12/03/2020
La source de la vie de St-Pardoux (Allier)
28/08/2018
Un regard émoustillé
Notre correspondant dans les zones de plaisir montmartroises, l'ami Régis, nous a narré récemment comment l'œil peut parfois raconter de savoureuses interprétations, s'il est placé dans des conditions adéquates.
Il se baladait un soir sur le boulevard de Clichy, ses yeux glissant avec amusement aux devantures des boutiques qui font florès dans ce quartier en ce qui concerne l'érotisme. Notamment, il avait contemplé – on le devine, avec un intérêt tout ethnologique – les lingeries féminines suggestives.
Tout à coup son regard se pose, éberlué, sur un autre objet, un panonceau métallique, où il lit l'inscription suivante:
Photo Régis Gayraud, place Blanche, Paris, 2018.
On comprend aisément le raisonnement qui se fit immédiatement jour en lui, après la vision des dessous érotiques proposés autour aux amateurs. Etrange interdiction, quelque peu passéiste (car, qui porte encore des gaines aujourd'hui ?), militant peut-être pour des femmes sans dessous (et, par suite, sens dessus dessous...)?
Mais voilà que l'explication vint lui sauter aux yeux, presque tout aussitôt. En levant ses mirettes, il découvrit le second panneau qui dénonçait en réalité une tête de taxis...
Ph. R.G., Paris, 2018.
Cela devenait – hélas... – nettement plus prosaïque. Le panonceau ne désignait nulle lingerie "antique", mais rappelait seulement aux conducteurs de taxis que l'endroit était réservé aux voitures pouvant prendre en charge des clients, et non aux taxis au repos, qui gainent d'un étui le petit signal lumineux, rouge ou vert qui surmonte le toit de leurs véhicules...
14:09 Publié dans Art immédiat, Délires d'interprétation, Inscriptions mémorables ou drôlatiques, Paris populaire ou insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaine, interdiction, lingerie érotique, régis gayraud, taxis, paris insolite, délire d'interprétation, ethnologie urbaine | Imprimer
04/10/2015
L'éducation criminelle (Journal de voyage en Espagne 2)
On est arrivé à Foix la ville où ma foi on n'a pas vu de marchand qui grommelait dans sa barbe de vieux Juif d'autrefois "c'est la dernière fois que je vends du foie dans cette ville de Foix...". On descend dans un petit restaurant où servent deux charmantes serveuses. Derrière nous, une chaise haute pour bébé comporte sur la tablette destinée à recevoir les assiettes et autres pots pour un possible mouflet un tranchoir assez semblable à un massicot placé devant une esquisse de boulier fixé à la tablette.
La chaise pas électrique mais c'est tout comme... Ph. Bruno Montpied, août 2015
Il n'en faut pas plus à Régis pour imaginer tout à coup que cette chaise sert à dresser les enfants contre les comptes et le calcul. La mère, ou le père, qui a inventé ce dispositif veut empêcher sa progéniture d'accéder au boulier. Le petit qui voudrait tendre sa mimine potelée vers les boules aux couleurs au demeurant bien désirables serait obligé de passer les doigts sous le couteau. Une bonne secousse – et hop! – il aurait d'un coup sec quelques doigts en moins... De l'éducation version parents psychopathes...
23:40 Publié dans Délires d'interprétation | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : éducation de psychopathe, délire d'interprétation, chaises pour bébé, tranchoirs, massicots, humour noir, journal de voyage en espagne, boulier | Imprimer
18/02/2015
Vue sur les Alpes sans bouger de Paris
Les Alpes de ma fenêtre à Montmartre, ph. Bruno Montpied, janvier 2013
00:36 Publié dans Photographie, Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies, Tel quel | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : poésue naturelle, délire d'interprétation, paysages dans des taches, au delà du réel, visions, hallucinations | Imprimer
08/02/2015
Un dessin séditieux bonapartiste... Vraiment? Paranoïa-critique ou image réellement double?
Un correspondant, collectionneur à ses heures, M. Jean-Christophe Millet (oui, le même nom que celui du peintre de l'Angélus, de Millet comme on dit usuellement... Tableau sur lequel on sait que Dali a constitué tout un dossier d'interprétations exemplaires de sa méthode dite paranoïa-critique), ce correspondant donc m'a récemment fait parvenir un dessin qu'il qualifie de "dessin séditieux" dans le genre de ces images à double entente qui servirent à une époque au XIXe siècle de propagande bonapartiste. Comme celle ci-dessous, qui figure dans un ouvrage L'Œil s'amuse paru aux éditions Autrement en 1999 et que j'ai déjà utilisée pour illustrer une note sur ce blog à propos de la merveilleuse exposition du Grand Palais en 2009, "Une image peut en cacher une autre".
