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”Je peins parce que je rêve”, un beau titre pour une nouvelle exposition de Guy Girard
Guy Girard est un peintre dont j'aime très souvent le travail, selon les diverses périodes qui dominent son inspiration. Je possède plusieurs de ses toiles ou gravures. En ce moment il est à nouveau la proie d'une série de peintures remarquables, généralement en petit format. Il s'est passé avec le temps une décantation où l'essentiel de ses thèmes, de sa démarche vient converger de façon à la fois limpide, mystérieux et ludique. Il a de la technique, il connaît merveilleusement bien la couleur et son emploi, et il garde cependant un graphisme doux avec un zeste d'enfance, qui pourrait l'associer à un surréalisme naïf. Le voici qui nous propose une nouvelle exposition.
Guy Girard, l'énigme à marée basse, huile sur toile, 30 x 30 cm, 2016, ph. et coll. Bruno Montpied.
Guy Girard, La chambre de l'horizon ontologique, huile sur carton,, 27 x 35 cm, 2018, ph. B.M.
Guy Girard, La Belle au crâne dormant, huile sur toile, 33 x 41 cm, février 2015, ph. B.M.
Guy Girard, Le détour du printemps, 24 x 33 cm, huile sur toile, 2015, ph. B.M. (cette œuvre sera exposée à l'Usine).
Guy Girard, La cascade des papillons, 92 x 73 cm,, huile sur toile, 2016, ph. B.M.
Guy Girard, vue de son atelier, avec, au centre, la toile Un café sur le boulevard, 54 x 65 cm, huile sur toile, 2015 ph. B.M. ; (l'œuvre au centre sera à l'expo).
L'actualité le propulse en effet, très bientôt (dans trois jours), à la galerie L'Usine, à Paris, ce temple des découvertes en tous genres, lieu secret du 19e arrondissement, tenu depuis des décennies par une grande prêtresse des inspirations cachées, Claude Brabant. Voir ci-dessous les dates de l'expo, celle du vernissage et celle de la clôture (où seront lus des poèmes de Guy et d'autres membres du groupe surréaliste de Paris (ex-canal Bounoure...)).
Le vernissage...
La petite sauterie de clôture...
Enfin, pour mettre en garde contre le fait de se contenter de regarder les œuvres seulement en reproduction, notamment numérique, je donne une autre version photo de la toile qui figure sur le carton d'invitation à l'expo de l'Usine ci-dessus. Les couleurs sur la version ci-dessous n'ont plus grand-chose à voir, en particulier, l'atmosphère y est infiniment moins solaire, à croire qu'il existe deux versions de la même toile... :
Guy Girard, titre, date (vers 2018) et dimensions non relevés, huile sur toile, ph. B.M. ; un lion narcissique, une sirène avec sa copine grenouille, une sorte de Maurice Béjart bizarrement coiffé d'une bassine en équilibre instable, prêt à s'entailler l'avant-bras, tout en regardant un homme qui apporte un athanor, une femme nue de dos, contemplant deux serviteurs apportant des pains de sucre semblables à des panais, deux volcans aux fumerolles comme des lanières, bref: un paysage à la fois loufoque et tendre...
13/02/2019 | Lien permanent
Une affiche de la Collection de l'art brut fort originale
Affiche éditée par la Collection de l'art brut de Lausanne à l'occasion de son exposition des 40 ans de sa fondation ; les auteurs d'art brut représentés dans les 17 médaillons encadrant la composition (où l'on reconnaît en bas le château de Beaulieu, qui abrite la Collection) sont, en partant de la gauche en bas : Carlo, Pascal-Désir Maisonneuve, Augustin Lesage, Joseph "Pépé" Vignes, Louis Soutter, Adolf Wölfli, Elisa Bataille, Laure Pigeon, Aloïse, Madge Gill, Simone Marye, Emile Ratier, Miguel Hernandez, Juva, Francis Palanc, André Robillard (seul vivant de la série), et Jules Doudin.
