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15/01/2014

Arthur Vanabelle lui aussi a été placé en maison de retraite...

     Et voici que j'apprends aussi, après les disparitions d'Horace Diaz et d'André Hardy l'année dernière, qu'Arthur Vanabelle, que l'on voit dans le film Bricoleurs de paradis en train de rigoler en dépit de problèmes de santé liés à son âge (son frère César, même âge qu'Arthur à peu de choses prés, était présent hors champ durant l'interview, lui aussi passablement douloureux), a été transféré dans une maison de retraite, probablement par aggravation de son état de santé. Du coup, certains se mettent à pétitionner, redoutant de voir disparaître à brève échéance cette "Base de la Menegatte" (son véritable nom plutôt que "la ferme aux avions"), proche de Steenwerck dans le Nord. Ils réclament des "valorisations" par le département, la région... Moi, excusez-moi, mais ça ne me sourit guère, quand je vois ce qu'on est en train de faire comme "valorisation" autour du Palais Idéal du Facteur Cheval, en train de devenir le Mont-St-Michel de l'art brut, je me dis qu'il vaut mieux à tout prendre que les choses en restent là, qu'on les abandonne à leur poésie éphémère... Peut-être faut-il aussi rappeler que le LaM de Villeneuve-d'Ascq à côté de Lille paraissait soucieux de garder la mémoire du lieu, puisqu'il semble que des personnes commanditées par ce musée (qui possède comme on sait une grande collection d'art brut, avec un sous-ensemble consacré aux "habitats poétiques" populaires) étaient venues il y a quelques années (avant notre tournage des Bricoleurs de paradis) effectuer des relevés et des plans du site.

 

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Site créé par Arthur Vanabelle avec girouettes-avions, tank, canons anti-aériens, portraits de soldats, etc., photo Bruno Montpied, d'après une diapositive, 1988 (avec José Guirao planté entre deux canons)

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Arthur Vanabelle, de rares dessins de lui en arrière-plan, pendant le tournage de Bricoleurs de Paradis, ph. BM, 2010


Commentaires

Je doute que la "Base de la Menegatte" puisse être valorisée comme l'est le palais idéal du facteur. Située en bordure d'autoroute dans une région très peu touristique et en zone agricole intensive, je ne vois pas ce que ces pétitionnaires peuvent attendre si ce n'est peut être d'accentuer la pression auprès du Lam pour que le maximum d'éléments soient conservés. Au demeurant, vu son état et ainsi située, la maison Vanabelle risque fort d'être invendable après la disparition de ses propriétaires. Il y a donc à mon avis de fortes chances pour que le site finisse en ruine. Qu'en est-il par exemple de la maison de Litnanski qui a été mise en vente il y a quelques années de cela ? Je ne me suis pas renseigné mais si une institution quelconque (municipalité, département ou région) ne l'a pas acquise pour la protéger, il y a de fortes chances qu'elle n'ait toujours pas trouvée acquéreur privé pour le faire.

Écrit par : RR | 15/01/2014

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"Valorisation"? C'est absolument immonde. Il faudrait dire rentabilisation. D'ailleurs, on "valorise" quelque chose qui serait, sinon, sans valeur. En tout cas, c'est ce que le terme laisse entendre. Le technocrate qui a inventé l'expression considère que l'objet que l'on valorise, en soi, manque de valeur. L'objet qu'on "valorise" manque en fait de valeur marchande. La vache n'a pas le pis assez gros. La mule a le poil terne, les dents dents jaunes et ébréchées. On lui frotte le dos, on lui lime les dents, on les blanchit en les polissant avec un bout de bois entouré d'un papier de verre. On lui met un collier passable, et on l'emmène au marché pour la revendre plus cher qu'on l'a achetée. Un truc de maquignon, une arnaque. Pour atteindre le pont du Gard, on passe un tourniquet et on entre d'abord dans une boutique où on vous vend tous les produits dérivés d'usage. On pyramidise le Louvre. Trucs de maquignons. Vanabelle, lui, est parti au mouroir.

Écrit par : Régis Gayraud | 15/01/2014

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Cher Régis,

Par "valorisation" il convient davantage d'entendre "remise en état", "pérennisation"
d'un site qui tombe en ruine de par l'absence d'entretien et surtout de donner davantage de valeur à ce témoignage de l'art brut qui tombait dans l'oubli et l'indifférence depuis plusieurs années. "Valoriser" ce site, c'est donc lui rendre son état originel dans le respect de l'esprit qui habitait le créateur des lieux, le préserver des dommages du temps pour ne pas voir disparaître la passion d'une vie.

