14/06/2023
Appel du 18 juin: "Alcheringa" n°4 est paru et ses animateurs viennent en causer à la Halle Saint-Pierre
Alcheringa, j'en ai déjà parlé lors de la parution de son n°3. Il continue de se manifester, puisque son n°4 sort à présent, toujours édité (et maquetté) par Venus d'Ailleurs du côté de Nîmes. Il sera présenté dimanche prochain à l'auditorium de la Halle, à 15h, en présence de Joël Gayraud, Guy Girard, Régis Gayraud et mézigue. Je dois y présenter en effet les articles que j'ai donnés à la revue, l'un sur l'art en commun (il y aura quelques images projetées) et l'autre, plus réduit, consacré à une remarque concernant le catalogue de la récente exposition "Chercher l'or du temps", consacrée au surréalisme, l'art magique et l'art brut, au LaM de Villeneuve-d'Ascq. Ce catalogue contient en effet une prodigieuse découverte due à l'une des conservatrices de ce musée, Jeanne Bathilde-Lacourt, découverte qui regarde les prémisses de la collection d'art brut de Jean Dubuffet. Il me paraissait important de la souligner un peu plus, notamment auprès de lecteurs intéressés par le surréalisme.
Voici le sommaire de la revue:
Numéro 4 - Été 2023
(128 pages ; 22 €)
Dans ce numéro:
Guy Girard, Devant le feu
Joël Gayraud, Métamorphoses de l’alkahest
Sylwia Chrostowska, Tout et son contraire
Jacques Brunius, Le jardin n’a pas de porte
Bruno Montpied, L’art en commun, si peu commun…
Laurens Vancrevel, Will Alexander et l’usage surréaliste du langage
Natan Schäfer, Vers le Phalanstère du Saï
Régis Gayraud, Souvenons-nous de Serge Romoff.
Autour d’une lettre inédite d’André Breton
ainsi que d’autres articles, poèmes, récits de rêves, notes critiques et images par :
René Alleau, Aurélie Aura, Jean-Marc Baholet, Anny Bonnin, Massimo Borghese, Anithe de Carvalho, Eugenio Castro, Claude-Lucien Cauët, Juliette Cerisier, Sylwia Chrostowska, Darnish, W. A. Davison, Gabriel Derkevorkian, Kathy Fox, Antonella Gandini, Joël Gayraud, Régis Gayraud, Yoan Armand Gil, Guy Girard, Beatriz Hausner, Jindřich Heisler, Alexis Jallez, S. L. Higgins, Marianne van Hirtum, Richard Humphry, Andrew Lass, Michael Löwy, Albert Marenčin, Alice Massénat, Bruno Montpied, Peculiar Mormyrid, Leeza Pye, Pavel Rezniček, Alain Roussel, Bertrand Schmitt, Carlos Schwabe, Petra Simkova, Dan Stanciu, Wedgwood Steventon, Ludovic Tac, Virginia Tentindo, Marina Vicehelm, Sasha Vlad, Susana Wald, Gabriela Žiaková, Michel Zimbacca.
Bruno Montpied et Petra Simkova, "Des êtres se rencontrent et une douce musique s'élève dans leurs cœurs", hommage à Jens-August Schade, 3 x 4 m, peinture industrielle sur toile PVC, 1999.
Des exemplaires de la revue seront bien sûr ensuite disponibles à la vente dans la librairie de la Halle Saint-Pierre.
Signalons aussi par la même occasion la parution d'un autre n°4, de la revue L'Or aux 13 îles (qui devient également un foyer éditorial), qui lui de même qu'Alcheringa est disponible à la vente à la librairie de la HSP (accompagnant, c'est à noter, les trois premiers numéros de la revue, qui contiennent trois articles copieux de moi-même: dans le n°1 (2010), un grand dossier sur les bois sculptés de l'abbé Fouré, où j'avais réédité le Guide du Musée de l'ermite, dans le n°2, une prose poétique sur ma collection illustrée de plusieurs reproductions, Le royaume parallèle, et dans le n°3, un article sur les bouteilles peintes de Louis et Céline Beynet, des autodidactes inconnus et inventifs qui vivaient en Limagne, près d'Issoire).
12:15 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Questionnements, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : alcheringa n°4, groupe surréaliste de paris, art en commun, création collective, joël gayraud, régis gayraud, guy girard, bruno montpied, venus d'ailleurs éditeur, art brut, l'or aux 13 îles n°4, jacques brunius, richard humphry, sylwia chrostowska | Imprimer
19/10/2022
"Des Pays Habitables", six numéros, et "Alcheringa", trois numéros, des revues amies à la Halle Saint-Pierre
Cette rencontre (au sommet) de deux revues – auxquelles je participe (pour le n° 5 de Des Pays Habitables, et pour les numéros 2 et 3 d'Alcheringa) – aura lieu samedi 22 octobre prochain, à 15h dans l'auditorium de la Halle Saint-Pierre. Il y aura présentation de sa revue par l'animateur de Des Pays Habitables, Joël Cornuault, avec lecture de quelques textes de James Ensor par Nicolas Eprendre, et présentation de la leur – Alcheringa (Le temps du rêve, en langage aborigène d'Australie) – par trois membres du groupe surréaliste de Paris, Guy Girard, Sylwia Chrostowska et Joël Gayraud. Pour clore la réunion, qui devrait durer environ une heure (et plus si affinités), je serai également présent pour ajouter aux traits d'union entre ces revues cousines, en passant quelques images en rapport avec mes contributions dans les deux publications, contributions ayant bien sûr à voir, me connaissant – et connaissant ce blog –, avec les arts spontanés (bruts, naïfs, populaires). En l'occurrence, il s'agira d'oeuvres réalisées par divers autodidactes, certaines (celles d'Emile Posteaux, sculpteur de bouchons de champagne), datant des années 1930, d'autres plus récentes, plus ou moins en rapport avec des tentations infernales...
Gabriel Jenny, sans titre (crèche "païenne"), terre cuite vernissée, 43 x 35 cm, années 2000 (?) ; photo et collection Bruno Montpied ; cette photo sera projetée samedi parmi 13 autres ayant un un rapport avec deux de mes articles dans les revues.
Ce sera aussi l'occasion pour les deux revues de proposer à l'achat les derniers numéros parus, le 6 pour Des Pays Habitables et le 3 pour Alcheringa. Les anciens numéros seront églement disponibles bien sûr.
Des Pays Habitables n°5, couverture et 4e de couv'.
On en saura plus en consultant la newsletter des "événements" à la Halle Saint-Pierre: https://www.hallesaintpierre.org/2022/09/05/lectures/
Pour se procurer la revue Des Pays Habitables, on peut en savoir plus en allant sur le site web des éditions La Brèche. Ce sera aussi l'occasion de consulter les autres livres toujours séduisants que cette maison édite. A signaler en particulier la réédition par La Brèche du merveilleux Journal de neiges du poète Jean-Pierre Goff (un journal tenu uniquement les jours de neige à Paris) qui n'avait pas été republié depuis 1983 (voir ci-dessous la couverture de l'édition originale de 83 – qui a malheureusement pris un "coup de soleil"–, ainsi que le dessin (fait à la carte à gratter, il me semble) que Jean Benoît avait offert à Le Goff en guise de frontispice).
