01/05/2011
Remy et Bruno migrent sur Radio-Aligre
La communication continue, orchestrée par nous-mêmes, les auteurs du livre Eloge des jardins anarchiques et du film Bricoleurs de Paradis (le Gazouillis des éléphants) sur les inconnus de l'art, les créateurs excentriques invisibles, qui pondent comme les poules, sans se préoccuper pour qui elles pondent. Si on ne le fait pas soi-même, hormis quelques revues qui font encore leur travail d'information de manière désintéressée, qui le fera?
Note de lecture par Patrick Lefur dans Artension n°107, mai-juin 2011
En tout cas, pas ceux que l'on aurait imaginés au départ plutôt concernés, n'est-ce pas, les enfants du bac à sable, qui n'aimez pas qu'on partage les seaux et les pelles, les joujoux que vous vous croyiez les seuls à avoir le droit de manipuler (citons, pour ne pas vitupérer dans le vide, par exemple les blogs de messieurs Ryczko, Chesné et de miss Vague Ulla)? Non content de ne pas en parler, d'ailleurs certain d'entre eux, le nommé Ryczko encore lui, nous reproche même de "claironner" notre info sur notre propre blog, démasquant là son désir secret, qui doit être de nous voir bien correctement réduit au silence, eh bien, désolé Joseph...
Joseph Ryczko, du temps qu'il cherchait le retour de l'archaïsme dans l'art contemporain (ou un truc dans le genre)... La belle trouvaille! Et quelle profonde inspiration pleine d'originalité...En fait, Ryczko, c'est l'inventeur de la Tête à Toto appliquée à l'art dit singulier ; (image extraite du catalogue du musée de la Création Franche)
Telle n'est pas ma position, je partage l'info (et d'abord sur le blog, l'info que j'aime bien sûr, ce blog n'est pas un bulletin exhaustif de news d'art brut ), et pas seulement celle qui me concerne -bien évidemment! (Comme on le constatera en lisant mes archives ici présentes)- mais aussi celle qui me concerne, n'en déplaise aux pisseurs de fiel style friches de l'art ou petite âme errante. L'Eloge des jardins anarchiques a été conçu entre autres raisons dans l'idée d'élargir le cercle des individus qui peuvent se sentir concernés par cette création sans vénalité, sans arrivisme, sans autre ambition que de mettre de la surprise et de l'ingénuité dans le monde qui nous entoure, et de l'expression de soi sans alignement sur une quelconque conformité. Elargir le cercle et faire enrager les soi-disants spécialistes (rappelons qu'en argot un spécialiste c'est un tueur).
Remy Ricordeau et Bruno Montpied passent demain lundi entre 19h30 et 21h sur Radio-Aligre, dans l'émission Songs of Praise (93.1 FM Paris / Région Parisienne, puis ça sera en chargement sur le site de l'émission dans la semaine (donc captable du monde entier... Eh, Joseph c'est pas du clairon, ça?): http://songsofpraise.hautetfort.com/
21:09 Publié dans Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : bruno montpied, remy ricordeau, éloge des jardins anarchiques, bricoleurs de paradis(le gazouillis des éléphants), artension, environnements spontanés, songs of praise, habitants-paysagistes | Imprimer
Commentaires
(Tiens, musiques brutes la semaine dernière [sur Songs of Praise], mais j'étais en vacances...)
Écrit par : Cosmo | 01/05/2011
Répondre à ce commentaireBonjour,
Du calme Bruno ! Tu vois bien que mon blog n'a pas été mis à jour depuis le 18 mars.
On verra ça quand j'aurai un moment. C'est prévu.
Merci en tout cas d'avoir cité la collection de cartes.
Cordialement
jmc
Écrit par : Jean-Michel Chesné | 02/05/2011
Répondre à ce commentaireca avait l'air fort bien ce festival mais y avait- il des artistes bruts qui ont produit de la musique comme indiqué sur l'affiche (si ce n'est le jeune garcon qui enregistre au dessus de la K7) ?
Écrit par : musiques brutes? | 02/05/2011
Répondre à ce commentaireIl n'y a pas d'artistes bruts comme on sait, seulement des créateurs d'art brut.
Dans le festival en question, il n'y avait apparemment pas de créateurs bruts, seulement des musiciens préoccupés de créer sans doute de façon authentique et qui se revendiquent bruts, ce qui est paradoxal étant donné ce qu'est l'art brut (une création involontaire, urgente, spontanée, non communiquée).
Mais nous reviendrons sur la question d'une musique brute un de ces jours.