Il ne s'agit pas "que" d'art brut, l'intérêt que les gens portent à ce site va bien au delà. Patrimoine culturel régional, attachante curiosité, marque dans le territoire et lien entre les générations, voilà ce qui caractérise cette maison aux yeux de ceux qui la connaissent, la voient ou la regardent, depuis des générations.

Plus de 15.000 personnes ont déjà montré leur attachement à la "maison aux avions" des Vanabelle. Peu d'entre eux sont des spécialistes de l'art brut et la valorisation du patrimoine culturel de la région ne leur apparaît pas être une démarche relevant de l'"immonde"

Cordialement.

Gricha Rosov

Écrit par : Gricha Rosov | 29/01/2014

Mais qui vous a autorisé à penser que c'est dans la logique des choses que ce site doive être remis en état comme il était à son origine? Qu'il n'y aurait pas d'autre alternative pensable? Pourquoi le fixer dans une sorte d'intemporalité figée alors que son auteur depuis plusieurs années qu'il vivait à côté ne se lamentait nullement de le voir se patiner sous l'effet du temps?
Vous projetez dessus des conceptions académiques d'artiste rêvant d'art vitrifié pour l'éternité. Qui vous dit que ce site était destiné à avoir une postérité?
J'aimais ce site tout comme d'autres, mais je le respecte en me disant que peut-être son destin était de vivre et de mourir comme son auteur, tant est prégnant chez ces créateurs le sens d'une poésie qui tire tout son sens de l'éphémère.
Ce n'était pas en effet une commande artistique publique, c'était un patrimoine privé temporaire. Vouloir le figer, le fixer à un moment donné, c'est le dénaturer.
Aviez-vous posé la question à Arthur et César? Depuis quarante ans qu'existait le site décoré par Arthur, pourquoi, pendant que vous y êtes, ne pas être venu avec vos gros sabots expulser les Vanabelle en disant à Arthur, casse-toi, tu ne sais pas que ton œuvre valait surtout à l'état neuf, à ses débuts en somme? Casse-toi tu n'y connais rien...
Autre signe que vous ne respectez pas tant que vous le dites la spécificité de ce site, c'est la façon dont vous le nommez: "La maison aux avions"... Nulle part sur place ce titre n'est mentionné. Par contre, on trouve dans un coin de mur près du tank un écriteau qui nomme le lieu: "Base de la Menegatte".
Et autre chose encore, même si vous êtes 100 000 à vouloir "sauver" ce lieu, il n'en restera pas moins qu'il demeurera à jamais l'apanage de son auteur, l'apanage d'un individu unique avant d'être l'apanage d'une multitude de veaux consommateurs d'Art à majuscule et à génuflexion.

Écrit par : Le sciapode | 30/01/2014

Autorisé ? Veaux consommateurs ? Expulsé ? Ne pas avoir respecté ? Je vous renvoie à vos propres contradictions: qui vous autorise tant de familiarité avec les frère Vanabelle pour les nommer par leur prénom ? Les avez vous côtoyés pendant de longues années pour vous sentir légitime à parler en leur nom ? Qui vous autorise à décréter qu'il s'agissait d'un patrimoine privé temporaire ? En exposant ainsi ces œuvres au bord d'une autoroute très fréquentée, ne pensez-vous pas au contraire que ses auteurs aimaient à ce qu'il soit partagé et approprié par le public ? Comment pouvez-vous parler d éphémère alors que cette maison aux avions, comme aiment la surnommer les gens de la région, et c'est bien là leur liberté que vous ne respectez pas et pis, que vous méprisez, est entretenue et depuis au moins 3 générations ?

En vous lisant j'ai l'impression que vous détenez la vérité universelle, celle d'un "sachant" de l art brut face à des veaux affamés avides d Art prêt-a-consommer qui veulent (oh! Sacrilège!) préserver un site conçu et voué à disparaître avec son créateur... Je vous renvoie a la notion de "patrimoine " et vous invite à davantage d ouverture d'esprit pour comprendre ce mouvement populaire autour de la maison aux avions.

Je peux comprendre une partie de vos propos mais ne peux admettre votre charge virulente contre ce souhait de voir perdurer une œuvre à laquelle des milliers de personnes sont attachées.

Tant que vous y êtes, prétendez que tout artiste qui se respecte est tenu de foutre à la poubelle son œuvre une fois achevée, pour assurer que sa démarche sera plus poétique si elle est éphémère. L'art brut serait il donc de l'art jetable ? L'art du consommateur ? Tout ce que vous semblez pourtant mépriser en somme.

Votre jugement est hâtif et pourrait paraître arrogant à l'égard de personnes qui ne souhaitent qu'une chose, rendre hommage aux Vanabelle en intégrant ce qu'ils appellent la maison aux avions.