La réédition du Journal de neiges de Jean-Pierre Le Goff par La Brèche éditions, 2022.
L'édition originale aux éditions le Hasard d'être, 1983.
Dessin en frontispice de l'édition originale de Jean Benoît ; le petit homme moustachu sur le chemin, c'est Le Goff bien sûr.
00:12 Publié dans Art des jardins secrets, Art immédiat, Art moderne ou contemporain acceptable, Art populaire insolite, Art singulier, Art visionnaire, Littérature, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : des pays habitables, alcheringa, groupe surréaliste de paris, joël cornuault, joël gayraud, sylwia chrostowska, guy girard, bruno montpied, surréalisme, poésie contemporaine, la brèche éditions, journal de neiges, jean-pierre le goff poète, halle saint-pierre | Imprimer
08/09/2022
"Alcheringa" n°3 : le surréalisme contre l'aliénation
Il existe un groupe de Paris du mouvement surréaliste qui continue l'action contre vents et marées de la condescendance, du mépris, de l'oubli organisé, ou, tout au contraire, de la récupération passéiste. Il mène cette action en coordination avec différents autres groupes surréalistes internationaux. Moi, j'ai toujours trouvé que l'activité en question pouvait s'exercer sans s'abriter à l'ombre géante, un peu trop grandiose, du mot de surréalisme, parfois taillé trop grand pour les épaules de ceux qui s'en revendiquent. Mais voilà, ils s'entêtent, les Joël Gayraud, les Sylwia Chrostowska, les Michaël Löwy, les Guy Girard, voire même les Régis Gayraud¹. Ils brandissent toujours, avec les moyens dont ils disposent, le flambeau de la révolte, du déni jeté au monde capitaliste qui nous entraîne progressivement vers la fin du monde. Et moi, de culture surréaliste, mais principalement attiré depuis des décennies par la création artistique des imaginatifs sans voix, des sans grade, des sans diplômes, des sans lettres de recommandation, qu'ils se rangent dans l'art brut, l'art naïf (de qualité), l'art singulier, ou parmi les inspirés du bord des routes, je me suis toujours dit qu'il fallait accrocher mon petit wagon à leur train, en digne compagnon de route...
Couverture d'Alcheringa n°3, avec une composition de Yoan-Armand Gil dessus, été 2022.
Ces fidèles au surréalisme éditent une revue, nommée Alcheringa, qui signifie le Temps du Rêve dans la langue des Aborigènes d'Australie. Des récits de rêve, on en retrouve à foison dans cette tribune bien maquettée (par l'un des animateurs des éditions Venus d'Ailleurs, Yoan-Armand Gil), à côté de poèmes (pas tous à mon goût, ces derniers), d'enquêtes (dans ce numéro, proposé par Guy Girard, il y en a une intitulé "l'acte surréaliste le moins simple") ou de jeux, ce qui est une délectable tradition surréaliste. Peintures, collages, photographies oniriques sont également au rendez-vous, sans transition ni hiérarchie vis-à-vis des textes des divers intervenants. Un manifeste signé par seize personnes, "Au pied ailé de la lettre. Quand le surréalisme aura cent ans", (re-)proclame la nécessité de mettre "la Poésie au-dessus de tout", et fait l'éloge de la désertion ("pratique et intellectuelle, psychique et sociale, individuelle et collective"). On y précise aussi, ce qui me paraît personnellement salutaire, que les productions surréalistes de tous ordres n'ont que "l'apparence d'œuvres d'art", car elles sont plutôt "les résultats cristallisés d'une subversion permanente de la sensibilité, les témoins sensibles d'un nouvel usage du monde". A l'heure où tant d'artistes grenouillent pour grimper sur les tréteaux de la gloire afin d'y exhiber leurs nombrils, le rappel est nécessaire en effet.
Ce sommaire contient tout en bas le moyen de contacter les animateurs de la revue: alcheringa.revue@gmail.com
Une critique du recours aux technologies numériques et aux réseaux sociaux me laisse plus en retrait, personnellement. Comment souscrire, en effet, à cette affirmation, posée à un détour de ce manifeste, que "le logiciel prend le pas sur le créateur"? On retrouve là la vieille méfiance des surréalistes historiques (Péret ou Breton) vis à vis de la science, des machines, et aussi des voyages dans la Lune... Certes, je m'accorde volontiers, comme les signataires de ce manifeste, avec les "réseaux "anti-sociaux", ceux qui se nouent spontanément dans la rue, au coin d'un bois (...), au comptoir d'un café, dans une tempête de neige", mais je n'oublie pas les révélations que peuvent véhiculer, à l'occasion (sans s'hypnotiser pour autant sur leurs prestiges) les Instagram, ou les blogs, aidant à abattre de temps à autre les barrières érigées par les media dominants pour nous séparer d'une partie de la véritable inspiration du moment... Les réseaux sociaux peuvent aussi contenir de l'information alternative. Les deux démarches peuvent être parallèles. Il incombe seulement de ne jamais être dupe.
Sylwia Chrostowska, Le don des langues, pierre noire, 65 x 50 cm, 2021.
De ce n°3, j'ai pour le moment retenu, en outre, lues de prime abord, les contributions suivantes: le poème "Corbeau" de Sylwia Chrostowska, un dessin de la même (très frappant) : "Le don des langues" ; un texte de Bertrand Schmitt, "Toyen et l'enfer des imbéciles" ; de Régis Gayraud : "André Breton, une fiche de police de l'Union des écrivains soviétiques en 1938" ; "La photographie surréaliste en 2020", présentée par Guy Girard (je m'étais fait l'écho de l'exposition qui avait eu lieu à la Galerie Amarrage, où j'avais moi-même exposé trois photos) avec quelques exemples empruntés à Sylwia Chrostowska, José Guirao, Kenneth Cox, Lurdes Martinez, Steven Cline ; de Joël Gayraud : "Transformer le monde pour le rendre digne d'être parcouru" (critique du voyage) ; Sylwia Chrostowska et son "Rapport sur un état hypnagogique" (état de conscience particulier entre veille et sommeil, au moment de l'endormissement), etc...
De mon côté, j'ai donné à la revue un texte intitulé "Peintures domestiques et tentations infernales, Louis Carmeil, Dominique Dalozo, Louis Delorme, Armand Goupil, Gabriel Jenny" sur divers artistes à l'oeuvre intriguante, échoués aux Puces, et ayant en commun d'avoir représenté ici et là dans leurs productions des fantasmes diaboliques, des images de la tentation et de l'enfer. C'est par ce texte, outre le petit wagon dont je parlais ci-dessus, la continuation de ma tentative de dévoilement d'œuvres interloquantes restées dans l'ombre, et entrées dans ma collection.