L'auteur de l'affiche, les amateurs l'auront reconnu, est Guy Brunet qui a sans doute voulu, à cette occasion, gratifier la Collection d'un œuvre très originale, à la fois dans la perspective de sa propre œuvre, avant tout axée comme on sait sur un éloge dithyrambique du cinéma américain et français d'avant les années 1970, et à la fois dans la perspective de l'art brut. Il a été exposé l'année dernière en effet à Lausanne, qui, de ce fait, l'adoubait comme auteur d'art brut (terme que je préfère de loin à "artiste", bien que ce mot soit utilisé par Brunet lui-même dans les textes inscrits au bas de l'affiche ; "auteur" ou "créateur" sont en effet plus adaptés qu'"artiste" qui donne une fausse idée de l'usage social qui est fait de l'art par la majorité des individus collectionnés sous l'étiquette d'art brut). On conçoit donc que Guy Brunet se sente redevable vis-à-vis de cette Collection qui a consacré de manière si éclatante sa vision (il se campe en réalisateur de films documentaires sur l'histoire du cinéma, les confectionnant avec les moyens du bord, et faisant converger en eux toute une "armée" de silhouettes peintes représentant acteurs et producteurs, qu'il fait bouger devant ses caméras, des fresques et des emboîtages peints pour les décors, et toute une flopée d'affiches peintes sur papiers divers de très grand format, qui sont des transpositions d'affiches ayant existé).
Guy Brunet devant ses personnages découpés en silhouettes peintes, ph. Bruno Montpied, 2012
Ce qui est original dans cette affiche dans la perspective des auteurs d'art brut, c'est que l'on rencontre ici un des premiers cas – voire l'unique cas – où un des auteurs de l'art brut peint une sélection de ses congénères (17 personnages, choisis subjectivement). L'art brut, on le sait, est plutôt une collection d'individualistes forcenés, œuvrant avant tout pour eux-mêmes, sans souci des autres, ne cherchant pas nécessairement à être reconnus tant ils sont avant tout le siège d'une pulsion expressive qui ne s'accommode d'aucun besoin vénal, d'aucun besoin d'autres regards dans l'immédiat ("dans l'immédiat", parce qu'il est entendu que, peut-être, sur un plan différé, absolu, ils recherchent obscurément un contact avec un autre quel qu'il soit, un autre qui soit à l'écoute). Ici, avec cette affiche, qui fut probablement commandée qui plus est (on aimerait le savoir) par les responsables de la Collection (qui eut l'idée? Sarah Lombardi?) – ce qui est aussi une première me semble-t-il à Lausanne –, on a poussé un auteur d'art brut à dialoguer par delà les âges avec d'autres auteurs, réalisant ainsi ce que j'avance dans la parenthèse ci-dessus, permettre enfin le contact sur un plan absolu de tous ces enfants perdus les uns avec les autres...
Mais en passant cette commande, on peut se demander s'il n'y a pas eu remise en question implicite des caractéristiques autarciques de l'art brut, tel qu'il était conçu à l'origine par Jean Dubuffet ou Michel Thévoz. Et, curieusement, cette remise en question aura été opérée par les gardiens de la collection principale de l'art brut eux-mêmes... Et pourquoi pas?
09/08/2016 | Lien permanent | Commentaires (2)
Un monde modeste, film sur Arte
Le dimanche 27 septembre à 23h25 sur Arte, sera diffusé le documentaire de Stéphane Sinde, écrit avec Bernard Tournois, réalisé cette année, "Un monde modeste" (52 min).
Consacré essentiellement à l'art modeste - ce concept voulu indélimité et forgé par Hervé Di Rosa, traitant d'un champ de l'art particulièrement vivant et souvent poétique, grosso modo l'art populaire manufacturé, le monde des collectionneurs de bibelots, objets et images publicitaires, le kitsch, etc. - ce film permet d'apercevoir (vite, car l'esthétique du film a fort à voir avec le clip) Guy Brunet dans son décor, Joseph Donadello, Bernard Belluc et ses installations compulsives, Alfredo Vilchis, l'habitant-paysagiste populaire Yves Floch, "l'Organugamme" de Danielle Jacqui, ainsi que divers médiateurs, Hervé Di Rosa, Bernard Stiegler, et Pascal Saumade (récent commissaire de l'exposition "Kitsch-Catch", qui après une première installation à Lille, s'est déplacée ensuite début 2009 au Musée International des Arts Modestes à Sète, musée dont on voit quelques images fugitives dans le film).
