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Un dialogue: René Rimbert-Marcel Gromaire
"...Dans les paysages de Rimbert il y a quelque chose du calme de la nature ; on dirait qu'il a juré de rivaliser avec le silence de la matière..." Max Jacob
René Rimbert, L'art et la vie, Musée du Vieux-Château, Laval (publié dans Ecrivains et artistes postiers du monde de Josette Rasle, éd. Cercle d'Art, 1997)
Le Musée International d'Art Naïf Anatole Jakovsky (Château Sainte-Hélène, avenue de Fabron à Nice, tél: 04 93 71 78 33), dans la continuité de ses expositions de l'été 2006 qui s'intitulait "En quête de paternité: Art Naïf-Art Moderne", et de 2003 ("Têtes à têtes", rencontre entre art brut, neuve invention et art naïf) propose cette fois un dialogue entre René Rimbert et Marcel Gromaire. (Sur l'image ci-contre, Gromaire est en haut bien sûr, Rimbert en dessous)
C'est dire que dans ce musée on s'intéresse fort aux confrontations non partisanes entre arts d'avant-garde et arts d'autodidacte et que cela ne date pas d'aujourd'hui (afin de sacrifier à je ne sais quelle mode).
Au fait, Rimbert, "autodidacte"? Il était parvenu à un tel métier qu'on a bien souvent été tenté de le ranger plutôt du côté des artistes professionnels que du côté des Naïfs (ce qui est bien entendu injuste, pourquoi un naïf, c'est valable aussi bien pour un brut, dès qu'il aurait du génie, cesserait dès lors d'être naïf, ou d'être brut?).
Cela fait déjà un certain temps que le musée Jakovsky, et sa conservatrice Anne Devroye-Stilz, interroge avec des moyens limités certes mais avec audace les frontières existant entre différentes catégories de l'histoire de l'art que certains rêveraient de voir plus fermées (limiter le flux aux frontières, c'est hélas à la mode par les temps qui courent). On se souvient de l'exposition "Les Magiciens de la mer" en 2000 qui tentait, timidement (voir la critique que j'ai publiée dessus dans Création Franche n°19), d'établir des ponts entre art populaire de marine, art naïf, art brut, et art singulier. Il y eut aussi en 1998 "Séraphine, Aloïse, Boix-Vives, aux frontières de l'Art Naïf et de l'Art Brut" (expo réalisée avec le concours de Jean-Dominique Jacquemond).
René Rimbert, Synchromie argenteuillaise en bleu majeur, 1976
C'est l'occasion pour le public de découvrir des voisinages inattendus entre des oeuvres peu montrées sur les cimaises. Cette fois, le musée de Nice creuse la relation Rimbert-Gromaire. Si l'on reconnaît d'habitude davantage le rôle de Max Jacob dans la découverte de Rimbert en 1924 par le biais de la Galerie Percier où il l'avait recommandé, on ignore en effet que c'est d'abord Gromaire qui l'avait encouragé après l'avoir remarqué au Salon des Indépendants de 1920. On a oublié également, si on l'a jamais su, que ce dernier avait peut-être été prédisposé à goûter l'oeuvre d'un Rimbert par le souvenir et l'attachement qu'il éprouvait pour sa grand-mère maternelle Reine Mary-Bisiaux (née en 1840 et décédée en 1929), peintre "primitive" et naïve sur laquelle, après sa disparition, il écrivit un petit livre de souvenirs La Vie et l'oeuvre de Reine Mary-Bisiaux (éd. Marcel Seheur, 1931)
Sur Rimbert et ses lumières à la Vermeer, ses ambiances "métaphysiques" à la Chirico, on trouve ici ou là divers ouvrages qui ont traité de son oeuvre, notamment le catalogue qui lui fut consacré par la Galerie Dina Vierny en 1983-1984, d'où j'extrais ces lignes de Pierre Guénégan, :
" Je m'approchais, et je crois maintenant en revivant ces instants que je fus frappé par une immense tranquillité, une tranquillité pleine de richesse ; la luminosité très particulière des couleurs, accentuait poétiquement les formes des façades, un homme qui partait, une silhouette frémissante. La peinture en trois dimensions, une quiétude apparente, mais en même temps ces moitiés d'êtres vivants donnaient une échelle qui tout en créant de la profondeur nous permettaient d'entrer dans la toile pour nous y promener. Par le contraste singulier des couleurs, les vieux murs parlaient, le chat assis au coin d'une rue réfléchissait. Je sortis étonné, ébloui, tant et si bien qu'une fois dans la rue je me rendis compte que je ne savais même pas le nom de l'artiste qui avait peint de telles oeuvres."
(La photo de la "Synchromie argenteuillaise..." de 1976 a été extraite du site du Musée critique de la Sorbonne. Ce site fort intéressant, se consacre apparemment à mettre en ligne des interprétations critiques de différents tableaux de l'histoire de l'art)
23/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (1)
Soupe au lait soupesant, Funambule et petit lutteur, Jardin des Déshespérides...
