révélatrices dans leur spatialité des conceptions du couple Bourbonnais. Elle paraissait éternelle, personnellement je ne me souciais aucunement de chercher à connaître son âge, tant son rôle de gardienne intemporelle des lieux lui composait un masque d'intangibilité. Je n'ai découvert son âge (90 ans) qu'en apprenant sa mort, cette dernière inéluctablement associée au temps qui nous emporte tous.

 

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Parc de la Fabuloserie consacré aux environnements spontanés, avec des statues de Camille Vidal et des médaillons en mosaïque de François Portrat sur le mur de présentation rouge conçu par Alain Bourbonnais, ph. Bruno Montpied, 2011

 

     A la Fabuloserie, ouverte en 1983, il y a le bâtiment, qui se ramifie par des surgeons greffés ou ouverts ces dernières années, conçu comme un labyrinthe et qui abrite des œuvres peintes, brodées, tissées, collées, sculptées, etc., et il y a le parc, consacré à une sorte de musée des environnements spontanés d'habitants-paysagistes quasi unique en France, voire en Europe. Ce parc a reçu en effet au fil du temps des fragments d'environnements sauvés de la destruction et du vandalisme, ce qui est le lot quasi fatal de ces formes de créations de non-artistes, fragments entretenus, restaurés, par des équipes formées par les Bourbonnais, des passionnés qui entrent en empathie avec les œuvres qu'ils choisissent de prolonger en les réparant et en les remontant, qu'on songe au magnifique sauvetage du "manège" de Petit-Pierre par exemple.

 

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Le manège de Petit-Pierre, ph. BM, 2011

 

       La Fabuloserie fut créée dans le prolongement de l'activité de l'Atelier Jacob qui s'était constitué dans le VIe arrondissement parisien dès le début des années 70, Alain Bourbonnais collectionnant depuis les années 60, activité qui lui servait de jardin secret à côté de son activité professionnellecaroline bourbonnais,alain bourbonnais,fabuloserie,art brut,art-hors-les-normes,dicy,aloïse,jean rosset,fernand michel,les singuliers de l'art,environnements spontanés,petit-pierre,église stella matutina (il fut l'architecte, à ce que j'ai entendu dire, entre autres de l'aménagement intérieur de la station RER Nation, et de l'église Stella Matutina à Saint-Cloud -église où entre parenthèses le signataire de ces lignes, bien avant de connaître l'art brut, à douze ans, fit sa communion... avant d'abjurer toute croyance en Dieu, le jour même de la cérémonie !). Bourbonnais avait décidé de continuer en France la prospection d'art brut, d'autant qu'il regrettait le départ de la collection de Dubuffet vers la Suisse en 1971.

 

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A l'intérieur de la Fabuloserie, des enseignes de coiffeur africaines, un Fernand Michel semble-t-il, des sculptures de René Guivarch, de Jean Rosset, un bateau de Ratier, photo extraite du site web de la Fabuloserie

 

           Cela dit, est-ce tout à fait le même "art brut" que l'on trouve à Dicy et à Lausanne? S'il y a des Aloïse à la Fabuloserie, et des Ratier, on y trouve aussi, mêlés sans distingo, beaucoup d’œuvres d'artistes singuliers, comme Nedjar, Francis Marshall, François Monchâtre, Verbena et autres Moiziard ou Lortet et Chichorro. Les deux Bourbonnais recherchaient semble-t-il avant tout l'étonnement et l'émerveillement générés par les œuvres qu'ils rencontraient au gré de leur quête, qu'ils proviennent du contact de créateurs autodidactes, bruts, populaires ou naïfs, ou d'artistes marginaux. L'exigence de leur regard esthétique aidait à fondre ces créations, hétéroclites au départ, dans un creuset unitaire. La Collection d'Art Brut de Dubuffet était plus intransigeante, cherchant avant tout chez le créateur recherché l'écart vis-à-vis de toutes références culturelles artistiques. Les créations plus mêlées au cirque artistique ambiant étaient rejetées dans une collection dite "annexe" qui fut rebaptisée par la suite la collection Neuve Invention.

 

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Caroline Bourbonnais faisant visiter le manège de Petit-Pierre à la Fabuloserie, photo A.Gacon, sur le site lYonne.fr

 

     Caroline Bourbonnais aura grandement fait grandir la collection qu'elle avait commencée avec son mari, tout en préservant l'unité architecturale labyrinthique voulue par Alain Bourbonnais. Depuis plus de trente ans, c'est grâce à elle que l'on continue d'avoir au cœur de l'Yonne ce double cabinet des merveilles, conjuguant intériorités et extériorités poétiques d'autodidactes divers. Ses filles Agnès et Sophie la secondaient depuis quelques années, reprenant progressivement le flambeau. Il semble donc que dans l'avenir immédiat il n'y ait pas de souci à se faire pour la poursuite de l'aventure "fabulose"... Mais Caroline Bourbonnais, elle non plus, nous ne l'oublierons pas.

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