Après, me direz-vous, leur rendre hommage serait peut être de laisser leur œuvre dépérir ? C est une possibilité mais je n en ai pas la conviction, ce n est pas mon avis ni ma conception des choses.

Mais m'autorisez-vous à avoir un avis sur la question? Qui suis-je finalement pour vouloir agir si ce n est qu'un de ces 15 000 veaux aux dents longues, assoiffés de sang et d argent ?

Écrit par : Gricha Rosov | 30/01/2014

Je pense monsieur Rosov que nous n'avons pas affaire ici en l'espèce à des "artistes", au contraire de vous, qui mettez sur la même ligne les artistes professionnels qui évidemment tiennent à la pérennité de leurs oeuvres (j'en suis un moi aussi, d'artiste, et aimerais que mes œuvres perdurent effectivement, je ne condamne pas ce genre de visée chez les artistes, je dis qu'il y a des distingo à faire entre différents types de créateurs mettant en acte volontairement ou non différentes façons d'envisager l'art) et ces créateurs du type Vanabelle.
Est-ce par modestie que ces derniers, les inspirés de bord de routes ne cherchent pas spécialement à s'organiser pour programmer la postérité de leurs travaux? Je ne le pense pas, pour en avoir fréquenté plusieurs.
Ils me paraissent travailler pour leur propre plaisir avant tout. Et dans l'immédiat. Vouloir les préserver c'est les dénaturer automatiquement. Il y a des exceptions certes, comme le Palais Idéal (peut-être parce que Cheval tenait à la durée de son édifice du reste), ou des sites qui ont été transportés et déplacés (le Manège de Petit-Pierre à la Fabuloserie par exemple), mais la condition de leur réception par le public change du même coup et l'on perd l'état originel (que vous paraissiez réclamer par ailleurs).
Oui, ces créateurs populaires aiment à partager visuellement leurs travaux avec le public qui passe devant leurs jardins. Ça ne fait pas d'eux les proies de tous ceux qui prennent fait et cause pour leurs œuvres, à moins de considérer que nous vivons dans une sorte de communisme où les droits de l'individu s'effaceraient devant la loi du collectif. C'est bien ce que je perçois à travers vos propos, ce désir de mainmise des regardeurs sur le regardé, prétendument par un collectif, en réalité par ceux qui s'en servent pour avancer leurs propres pions au service d'on ne sait quelle ambition (de faire parler de soi sans doute?) ...
Vous affirmez que la preuve de ce que ces assemblages et peintures d'Arthur Vanabelle ne furent pas conçus comme éphémères serait à chercher dans le fait qu'ils furent "entretenus" durant trois générations. Or, je pense qu'ils n'ont jamais été entretenus justement (ou très succinctement). Je suis passé à différentes reprises à la Menegatte (je note que vous vous entêtez à appeler autrement ce site, sans respecter la façon dont l'appelait son auteur). Une première fois en 1988, la dernière en 2010. J'ai pu comparer. Beaucoup de pièces étaient déjà présentes en 88, notamment les principales, le tank, les fusées, les canons. On a l'impression qu'elles étaient constituées des mêmes matériaux récupérés et réemployés qui se patinèrent avec le temps. Plusieurs pièces ont disparu au fil des années, les girouettes-avions sur le toit par exemple. Mais même s'il était prouvé que Vanabelle les entretenait, ce serait naturel de penser qu'il voulait continuer de les voir pendant son parcours terrestre, de son vivant. Cet art sans artistes est fait pour accompagner la vie de leurs auteurs, c'est ma thèse. Dès qu'ils disparaissent, leur œuvre se défait avec eux, à une vitesse variable dépendant des matériaux employés.
Ce que je me contente de vous dire, avec virulence certes mais vous êtes aussi d'une outrecuidance qui porte une virulence équivalente en creux, ce que je me contente de vous dire, c'est que, en dépit du fait que vous prétendiez vouloir restituer le site dans sa splendeur originelle, vous n'arriverez, en supposant qu'une association, un collectif arrivent à acquérir cette ferme, au départ propriété privée, au mieux qu'à prolonger, à métamorphoser cette création en autre chose, un reflet de vos propres tropismes.
Comme le Pont Neuf à Paris dont pas une pierre n'est d'époque, et je choisis volontairement de prendre pour exemple une œuvre au départ pourtant conçue pour durer.
Les œuvres des créateurs de bord des routes plus que d'autres sans doute sont conçues dans l'immédiateté, j'en suis convaincu (le populaire au fond est peut-être plus dans la réalité de l'art que n'importe quel artiste professionnel ; en tant qu'artiste moi-même, je ne cesse de m'interroger à la lumière de leur exemple). C'est la belle leçon qu'ils nous donnent (pas consciente, certes, mais agissante), nous défaire de nos grandes visées vers l'intemporel.
Libre à vous bien entendu de ne pas l'écouter. Ce que deviendra ensuite la Base de la Menegatte sous votre férule ne sera plus de la main d'Arthur Vanabelle. Comme ce qui est arrivé au site de Fernand et Marie-Louise Chatelain à Fyé dans la Sarthe par exemple, restauré, vitrifié.

