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02/02/2022

Dictionnaire du Poignard Subtil

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Professionnel (de l'art):

      "Il n'y a rien de pire que de vivre comme un professionnel. Imaginez un poète qui écrit des poèmes en se demandant s'il peut faire appel à un éditeur pour obtenir des droits d'auteur et combien. C'est une destinée terrible qu'en tant que peintre, j'ai toujours essayé d'éviter. Il n'y a rien de pire que de tenir mon pinceau et de penser à celui qui achètera ma peinture. Qu'est-ce que j'éprouve alors? De l'inquiétude et non de la joie. C'est là que la peinture s'arrête et que commence le commerce. En peignant, en m'amusant, en étant heureux, je donne une fête pour moi-même. Tout le reste est une affaire de corruption, de liquidation, de prostitution. Il n'y a pas de différences lorsqu'une femme se maquille pour sortir dans la rue ou en boîte de nuit et trouver un client. C'est la même chose que fait le "professionnel" qui pense à vendre et être séduisant."

     ( Slavko Kopac, extrait d'un entretien avec Mirko Galić, publié dans Fabrice Flahutez, Pauline Goutain, Roberta Trapani, Slavko Kopac, éd. Gallimard, janvier 2022).

09/10/2020

Dictionnaire du Poignard Subtil

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Saindoux:

     "Je me souviens de Madame Ponteiller, fort aimable charcutière de la rue Kléber¹ chez qui mon père se fournissait en tranches de pâté de foie et de galantine dont il était friand. La boutique, riche en produits de toutes sortes pour moi souvent inconnus, me fascinait mais j'admirais surtout, au moment des fêtes de fin d'année, les sculptures en saindoux exposées dans la vitrine. L'artiste anonyme qui les réalisait avait du talent et excellait dans l'édification de mini-châteaux forts auxquels ne manquaient ni les mâchicoulis ni les barbacanes."

     (Michel Laclos, Troyes et moi, éditions Cahiers Bleus/Librairie bleue, Troyes, 1999)

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¹ A Troyes. L'auteur, dans ce livre, reprend la tradition initiée par Georges Pérec, avec son Je me souviens, phrase magique qui fait aussitôt lever les fantômes de nos mémoires.