Ce film, que nous avons vu en projection pour la presse (le P.S. ne recule devant rien pour satisfaire ses lecteurs), disons-le tout de suite, ne sert peut-être pas bien la cause de l'art dit modeste. Et encore moins celle des créateurs populaires qu'il nous laisse par bribes superficielles entrapercevoir. Le montage rapide, amusant au début, cherchant à créer l'illusion de la modernité (qui est aujourd'hui assimilée dans une large frange du cinéma documentaire à la vitesse, à l'épate par l'étourdissement, plutôt qu'au temps laissé à la réflexion), devient vite agaçant. Certains créateurs semblent même présentés pour amuser la galerie (Guy Brunet est montré en train de faire un film à partir de ses silhouettes naïves, faisant parler des effigies de cartons comme des marionnettes, le public rigole de tant de naïveté...). On amalgame les plus inspirés (Brunet, Donadello, Floch, Vilchis, Belluc) avec des histrions a priori légèrement hystériques et incohérents (Michel "El coyote" Giroud).
De temps à autre des fragments surnagent. Le philosophe Bernard Stiegler (qui sort un livre chez Galilée ces temps-ci) insiste sur l'esprit de résistance à la pensée unique qui se manifeste chez les créateurs autodidactes, ainsi que sur la collectionnite qui caractériserait les travaux et autres objets réunis dans l'art modeste. Un artiste péruvien parle de cette nouvelle forme d'art qu'il pratique - et qui pourrait s'appliquer aussi à l'entreprise de Bernard Belluc - "le collage-archivage". Mais son interview, là comme ailleurs, passe à la vitesse du TGV, on a à peine le temps de le remarquer encore moins de s'en souvenir... Di Rosa, pourtant à l'origine le fondateur du concept d'art modeste, est à peine interrogé. Pascal Saumade, excellent dénicheur de talents populaires contemporains (ex-votos mexicains, imagerie du catch, affiches et portraits naïfs de Guy Brunet, posters faits main pour la publicité de films ghanéens de série Z), fait des apparitions fantomatiques.
Le film n'est qu'un tourbillon de couleurs et de fragments de phrases qui laisse l'amateur de ces formes d'art profondément sur sa faim. Pourtant le concept d'art modeste mériterait mieux, une collection de petits films (posés) sur chacun de ses domaines. On pourrait pousser plus loin l'interrogation à propos de ses diverses sous-catégories. L'art brut est-il un sous-ensemble de l'art modeste? Le terme de "modeste" n'est-il pas dépréciatif pour des Donadello, des Floch, des Guy Brunet, des Alfred Vilchis? Danielle Jacqui à un moment du film a le mérite d'avoir repéré le bât qui blesse, elle le clame avec netteté: "Je ne suis pas modeste, je fais l'Organugamme"... Jacqui pas modeste, ça, on peut dire qu'elle parle d'or. Il est du reste passablement paradoxal que le Musée des Arts modestes lui ait précisément proposé à elle d'exposer son projet en cours, le Colossal d'Art Brut, initialement projeté pour décorer la façade de la gare d'Aubagne (voir son blog en cliquant sur le lien à son nom).
On aurait pu, surtout, laisser parler les créateurs populaires, et laisser de côté les spécialistes de la pensée, si intéressants soient-ils. Mais peut-être veut-on voir le populo sous un oripeau décidément trop modeste?
