22/05/2012
Dictionnaire du Poignard Subtil
23:50 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (4) | Imprimer
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Commentaires
C'est le même Scutenaire, écrivain-anarchiste, dont il disait du surréalisme : "s'il est un mouvement qui fait penser à l'industrie sucrière, c'est bien le surréalisme : peu de suc, beaucoup de pulpe."
Merci de m'avoir fait connaitre ce poète...
GM
Écrit par : gilles manero | 23/05/2012
Répondre à ce commentaireS'il a vraiment écrit cela (et probablement à propos du surréalisme parisien, alors qu'il était dans le surréalisme belge, il me semble -il y eut des passes d'armes entre les deux mouvements selon les moments à ce que je crois...) - il faudrait nous indiquer, Gilles Manero, la référence de ta citation -, s'il a vraiment écrit cela, je n'hésite pas à dire que c'est le genre d'opinion qui me paraît assez stupide.
Pourquoi retenir cette phrase, toi dont l'oeuvre plastique est elle-même, sans le vouloir certes, empreinte de surréalisme?
Surréalisme qui a pour lui d'avoir été et d'être encore toujours attaqué par les esprits de petite envergure, les contempteurs du merveilleux, les passionnés de pouvoir, les laquais.
Écrit par : Le sciapode | 23/05/2012
Répondre à ce commentaireBien sûr, et tu dois t'en douter, par pure provocation !
Mes sources : Editions alternative libertaires.
Dans le texte de sa biographie, la phrase d'introduction à cette citation : Déçu du surréalisme, dont il regrette le côté commercial et le fait qu'il soit devenu une école, il s'en écarte quelque peu.
Anarchisme et surréalisme n'ont pas fait ou ne font toujours pas bon ménage...
G.Manero
Écrit par : gilles manero | 24/05/2012
Répondre à ce commentaireCela remonte donc à une certaine période d'après-guerre sans doute...
Cela dit, le "côté commercial" d'un certain surréalisme dégénérant dans des procédés et des techniques esthétiques devenus des recettes à but lucratif, ou par simple paresse abandonnant toute audace, ne doit pas être imputé à la source surréaliste. André Breton ne s'est jamais lassé de tancer vertement les impétrants de son mouvement qui se laissaient aller à des attitudes commerciales. Son mouvement alla même jusqu'à exclure Max Ernst pour avoir accepté un prix de meilleur peintre dans les années 60, ce qui ne fut sans doute pas facile pour Breton qui avait toujours aimé le travail de ce dernier.
Les rapports de l'anarchisme et du surréalisme ont fait l'objet de plusieurs études. Un recueil, compilé par José Pierre, de billets publiés par les surréalistes dans les publications libertaires a fait l'objet d'une édition chez Plasma autrefois (il y a plus de vingt ans, je crois), notamment... Il n'y a pas de contradiction foncière entre les deux, et je m'inscris donc en faux vis-à-vis de ton point de vue, car il faudrait largement le nuancer. Il existe peut-être seulement une méfiance dans les milieux libertaires à l'égard du surréalisme pour deux raisons principales: le rapprochement de Breton et de certains surréalistes (Pierre Naville par exemple) vis-à-vis de Trotsky dans les années 30 (Trotsky qui fut le responsable de l'écrasement de l'armée anarchiste de Makhno et aussi du soulèvement des insurgés de Cronstadt), et aussi, deuxième raison, à cause de l'attachement (un peu ringard) de certains libertaires envers une littérature prolétarienne que les surréalistes ont toujours trouvé d'une valeur dérisoire (ils n'étaient pas les seuls, Dubuffet non plus n'aimait pas cette littérature de "certificat d'étude", je crois qu'il l'a qualifiée ainsi, je cite de mémoire dans ces commentaires que je rédige à bâtons rompus). Il y a aussi que pas mal de libertaires ont une préférence (par goût du nihilisme?) pour le dadaïsme plutôt que pour le surréalisme. Le cas Céline est une autre pomme de discorde également...
Écrit par : Le sciapode | 24/05/2012
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