Armand Goupil, Les Hussards de la paix, huile sur bois, 38,2 x 30 cm, 20-I-57, n°450 ; ph. et coll. Bruno Montpied.
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Alcheringa n°3 est disponible (à 20€) dans les librairies suivantes :
Librairie Centre Pompidou, Le Dilettante (7, pl de l’Odéon – 75006 Paris. 01 43 37 99 41), La Petite Égypte (35, rue des Petits Carreaux – 75002 Paris. 01 47 03 34 30), Tschann (125, bd du Montparnasse – 75006 Paris. 01 45 83 39 81), Halle Saint-Pierre (2, rue Ronsard – 75018 Paris. 01 42 58 72 89), Librairie Michèle Ignazi (15-17, rue de Jouy – 75004 Paris. 01 42 71 17 00), EXC Librairie (Passage Molière – 157, rue Saint-Martin – 75003 Paris. 01 87 04 44 02), Vendredi (67, rue des Martyrs – 75009 Paris. 01 48 78 90 47), Galerie Les Yeux Fertiles 27, rue de Seine – 75006 Paris. 01 43 26 27 91), Galerie Amarrage (88, rue des Rosiers – 93400 Saint-Ouen jusqu’au 25 septembre 2022, samedi et dimanche de 14h à 19h), Le Carré des Mots (30 Rue Henri Seillon – 83000 Toulon. 04 94 41 46 16), LA MAB // MAISON ANDRÉ BRETON (Place du Carol – 46330 Saint-Cirq-Lapopie. 06 30 87 70 58)
Également en vente chez l’éditeur, Venus d’ailleurs : paiement par carte cliquer ici .Par Paypal, virement, ou chèque contacter venusdailleurs@free.fr
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¹ On exceptera du surréalisme, dont, finalement, ils n'ont aucun droit à se revendiquer, selon moi, les nommés Ody Saban et Thomas Mordant, imposteurs qui, pour la première, mange à tous les râteliers, un matin artiste brut, un autre "surréaliste", un autre encore artiste féministe et trotzkyste (vernis "radical" indispensable pour briller en société), au gré de son opportunisme et d'un arrivisme qui fait feu de tout bois et de toute appellation un tant soit peu ronflante, tandis que le second joue les petits poseurs boursouflés de suffisance, se drapant sous une risible défroque de fausse modestie. Ce monsieur donne des "conférences", paraît-il, d'où, m'a-t-on dit encore, le poète Michel Zimbacca sortait, écumant de colère d'avoir entendu si mal traiter du "surréalisme", prétexte à débiter les plus grosses bêtises.
11:02 Publié dans Anonymes et inconnus de l'art, Art immédiat, Art insolite, Art naïf, Questionnements, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alcheringa, le temps du rêve, groupe surréaliste de paris, sylwia chrostowska, joël gayraud, guy girard, régis gayraud, michaël löwy, bruno montpied, artistes marginaux, art brut ou naïf, armand goupil, louis carmeille, venus d'ailleurs éditeur, photographie surréaliste, tentations infernales | Imprimer
14/10/2020
La photo surréaliste en 2020
Photo de Pierre-André Sauvageot (René Magritte, sors de ce corps!).
Guy Girard, membre du Groupe surréaliste de Paris (groupe contemporain), remet ça à la Galerie associative Amarrage rue des Rosiers à Saint-Ouen. Après "le Collage surréaliste en 2018", "le Dessin surréaliste en 2019", voici donc "la Photo surréaliste en 2020". Si les participants du côté français semblent devoir pour le moment se porter timidement vers Ouen-Ouen (terrifiés par la Covid?), les exposants internationaux paraissent avoir davantage répondu présents. Personnellement, je prêterai trois photos (voir l'une d'entre elles ci-dessous).
Il est intéressant de voir comment chaque participant s'investit dans l'idée d'une photo surréaliste actuelle. Non? A noter que certains exposants n'appartiennent pas formellement à un groupe surréaliste (José Guirao par exemple, ou mézigue), cela ne les empêche pas de pratiquer une photo qu'ils pensent correspondre, en partie ou totalement, à la notion surréaliste. La pratique de fixation des paréidolies diverses que l'on rencontre dans la vie quotidienne – et que ce blog recense régulièrement (cela dit, internet en est rempli) – en participe par exemple, je trouve.
Réponse à ces questions à partir du 16 octobre à partir de 18h30, jusqu'au 15 novembre. Attention! La galerie n'est ouverte que les après-midi de week-end, au même moment en fait que les Puces de St-Ouen dans le voisinage desquelles elle se trouve.
Bruno Montpied, Naissance du visage de la rose, 30 x 30 cm (tirage papier), 2017 ; exposé à la galerie Amarrage; cette photo fut prise dans le jardin d'une maison à... Rauzan (Gironde), village où les roses ont des visages, donc.
23:35 Publié dans Art immédiat, Art visionnaire, Photographie, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo surréaliste en 2020, guy girard, groupe surréaliste de paris, bruno montpied | Imprimer
13/09/2019
Le dessin surréaliste en 2019....
Voici que reprend le cycle d'expositions que le peintre, essayiste et poète du Groupe de Paris du mouvement surréaliste, Guy Girard avait entamé l'année dernière avec "le collage surréaliste", et ce toujours dans la même galerie Amarrage, rue des Rosiers, en lisière des Puces de St-Ouen.
Régis Gayraud, Pêcheurs d'âmes, 18 x 24 cm, 2019.
Bruno Montpied, Les Trois Grâces, technique mixte sur papier, 30,5 x 23 cm, 2019. PH. B.M..
En tant qu'ami du groupe, je prête outre trois de mes dessins (le cahier des charges de l'expo exigeait le noir et blanc, condition qui n'a pas été suivie par nombre de participants, mais personnellement, je m'y suis tenu), trois œuvres de ma collection. il s'agit d'un dessin au crayon, accompagné d'un collage de tarlatane sur papier photographique, dû à Gilles Manero, d'un dessin plus ancien de l'Islandais Alfred Flóki (dont j'ai parlé naguère sur ce blog) et d'un dessin d'un anonyme, vraisemblablement du XIXe siècle, présentant quatre personnages caricaturaux énigmatiques (j'en ai également déjà parlé sur ce blog lorsque je venais de l'acquérir).
Anonyme du XIXe siècle, sans titre, crayon graphite sur papier, 24 x 34 cm, sd. Photo et coll. B.M.
Autour de ce dernier, le groupe au cours d'une de ses réunions hebdomadaires a proposé un jeu à certains de ses membres et amis. Que s'est-il passé "une heure après" sur la scène où se trouvent les quatre personnages de mon dessin? Les résultats de cette "heure d'après" seront présentés dans l'exposition de St-Ouen. Enfin, j'ai également prêté un dessin collectif fait par mézigue en compagnie de Guy Girard et de feue Sabine Levallois.