Écrit par : Le sciapode | 03/05/2011
Répondre à ce commentaireL'émission est téléchargeable ici :
http://songsofpraise.hautetfort.com/archive/2011/05/04/playlist-2-mai-2011.html
Écrit par : Cosmo | 04/05/2011
Répondre à ce commentaireC'est quand même effectivement assez incroyable qu'un blog comme Animula vagula entretienne un black out aussi complet sur le film de R Ricordeau et le livre de B Montpied. Même si on peut comprendre qu'on ne puisse pas toujours mettre entre parenthèses les inimitiés, les responsables de ce blog m'étonnent. Ce n'est pas bien digne, comme attitude, et puis finalement, ça ne peut que jeter le soupçon sur tout ce qu'ils mettent en avant. A partir de ce moment, on peut se demander si tout ce dont ils font la publicité n'est pas du copinage.
Écrit par : Isabelle Molitor | 10/05/2011
Répondre à ce commentaireRéponse à la note "Elephant tweet" paru sur Animula Vagula (voir Trackback du 28 juillet 2011 en tête de ces commentaires):
Vague Ulla a un beau toupet –bien dans sa manière malveillante à laquelle je suis tellement habitué maintenant que je n'éprouve même plus le besoin de lui répondre– de venir aujourd'hui dire que j'ai lancé sur mon blog aux autres blogs d’art brut (seulement trois en fait…) des mises en demeure de parler du livre et du film, alors que je me contentais de m’étonner de leur silence à leur sujet.
Dans des mails privés, à l'un des animateurs de ces blogs, il me semble me rappeler que j'ai précisé que je n'attendais pas d'eux forcément des critiques positives, mais seulement le fait brut de parler des livre et film, parce que même si ma façon de traiter la question des environnements ne leur plaisait pas, au moins le sujet, les environnements, aurait dû tout de même les concerner basiquement, eux ou leurs lecteurs, car c'est de la pure information cela, sur un sujet qui normalement est la passion commune de tous ces messieurs-dames du petit monde des amateurs d'art brut. Un mois et demi après la sortie du livre, il n’y avait aucun écho sur ces trois « blogounets », ce qui dans le temps du web est très peu réactif (surtout quand on sait la hâte qu’éprouve habituellement le blog vagulesque à donner des infos, histoire d’être le prem’s sur le coup).
Déplorer le silence des petits médias de l’art brut peut servir à révéler un désir d'étouffer l'information sur l'existence d’un livre et d’un film qui, par ailleurs, étaient également sûrs de ne bénéficier que d’une très sommaire couverture de la part des grands médias. Mais ce qui n’est qu’une dénonciation d’un état de fait se renverse dans l’argumentaire de la vague Ulla en action "comminatoire" de ma part! Il fallait que je me taise, c'est au fond ce qui ressort en creux de sa diatribe. Et me taire depuis le début ! Ne pas faire de livre. Correspondre à l'image que s'était faite de moi Jean-Louis Lanoux (la vague Ulla) depuis des lustres: une sorte de velléitaire, certes « bien documenté », mais à jamais incapable de réaliser des projets éditoriaux sur un domaine qu'au fond seul le grand Lanousse est habilité à traiter. Eh bien zut (pour ne pas dire autre chose)! Faudra qu'il s’y fasse, le grand journaliste, le grand intervieweur et le grand timonier de l’art brut…
Cela dit, en dépit de mon soi-disant "harcélement médiatique" (dans tes rêves), ou grâce à lui, va savoir, et en dépit des petites tentatives malveillantes, la vente du livre+film se porte pas trop mal, merci!
Écrit par : Le sciapode | 05/08/2011
Répondre à ce commentairePuisque sont ici évoquées les critiques ou le peu de critiques, je me permets de reproduire celle-ci, de Thomas Richet, qui vient de paraître dans l'édition de cette semaine de Télérama pour présenter la diffusion Vendredi 12 Août à 20h40 sur la chaine Planète de "Bricoleurs de paradis". (rediffusion dimanche 14 à 11h15 et Lundi 15 à 22h15):
"L'art est dans la rue, réjouissons-nous ! C'est l'idée qui mène Bruno Montpied à sillonner la France depuis vingt ans. Il recense les oeuvres créées par de simples amateurs, loin de l'univers codifié des musées et des galeries d'art. Certaines sont des sculptures classiques, déposées à même le gazon d'un jardin. D'autres ressemblent à des empilements de déchets. Les traits sont souvent naïfs ; les couleurs, vives.
