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20/08/2007

Guy Girard s'expose à Pont-Aven

         Guy Girard, révolté contre tous les misérabilismes en art comme dans la vie, ne cesse de rappeler par ses peintures à la fois sophistiquées et enfantines tout un chacun aux ordres du merveilleux, se voulant fidèle en cela à ses prédécesseurs surréalistes.
         Créateur probe, Guy ne cesse depuis qu'il peint de chercher des terres nouvelles et plusieurs périodes différentes se sont déjà succédé dans son oeuvre.
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         Parmi elles, il en est une qui m'est plus particulièrement chère. Elle fut consacrée à ce qu'il a appelé du terme ludiquement pédant d'« anagraphomorphoses », des paysages oniriques naissant par dérivation graphique des boucles, jambages et déliés inhérents aux paraphes d'hommes célèbres qu'il voulait réunir par couple en dépit de leurs éloignements catégoriels (Robespierre et Edgar Poe, Saint-Pol Roux et Blanqui, ce dernier partageant avec Sade le triste honneur d'avoir passé une majeure partie de sa vie en prison ; il est en même temps l'auteur de la fière devise « Ni Dieu ni maître »).
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          Guy Girard a réussi à se créer un style qui, tout en empruntant très résolument à une certaine écriture surréaliste (ce qui du point de vue surréaliste pourrait du reste lui être reproché, tant il n'est pas de style surréaliste arrêté), s'incorpore aussi un climat enfantin complexe qui apparente son oeuvre à une sorte de naïvisme très intellectuel.
         On peut faire connaissance avec une partie de son oeuvre durant ce qui nous reste d'été à Pont-Aven (coordonnées de l'exposition au bas de cette note).
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       Renseignements supplémentaires:
          Né en 1959 à Flamanville (Manche). Etudes aux Beaux-Arts de Caen de 1979 à 1984. 
        Expositions individuelles les plus récentes :

        1996 : Librairie-Galerie La Belle Lurette, Paris.

        1990 : Galerie L'Usine, Paris.

         Expositions collectives récentes :

        2006 : Sélection Bruno Montpied dans le 9ème festival d'Art Singulier, Salle du Bras d'Or, Aubagne.
        2004 : « Matta au milieu des fauves », Museo do la Solaritad Salvator Allende, Santiago (Chili).

        « A bleu nommé », Médiathèque Jean Prévost, Bron.

       2003 :  « Visions et Créations dissi- dentes », Musée de la Création Franche, Bègles.

        2000 : « Eveil paradoxal »  (exposition du groupe de Paris du mouvement surréaliste), Maison des Arts, Conches (Normandie).

         Collections publiques :

        Ostfriesenslandschaft, Allemagne.

        Banco del Estado, Santiago, Chili.

        Musée de la Création Franche, Bègles.
En permanence, à la Galerie Gambra, Prague, République Tchèque.
        Et donc aussi...

      Regard Surréaliste, exposition de Guy Girard du 15 juin au 30 septembre 2007 à la galerie Pigments et matières, 34, rue du Général de Gaulle, Pont-Aven (Finistère). Tél : 02 98 09 15 52.

 

 

[Photos B.Montpied, peintures collections privées Paris et Clermont-Ferrand, du haut vers le bas: Rencontre du paraphe de Freud et du nom de Merlin en lettres-images au-dessus de Paris au XVIe siècle, Chemin de St-Jacques, Sciapode de course (1986) ]

Commentaires

J'aimerai associer au nom de Guy Girard une pensée pour la mémoire de Sabine Levallois, la fille du feu, et pour Peter Wood, en suggérant à l'ami sciapode, un jour, une page à son (à leur) sujet.
Régis Gayraud

Écrit par : Régis Gayraud | 10/10/2007

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Fleurissons nos morts, ceux de la famille que nous nous sommes choisie, vous avez raison, cher Régis... J'y songerai.
Avec mes amicales pensées.

Écrit par : Le Sciapode | 10/10/2007

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Les morts accroissent notre espace et élargissent notre temps. Tandis que leur âme radieuse mijote à petit feu dans les douces marmites des Enfers (c'est une sacrée erreur que de les croire effrayantes, ces bonnes vieilles marmites dans lesquelles se cuisine la meilleure soupe; en réalité, puisqu'il n'y a plus de corps pour souffrir, ne restent là que les côtés les plus agréables du feu, un permanent nettoyage de l'esprit et les capiteuses exhalaisons des épices qui infusent dans le bouillon), ils nous regardent en rigolant doucement (ce qui active le bouillonnement, à moins que ce ne soit le bouillonnement qui les chatouille et les mette en liesse) et leur bienveillance guide nos pas tant que nous ne les trahissons pas. Ils élargissent notre espace et notre temps car ils fixent à jamais nos souvenirs, la seule chose tangible de ce monde; ils sont aussi notre avenir, puisque quel que soit notre total athéisme, notre rationalisme, notre scepticisme, notre pessimisme, nous demeurons des hommes des cavernes apeurés dont l'unique et immense désir, face au cadavre de l'être aimé allongé dans l'entrée de la grotte, est de nous retrouver tous un jour dans la petite marmite, là où nos amis nous auraient appelés, entre nous enfin, dans l'autre monde (je mets au défi le plus racorni des matérialistes, le plus névrosé des lénineux, de n'avoir jamais ressenti ce désir). C'est pour cela que nous aimons nos morts plus encore peut-être que nos vivants, que nous en sommes obsédés, que cette obsession s'accroît avec le temps qui multiplie les morts, et qu'elle nous rend de plus en plus aimant de nos vivants car nous voyons déjà dans leurs yeux le regard de nos morts qu'ils seront un jour à moins que nous ne soyons les leurs. C'est pour cela et non pour quelque abjecte bigotterie.
Amitiés,
Régis Gayraud

Écrit par : Régis Gayraud | 11/10/2007

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