27/01/2019
Ferdinand Desnos à l'Hôtel des Ventes Drouot, une belle et rare exposition
Ph. Bruno Montpied, janvier 2019.
Ce n'est pas tous les jours qu'une exposition suffisamment fournie dévolue à un bon peintre naïf est montée à Paris, et ce, dans un lieu prestigieux. Exposition gratuite qui plus est, de près de 80 huiles et dessins, qui constitue, paraît-il, la première rétrospective parisienne de Ferdinand Desnos. C'est dans deux grandes salles de l'Hôtel des ventes Drouot (la 1 et la 7) que cela se passe, et il faut se presser si l'on est amateur, car sa durée est assez courte, du 17 janvier au 8 février.
F. Desnos, autoportrait, ph B.M.
Ferdinand Desnos, le cousin du poète Robert, ne vécut pas très longtemps, de 1901 à 1958. Mais il dessina et peignit très tôt, dès son enfance. S'il vécut longtemps à la campagne (en Touraine dont il était originaire et qui influença profondément ses paysages), il passa aussi du temps à Paris, où il eut l'occasion de fréquenter Apollinaire, Paul Fort (dont il brossa le portrait), Max Jacob, Picasso, puis plus tard Léautaud qu'il aimait beaucoup, semblait-il. Après la Seconde Guerre, à la fin de laquelle il vit disparaître la même année son frère et son cousin, il tient une loge de concierge rue Gay-Lussac, de manière anticonformiste. Il accroche ses toiles dans la cage d'escalier, comme s'en souvient Salah Stétié dans un livre de souvenirs (L'extravagance).
F. Desnos, François Desnos (le frère de Ferdinand) sur son lit de mort, 1945 ; ph. B.M.
Son œuvre, dans la mesure où l'on peut s'en faire une idée d'après seulement les 80 œuvres exposées (il en aurait laissé au total 800), n'est pas conventionnelle pour un peintre dit naïf. Le terme, comme toujours, n'est bien entendu pas synonyme de simplet, mais indique que l'on a affaire à un autodidacte audacieux, sans complexe quant à ses choix de compositions figuratives. La malice sous-jacente de ses sujets, son goût pour la nudité féminine, et les aspects énigmatiques des objets, son habileté à rendre ses sujets en volume, contrairement aux aplats de bien d'autres Naïfs moins bien outillés que lui, le rendent particulièrement attachant.
F. Desnos, nature morte, ph. B.M.
F. Desnos, titre non référencé (des singes se recueillant devant une femme nue), ph. B.M.
F. Desnos, La Création (du monde), hommage à Jérôme Bosch, 123 x 194 cm, ph. B.M.
N.B.: Cette notice s'inspire du dossier de presse démarqué du travail de la commissaire d'exposition, Mme Natacha Carron Vuillerme.
20:20 Publié dans Art naïf, Art visionnaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ferdinand desnos, art naïf, drouot, salah stétié | Imprimer
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