L'expo dure du 19 septembre au 20 octobre. On vous attend nombreux au vernissage le jeudi 19 à partir de 18h30. A signaler le jeudi 3 octobre une projection de "surprises cinématographiques" (je me suis laissé dire qu'il s'agirait de dessins animés d'inspiration surréaliste).
L'expo poursuivra ensuite sa route, pour une majeure partie des œuvres présentées chez Amarrage, à la Maison André Breton animée par l'association La rose impossible à Saint-Cirq-Lapopie du 25 octobre au 22 novembre (inauguration le vendredi 25 octobre à 19h)
16:13 Publié dans Anonymes et inconnus de l'art, Art naïf, Art singulier, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : dessin surréaliste, galerie amarrage, guy girard, régis gayraud, bruno montpied, créateurs anonymes, anonymes de l'art naïf, gilles manero | Imprimer
13/02/2019
"Je peins parce que je rêve", un beau titre pour une nouvelle exposition de Guy Girard
Guy Girard est un peintre dont j'aime très souvent le travail, selon les diverses périodes qui dominent son inspiration. Je possède plusieurs de ses toiles ou gravures. En ce moment il est à nouveau la proie d'une série de peintures remarquables, généralement en petit format. Il s'est passé avec le temps une décantation où l'essentiel de ses thèmes, de sa démarche vient converger de façon à la fois limpide, mystérieux et ludique. Il a de la technique, il connaît merveilleusement bien la couleur et son emploi, et il garde cependant un graphisme doux avec un zeste d'enfance, qui pourrait l'associer à un surréalisme naïf. Le voici qui nous propose une nouvelle exposition.
Guy Girard, l'énigme à marée basse, huile sur toile, 30 x 30 cm, 2016, ph. et coll. Bruno Montpied.
Guy Girard, La chambre de l'horizon ontologique, huile sur carton,, 27 x 35 cm, 2018, ph. B.M.
Guy Girard, La Belle au crâne dormant, huile sur toile, 33 x 41 cm, février 2015, ph. B.M.
Guy Girard, Le détour du printemps, 24 x 33 cm, huile sur toile, 2015, ph. B.M. (cette œuvre sera exposée à l'Usine).
Guy Girard, La cascade des papillons, 92 x 73 cm,, huile sur toile, 2016, ph. B.M.
Guy Girard, vue de son atelier, avec, au centre, la toile Un café sur le boulevard, 54 x 65 cm, huile sur toile, 2015 ph. B.M. ; (l'œuvre au centre sera à l'expo).
L'actualité le propulse en effet, très bientôt (dans trois jours), à la galerie L'Usine, à Paris, ce temple des découvertes en tous genres, lieu secret du 19e arrondissement, tenu depuis des décennies par une grande prêtresse des inspirations cachées, Claude Brabant. Voir ci-dessous les dates de l'expo, celle du vernissage et celle de la clôture (où seront lus des poèmes de Guy et d'autres membres du groupe surréaliste de Paris (ex-canal Bounoure...)).
Le vernissage...
La petite sauterie de clôture...
Enfin, pour mettre en garde contre le fait de se contenter de regarder les œuvres seulement en reproduction, notamment numérique, je donne une autre version photo de la toile qui figure sur le carton d'invitation à l'expo de l'Usine ci-dessus. Les couleurs sur la version ci-dessous n'ont plus grand-chose à voir, en particulier, l'atmosphère y est infiniment moins solaire, à croire qu'il existe deux versions de la même toile... :
Guy Girard, titre, date (vers 2018) et dimensions non relevés, huile sur toile, ph. B.M. ; un lion narcissique, une sirène avec sa copine grenouille, une sorte de Maurice Béjart bizarrement coiffé d'une bassine en équilibre instable, prêt à s'entailler l'avant-bras, tout en regardant un homme qui apporte un athanor, une femme nue de dos, contemplant deux serviteurs apportant des pains de sucre semblables à des panais, deux volcans aux fumerolles comme des lanières, bref: un paysage à la fois loufoque et tendre...
20/01/2019
Jeu du dictionnaire
J'aime beaucoup jouer au jeu du dictionnaire. Petite explication pour ceux qui ne connaissent pas. On choisit un mot inconnu de tous les joueurs. Chacun d'entre eux se cache pour écrire une définition qui pourrait être la bonne, puis la tend au meneur de jeu. Ce dernier écrit la bonne définition, et puis une imaginaire comme les autres joueurs. Il mélange toutes les versions, et ensuite, il les lit. On vote chacun à tour de rôle pour la définition que chacun croit la seule correcte. Ceux qui trouvent la bonne définition marque un point, et ceux de qui l'on a choisi la définition, marquent également un point, autant de fois que l'on a voté pour eux...
Ce qui m'amuse là-dedans, c'est évidemment, non pas que l'on marque des points (quoique un peu de compétition ne fasse pas de mal), mais que l'on invente des définitions imaginaires qui pourraient être plausibles – tellement, que l'on vote pour elles. Et aussi, que l'on invente des définitions surprenantes d'une poésie qui ne dédaigne pas d'être cocasse...
Voici quelques exemples, où, pour un même mot, j'ai mêlé, à l'exacte définition de mots rares, les définitions imaginaires que nous avons inventées récemment, le soir de la Saint-Sylvestre, où nous nous étions réunis à quatre amis (Michèle Bachelet, Guy Girard, Régis Gayraud et votre serviteur). A vous de reconnaître, si vous le pouvez, et sans tricher en regardant le dictionnaire, la définition qui vous paraît la plus plausible...
Quérulence : n. f. Tendance exagérée à la revendication et à la recherche de réparation contre des dommages imaginaires.
Quérulence : n.f. Maladie de l'âme ou neurasthénie légère propre aux troubadours (mot vieilli).
Gomarisme : n.m. Mouvement artistique d'avant-garde portugais (début XXe siècle). Il préconisait la représentation de scènes triviales sur des chasubles et autres vêtements sacerdotaux dont avaient été gommés les signes religieux.
Gomarisme : n.m. Doctrine du théologien protestant Gomar.
Sandaraque : n.f. Poisson que l'on trouve dans les hauts fonds de l'Océan Pacifique. Les pêcheurs vont les attraper en apnée, en risquant leur vie, car il est très rare qu'ils parviennent jusqu'à l'animal, le harponnent et parviennent à le remonter.
Sandaraque : n.f. Résine de thuya qui sert à faire des vernis.
Sandaraque : n.f. Bourreau qui était chargé de souffleter, jusqu'à ce que mort s'ensuive, les esclaves à Byzance.
Sandaraque : n.f. Arme de poing à lame recourbée utilisée en Crète archaïque lors de rituels minotaurins.
Racahout : n.m. Oiseau du genre perdrix, vivant sur les pentes des volcans de Nouvelle-Zélande. Il se distingue par son chant particulièrement semblable au concassage d'huîtres.
Racahout : n. m. Poudre à base de cacao et de glands servant en Turquie pour fabriquer des bouillies.
Racahout : n.m. Mot d'origine occitane qui désigne le bruit causé par l'entrechoquement des cailloux, consécutif au passage des marcheurs sur les chemins empierrés.
