17/07/2020
Ni Tanjung n'est plus...
J'insère ci-dessous la nouvelle que je viens de recevoir de la part du plus grand ami de Ni Tanjung, Georges Breguet.
"Chers amis,
Une très mauvaise nouvelle m'est parvenue durant la nuit, notre grande amie et protégée, l'artiste balinaise d'art brut Ni Nyoman Tanjung est décédée au petit matin du 17 juillet 2020 à plus de 90 ans.
Je suis très triste même si je m'y attendais car elle n'allait pas bien depuis quelques jours et refusait même de s'alimenter. Elle est partie rejoindre ses ancêtres entourée de sa fille et de sa famille.
Nous sommes tous tristes car Ni Tanjung représentait la force vitale et la créativité malgré son corps décharné et sa vie difficile. Sa vie, dont nous aurons l'occasion de reparler plus tard, a été une histoire extraordinaire. Pauvre glaneuse dans les rizières de Bali elle est devenue une artiste reconnue internationalement dans des galeries et des musées. Preuve en est que l'art et la beauté peuvent éclore dans les plus terribles conditions.
Bon voyage Nini sayang vers tes ancêtres qui étaient déjà présents dans tes créations. Tu as maintenant quitté cette terre mais tes créations y resteront et témoigneront de ton incroyable créativité et vitalité.
Photo Georges Breguet, 2020.
La tradition balinaise permet, et même encourage, de diffuser une image d'un défunt sur son lit de mort c'est pourquoi je me permets de joindre une photo de ce type à ce message. J'ajoute une photo d'elle bien vivante avec son célèbre miroir que j'ai prise en 2017, ainsi qu'une image de son plus grand assemblage.
Cordialement.
Georges Breguet. "
Ni Tanjung et son miroir pour regarder ses visiteurs, ph. G.B, 11 septembre 2017.
Le plus grand assemblage de figures dessinées sur papier qu'ait composé Ni Tanjung, 100 x 130cm, septembre 2017, ph. G.B.,
14:18 Publié dans Art Brut | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut indonésien, ni tanjung, georges breguet, nécrologie des inspirés, tradition balinaise | Imprimer
Commentaires
La mort est triste en effet, mais elle ne l'est que pour ceux qui restent en vie. Pour les morts, la mort n'est rien. Ne soyons donc pas égoïstes et cessons donc de nous affliger. Réjouissons-nous, même, si nous aimions ceux qui sont morts, car l'approche de la mort, pour ceux qui savent qu'il vont bientôt mourir, est une angoisse extrême, or la mort a signé la fin de cette angoisse.
Écrit par : Régis Gayraud | 17/07/2020
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