Jean Dubuffet appelait cela « l'art brut ». Les termes d'« art singulier » ou « hors-les-normes » ont également été avancés. Mais ces débats sémantiques n'intéressent pas les bricoleurs de l'art. Lorsque le réalisateur Rémy Ricordeau, qui accompagne Bruno Montpied dans son périple, souhaite connaître leurs intentions, les réponses sont embarrassées : « J'ai fait ça comme ça », « Pour décorer mon jardin », ou encore « Pour passer le temps ». Cette parole spontanée, à l'opposé des discours construits à l'extrême de l'art contemporain, est au coeur du dispositif du documentaire. Une voix off égrène d'abord des réflexions théoriques (qui a le droit de pratiquer l'art ? avec quelle légitimité ?) avant de se confronter aux artistes et à ce qu'ils peinent à appeler leurs oeuvres. Face à leur sincérité et leur touchante maladresse, nous sommes bien obligés d'en convenir : qu'importe les discours, vive la pratique !"
Écrit par : RR | 05/08/2011
Répondre à ce commentaireJe relis la note parue sur le site "Animula vagula" et reproduite en trackback plus haut, et j'en extrait le passage suivant : "Les créateurs sentent qu’on veut leur faire dire quelque chose. Ils se défilent. Avec précaution : «j’vois pas où vous vous voulez en venir…» (André Gourlet) ou avec netteté : «on fait ce qu’on veut dans son jardin!» (Yvette Darcel). Le résultat est le même. L’impression d’un étrange malentendu.". J'y ajoute encore deux passages du film. celui où B. Montpied insiste sur la statue de la Liberté placée dans son jardin par un des créateurs, et idem quand il cherche à suggérer un sens au choix du Don Quichotte. Les créateurs semblent inconscients eux mêmes de la justesse de leur choix, de l'acuité de leur vision. ils ont choisi l'un la Liberté, l'autre le Quichotte, mais ce choix leur échappe. Il est probable que si l'ont avait décrypté psychanalytiquement, comme le fait Michel Thévoz dans "L'Académisme et ses fantasmes", le tableau "Les illusions perdues" de Charles Gleyre du vivant de son auteur, en sa présence, lui aussi aurait dit : "Je ne vois pas où vous voulez en venir", à moins qu'il n'ait mis à la porte, purement et simplement, son interlocuteur. "Cécité hystérique", diagnostiquait Thévoz. Lorsque Bruno Montpied tente une analyse de leurs oeuvres devant leurs créateurs même, il n'a pourtant pas moins d'honnêteté qu'un critique d'art qui se penche sur les oeuvres d'artistes morts. Au moins prend-il le risque de la contradiction. Depuis quand est-il impossible de tracer des parallèles (avec Duchamp, par exemple), depuis quand ne doit-on pas chercher ce qui se cache d'inconscient derrière les oeuvres? Etc. etc. ... De quelle régression populiste, de quelle occlusion intellectuelle le faux naïf qui se cache sous la blouse de nylon de Madame Ani prône-t-il l'avénement?
Écrit par : Isabelle Molitor | 12/09/2011
Répondre à ce commentaireJe vous trouve assez acide sur ce post et injustement insultant pour certains amoureux d´art brut et bloggeurs. L´un d´eux (Jean-Michel) est pourtant celui qui m´a mis sur la piste de votre livre, comme quoi ! Cela vous soulage peut-être de régler vos comptes et cracher ainsi votre venin sur autrui mais sachez que ça ne donne pas très envie de vous connaître, c´est dommage, non ? Votre démarche est pourtant intéressante, le livre très fourni, le documentaire très bien...
A part ça, connaissez-vous "la maison aux mille couleurs" sur la route menant à Hauterives ? En lisant votre ouvrage, je pense que ce bricoleur sur la route pourrait être de votre intérêt.
Écrit par : Siam | 16/11/2011
Répondre à ce commentaireSignalons aux amateurs qu'une prestigieuse revue québécoise, le Bathyscaphe, a, dans son numéro 7 paru en septembre dernier, consacré une pleine page à L'Éloge des jardins anarchiques. A Paris, la revue se trouve en dépôt au Flâneur des deux rives, rue Monsieur le Prince, VIe arrondissement. (Prix au numéro 7 €; abonnements pour quatre numéros 25 € à l'ordre du Bathyscaphe. Adresse : Le Bathyscaphe, 5545 rue Saint-Dominique, Montréal, Québec, H2T 1V5, Canada.)
Écrit par : L'aigre de mots | 16/11/2011
Répondre à ce commentaireA monsieur Siam.
Mes propos visent des gens que vous connaissez imparfaitement, excusez-moi de vous le dire. Il ne suffit pas d'être "amoureux de l'art brut" pour être inattaquable.
