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20/01/2019

Jeu du dictionnaire

     J'aime beaucoup jouer au jeu du dictionnaire. Petite explication pour ceux qui ne connaissent pas. On choisit un mot inconnu de tous les joueurs. Chacun d'entre eux se cache pour écrire une définition qui pourrait être la bonne, puis la tend au meneur de jeu. Ce dernier écrit la bonne définition, et puis une imaginaire comme les autres joueurs. Il mélange toutes les versions, et ensuite, il les lit. On vote chacun à tour de rôle pour la définition que chacun croit la seule correcte. Ceux qui trouvent la bonne définition marque un point, et ceux de qui l'on a choisi la définition, marquent également un point, autant de fois que l'on a voté pour eux...

   Ce qui m'amuse là-dedans, c'est évidemment, non pas que l'on marque des points (quoique un peu de compétition ne fasse pas de mal), mais que l'on invente des définitions imaginaires qui pourraient être plausibles – tellement, que l'on vote pour elles. Et aussi, que l'on invente des définitions surprenantes d'une poésie qui ne dédaigne pas d'être cocasse...

    Voici quelques exemples, où, pour un même mot, j'ai mêlé, à l'exacte définition de mots rares, les définitions imaginaires que nous avons inventées récemment,  le soir de la Saint-Sylvestre, où nous nous étions réunis à quatre amis (Michèle Bachelet, Guy Girard, Régis Gayraud et votre serviteur). A vous de reconnaître, si vous le pouvez, et sans tricher en regardant le dictionnaire, la définition qui vous paraît la plus plausible...

Quérulence : n. f. Tendance exagérée à la revendication et  à la recherche de réparation contre des dommages imaginaires.

Quérulence : n.f. Maladie de l'âme ou neurasthénie légère propre aux troubadours (mot vieilli).

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Gomarisme : n.m. Mouvement artistique d'avant-garde portugais (début XXe siècle). Il préconisait la représentation de scènes triviales sur des chasubles et autres vêtements sacerdotaux dont avaient été gommés les signes religieux.

Gomarisme : n.m. Doctrine du théologien protestant Gomar.

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Sandaraque : n.f. Poisson que l'on trouve dans les hauts fonds de l'Océan Pacifique. Les pêcheurs vont les attraper en apnée, en risquant leur vie, car il est très rare qu'ils parviennent jusqu'à l'animal, le harponnent et parviennent à le remonter.

Sandaraque : n.f. Résine de thuya qui sert à faire des vernis.

Sandaraque : n.f. Bourreau qui était chargé de souffleter, jusqu'à ce que mort s'ensuive, les esclaves à Byzance.

Sandaraque : n.f. Arme de poing à lame recourbée utilisée en Crète archaïque lors de rituels minotaurins.

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Racahout : n.m. Oiseau du genre perdrix, vivant sur les pentes des volcans de Nouvelle-Zélande. Il se distingue par son chant particulièrement semblable au concassage d'huîtres.

Racahout : n. m. Poudre à base de cacao et de glands servant en Turquie pour fabriquer des bouillies.

 Racahout : n.m. Mot d'origine occitane qui désigne le bruit causé par l'entrechoquement des cailloux, consécutif au passage des marcheurs sur les chemins empierrés.

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Commentaires

Les "Papous" excellaient dans ce genre d'exercice avec des variantes, inventer un mot et lui donner des définitions "plausibles", mot mélangé parmi un autre ayant un sens véritable. Je parle au passé car cette fabuleuse émission n'existe plus. Restent les archives... que l'on peut écouter sur le site de France-Culture.

Écrit par : gilles | 21/01/2019

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et oui, c'était bien les Papous, quand ils étaient diffusés le dimanche après "on ne parle pas la bouche pleine"...émission culinaire qui a aussi disparue remplacée par une autre beaucoup moins bonne.