Écrit par : Le sciapode | 30/01/2014

Voici un propos qui me semble constructif, quoi qu'à charge encore une fois, et qu il m est plus aisé de rejoindre a plusieurs titres.

Je ne répondrai cependant pas a vos provocations, je me contenterai de dire ce qui, dans votre thèse, me questionne.

J ai bien compris votre théorie sur la nature éphémère des productions des créateurs des bords de route, très intéressante et que je rejoins sur plusieurs points.

Je souhaite trouver une solution idéale pour préserver l esprit des lieux, sans le dénaturer, et j ai bien conscience qu en l espèce le challenge s avérera difficile.

Cependant votre réflexion est exclusivement fabriquée sous le prisme de la conception qui est communément admise de l art brut. Hors, il me semble que dans le cas de la maison aux avions ( un surnom, certes, mais croyez vous que la majorité des toponymes en France doivent leur nom de baptême a leur propriétaire ? Par ailleurs je ne nie pas le nom que les frères vanabelle sont donne a ce lieu, j utilise celui par lequel les gens la reconnaissent), je me répète, il y a un véritable engouement public pour ces constructions et on peut , peut être, y voir un moyen de faire connaître davantage ce qu est l art brut et la démarche par laquelle ces artistes qui s ignorent finissent par être qualifiés "d artiste" parfois a leur dépend voire contrairement a leur volonté.

Je le redis, cette maison est devenue un patrimoine culturel auquel les gens sont attaches. L association que j ai créée va réfléchir a un moyen, dans le respect de son créateur et de son œuvre, de la faire perdurer.

Vous qui œuvrez pour diffuser la connaissance autour des arts en marge, vous pourriez vous réjouir d un tel engouement pour les productions d AV et y voir un exemple d échanges sains et désintéressés entre un artiste de l art brut et son environnement .

Seulement, j ai compris que votre théorie est que la création brute, intimement liée à l existence de son auteur, ce que je partage évidemment , a pour vocation de disparaître avec lui au risque de jamais recouvré
ce qui en a fait l essence. C est sur ce point que je ne vous rejoins pas totalement.

Si l on suit a la lettre cette théorie, annihilons toute espèce de création brute des que son auteur passe de vie a trépas, fermons les galeries et les musées d art brut qui possèdent des collections de cette nature !

Et dans la même logique, pourquoi encore parler d'art brut, n est ce pas l ultime manque de respect pour un homme dans les créations sont le reflet de son être et qui rechigne a être qualifié d artiste ?

Enfin, je n ai pas la prétention d'avoir "la mainmise", je ne sais pas ou vous allez chercher ce genre d idées malsaines, sur l œuvre d un homme que j aurai été incapable d imiter. Je souhaite simplement que cet endroit, témoignage de la passion d une vie, qui marque un territoire et lie des générations d enfants devenus adultes et dont je fais partie, puisse être vu pendant encore quelques années.

Vos précédentes explications m ont éclairées mais je ne suis pas habité par cette orthodoxie théorique qui semble vous habiter, vous empêchant d imaginer qu autre chose que la vanité, la cupidité et la volonté de dénaturer ce lieu soit a l origine du mouvement populaire autour de cette maison.