Au sujet de la "Maison Arc-en-Ciel", située exactement à l'entrée de Lens-Lestang tout près de Hauterives, j'y suis passé cet été et j'ai trouvé l'ensemble plutôt peu surprenant, peu inspiré, et j'y ai senti comme le désir de son auteur de faire parler de soi avant toute autre considération, en cherchant à récupérer l'art des inspirés du bord des routes dont le grand ancêtre de Hauterives est l'une des plus grandes réussites. Hélas, la comparaison avec ce grand exemple de ce que peut faire un autodidacte populaire ne plaide pas en la faveur de cet arc-en-ciel bien pâle.
Peut-être y a-t-il là un peu trop de solitude, et l'on comprend que l'on puisse chercher à retenir les inconnus qui passent. Etaler de la couleur en veux-tu en voilà sur des centaines d'accessoires semés en pagaille ne constitue pas pour autant le meilleur moyen d'alpaguer le passant, de mon humble point de vue s'entend... Je ne me suis pas beaucoup attardé en ces lieux.
Écrit par : Le sciapode | 16/11/2011
Répondre à ce commentaireJe partage en effet votre impression sur cette maison "arc en ciel" (que son auteur Christian Guillaud appelle cependant "aux mille couleurs") mais en lisant vos articles sur le couple Sassano notamment - dont je trouve la démarche encore moins inspirée à vrai dire - j´ai pensé que ce lieu pouvait arrêter vos pas. Moi non plus je ne me suis pas attardée et la proximité du palais idéal est en effet dangereuse.
Quant aux personnes que vous visiez et insultiez, je n´en connais qu´une et je pense qu´elle n´a pas besoin d´être défendue (ni même attaquée mais si cela vous plait...). Mon propos était simplement de vous signaler que vous êtes lu par un public large, appréciant comme vous les environnements insolites et que ce genre de commentaires "grincheux" et carrément méprisants - et qui plus est quand on connaît les personnes visées, certes ! - ne joue pas tellement en votre faveur, ne vous fait pas tellement bonne presse. Vous attaquez ces gens, les traitez un peu de tous les noms et déchargez votre colère devant témoins (car quand on a un blog, on espère des lecteurs, ce n´est pas un journal intime) mais finalement c´est un peu contre vous que ça retombe, on se dit plutôt "bah dis donc il est pas l´air sympa ce type...! Pourquoi tant de haine ?", enfin c´est juste une remarque...Peut-être que vous vous en moquez ? Après tout vous maniez un poignard !!! (pas toujours très subtil néanmoins) c´est dommage.
Écrit par : Siam | 17/11/2011
Répondre à ce commentaireMadame Siam,
Vous savez, comme on disait autrefois, "Dieu reconnaîtra les siens"...
Cela dit je trouve que vous exagérez passablement l'aspect soi-disant "haineux" de mes critiques (on a vite fait ces temps-ci de passer pour un grincheux dès que l'on tente de dire ce que l'on pense, et notamment dès que l'on relève les attitudes peu sympathiques de certains de nos contemporains, qu'ici je ne "traite pas de tous les noms" comme vous dites). Une partie de mes critiques concernait notamment un côté confiscateur de la parole par les spécialistes auto-proclamés de l'art brut et consorts. Ne vous en déplaise, cela reste digne d'être relevé, en dépit de vos relations personnelles amicales avec tel ou tel des personnes visées.
La démocratie directe que je souligne chez les créateurs de jardins populaires excentriques mérite, je trouve, d'être exercée également dans la médiation autour de ces créateurs. C'est loin d'être le cas dans le milieu des "spécialistes d'art brut" (où l'on hésite toujours à citer les travaux des confrères). Ce blog est là pour démontrer, dans la mesure de mes moyens, que j'essaye pour ma part de faire de la lumière sur toutes sortes de sujets en citant mes sources et en invitant tout un chacun qui a quelque chose à dire (de mon point de vue bien entendu) à le faire dans cette colonne.
Et vous savez, mon livre aura finalement trouvé un public "large", comme vous dites (1800 lecteurs...) en dépit du peu de réactions, de recensements (positifs ou négatifs peu importe) dans la presse et les médias. Mon blog paraît avoir joué un rôle dans cette diffusion, preuve que l'on ne m'en veut pas tant que ça de mes flèches et autres "impertinences" (peut-être que c'est tout le contraire, même !).
Écrit par : Le sciapode | 17/11/2011
Répondre à ce commentaireOui, il y a une Voix dans le choeur (discordant) des béni-oui-oui.
Écrit par : Isabelle Molitor | 18/11/2011
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