28/08/2018
Un regard émoustillé
Notre correspondant dans les zones de plaisir montmartroises, l'ami Régis, nous a narré récemment comment l'œil peut parfois raconter de savoureuses interprétations, s'il est placé dans des conditions adéquates.
Il se baladait un soir sur le boulevard de Clichy, ses yeux glissant avec amusement aux devantures des boutiques qui font florès dans ce quartier en ce qui concerne l'érotisme. Notamment, il avait contemplé – on le devine, avec un intérêt tout ethnologique – les lingeries féminines suggestives.
Tout à coup son regard se pose, éberlué, sur un autre objet, un panonceau métallique, où il lit l'inscription suivante:
Photo Régis Gayraud, place Blanche, Paris, 2018.
On comprend aisément le raisonnement qui se fit immédiatement jour en lui, après la vision des dessous érotiques proposés autour aux amateurs. Etrange interdiction, quelque peu passéiste (car, qui porte encore des gaines aujourd'hui ?), militant peut-être pour des femmes sans dessous (et, par suite, sens dessus dessous...)?
Mais voilà que l'explication vint lui sauter aux yeux, presque tout aussitôt. En levant ses mirettes, il découvrit le second panneau qui dénonçait en réalité une tête de taxis...
Ph. R.G., Paris, 2018.
Cela devenait – hélas... – nettement plus prosaïque. Le panonceau ne désignait nulle lingerie "antique", mais rappelait seulement aux conducteurs de taxis que l'endroit était réservé aux voitures pouvant prendre en charge des clients, et non aux taxis au repos, qui gainent d'un étui le petit signal lumineux, rouge ou vert qui surmonte le toit de leurs véhicules...
14:09 Publié dans Art immédiat, Délires d'interprétation, Inscriptions mémorables ou drôlatiques, Paris populaire ou insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaine, interdiction, lingerie érotique, régis gayraud, taxis, paris insolite, délire d'interprétation, ethnologie urbaine | Imprimer
Écrire un commentaire