24/11/2012
Info-Miettes (20)
Boudin et Jakobowicz arrivent à Bègles
Prochaine expo au Musée de la Création Franche, qui continue de permettre aux artistes et créateurs de la collection permanente de montrer leurs derniers travaux, Marie Jakobowicz et Michel Boudin. Ce dernier, on le sait, propose des dessins à l'encre où des petites bêtes ne cessent de tarabuster les êtres humains, histoire peut-être de leur rabattre le caquet.
Michel Boudin, sans titre, encre sur papier vélin, 65 x 51 cm
Sur la seconde, voici le texte qu'elle m'avait dans un premier temps demandé pour la présenter de façon franche (c'était son souhait à elle, des gens qui diraient le pour et le contre, et l'entre deux...) et qu'elle a finalement fait remplacer par une autre présentation:
"Marie Jakobowicz me laisse perplexe. Si j’apprécie ses anciens pastels, discipline qu’elle pratique avec une aisance qu’elle a fini (bizarrement !) par trouver suspecte, je reste réservé en ce qui concerne toutes sortes d’autres travaux qu’elle veut de contenu « engagé » comme on disait dans les années 70. Ce choix à mon avis plombe l’envolée du merveilleux dont elle était aussi dépositaire.
Et je me demande si ses réticences, sa suspicion à l’égard de sa maîtrise du pastel ne viendrait pas de son traumatisme concernant l’extermination des Juifs par les Nazis. Une descendante des familles massacrées ne pouvant plus pratiquer la moindre forme d’expression sans se sentir obligée à la vigilance… Si cela était avéré, on mesurerait là à quel point cette tragédie et cette folie ont poussé loin leurs ruptures et leurs censures. N’y a-t-il donc plus de place, Marie, pour un merveilleux sans hantise du massacre ?"
Marie Jakobowicz et Michel Boudin au Musée de la Création Franche du 7 décembre 2012 au 20 janvier 2013.
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Guy Girard, lui, expose dans un couloir
Guy Girard expose quant à lui à partir de jeudi prochain 29 novembre dans la Galerie du Couloir, espace dédié paraît-il aux petits formats (ce qui semble adéquat avec le nom de la galerie). Les horaires et jours de monstration sont assez particuliers. Le jeudi 29 novembre, c'est de 19h30 à 22h. Puis c'est entrée libre le samedi 1er décembre ainsi que le dimanche 2 de 14h à 18h. Ensuite, du 3 au 20, on visite sur rendez-vous: 06 19 63 64 51. Pour les artistes, l'heure est venue des jeux de pistes. L'art sincère d'aujourd'hui se cache au fond d'un labyrinthe. Il est passé par ici, il repassera par là...
*
Jean Estaque voit des saints partout
Il expose cette fois à Montluçon, avec une proposition de nouveaux saints qui n'auraient pas déplu au marquis de Bièvre qui était grand amateur comme on sait de calembours bons. Ci-dessous par exemple voyez le portrait de saint-Ethique.
Trouverons-nous encore dans cette expo Saint-Bol, Sainte-Hure, et peut-être aussi Saint-Dé, Saint-Trait et Saint-Plaie?
Galerie Ecriture, 1 rue Pierre Petit (ça ne s'invente pas, mais ce n'est sans doute pas le même qui est bien connu dans l'art brut), Montluçon, exposition du 28 novembre 2012 au 14 février 2013.
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Alexis Lippstreu exposé chez Berst et au Madmusée
En cette fin d'année, on assiste à une déferlante Alexis Lippstreu à Liège et à Paris. Trois expos simultanées se tiennent pour vanter le travail de ce créateur handicapé qui s'est fait une spécialité (ou à qui on a fait une spécialité?) de transposer des chefs-d'œuvre de l'art dans une sorte de réduction graphique tout à fait fascinante (j'ai déjà eu l'occasion de montrer des images sur ce blog). Il paraît être en même temps un cheval de bataille exemplaire pour ceux qui voudraient mélanger art brut, art moderne et art contemporain dans la même arlequinade artistique ("artification", qu'ils disent, sans lésiner sur les néologismes effroyables).
Alexis Lippstreu au Madmusée du 1er décembre 2012 au 16 février 2013. A la Galerie Christian Berst, du 7 décembre 2012 au 12 janvier 2013. Au BAL (musée des Beaux-Arts de Liège), du 30 novembre 2012 au 16 février 2013.
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L'art brut italien à travers le cinéma documentaire, une programmation de Pierre-Jean Wurtz et Denis Lavaud
C'est à la Halle Saint-Pierre (sans laquelle on ne sait pas ce que l'on deviendrait) que cela va se passer, durant le week-end du 15 et du 16 décembre. Un second programme de films courts a en effet été programmé pour ces dates. A découvrir ci-dessous:
Samedi 15 décembre 13h30 - 17h30
- Pennarelli (Antonio Dalla Valle) di La Manica Lungo officina creativa, 2003, 29’.
En présence d’Alain Bouillet, commissaire d’expositions, écrivain (c'est sur un atelier de créateurs handicapés, si je ne me trompe pas? NDR)
- Nella prospettiva della chiusura lampo de Paolo Pisanelli, 1997, 54’.
En présence d’Alain Bouillet
- Pietro Ghizzardi de Muriel Anssens, 2004, 10’
- Alla ricerca del giardino incantato (Marcello Cammi) di Piero Farina, Marisa Fogliarini con Marco Farotto, 2012, 21’, (c'est tout en italien, sur le jardin détruit de Cammi)
- Luci Sospese. L’opera irriducibile (Mario Andreoli) de Gabriele Mina, 2010, 27’. (Là aussi, c'est pas sous-titré, mais il y aura sans doute un interprète dans la salle, enfin on verra bien...)
En présence de Gustavo Giacosa, commissaire de l’exposition
La "Crèche" de Mario Andreoli telle qu'elle s'illumine aux alentours de Noël sur une colline ligure, ph extraite du site de la Galerie Rizoi à Turin
La colline de M. Andreoli, de jour... ph Gabriele Mina
Dimanche 16 décembre 13h30 - 17h30
- Un « facteur Cheval » en Sardaigne (Fellicu Fadda) de Giuseppe Trudu, 2004, 47’.
En présence du réalisateur
- Un sculpteur de l’île aux ânes blancs (Enrico Mereu) de Giuseppe Trudu, 2009, 38’.
En présence du réalisateur
- Melina Riccio de Gustavo Giacosa, 2009, 10’. En présence du réalisateur
- Eugenio Santoro de Dominique Clément, Chantal Woodtli, 1994, 12’. (A signaler que ce film est édité dans le DVD intitulé "Art Brut" avec deux autres courts, un consacré à Ni-Tanjung par Erika Mannoni et un autre de la même Mannoni consacré à Lobanov; le film sur Santoro est plus précisément intitulé dans ce DVD "Les jardins de l'imaginaire" ; le tout est édité par la Collection de l'Art Brut et la Télévision Suisse)
- Antipasti (surprises à l’italienne) 45 ‘.
