08/01/2019
Max Favallelli (ou Pierrre Tchernia) hante nos rues...
Régis Gayraud a repéré ces jours-ci une pareidolie très nettement dessinée, sur une bande piétonnière à l'angle de la rue des Martyrs et de la rue Alfred Stevens dans le IXe ardt à Paris. C'en est renversant, de quoi se faire écraser en traversant la rue... C'est pourtant une tache, une usure du revêtement de cette bande, qui fait apparaître par évidement le profil replet, assez exact – comme dans un canivet avec leurs silhouettes expressives, telles des ombres de Chine – de l'ancien spécialiste des mots croisés, Max Favallelli (personnalité qui parlera sans doute peu à mes lecteurs en dessous de quarante-cinquante ans?), ou de Pierre Tchernia, au choix. Qu'on en juge...
Photos Régis Gayraud, 2019.
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Voici un canivet, ou un découpis, comme dit l'animateur de la brocante La Patience, ici une scène de libations champêtres découpée dans du papier noir gommé, et posée sur un tissu (soie?), sans date (XVIIIe siècle?) ; ph. et coll. Bruno Montpied.
00:07 Publié dans Art immédiat, Paris populaire ou insolite, Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : max favallelli, mots croisés, régis gayraud, pareidolies, taches, canivet, silhouettes, profils | Imprimer
04/11/2016
Aventures de lignes (13): Gérald Stehr
Gérald Stehr
Drôle de zèbre que ce Gérald Stehr, grand amateur de jeux de mots étourdissants, entre autres lorsqu’il s’agissait pour lui, à une certaine époque, de se moquer de la caste des médecins en psychiatrie, écrivain virtuose d’un langage décomposé-recomposé, auteur de livres pour la jeunesse, adaptateur de textes et formateur pour le théâtre, et peintre épris de gigantisme. Il se voulait à une époque émule de l’artiste situationniste italien Giuseppe Pinot-Gallizio, créateur en 1959 d’une « Caverne de l’Anti-Matière » que Gérald aurait rêvé de prolonger à sa manière.
Ce que j’aime particulièrement dans son travail éclectique, ce sont ses taches de Rorschach, ses taches symétriquement obtenues par pliage. Cela s’inscrit dans une longue tradition, remontant au moins jusqu’au début du XIXe siècle (Gérald parle sempiternellement d’une étude qu’il prépare sur le sujet, mais quand verra-t-elle le jour ?). Ce fut, entre autres expérimentations, un jeu de société à la fin de ce dernier siècle justement : on demandait aux amis de réaliser une sorte de « totem » de leur personnalité profonde grâce à un pliage de leur signature encrée. Cela donnait souvent d’étranges insectes…
Gérald a réussi, par une technique qui lui est propre, à donner une dimension considérable à ses taches de type Rorschach, et il a réussi à les transférer sur toile. Toute une foule de figures, tantôt monstrueuses, tantôt angéliques, tantôt grotesques, tantôt puériles (etc.), ont bientôt surgi sur ces supports. On n’en finit jamais de les appréhender tant le regard n’est pas toujours disposé à aborder ensemble les différentes lectures de ces images proprement visionnaires.
(Voir entre autres livres publiés par Gérald Stehr, Voyage en Rorschachie, éditions du Paradoxe, 2002 ; voir aussi B.M., note du 30-06-2007 dans le Poignard Subtil).
Gérald Stehr, peinture n°1 de la série Homo rorschachiens à roulettes, 180x72 cm, 2016.
00:40 Publié dans Art immédiat, Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : gérald stehr, rorschach, taches, art visionnaire, art singulier | Imprimer
25/11/2013
Apparition de Fatima-Azzahra Khoubba
Voici une dessinatrice lyonnaise, d'origine marocaine, que la Galerie Alain Dettinger nous propose du 30 novembre au 10 janvier 2014, pour les fêtes de fin d'année entre autres donc, dans une exposition intitulée "confidence à un perroquet".
Ne dirait-on pas une variante de l'art dit fractal, tel que l'illustre un certain Jean Corrèze du côté de Bordeaux? Un art de l'échancré, de l'aber ou du fjörd appliqué aux silhouettes inconsciemment surgissantes dans ces îlots bleus et rouges? Car on voit bien des ombres de personnages fantomatiques sur ce dessin reproduit en couverture du carton d'invitation, paraissant danser dans un grand frou-frou de loques effilochées. Ronde, flottement de figures indistinctes, parentes, dans d'autres dessins, de formes moins identifiables comme des taches, des graphismes informes, tavelures abstraites chargées de figurer des pensées ou des humeurs sans signification claire, toutes flottant dans un espace indéfini. Peut-être analogues à ces taches de peau qui apparaissent avec l'âge sur le dos de nos mains et plus généralement de notre corps... Qui sont comme des avertissements, des signaux...
Petite vidéo sur le vernissage de la galerie Dettinger le 29 novembre dernier
09:57 Publié dans Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fatima-azzahra khoubba, galerie alain dettinger, perroquet, taches, graphismes indéfinis, silhouettes, art fractal, jean corrèze | Imprimer