Écrit par : Darnish | 22/01/2019

Les "Papous dans la tête" n'existent plus? Ah, mauvaise nouvelle en ce début d'année... Ce doit être récent alors...
Il faut dire que c'était devenu un peu routinier, je trouvais, depuis quelques années. Il faut dire aussi que je compare, en disant cela avec son passé, qui m'a toujours paru plus inspiré et "pèchu", du temps où l'émission s'appelait "Mi-fugue, mi-raisin", diffusée avant tout le samedi soir, après 22h, je crois me souvenir. Je vous parle d'un temps que "les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître", qui remonte au moins à la fin des années 1970. On y entendait toutes sortes de grands esprits humoreux et hors du commun. François Caradec et Michel Laclos y avaient leurs fauteuils tous les samedi, puis aussi le dimanche par la suite, avant que cela ne soit que le dimanche (il y a eu aussi des bouts d'émission croupions en semaine, 10 minutes par ci par là, autour de midi... Cela s'appelait je crois "les Décraqués"...). J'aimais bien Bertrand Jérôme aussi, l'animateur qui présentait l'émission au début, en binôme avec Françoise Treussard, jusqu'en 2004.
Cette émission, comme vous le voyez, était déjà fort ancienne. Ces dernières années, elle jetait un peu ses derniers feux de comète qui avait commencé sa course il y a plus de quarante ans... Tout s'use à la longue.
Et il y a longtemps que France-Culture, je ne l'écoute plus que parcimonieusement, personnellement...

Écrit par : Le sciapode | 22/01/2019

Des années 1950 aux années 1970, l'humour était nettement plus présent sur les stations de radio et même à la télévision. On se souvient des Shadocks, qui débutèrent sur le petit écran quelques semaines avant mai 1968, de "Signé Furax" par Pierre Dac et Francis Blanche (ah! le Boudin sacré et le Gruyère qui tue, que de bonnes pintes de rires vous nous aurez fait verser !), ou de l'émission culte de Robert Willar en collaboration avec le même Francis Blanche, "Les Kangourous n'ont pas d'arêtes", sur Europe n°1. Plus tard il y a eu Coluche, et depuis, depuis, plus grand chose. La France s'ennuie; il est grand temps de faire une révolution. Mais que foutent les Gilets jaunes ? Ils sont déjà rentrés dans le rang ?

Écrit par : L'aigre de mots | 22/01/2019

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Précisément, l'émission les Papous, précédée de "Mi fugue mi raisin" dès la fin des années 70, avait pris le relais de ces émissions que vous paraissez regretter (dans un "C"était mieux avant" que je trouve passablement ringard, soit dit en passant ; les Shadocks, personnellement, j'ai toujours trouvé ça assez nul... ). Mais sans doute, vous ne connaissez pas, bloqué que vous êtes sur ces années d'après-guerre?

Écrit par : Le sciapode | 23/01/2019

C'est évident que France Culture se consomme dorénavant parcimonieusement. Il y règne tant de voix insupportables...que je n'ai pas envie de citer ici, ce serait faire offense au Poignard Subtil.

Écrit par : Darnish | 23/01/2019

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Interprétation abusive, cher Sciapode, toujours la tête près du bonnet ! J'évoquais l'humour populaire, diffusé massivement, et c'est la diffusion massive d'un humour populaire irrévérencieux de qualité, et si possible de tendance libertaire, qui fait défaut aujourd'hui. Il y a certes la très réjouissante Blanche Gardin, et sans doute d'autres, que je ne connais pas, mais en raison même de l'éparpillement des sources médiatiques leur public est forcément dispersé, lui aussi. Quant aux émissions du regretté Bertrand Jérôme, Décraqués et Papous, je n'ai pas attendu votre imprimatur pour les suivre parfois quotidiennement. Mais leur humour pataphysique et leur diffusion sur Phrance Turlure en restreignaient la popularité.

Écrit par : L'aigre de mots | 23/01/2019

"Mais que les aficionados se rassurent : Sandrine Treiner, la directrice de France Culture, leur promet que les Papous reviendront au plus tôt en novembre et au plus tard en janvier prochain : « Une aventure littéraire servie sous une autre forme, un autre nom, mais avec une partie de l’équipe et des nouvelles têtes. » Pour l’heure, les Papous travaillent à se réinventer. Une rentrée décalée, tout au plus, pour ces rimailleurs fantasques qui continueront de libérer la parole sous toutes ces formes sur les ondes de France Culture. " extrait sur le site de F-C, tout n'est pas perdu...

Écrit par : gilles | 23/01/2019

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