Suite de petits plats (films) divers et variés, exubérants, bigarrés, goûteux. (Dont paraît-il des films de Bernard Dattas sur des "choses" vues en Sardaigne)
Pour tout renseignement complémentaire, on peut contacter Denis Lavaud himself : 01 42 45 19 67/06 75 94 16 48.
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A la Halle Saint-Pierre encore, le retour du "Petit Paris" de Marcel Dhièvre
Marcel Dhièvre est connu depuis les années 70 grâce au livre Les Inspirés du Bord des Routes de Jacques Lacarrière et Jacques Verroust où l'on peut voir cinq belles photos et un fragment de témoignage de Dhièvre. C'est peut-être grâce à ce livre que sa maison richement décorée de fresques et d'ornementations diverses peintes et parfois sculptées en relief parvint à être classée monument historique dès 1984 (né en 1898, il décéda en 1977).
Image récupérée sur le site d'une association qui défendait, notamment sur la toile, "le Petit-Paris", l'association Entre-Tenir ; l'affirmation "je ne suis pas un artiste" avait été très justement repérée par ce site web, avis aux "artificateurs"...
Il avait en effet réalisé une magnifique décoration naïve, brute, ou simplement populaire, sur les murs d'angle à l'extérieur de son magasin de vêtements (il était vendeur en confection dans la lingerie et les vêtements de travail) à Saint-Dizier dans la Haute-Marne. Il avait poussé le bouchon plus loin en peignant (ce n'était pas un mosaïste) les murs intérieurs de la petite bâtisse, mais aussi divers petits sujets, des animaux, des tableaux de fleurs, des paysages. C'était comme il le disait lui-même également un tour de force dans la mesure où, paralysé de la main droite, il avait dû tout faire de la main gauche.
Marcel Dhièvre, la façade d'"Au Petit Paris", vers 1976, ph Jacques Verroust
Il avait appelé cette maison "Au Petit Paris", car la ville-lumière, où il allait se fournir chaque semaine, l'avait charmé au point de le pousser à représenter dans des médaillons l'Arc de Triomphe sur sa façade, ainsi que la Tour Eiffel, la Madeleine, les quais de la Seine, et la nef symbole de la capitale. L'ensemble connut quelques vicissitudes pendant de nombreuses années. Diverses bonnes volontés tentaient régulièrement d'alerter l'opinion pour essayer de sauver une maison qui visiblement résistait dans le souvenir de la population de St-Dizier (cet attachement d'une ville populaire à un tel monument naïf est assez touchant je trouve). L'illustratrice Kathy Couprie racheta à un moment le magasin, y faisant quelques réparations, puis ce fut la mairie, sous l'impulsion d'un maire UMP, François Cornut-Gentille (comme l'a signalé entre autres un article paru cet été dans La Croix, dû à Aude Carasco), qui l'acquit dans les années 2000. Là aussi, comme dans le cas de Gabriel Albert en Charente-Maritime, on veut "valoriser", on parle d'installer dansle Petit Paris un "café associatif", et d'installer à côté l'atelier d'art-thérapie de l'hôpital psychiatrique voisin... Surtout, on a fait rénover, terme plus exact que "restaurer", les peintures intérieures et extérieures (on peut juger du résultat sur une galerie d'images mises en ligne sur Flickr par la mairie), les tableaux, les petits sujets divers et variés que la mairie a récupérés. Si l'on compare ces rénovations, dues à M. Renaud Dubrigny, un employé municipal à la peinture qui s'est passionné, nous dit-on pour ce travail de renaissance d'un chef-d'oeuvre populaire, aux photos du livre de Jacques Verroust, on pourrait dire que les couleurs de la rénovation sont un peu flashy, mais baste, on s'en contentera, car y avait-il moyen de faire mieux avec les subsides disponibles? On peut aussi s'en consoler en constatant que le restaurateur a remis les décors à l'identique, quant aux sujets représentés, du moins si l'on en juge à travers les informations de la presse et d'internet.
Deux tableaux de Marcel Dhièvre restaurés par la ville de St-Dizier
Simplement, il faut bien être conscient qu'un Marcel Dhièvre ne peut ressusciter, et que lon a désormais autre chose à la place de sa maison décorée de son vivant, comme le musée d'une inspiration, soit un beau paradoxe...
Enfin signalons qu'un livre vient de paraître qui traite de ce monument, celui de Henri-Pierre Jeudy, Le Naïf, le Brut, le Primitif, au Petit Paris, aux éditions Châtelet-Voltaire (basées dans la Haute-Marne). Il viendra en parler à l'auditorium de la Halle Saint-Pierre samedi 1er décembre à 16h.
20:41 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Cinéma et arts (notamment populaires), Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel boudin, marie jakobowicz, jean estaque, guy girard, musée de la création franche, alexis lippstreu, madmusée, galerie christian berst, banditi dell'art, cinéma et arts populaires, mario andreoli, art brut italien, pierre-jean wurtz, denis lavaud, marcello cammi, environnements spontanés, au petit paris, marcel dhièvre | Imprimer
30/10/2011
Une collection d'art immédiat dans "L'Or aux 13 îles" n°2, et un vernissage le 6 novembre prochain
L'Or aux 13 îles, je vous en ai déjà parlé lorsqu'était sorti en janvier 2010 son n°1 qui concernait grandement les passionnés d'art populaire brut et des environnements spontanés parce qu'y était inséré un dossier volumineux sur le musée disparu de l'abbé Fouré consacré à ses bois sculptés à Rothéneuf (ce fut l'occasion surtout de republier un document rare, le Guide de ce petit Musée étonnant, guide paru en 1919 ; par la même occasion, nous commémorâmes ainsi -les premiers!- le centième anniversaire de la disparition de l'abbé, mort en 1910).
Voici que paraît son n°2 (cliquez sur ce lien et vous obtiendrez le formulaire de commande du numéro, voire des deux numéros), cette fois dominé par un thème "L'homme hanté par l'animal". Jean-Christophe Belotti est toujours aux commandes du navire, Vincent Lefèvre est toujours le maquettiste, élément important qui assure à la revue sa belle et élégante livrée. Le sommaire est varié, après une introduction de Belotti sur le pourquoi du comment du thème choisi, qu'il a illustrée de fort charmantes cibles foraines tchécoslovaques, on découvre les magnifiques photographies d'oiseaux naturalisés de Pierre Bérenger qu'il fit à la fin des années 1960 dans les locaux alors désaffectés du Museum d'Histoire Naturelle, avant que ce dernier lieu ne soit restauré et transformé en Grande Galerie de l'Evolution (comme le rappelle François-René Simon dans son texte de présentation). Suivent divers textes de Vincent Bounoure, Anne Fourreau et Jean-Yves Bériou. Je m'arrête plus particulièrement sur les dessins d'une certaine Mélanie Delattre-Vogt.
