25/11/2011
Le vert et son envers
Bruno Montpied, La Forêt Lumineuse, 24x25 cm, encre, marqueurs et laque pulvérisée sur papier pur chiffon, 2006
Je n'aime pas le vert, je ne le porte pas dans mon coeur, je ne sais pourquoi, j'ai du mal à l'utiliser. Ici, c'est une sorte de vert plutôt flashy, presque fluo. A la limite du vert qui me repousse généralement, utilisé ici en repoussoir justement, en réserve, par dessus lequel j'ai bombé au noir, pulvérisant... Quoi au juste? Je ne sais pas. En fait, tout se passe comme si, conscient du fait qu'il se passe plus de "drame" dans une peinture qu'on crée quand on se bat contre ce que l'on n'aime pas (les peintures achevées les plus "décevantes" se révèlent à la longue aussi les plus réussies), je recourais de temps à autre à ce moyen, une couleur qui me donne des boutons, pour me faire réagir, surmonter l'obstacle et à la faveur du combat capter quelque chose d'un drame, d'une intensité. Une forêt sombre par contraste ave ses arbres et ses revenants, êtres étranges luminescents, est ainsi née ici, gagnée sur une couleur servant d'appât.
00:18 Publié dans Art immédiat, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : bruno montpied, faire-valoir, couleur verte, peinture automatique, repoussoirs | Imprimer
Commentaires
Là, pour le coup, c'est du vrai vert, pas du qing! Ce vert pas qing, on dirait plus du Kouindji (Arkhip). Et ça, ça me réjouit.
Écrit par : Régis Gayraud | 25/11/2011
Répondre à ce commentaireToutes ces lucioles n'éclairent pas d'un vert très écologique, ça sent plutôt le bonbon chimique à la menthe pas fraîche, j'avoue avoir un faible pour la grasse bestiole à l'œil rouge qui n'a rien d'une mante religieuse, ni d'un gnome échappé d'un film de Terry Gilliam.
Et dans le dessin, sans la couleur, quel serait ton repoussoir ?
G.
Écrit par : gilles | 25/11/2011
Répondre à ce commentaireC'est tout bête, c'est du vert luisant!
Depuis le temps que l'on connait les productions de B. Montpied... 89, l' année de la rêve-volution..
Il est essentiel à notre avis d' être de la partie et de pouvoir en parler aussi.
Développer son propre univers graphique, cela maintient, cela vous garde dans la mêlée et vous donne la lucidité de ne pas aborder le regard qui voit de haut, à côté, et de tenir la main de celui qui vous fait exister.
Écrit par : jean-marie Staive | 25/11/2011
Répondre à ce commentaireVoici bien une forêt d'où l'on s'attend à tout moment à voir sortir Lokis l'homme-ours, hanté par la malédiction de son engendrement. Et qui sait si le Sciapode lui-même...
Écrit par : Régis Gayraud | 26/11/2011
Répondre à ce commentaireA Gilles:
Dans le dessin, j'ai réfléchi et je me demande si mon repoussoir ne serait pas la ligne nette qui me vient naturellement (un doute maladif me pousse à cerner, y en a eu d'autres à qui ça arrivait, et de plus inspiré que moi, je pense aux cernes de Chaissac) et contre laquelle il me faut combattre depuis plus de vingt ans!
Quand je lis qu'Untel a tracé seulement avec de la couleur, je suis plein de perplexité et d'envie.
Écrit par : Le sciapode | 26/11/2011
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