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02/11/2016

Aventures de lignes (11): Bruno Montpied (votre serviteur)

Bruno Montpied

 

        Je peins et je dessine depuis la fin des années 1970, avant tout pour mon plaisir et ma récréation personnelle. J’ai plongé avec délice, au début, dans les couleurs acryliques, peignant en pâte épaisse, parfois avec les doigts. Je recherchais des explosions, de la violence, de l’expressivité, dans un foisonnement baroque. Puis, un temps plus serein est venu. J’ai basculé du côté des encres, de l’eau, de la mine de plomb, de la tache et des lignes folles, délaissant souvent le pinceau pour le rapidographe et les marqueurs. En parallèle, je bâtissais petit à petit un réseau d’images doubles, voire triples, aux multiples lectures, pour m’y perdre comme dans un bain de visions. Les enfants que j’animais dans les écoles venaient sûrement gambader sur mes feuilles. Des figures solitaires étranges, grotesques ou bénignes, sont revenues au premier plan ces dernières années. Les titres furent très vite importants, puisqu’écriture et dessin sont pour moi des vases communicants.

       Ma première exposition personnelle date de 1987. J’ai fait depuis des donations à quelques musées spécialisés. Par ailleurs je suis l’auteur de trois livres consacrés à des créateurs populaires autodidactes, Eloge des jardins anarchiques (2011), Andrée Acézat, oublier le passé (2015), et Marcel Vinsard, l’homme aux mille modèles (2016).

 

            (Pour prolonger cette courte notice, voir en particulier l’entretien que j’ai réalisé en 2011 avec Pascal Julou, et qui fut mis en ligne sur Foutraque.com ( partie 1 et partie 2 ) ; cela aborde plusieurs aspects de mes activités, les recherches sur les arts populaires individualistes entre autres, ou, à la fin de l’entretien, mon activité graphico-picturale).

L'enfant bleu (2) dans le désert noir, 36x27 cm, 2015.jpg

Bruno Montpied, L'enfant bleu dans le désert noir, 36x27 cm, technique mixte sur page de magazine, 2015 ; œuvre exposée à "Aventures de lignes", galerie Amarrage, 88 rue des Rosiers, St-Ouen, du 22 octobre au 4 décembre 2016.

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Bruno Montpied, première œuvre sur toile (3F), pastel et acrylique, 1977, coll. privée, Paris ; photo B. M. ; voir commentaires ci-dessous.

 

Commentaires

L'aigre de mots peut attester que la première œuvre sur toile de Bruno Montpied – un 2 Figure, 24x19cm – a été créée « faim (sic) 1977 ». Fringale de création qui n'a cessé de s'alimenter depuis lors.

Écrit par : L'aigre de mots | 02/11/2016

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Je rajoute cette toile dont vous parlez, qui est effectivement ma première peinture sur toile -je n'avais jusque là fait des essais de dessin ou de peinture que sur papier- au bas de la note ci-dessus.
Et je donne en sus une précision du genre "enculage de mouches", il me semble que c'était un 3 Figure.
A cette époque je me croyais obligé d'adopter une pose très "dada", me voulant détaché des choses de l'art (car bien sûr dans un certain milieu de l'époque, l'art était mort, et c'est bien vrai qu'il l'était, du moins un certain usage social de l'art, on le voit encore aujourd'hui où son cadavre dans une bonne partie de l'art dit contemporain -l'A.C.... (l'Assez?)- n'en finit pas de se décomposer). Je n'avais pas compris que ce n'était pas tout l'art qui était mort, et j'affectais de mépriser ce dernier, tout en commençant à le pratiquer! Ce n'était, paradoxalement, pas la fin pour moi, mais le début au contraire... D'un art qui est resté par force et par caractère largement clandestin, intimiste.
Ce mépris explique ce qui est apposé au verso de cette petite toile que vous avez retrouvée (et dont vous citez fragmentairement la dédicace): " Faim 1977 B.M. offre sa première merde à J.G."...

Écrit par : Le sciapode | 02/11/2016

Je viens de relire votre interview dans « Foutraque ». La nostalgie me vient et me suggère qu’il faudrait écrire sérieusement l’histoire de vos (nos) jeunes années, et plus.

Écrit par : Régis Gayraud | 02/11/2016

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C'était bien un 2 Figure, comme indiqué au revers de la toile.