Puis suit un grand dossier sur Pierre Peuchmaurd, poète estimable disparu tout récemment (comme dans le n°1 était inséré un dossier sur Jean Terrossian). Les poèmes nombreux sélectionnés par Belotti dans l'œuvre de Peuchmaurd ont tous un lien avec l'animal.
Des poèmes inédits de Guy Cabanel sont flanqués d'aquarelles d'Aloys Zötl, extraites du livre de Victor Francés récemment paru aux éditions Langlaude (Contrées d'Aloys Zötl, à un prix défiant toute concurrence grâce à des Chinois sous-payés), cet obscur teinturier autrichien qui se passionna de 1831 à 1887 pour des animaux qu'il dessinait plus réels qu'en vérité, les plaçant dans des décors naturels peu réalistes mais somptueusement veloutés et d'une puissance de suggestion sur l'imagination à nulle autre pareille.
Ce numéro 2 est aussi pour moi l'occasion d'entrouvrir une porte sur une collection "d'art immédiat" dans le texte de 40 pages que j'ai intitulé Le Royaume parallèle. Dérivant derrière cette porte, j'invite le lecteur à découvrir des créateurs aussi variés que Guy Girard, Marilena Pelosi, Gérald Stehr, Armand Goupil, le sergent Louis Mathieu, le peintre naïf Louis Roy, le "patenteux" québécois Charles Lacombe, Christine Séfolosha, divers pratiquants de l'atelier pour handicapés mentaux de la Passerelle (l'atelier animé par Romuald Reutimann à Cherbourg), des objets d'art populaire anonyme, des collages d'un "anonyme américain" (que j'ai identifié depuis peu grâce à l'amabilité de Frédéric Lux comme étant de l'autodidacte américain Javier Mayoral, voir le blog de Laurent Jacquy Les Beaux Dimanches qui y parle d'un blog tenu par ce créateur, appelé Locus Solus 1 où Mayoral parle de ses créations très diverses, ex-voto décalés, catcheurs, phénomènes à la Barnum ; le monsieur en question paraît beaucoup jouer de la distanciation tout en restant friand d'ingénuité: curieux!), un jeu de massacre forain, une poupée rescapée de tribulations dans des greniers oubliés, Jean Estaque, Serge Paillard, l'inévitable et mirifique Joël Lorand, Jean-Louis Cerisier, soit autant de figures ou de sujets que les lecteurs fidèles et attentifs du Poignard reconnaîtront sans coup férir comme rôdeurs dans ces parages...
A noter que je viendrai à l'auditorium de la Halle Saint-Pierre à 15h le dimanche 6 novembre (dans une semaine donc) en compagnie de Jean-Christophe Belotti qui dédicacera ce numéro tandis que je proposerai aux personnes présentes une dérive en une centaine d'images sur cette collection d'art immédiat (cela ne se limitera pas, étant donné le nombre, aux images présentes dans la revue). A bientôt donc.
Les illustrations qui accompagnent cette note sont, pour ce qui concerne les dernières des pages extraites de la revue.
20:29 Publié dans Art Brut, Art de l'enfance, Art forain, Art immédiat, Art inclassable, Art moderne ou contemporain acceptable, Art naïf, Art populaire insolite, Art singulier, Confrontations, Environnements populaires spontanés, Littérature, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : l'or aux 13 îles n°2, jean-christophe belotti, art immédiat, bruno montpied, armand goupil, marilena pelosi, joël lorand, gérald stehr, hérold jeune, la passerelle, maugri, jean-lous cerisier, charles lacombe, sefolosha, émilie henry, louis roy, art naïf, lobanov, donadello, sirènes, manero, ruzena, bernard javoy, serge paillard, monique le chapelain, pépé vignes, paul duhem, javier mayoral, guy girard | Imprimer
Info-miettes (13): merveilles et singuliers ici et là
(Cette note comporte deux mises à jour)
MIRABILIA, le sommaire annoncé, et un bulletin d'abonnement
Fondée par Anne Guglielmetti, romancière, et Vincent Gille, ancien chargé de mission au Pavillon des Arts, commissaire d'exposition sur des manifestations aussi réussies que Trajectoire du Rêve, ABCD, A corps perdu, Les Bidules de Maître Molina, ayant aussi travaillé sur l'expo consacrée aux Jungles du Douanier Rousseau (Grand Palais) et sur celle récente de la Tate Gallery à Londres sur Gauguin, la revue Mirabilia paraît prête à sortir des starting blocks.
Léon Spilliaert, La Digue, 1909
Léon Spilliaert, L'élévation, 1910
En témoigne le sommaire de son n°1 (annoncé sous réserve), prévu pour cet automne. J'attends avec intérêt pour ma part la contribution sur Léon Spilliaert, peintre post-impressionniste si je me rappelle, dont on avait vu une rétrospective au Grand-Palais il y a déjà un bon moment. Michaël Kenna, pour sa part, est un photographe qui paraît travailler dans l'épure.
Michaël Kenna, Torii, Etude 2, Takaishima, Lac Biwa, Japon, 2007, ph extraite du site web consacré aux travaux de Michaël Kenna
Si l'on veut s'abonner, veuillez cliquer sur ce lien. Le bulletin d'abonnement, et le sommaire complet s'y trouvent.
GUY GIRARD à SAINT-OUEN, Galerie Amarrage
On se souviendra peut-être de mes notes plus anciennes sur ce peintre "d'histoire" du genre désinvolte qui s'amuse à subvertir les icônes de l'histoire de France et d'ailleurs, dans l'espoir peut-être de contribuer à l'apparition de nouveaux mythes plus libérateurs surgissant des ruines de ces déboulonnages.
Guy Girard, Napoléon et le passage du Nord-Ouest, 116x89cm, exposé à la galerie Amarrage
A la galerie Amarrage, gérée par une association du même nom à St-Ouen, aux frontières des Puces, il présente actuellement quelques tableaux à l'huile où pullulent des clones d'un Napoléon cuisiné à toutes les sauces.: de ses rencontres avec Salvador Dali, en passant par ses tribulations avec une autruche, ses coïts en public, son goût de l'haltérophilie, son éléphant domestique, ses métamorphoses en grand méchant loup, chameau ou bonhomme de neige. Guy Girard s'inscrit là à n'en pas douter dans une tendance très contemporaine qui joue à jongler avec les codes et les normes de la représentation, télescopant joyeusement les époques, usant de l'anachronisme assumé comme une arme de démystification massive.
Exposition "Napoléon et quelques autres" du 21 octobre au 7 novembre (probablement prolongeable jusqu'au 14 novembre), à la galerie Amarrage, 88, rue des Rosiers, 93400 St-Ouen, www.amarrage.org. Ouverture Samedi, dimanche et lundi, de 14h à 19h Renseignements: 01 40 10 05 46 ou 06 15 63 93 11.
GILLES MANERO à Carquefou
Je suis toujours avec intérêt le travail sans cesse expérimentateur de Gilles Manero que l'on a connu peintre sur vieux microsillons récupérés où il racontait une obscure épopée de volatiles échappés d'une basse-cour onirique.