Écrit par : Gricha Rosov | 30/01/2014

Les créations environnementales en plein air sont parfois associables à l'art dit brut par leur inventivité introvertie, parfois pas. D'abord parce qu'elles sont en plein air, destinées à exister dans l'espace autour du créateur, dans une quotidienneté des plus étroites. Et puis parce qu'elles sont faites aussi pour être montrées, alors que les auteurs d'art brut travaillent en cachette, encore plus intimement.
Ces créations picturales "brutes", les sculptures, les broderies, les assemblages, les collages, bref tout ce qui est du domaine du morcelé peut facilement être transporté, et peut être envisagé dans un espace séparé de son lieu de production, ça n'est pas strictement rédhibitoire de le faire. Il y a des exceptions malheureuses, par exemple les productions du Brésilien Bispo de Rosario qu'on préleva dans son foutoir-atelier pour les réorganiser à la faveur d'expositions selon un ordre muséographique qui tendait à les faire passer pour des oeuvres para-nouveaux réalistes.
Cet aspect d'oeuvres non strictement liées à leur contexte spatial permet à l'art brut d'être déplacé et donc conservé dans des collections et des musées. Cela dit la sacralisation que cela effectue en modifie aussi la signification et la portée.
Il faut aussi les accompagner de documentation pour en expliciter les enjeux et la signification. De même pour les environnements spontanés. Je trouve personnellement que c'est surtout en les documentant par tous les moyens et dans tous les supports que l'on les "sauve", pas en cherchant à les restaurer sans avoir compris l'esprit de leur création (il y a des exceptions, le manège de Petit-Pierre fut restauré avec succès, semble-t-il, grâce à une transmission entre deux pensées bricoleuses accordées l'une avec l'autre à travers le temps et l'espace, c'est assez rare).
Il existe aussi, j'y pense, d'autres façons encore de documenter ces sites. On m'a rapporté, je ne l'ai pas vu, qu'à l'exposition sur les habitats poétiques au LaM, avait été exposée une maquette du site de Vanabelle. Pourquoi pas?
Entre restaurer sur place en dénaturant le site tel qu'il était devenu à la fin de la vie de son créateur, et en garder des morceaux "conservés dans leur jus", comme disent les brocanteurs, cela dit, je préfère la seconde option, au risque de vous surprendre. J'ai ainsi chez moi un véritable petit musée de vestiges d'environnements, arrivés là tout à fait légalement, parce que c'était la seule solution avant la benne ou l'enfouissement...
Enfin, j'y insiste, pourquoi s'entêter comme vous le faites à nommer ce site du sobriquet inventé par la vox populi, si vous prétendez par ailleurs respecter son auteur et son oeuvre? Le début du respect dû à ces derniers commence par le respect dû au nom que donna son auteur à son environnement, la Base de la Menegatte. Tout le lieu respire l'exorcisme vis-à-vis de la débâcle de 40 à laquelle les Vanabelle assistèrent consternés (pour ne pas dire plus). D'où le nom de "base" (militaire sous-entendu). Si vous voulez vraiment vous y intéresser, commencez par creuser ce point.

Écrit par : Le sciapode | 30/01/2014

Info trouvée sur le Net :

"Le LaM peut sauver la collection de la maison aux avions de l'A 25" :

http://www.nordeclair.fr/info-locale/notre-point-info-du-15-janvier-le-lam-peut-sauver-la-jna57b0n344864

Michel l'égaré

Écrit par : Michel L'égaré | 16/01/2014

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" Musées et collectivités, dont le LaM à Villeneuve-d’Ascq, sont en pleine réflexion pour sauver ce témoignage unique d’art brut" nous dévoile Nord Eclair. Mais rien de nouveau sous le soleil de Steenwerck dans cet article qui n'en est pas un, la réflexion ne fait que continuer, en somme. (Cf: entretien avec Savine Faupin dans un des bonus du dvd de "Bricoleurs de paradis", film tourné il y a 3 ans déjà)

Écrit par : RR | 16/01/2014

IL y a du nouveau au plus haut niveau ! Comme en témoigne cet article paru aujourd'hui dans la Voix du Nord:

http://www.lavoixdunord.fr/region/maison-aux-avions-de-steenwerck-la-ministre-apporte-son-ia18b47676n2232167

Écrit par : RR | 24/06/2014

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Bon, voilà que l'Etat s'en mêle. La Ministre de la Culture veut faire une loi pour protéger les environnements populaires. Ségolène Royal avait déjà en Poitou-Charentes soutenu en paroles la préservation du site de Gabriel Albert, un projet de mise sous cloche étant alors à l'étude... On va bien voir ce que ça donnera. Mais comme d'hab', je reste sur mon quant à soi, et n'applaudis pas nécessairement.
Vont-ils allonger des sous pour aider la région à racheter la Base de la Menegatte de la famille Vanabelle (véritable nom de leur environnement), par exemple, ou sont-ce seulement des intentions en parole qui ne mangent pas de pain?
Et que va devenir l'environnement une fois qu'il aura été racheté, conservé, vitrifié, "valorisé" comme dit Gricha Rosov?
Il faudrait aussi que les services de la Ministre s'informent sur ce qui a déjà été fait en matière de prolongement et de conservation des dits environnements. Je m'emploie actuellement à dresser une synthèse sur la question. Ça fera toujours de l'information utile à tous ces messieurs-dames des ministères.

Écrit par : Le sciapode | 25/06/2014

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