Gravure populaire anglaise, vers 1830, extraite de l'ouvrage L'oeil s'amuse, éd. Autrement, 1999 ; on notera que la silhouette de Napoléon entre les deux arbres est parfaitement nette
Présentons le fameux dessin retrouvé par notre collectionneur à la suite, auquel j'ajoute en guise de légende (au double sens du mot) la description interprétative que m'en dressa mon honorable épistolier électronique (les reproductions avec les détails agrandis sont légendés par moi).
Coll. J-C. Millet
"…j'avais immédiatement repéré l'arbre aux branches minutieusement réalisées qui devaient cacher bien des choses et surtout le profil napoléonien à gauche du tronc avec le bicorne... mais également le chien apeuré au milieu du cimetière, symbole de dévouement et de fidélité.
Dans ce détail agrandi, on pourrait apercevoir, quelque peu fantomatique, aux limites du mirage, la silhouette, seulement esquissée, contre le tronc à gauche, sous une branche, d'un Napoléon...
J'ai curieusement, c'était trop gros pour le voir, mis un peu de temps, en repérant l'ombre du chien qui n'avait rien de canin, à voir le célèbre bicorne !
Le masque mortuaire de Napoléon (dit masque de François Antommarchi), tête-bêche dans la partie droite de l'arbre, popularisé à partir de 1833 avec l'ouverture d'une souscription par Antommarchi pour la vente de moulages, devait suivre.
Voici le masque mortuaire qu'évoque J-C. Millet et qu'il a lui-même placé en vis à vis du profil qu'il croit voir dans les zigzags des branchettes de l'arbre nu
Il y avait donc sans doute à trouver L'Aiglon et Marie-Louise comme dans les célèbres gravures.
A la cime de l'arbre à gauche, se trouve à mon avis, le long du liseré une tête belliqueuse de Napoléon, l'air mauvais en vis à vis du portrait du vainqueur de Waterloo, le Duc de Wellington avec le large col de son uniforme (que l'on trouve sur tous ses portraits), son nez fin et pointu et ses rouflaquettes.
Napoléon et Wellington?
Un buste de personnage, tourné à gauche, semble également se trouver dans la partie droite de l'arbre.
Sur le côté gauche du tronc, une fleur (j'ai un temps pensé à la violette, symbole napoléonien)... Il s'agit en fait d'une Légion d'Honneur, ordre créé par Napoléon.
La tour isolée, tombant un peu comme un cheveu sur la soupe dans la composition, a donné beaucoup de fil à retordre. Toutes ses fenêtres (des yeux ?), ces éléments accolés inutiles (le toit triangulaire sur le côté gauche en particulier), le double crénelage, un minuscule toit au centre de la tour perché sur une longue arête verticale, deux petites boules inutiles au niveau du créneau du premier étage de la tour... Il y avait probablement une tête, mais où ? Il suffisait de retourner le dessin pour découvrir une tête de soldat avec un long nez, le petit toit triangulaire formant les narines, les yeux de part et d'autre, les boules... les oreilles, la fenêtre verticale entre les étages pour la bouche, un niveau de barbe matérialisé par la séparation-créneau de l'étage, les trois toits formant un couvre-chef à la « hussard » pendant sur le côté droit.
La tour retournée... Cherchez non pas Hortense (comme Rimbaud) mais le soldat...?
L'église... vaste problème indiquant minuit quarante-cinq (a priori pas de symbole), coiffée d'un curieux clocher allongé dont le côté droit présente au niveau du premier étage une légère inflexion puis au niveau du second étage un mur concave bien entendu volontaire. Je n'ai toujours pas réussi à identifier la forme cachée pourtant visible (espace blanc vertical coincé entre le clocher et le bord du dessin). Le symbole est également peut-être caché dans le clocher.
Idem pour le ciel orageux et ses nuages multiples qui doivent a priori cacher bien des choses ?
Sans doute également d'autres choses dans les branches de l'arbre ?
Je n'ai toujours pas réussi à identifier les trois éléments, en bas à gauche du cimetière, au niveau du mur en arc de cercle (bâton vertical avec un "œil", étoile noire à 4 branches, une urne couchée avec son pied orienté à gauche... peut-être une simple pierre mal dessinée ?
Ce détail à gauche donne l'impression que le dessinateur a voulu représenter une tête de profil grotesque, son œil étant au bout de l'espèce de tige poussant sur le bord de pierre, sa bouche entrouverte étant figurée par cette étrange forme en queue de poisson... Mais tout cela se veut-il allégorique, ou n'est-ce que fantaisie d'un dessinateur visionnaire amateur?
