02/09/2009
Petit théâtre de sculpture improvisée
Fin d'inspection aux Puces de Vanves durant ce cher mois d'août parisien dépeuplé. Pas de bousculade, quel plaisir... J'arrive au bout du dernier trottoir point complètement exploré, et je me dis que je ne trouverai rien comme souvent. Et puis, comme voulant malignement déjouer ce pessimiste pronostic, je m'avise d'une boîte vitrée contenant quelques petites sculptures placées sur le fond d'un collage de deux fragments de photos dont l'une est décolorée, tirant sur le bleuâtre. A côté, s'étalent des outils de dinandier ou de chaudronnier (à ce que me précisera mon camarade Philippe Lalane, qui explorait de concert avec moi ce matin-là). Ce sont ces outils que le marchand espère vendre, semble-t-il. Les petites statuettes ne paraissent guère soulever son estime. Il pense que ce ne fut qu'un passe-temps éphémère de la part de son auteur. J'avoue ne pas comprendre très bien le peu de cas fait de ces oeuvrettes qui m'ont séduit moi en revanche immédiatement. Mais comme il va me faire un prix fort raisonnable, j'oublie rapidement mon étonnement...
J'emporte la boîte, ôte prestement la vilaine photo d'arrière-plan une fois rentré à mon domicile. Je note au passage que les photos, collés sur la paroi vitrée renvoient à deux fragments de calendrier évoquant en légendes les villes de Rochefort-en-Terre (dans le Morbihan) et de Collioure (Pyrénées-Orientales), images toutes deux dues au photographe Jacques Verroust, connu pour son livre avec Jacques Lacarrière sur les Inspirés du bord des routes... Ces photos ne paraissent là que pour constituer un arrière-plan médiévisant aux statuettes montrant des personnages du monde rural. Seule exception à cette thématique ruralisante, se distingue cependant une statue de femme africaine nue, à genoux, la poitrine généreusement proéminente et le fessier bombé.
Photo BM, 2009
Il y a six petites statues, un homme qui joue du marteau, paraissant être un forgeron (je retrouverai un second marteau sur le bois qui sert de plancher, avec des ornements ovales tracés au crayon pour suggérer un dallage quelconque ; et je le raccrocherai à la main restée libre). A ses pieds, une enclume où l'on n'aperçoit aucun outil à forger... L'homme n'est pas fixé. Ce qui n'est pas le cas de la saynète des deux causeurs assis, sculptés dans des couleurs différentes. On les a munis d'une pointe par-dessous qui les retient au sol.
Les causeurs, photo BM, 2009
En plus de la femme africaine agenouillée, on découvre aussi un bûcheron, au faciés passablement proche du squelettique. La Mort bûcheronnant?
23:35 Publié dans Art populaire insolite | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art populaire insolite, sculpture populaire, sculpture naïve, dinandiers, chaudronniers, forgerons | Imprimer
Commentaires
Bravo pour cette trouvaille...et les notes de ce blog qui sont toujours très intéressantes.
Il m'arrive de parler aussi d'art brut :
http://lewub.com/lolmede/
Écrit par : Lolmède | 03/09/2009
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