06/10/2014
Cap sur Babahoum!
Non, à moi, le doux nom de Babahoum ne fait pas penser à une "dégringolade" comme l'écrit Pascal Quignard dans sa préface au catalogue de l'exposition Babahoum qui va se tenir à Paris dans le Marais du 8 octobre au 12 octobre - quatre journées seulement qu'il vous faut cocher amis parisiens ou hôtes de passage. Cela m'évoque, loin du "Badaboum" auquel songe l'écrivain, plutôt le rythme d'une mélopée sauvage scandée en chœur par des milliers de poitrines indigènes, comme dans King-Kong, lorsque le peuple de l'île au singe géant appelle la Bête vers la Belle. Ba-ba-houm! Ba-ba-houm! Ba-ba-houm!...
La couverture du catalogue de l'exposition Babahoum à Paris (livre trouvable à la librairie de la Halle St-Pierre)
J'avais déjà hébergé son nom et montré deux de ses dessins ou peintures lorsque j'avais mis en ligne il y a un an, presque jour pour jour, le récit par Darnish de son périple à lui et à sa compagne Samantha dans la ville d'Essaouira, l'ancienne Mogador, au Maroc. C'est Babahoum qui m'apparaissait comme la plus belle découverte de Darnish, loin des autres productions plus connues des peintres d'Essaouira.
Babahoum, œuvre sur papier, 65x52 cm, coll. privée, Paris
Babahoum dans son "atelier"... Sur la natte, on aperçoit ses outils fort simples, des stylos bic, des feutres, de la gouache ou de l'aquarelle, des crayons... Ph. Escale Nomad
Ancien ferrailleur et brocanteur, s'étant un temps occupé d'un pressoir à olives actionné par un dromadaire, il s'est mis à dessiner à soixante-dix ans. On découvre chez lui des scènes de la vie de bédouin dans des étagements sans perspective, avec des couleurs simples et diluées, un dessin ultra stylisé, une composition rythmique (on retrouve peut-être là le rythme de la fameuse mélopée sauvage que j'évoque ci-dessus) qui assure aux images une séduction renouvelée au fil du temps (Pascal Quignard écrit: "Son sens de la mise en page est inné, impérieux, immédiat, absolu"), et l'on éprouve un choc devant ces peintures d'une immédiate fraîcheur d'inspiration. C'est de l'âpre inspiration venue du fond d'un corps en harmonie avec le monde naturel. Babahoum, c'est une petite symphonie brute et naïve comme on en voit peu.
Babahoum, œuvre sur papier, 75x51cm, coll. privée, Paris
Rendons grâce à l'Escale Nomad et à Philippe Saada qui ont permis cette exposition et ce catalogue. Rendez-vous donc à la Galerie Six Elzévir, 6, rue Elzévir, dans le 3e ardt à Paris (c'est près du M° Saint-Paul, non loin du musée Picasso, dans la même rue que le Centre Culturel Suédois), pour le vernissage mercredi 8 octobre de 18h à 22h, et sinon les trois autres jours suivants (les horaires ne sont pas donnés mais l'on suppose que c'est l'après-midi).
23:04 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art populaire contemporain | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : babahoum, essaouira, escale nomad, philippe saada, galerie six elzévir, darnish, art brut marocain, art populaire contemporain, art immédiat | Imprimer
Commentaires
C'est formidable cette exposition de Babahoum! Avec un catalogue en plus! Sur le site internet, l'espace de la galerie a l'air bien; propice à recevoir ces merveilles.
J'en profite pour signaler la déconvenue qui est arrivée cet été au sujet des artistes d'Essaouira dont il était question sur la note de l'an dernier. En effet, suite à cette note et via le Poignard Subtil, Samantha et moi même avions été contactés par une personne de l'organisation du festival d'art singulier d'Aubagne. Nous avions alors appelé,non sans difficultés, Abid El Gaouzy qui s'est démené pour tout faire dans les temps: Contacter les autres peintres, envoyer des images par internet pour un catalogue, etc...Pour finalement apprendre l'annulation du festival. La nouvelle mairie a voulu visiblement taper du poing sur la table et a tout fait pour que le festival ne se tienne pas. Après 50 ans de mairie communiste, il leur paraissait sans doute important d'immédiatement marquer leurs différences.
Écrit par : Darnish | 07/10/2014
Répondre à ce commentaireJ'habite une partie de l'année a essaouira de temps en temps , ma femme a un jour à la galerie Dangart un "babaoum" nous l'avons immédiatement acheté. Et pus je suis tombé amoureux de cette peinture naïve et tellement poétique. J'ai rencontré l'homme , je l'ai filmé en train de peindre , depuis je collectionne. le catalogue de cette expo est introuvable , je l'ai feuilleté chez un autre galeriste a Essaouir quelle est l'année de cette expo a paris? Je cherche le catalogue si quuqun peut m'aider c'est bien. Merci d'avance
Écrit par : SERRE ANDRE | 12/11/2014
Répondre à ce commentaireIl me semble que ma note était claire, là encore. Si vous parlez du catalogue de l'expo parisienne montée en octobre dernier par Escale Nomad, sa publication est de fraîche date, et toujours disponible à la librairie de la Halle Saint-Pierre à Paris.
Je suis effaré à quel point vous lisez approximativement mes notes. A quoi ça sert que le Poignard se décarcasse je vous demande un peu?
Écrit par : Le sciapode | 13/11/2014
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