27/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (9)
Lars Bo sur le blog Le Copain de Doisneau
Dans le paysage parfois assez fatigant de la blogosphère, il est toujours rafraîchissant (c'est le mot qui s'impose par ces temps de chaleur lourde) d'aller faire un tour sur le blog du Copain de Doisneau, ce copain étant Robert Giraud (et plus secrètement peut-être aussi Olivier Bailly, l'auteur du blog, copain des deux...à titre posthume?). On y apprend des tas de choses sur Giraud et surtout sur le milieu dans lequel il évoluait, l'époque pendant laquelle il vivait, ses amis, ses relations, les livres qu'il écrivit, les rades qu'il écumait. C'est aussi grâce à ce blog que j'ai redécouvert, et enfin remarqué en profondeur, la notion de "fantastique social", terme inventé par Mac Orlan, si j'ai bien lu, et qui sert en tout cas assez bien à qualifier l'espace imaginaire dans lequel se mouvaient des écrivains comme Giraud, ou Jean-Paul Clébert (l'auteur de Paris insolite), ou Jacques Yonnet (Enchantements sur Paris, rebaptisé dans la dernière édition Phébus La rue des Maléfices).
Dans la note la plus récente (à cette heure...), on apprend un peu mieux à connaître la figure et la peinture de Lars Bo, peintre et graveur danois, qui fréquenta et côtoya pas mal il me semble les milieux surréalistes et COBRA dans les années 50-60. Une petite peinture de la fille de Lars Bo, Ludmilla Balfour (au patronyme très stevensonien), qui s'occupe actuellement de dresser le catalogue des oeuvres gravées de son père, m'a particulièrement amusé. Je la reproduis ci-dessus en espérant que le blog de notre confrère ne nous en voudra pas... J'ai mis le lien, of course...
Cette peinture a des liens autres, notamment avec l'illustration de la littérature jeunesse.
21/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
Art...crobates
Une collection possible, un sous-ensemble de la catégorie jouets d'art populaire, pourrait se composer uniquement de ces personnages solitaires ou en couple qui exécutent des sauts périlleux autour d'une barre fixe invisible, à jamais solidaires de cordelettes, à jamais le jouet de petits ou grands enfants qui tirent les ficelles pour leur faire exécuter ces loopings de pantins.
En voici trois spécimens, tels que rencontrés récemment dans deux collections privées. Ce genre de collections doit bien exister déjà... On aimerait qu'un commentateur laisse ici quelques lumières...
25/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (5)
Dictionnaire du Poignard Subtil
"J'ai fait allusion déjà à ce que Caillois en dit dans son petit livre Méduse et compagnie, avec cette pénétration incontestable qui est quelquefois celle du non-spécialiste, sa distance peut-être lui permet de mieux saisir les reliefs de ce que le spécialiste n'a pu faire qu'épeler."
09/06/2007 | Lien permanent
Christine Sefolosha
Christine Sefolosha n'a certes pas besoin de moi pour faire connaître son travail (sur lequel j'ai écrit autrefois dans la revue Création Franche).
Je la fais figurer ici pour le plaisir et pour ouvrir mon florilège des artistes singuliers que j'estime (c'est-à-dire des créateurs marginaux, imaginistes entre art brut et art contemporain, des surréalistes sans étiquette, des outsiders ("alternatifs" serait une bonne traduction il me semble au terme "outsiders"), des créateurs qui du statut de marginal pourraient bien passer un jour au statut d'artistes reconnus).
Pour ceux qui auraient besoin de la situer davantage voici quelques éléments biographiques , tels qu'ils sont diffusés sur le site de la Halle Saint-Pierre:
"Christine Sefolosha est née en 1955 à Montreux en Suisse. Elle vit et travaille à Montreux. De sa vie passée en Afrique du Sud, elle a rapporté un univers personnel, où elle recrée son propre vaudou, faisant émerger des êtres et des animaux sauvages, tout en fabriquant ses propres techniques de peinture à base de goudron, de terre et d’huile qu’elle applique au sol avec les mains. Ces dernières années, elle travaille à l’aquarelle et fait évoluer son bestiaire rupestre vers un univers presque fantastique. Elle expose régulièrement en Europe et aux Etats-Unis."
En France, elle expose à la Galerie Idées d'Artistes
17, rue Quincampoix - 75004 PARIS
Tél: 33 (0) 1 42 77 85 10"
15/06/2007 | Lien permanent
Talent des rivières
16/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (1)
Connaissez-vous Gérald Stehr? (1)
16/06/2007 | Lien permanent
Une oeuvre d'art populaire anonyme
16/06/2007 | Lien permanent
Un musée voué aux environnements spontanés aux USA, le John Michael Kohler Arts Center
17/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (2)