Écrit par : L'aigre de mots | 04/11/2016

Bien heureux de la revoir! Il serait temps de ressortir toutes nos oeuvres post-Cobra de l’époque, pour montrer ce qui se faisait. Ne trouvez-vous pas, Bruno, Aigre, e tutti quanti discreti vicinati, vecchi amici qui suivez ce blog sans vous montrer, par delà les ruptures et les éloignements? C’étaient de bien belles choses, et faites de la meilleure manière qui soit, dans la ferveur.

Écrit par : Régis Gayraud | 02/11/2016

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Ne pourrait-on pas imaginer à la galerie Amarrage une exposition retrospective consacrée à cette belle époque du Groupe du Denis-Martin? Bruno Montpied, les Frères Gayraud, etc. et quelques belles choses sur nos chers disparus (C. B. , A. S. ) Réveillez-vous! Bien des gens en apprendraient beaucoup, et il ne faut pas éternellement se voler son passé. Cela valait la peine, vous aviez du talent, et le regard critique que vous n’avez jamais cessé de porter sur vous-mêmes, largement exagéré, était cette seule contrainte dont vous devez rompre désormais les digues. Sortez à découvert.
Groupe du Denis-Martin :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_du_Denis-Martin

Écrit par : Isabelle Molitor | 02/11/2016

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Dites donc, vous paraissez bien renseignée, madame Molitor, avec ces initiales mystérieuses que vous jetez ainsi en pâture aux lecteurs qui n'y comprendront goutte, C.B., A.S....
En revanche, vous ne paraissez pas savoir que ce "Groupe du Denis-Martin" n'a jamais existé en son temps (fin des années 1970-début des années 1980), DU MOINS SOUS CE NOM PRECIS, inventé a posteriori par un de ceux qui en faisait partie. Il ne faut pas croire tout ce qui se dit sur Wikipédia... Ce n'était qu'une réunion d'amis informelle. C'est comme le "groupe Zoom Back, caméra!" qui n'exista qu'à l'occasion d'un salon lettriste au Musée du Luxembourg à Paris, pour rassembler, de façon un peu mystificatrice, un trio (auquel fut joint ultra-provisoirement un quatrième individu, frère d'un des membres du dit trio), qui ne se réunissait que de manière intermittente et tout aussi informelle que celui dit du "Denis-Martin". Il me souvient que son nom, "Zoom back, camera!", fut une plaisanterie dérivée, il me semble, d'Alejandro Jodorowsly dont Jacques Burtin et moi, à l'époque, avions admiré le film "La montagne sacrée"...
Quant au soi-disant "Groupe du Denis-Martin", il aurait dû en réalité s'appeler le groupe "Colonne séche" du nom d'une revue qui avait été un temps projetée (ce titre avait été proposé par Régis Gayraud). Mon fanzine, "La Chambre Rouge", est né, en 1982, de ce projet avorté. Puisque ces messieurs Gayraud se contentaient de rêver des projets, je suis parti tout seul au charbon... Et cela se poursuit encore aujourd'hui, avec ce blog...

Écrit par : Le sciapode | 05/11/2016

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Ouais oh ça va, vous nous faites le coup du : « Moi, je suis pas un velléitaire, les Gayarud, c’est des glands! » Mais on vous rappelle que le Joël a quand même publié, entre autres, un livre chez José Corti, ce qui fait baver les foules, et il paraît qu’il prépare encore quelques bons coups pour les années à venir, tandis que le Régis, au bout du bout du compte, tout en s’excitant sur la traduction, art qu’il estime passionnant, a porté à bout de bras quasi de toute pièce un auteur qui se trouvait au croisement de plusieurs moments majeurs de l’avant-garde du XXe siècle, ledit Iliazd, et qu’il parachèvera bien un jour ce travail d’un lover enfin définitif, et puis que, par ailleurs, leur vie n’est pas finie, et il vont bien encore vous étonner. Sans parler de tout ce qui ne peut pas être révélé.

Écrit par : Isa Molitor | 05/11/2016

Isabelle Molitor la groupie des Gayarud (comprend qui peut... Les gaillards rudes? Les gays à rut?)... Eprise, dévouée, et encore, je ne dis pas tout...

Écrit par : Le sciapode | 06/11/2016

Madame Molitor, lorsque j'évoque le fait que les frères "Gayraud se contentaient de rêver des projets", je pense à cette époque du début des années 1980 bien entendu.

Écrit par : Le sciapode | 11/11/2016

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