Carton d'invitation expo Manero à Carquefou
Depuis quelques temps, comme on a pu le constater à une récente expo au Musée de la Création Franche à Bègles où de nouvelles pièces sur le thème étaient montrées, il développe une certaine attirance pour les horloges, qu'il travaille directement sur le cadran (ce qui fait le trait d'union avec la circularité de ses anciens microsillons) ou qu'il édifie des petits théâtres de personnages montés comme sur un échafaudage autour de ces mêmes cadrans (voir le carton d'invitation à son actuelle exposition à Carquefou). On le sait moins, Gilles est également un excellent et raffiné dessinateur, que l'on aurait pu ranger sans coup férir dans le surréalisme contemporain s'il existait encore un mouvement suffisamment curieux de ce côté-là.
Gilles Manero, L'Ange du dimanche, coll. privée, Bordeaux
Exposition à l'espace du Manoir des Renaudières, direction la Fleuriaye, du samedi 5 novembre au dimanche 4 décembre, entrée libre, ouvert les mercredis, samedis et dimanches de 14h à 18h, ou sur RDV. Renseignements: Direction de l'Action Culturelle, ville de Carquefou, 02 28 22 24 40, ou culture@mairie-carquefou.fr. Vernissage le 5 novembre à 16h.
Isabelle Jarousse à Paris chez Béatrice Soulié
Nouvelle exposition ici encore d'une artiste que l'on ne rangera pas parmi les Singuliers, mais plutôt du côté de ces artistes contemporains poétiques, tels qu'on peut en découvrir dans des galeries comme celle d'Alain Dettinger à Lyon, place Gailleton (qui fit beaucoup pour lancer la carrière d'Isabelle Jarousse) ou celle de Pierre et Madeleine Chave, héritiers d'Alphonse, à Vence (qui présente régulièrement désormais Jarousse).
La galerie de Béatrice Soulié sur la rive gauche de Paris elle aussi s'intéresse à ces travaux atypiques. Jarousse travaille le papier, qu'elle façonne elle-même, ce qui donne à certaines de ses oeuvres un aspect de dessin sculpté. Elle se caractérise aussi autrement, par l'élaboration d'un univers dense et serré de personnages entrelacés dans une jungle de tiges, lianes ou fils, presque étouffant.
Expo Isabelle Jarousse "Les parfums de l'attente", du 20 octobre au 26 novembre, Galerie Béatrice Soulié, 21, rue Guénégaud, 75006 Paris.
13:50 Publié dans Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guy girard, gilles manero, surréalisme contemporain, art singulier, galerie amarrage, napoléon, carquefou, création franche | Imprimer
12/09/2008
Surrealistic pillow, ou Confidences sur un oreiller
A signaler la parution d'un recueil de poèmes de Guy Girard illustrés de "dessins et monotypes" (imprimés en noir et blanc) par feu Sabine Levallois, L'Oreiller du Souffleur, aux Editions surréalistes. J'aime ces poèmes. En voici un:
LE BATELEUR
N'aurait-elle qu'un mur
La mort
Est cette maison d'outrages
Où nul n'entre qui ne soit perdu
Dans l'odeur des comètes
Voici la clé
Que s'ouvre une porte
Comme un ouragan murmurant
Du fond des bottes du zodiaque
Ordres ou charmes
D'une voix de linge
Revienne le moulin minuit
Entre le soleil et son double de porcelaine
Passe
Le bateleur à grandes enjambées
Vent roux aux trousses
Les lèvres charpentées de voix et chandelles
Le nom qui le porte
S'approche
D'un autre lié
Entre le gorille et la girolle
Guy Girard
Cette publication me permet d'attirer un peu, si peu, l'attention sur les oeuvres de Mlle Levallois, disparue prématurément en 2004 alors qu'elle venait d'entamer un cycle créatif tout à fait inattendu de sa part. Des dessins aux crayons de couleur qu'elle me montra un jour avec ce que je pris pour de la timidité et de la circonspection. Lorsque je venais les voir, elle et Guy, nous parlions beaucoup d'art brut (il m'est difficile d'éviter le sujet). Est-ce ce qui la poussa à essayer de dessiner alors que rien ne l'y prédisposait, du moins était-ce ce que je me disais alors, la connaissant à peine...? Certains amis m'ont insinué que oui. Toujours est-il qu'elle produisit, dans les quelques mois qui la séparaient d'une fin brutale, toute une série de dessins que dans un premier temps je regardais -j'en vis un échantillon réduit cela dit à l'époque, le gros de la production est resté passablement intime- en faisant la fine bouche. Le temps passant, je changeai peu à peu d'avis. Ces dessins, celui qu'elle m'avait offert notamment, avec ses teintes réalisées à coups de fins traits de crayons de couleur, me regardaient avec une simplicité déconcertante non dépourvue d'étrangeté. Je les trouvais désormais beaux, à nul autre pareils.
L’OREILLER DU SOUFFLEUR
de Guy Girard
104 pages, dessins et monotypes de Sabine Levallois, 15 €, parution septembre 2008.
Bulletin de commande à adresser aux
122, rue des Couronnes
75020 Paris
(Frais de port en sus (France : 3 Euros, ailleurs 5 Euros)
Sans frais de port pour toute souscription faite avant le 31 octobre 2008
Chèque à l'ordre des éditions surréalistes)
(Une rencontre avec l'auteur est prévue le 30 septembre au Café de la Tour St-Jacques, rue de Rivoli à Paris - voir l'adresse exacte en cliquant sur le site des éditions surréalistes)
06:34 Publié dans Art singulier, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : guy girard, sabine levallois, groupe de paris du mouvement surr | Imprimer
20/08/2007
Guy Girard s'expose à Pont-Aven
1996 : Librairie-Galerie La Belle Lurette, Paris.
1990 : Galerie L'Usine, Paris.
Expositions collectives récentes :
« A bleu nommé », Médiathèque Jean Prévost, Bron.
2003 : « Visions et Créations dissi- dentes », Musée de la Création Franche, Bègles.
2000 : « Eveil paradoxal » (exposition du groupe de Paris du mouvement surréaliste), Maison des Arts, Conches (Normandie).
Collections publiques :
Ostfriesenslandschaft, Allemagne.
Banco del Estado, Santiago, Chili.
Regard Surréaliste, exposition de Guy Girard du 15 juin au 30 septembre 2007 à la galerie Pigments et matières, 34, rue du Général de Gaulle, Pont-Aven (Finistère). Tél : 02 98 09 15 52.
[Photos B.Montpied, peintures collections privées Paris et Clermont-Ferrand, du haut vers le bas: Rencontre du paraphe de Freud et du nom de Merlin en lettres-images au-dessus de Paris au XVIe siècle, Chemin de St-Jacques, Sciapode de course (1986) ]
00:50 Publié dans Art singulier, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Guy Girard, Groupe de Paris du Mouvement surréaliste, Art singulier, Sciapodes, Pigments et Matières | Imprimer