18/09/2009 | Lien permanent | Commentaires (5)
16e festival du film d'art singulier à Nice
C'est reparti demain 31 mai et ce samedi 1er juin à Nice, vendredi après-midi à la bibliothèque Louis Nucéra (les films plus longs, quoique) et à la libraire Masséna (une nouveauté) et le samedi à l'auditorium du MAMAC (les films courts), pour la nouvelle programmation de cinéma documentaire autour des arts spontanés concoctée par Pierre-Jean Wurtz et ses acolytes de l'Association Hors-Champ.
Je ne donne pas tout le programme, on le retrouve sans problème sur le site web de l'Association sus-dite. Je distinguerai seulement quelques films dont l'annonce me dit quelque chose.
Le vendredi, sera projetée par exemple la bande-annonce (3 min seulement, voir ci-dessous, on peut la retrouver sur le site de la maison de production Poekhali) d'un nouveau film de Renée Garaud et Lilian Bathelot, sur l'univers de Guy Brunet qui s'appelle La Fabuleuse Histoire de la Paravision. L'un des auteurs m'a permis de voir la totalité du film qui m'a paru ma foi excellent. Il s'agit de rendre hommage en quelque sorte à Guy Brunet, à la fascination de ce dernier pour le cinéma d'une certaine époque qui semble s'arrêter dans les années 60 de l'autre siècle. On sait que Guy Brunet, je l'ai déjà évoqué dans ce blog, se consacre depuis plusieurs années à créer des décors de cinéma, des affiches, des silhouettes peintes d'acteurs et de producteurs, des dioramas, etc. dans le but de les faire converger dans les films qu'il tourne de façon totalement bricolée dans son antre de Viviez près de Decazeville. Il manipule ainsi ses silhouettes comme des marionnettes, les faisant parler devant sa caméra, faisant toutes les voix, étant tour à tour réalisateur, acteur, scénariste, dialoguiste, producteur, démiurge intégral en somme... Le film a été tourné chez lui (exploit de gymnastique pour le caméraman) et aussi à Villefranche-sur-Saône lors de l'exposition que lui avait montée Alain Moreau récemment. Grâce à ce film on comprend enfin mieux la recherche de Guy Brunet et ce qu'il fait quand il filme. A ma connaissance, c'est la première fois que cela est explicité de façon aussi concrète.
Bande-annonce
Le film Mur murs d'Agnès Varda, projeté aussi ce vendredi (78 min), m'intrigue quelque peu. Le programme (c'est un reproche que l'on peut faire aux programmateurs) ne commente jamais le contenu des films présentés, ce qui rend leur raison d'être programmés dans un festival centré sur l'art dit singulier fort abandonnée aux conjectures de ceux qui ne peuvent aller à Nice. On sait que Varda, en dehors de la problématique générale de ses documentaires souvent liée au hasard objectif, aux coïncidences, s'intéresse à la créativité errante, ce qui l'avait amenée entre autres à faire apparaître Bodhan Litnianski dans son film Les Glaneurs et la Glaneuse.
Vue partielle du "Manège" de Petit-Pierre dans le parc de la Fabuloserie, ph. Bruno Montpied (par courtoisie de la Fabuloserie), 2011
Le vendredi soir à la librairie Masséna sera projeté Le Manège de Petit-Pierre de Philippe Lespinasse. Le programme annonce 15 minutes de projection. C'est en effet le premier court-métrage que l'on relève aussi sur le DVD intitulé Le Manège de Petit-Pierre, quatre petits films de Philippe Lespinasse produit par Lokomotiv Films et sorti en 2012 (dénichable à la Halle St-Pierre et à la Fabuloserie à Dicy dans l'Yonne). Très utile documentaire sur cette réalisation d'un vacher disgracié par la nature, Pierre Avezard, qui prit sa revanche sur la vie en construisant une merveilleuse machinerie de personnages et véhicules automatisés faits de bouts de tôle et de fils de fer qu'il faisait danser pour le plaisir de ses visiteurs à la Fay-aux-Loges dans le Loiret primitivement, avant que, son placement en hospice de personnes âgées ayant été rendu nécessaire, la Fabuloserie, grâce à une chaîne d'entraide due à d'incroyables bénévoles, réussisse à sauver le "Manège" en le remontant dans son parc, et en le faisant même re-fonctionner. Le film de Lespinasse a d'ailleurs ce mérite insigne de donner un visage et une parole à l'ouvrier passionné qui contribua principalement à la renaissance de ce prodige de poésie fragile et d'ingéniosité mécanique. On y retrouve des archives inédites, notamment des bouts de documentaires tournés dans le lieu d'origine du Manège à la Fay-aux-Loges.
