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04/11/2016

Aventures de lignes (13): Gérald Stehr

Gérald Stehr

 

       Drôle de zèbre que ce Gérald Stehr, grand amateur de jeux de mots étourdissants, entre autres lorsqu’il s’agissait pour lui, à une certaine époque, de se moquer de la caste des médecins en psychiatrie, écrivain virtuose d’un langage décomposé-recomposé, auteur de livres pour la jeunesse, adaptateur de textes et formateur pour le théâtre, et peintre épris de gigantisme. Il se voulait à une époque émule de l’artiste situationniste italien Giuseppe Pinot-Gallizio, créateur en 1959 d’une « Caverne de l’Anti-Matière » que Gérald aurait rêvé de prolonger à sa manière.

       Ce que j’aime particulièrement dans son travail éclectique, ce sont ses taches de Rorschach, ses taches symétriquement obtenues par pliage. Cela s’inscrit dans une longue tradition, remontant au moins jusqu’au début du XIXe siècle (Gérald parle sempiternellement d’une étude qu’il prépare sur le sujet, mais quand verra-t-elle le jour ?). Ce fut, entre autres expérimentations, un jeu de société à la fin de ce dernier siècle justement : on demandait aux amis de réaliser une sorte de « totem » de leur personnalité profonde grâce à un pliage de leur signature encrée. Cela donnait souvent d’étranges insectes…

       Gérald a réussi, par une technique qui lui est propre, à donner une dimension considérable à ses taches de type Rorschach, et il a réussi à les transférer sur toile. Toute une foule de figures, tantôt monstrueuses, tantôt angéliques, tantôt grotesques, tantôt puériles (etc.), ont bientôt surgi sur ces supports. On n’en finit jamais de les appréhender tant le regard n’est pas toujours disposé à aborder ensemble les différentes lectures de ces images proprement visionnaires. 

      (Voir entre autres livres publiés par Gérald Stehr, Voyage en Rorschachie, éditions du Paradoxe, 2002 ; voir aussi B.M., note du 30-06-2007 dans le Poignard Subtil).

Série Homo Rorschachiens à roulettes (2), expo St-Ouen.jpg

Gérald Stehr, peinture n°1 de la série Homo rorschachiens à roulettes, 180x72 cm, 2016.

Commentaires

Gérald Stehr est l'auteur de plusieurs livres, qui ne sont pas restés inaperçus des quelques lecteurs auxquels ils sont mystérieusement parvenus : « La Toilette du mort », « Les Chambres d'Aldruc de Minolduque » et une pièce de théâtre « De l'inconvénient du grand monde ». « Les Chambres d'Aldruque de Minolduque » sont illustrées de reproductions de tableaux de l'auteur et utilisent abondamment le fameux point d'ironie proposé par le typographe Alcanter de Brahm. Ces ouvrages, tous publiés aux éditions de La Rude grimace, constituent autant d'écrits bruts, situés au carrefour entre psychose et névrose, nonsense et automatisme, schizophrénie et paranoïa, mots-valises et paroles en liberté, pour le plus grand plaisir des alchimistes du verbe, au grand dam des réducteurs de tête en blouse blanche.

Écrit par : L'aigre de mots | 04/11/2016

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Si je ne viendrai pas vous contredire pour le "carrefour" dont vous parlez, je m'inscris par contre en faux sur ce qualificatif d'"écrits bruts" qui me paraît tout à fait abusif. Ces textes sont tout sauf bruts, ou immédiats... Si vous vouliez me provoquer à le dire, bravo, c'est réussi.

Écrit par : Le sciapode | 05/11/2016

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Si + Futur, question syntaxe c’est limite.

Écrit par : La pédante | 05/11/2016

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Il me semble, chère pédante, que ce futur peut convenir ici. Mais il ne manquera pas de profs sur ce blog pour venir nous renseigner sur les tables de la loi...
Quant à vous, si je peux me permettre, vous vous fichez comme l'an quarante des virgules.

Écrit par : Le sciapode | 06/11/2016

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