Un dernier point mais cela n'engage que moi... Prenez de la distance et vous apercevrez le visage de l'Empereur :
- le mur en arc de cercle (celui de l'étoile et du bâton) formant l'arrondi du visage
- le tronc de l'arbre formant le nez
- les toits des maisons du village formant les yeux
- le mur maçonné du cimetière le bord droit du bicorne
- le ciel autour de la cime de l'arbre le bicorne
Cela n'engage que moi mais c'est pourtant troublant !... " (J-C. Millet)
Toutes ces interprétations de notre collectionneur sont passionnées, on le voit. Et cela finit par entraîner notre propre désir de voir à sa suite des images cachées dans l'image. Pourtant, en ce qui me concerne, je reste dubitatif. Si ce dessin est effectivement curieux, maladroit du point de vue des perspectives, de l'ombre du chien bizarre, etc., est-il véritablement un dessin de type "séditieux" du genre de celui que j'ai reproduit en tête de cette note, où la silhouette napoléonienne est nettement représentée? Il est tout de même permis de s'interroger et notamment de se demander si on n'aurait pas affaire à un dessin d'amateur naïf que son inconscient (peut-être à orientation bonapartiste prononcée) tarabusterait passablement... Aux lecteurs de cette note de nous en dire plus s'ils ont davantage de lumière que nous sur la question..
12/11/2011
Un loup dans le linge, un chameau dans le chêne: Che vuoi?
Un spectateur de notre présentation de l'Or aux 13 îles, l'autre dimanche, a cru voir dans l'angle d'un panneau de chêne où est sculptée une bataille navale (voir ma note du 25 avril 2008 et le détail agrandi ci-dessus), panneau dont je projetais la photo sur l'écran, un visage dans la silhouette d'un avion, à moins que ce ne soit un profil de chameau dans la découpure du nuage au-dessus duquel se trouve l'avion...
Ici, n'ira pas trop mal dans le décor cette citation de Jacques Cazotte dans son Diable amoureux: "(...) j'appelle à trois reprises et à très courts intervalles: «Béelzébut!». (...) A peine avais-je fini, une fenêtre s'ouvre à deux battants, vis-à-vis de moi, au haut de la voûte : un torrent de lumière plus éblouissante que celle du jour fond par cette ouverture ; une tête de chameau horrible, autant par sa grosseur que par sa forme, se présente à la fenêtre, surtout elle avait des oreilles démesurées. L'odieux fantôme ouvre la gueule, et d'un ton assorti au reste de l'apparition, me répond : Che vuoi?"
Au même moment lorsqu'il m'envoyait le signalement de cette interprétation pareidolesque, il m'en arrivait une à moi aussi, en passant simplement devant mon linge en train de sécher.
Photos Bruno Montpied, 2011
Ce fut presque un sursaut, même. Le loup se poussait du col pour montrer sa gueule aux crocs invisibles. Je suis sûr que vous aussi vous le voyez. Mais en jouant, rajoutons quelques crocs et une langue rouge, ne serait-ce que pour amuser quelques enfants.
16:45 Publié dans Images cachées, images délirantes?, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pareidolies, images délirantes, délire d'interprétation, hallucinations, grand méchant loup, jacques cazotte, le diable amoureux, belzébuth | Imprimer
16/05/2010
Je vois un pays désertique
03:39 Publié dans Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie naturelle, taches interprétées, images doubles, délire d'interprétation | Imprimer
27/04/2010
Dessin de feu
Dans cette immensité blanche, tapis de neige d'une bitte d'amarrage, attendait une figure de feu. Coulée de rouille faite femme. Ou petit enfant né du hasard, lutin songeur et renfermé, un peu hâbleur cependant, la bouche entrouverte sur une réflexion qui meurt au bord des lèvres. En contrebas, un autre individu est sur le point de naître. Très opaque, comme calciné, figure charbonnée, le torse à peine esquissé, tourné de trois-quart. Tous deux sortent fumées d'une lampe invisible, génies inaperçus sur la rive du bassin portuaire, guettant peut-être le navire qui les embarquera, futurs passagers clandestins.
16:53 Publié dans Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie naturelle et de hasard, images doubles, paranoïa-critique, délire d'interprétation | Imprimer
29/11/2009
Comme enragé
23:17 Publié dans Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie naturelle, délire d'interprétation | Imprimer
06/09/2009
On sait pas ce qu'on voit
J'entends encore ma mère jeter à la cantonade: "On sait pas ce qu'on voit!" dès que l'image ou le spectacle était trop étrange, pas assez univoque pour elle et ses goûts au ras des pâquerettes.
Que voyez-vous dans l'image ci-dessus? (Que ceux qui connaissent son origine et sa signification veuillent bien se retenir, SVP!) Il me semble que l'on a affaire ici à une image à première vue fort étrange. C'est cette première vue que j'aimerais que mes lecteurs expriment ici, et non pas le produit de l'inévitable raisonnement qui vient dans un second temps.