André Pailloux quelques vire-vent... Ph BM 2010
Autre film de Lespinasse présenté, André Pailloux, les vire-vents, annoncé de 15 min. Je le verrais bien comme un hommage au film que nous avons coécrit, Remy Ricordeau et moi (Bricoleurs de Paradis, le Gazouillis des Eléphants, 2011) il y a deux ans, dans lequel André Pailloux faisait un numéro qui n'a semble-t-il pas laissé le public indifférent, et parmi les spectateurs, particulièrement Philippe Lespinasse qui n'a pas traîné pour filer dare-dare en Vendée faire à son tour un brin de causette avec notre Pailloux virevoltant. Je n'ai pas encore eu le privilège de voir l'opus lespinassien, mais je peux tout de même faire remarquer au réalisateur qui apparemment n'a pas bien lu mon ouvrage sur les "Jardins Anarchiques" (chapitre "André Pailloux est très mobile") que "vire-vent" au pluriel ne prend toujours pas de "S", comme il est indiqué dans le programme du festival (la faute a été laissée dans le titre du film ? J'espère que non, c'est nos amis canadiens qui seront mécontents, eux qui emploient plus ce mot que nous qui n'avons que nos bonnes vieilles girouettes à fourguer à la place).
Un autre film de Philippe Lespinasse sur un dessinateur de machines à coudre (Ezechiel Messou) présenté par Lucienne Peiry comme une nouvelle découverte d'art brut ne m'intrigue par contre que modérément, vu que les reproductions que j'ai vues sur le site de la Collection de l'Art Brut (une sorte de journal de bord de Mme Peiry) ne m'ont pas passablement enthousiasmé. Il faut dire que je commence à en avoir un peu marre de tous ces dessinateurs qu'on nous présente comme bruts parce qu'ils alignent en rangs d'oignon et sur des étages des cortèges de bidules, machines à coudre, trains, rapaces, fers à repasser et j'en passe et repasse... Oui à Massou, non à Messou.
Je ne dirai rien du film Yvonne Robert, une femme qui vient de l’ombre de Mario del Curto et Bastien Genoux, (28’), parce que je viens d'acheter le DVD où il figure à côté de Henriette Zéphir, le souffle des esprits des mêmes, et parce que j'en ferais bien la critique, moi qui aime beaucoup les Robert. J'en profite pour dire que l'on devrait faire un film ensemble M.Genoux et moi, rien que pour le plaisir de marier ses genoux et mon pied (c'est comme avec la galerie Soulié à Paris).
Yvonne Robert, La chatte à Hortense s'appele Vanille, 2007, ph et coll. BM
Que dire d'autre de ce programme en salade niçoise? Je suis un peu intrigué aussi par l'annonce: "Les cahiers de la vis (extrait) de Christine Thépenier (10’), En présence de la réalisatrice". Cahiers de la "vis"? Ou de la "vie"? Parce que des cahiers consacrés à une vis, à part un reportage sur le bricolage façon Leroy et Merlin, je ne vois pas...
Ah si, Laurent Danchin va présenter un nouveau médium. Histoire que le XXIe siècle soit bien spirituel (ou ne soit pas). Un peu de poudre mystique, ça fait toujours bien dans le décor de l'art brut vu par notre spécialiste incontournable.
Guy Brunet à l'Hôtel Impérial à Nice durant le 15e festival Hors-Champ, s'essayant dans un rôle d'assassin psychopathe (arme du crime un vase de fleurs) sur la personne du photographe, ph.BM, 2012
30/05/2013 | Lien permanent | Commentaires (8)
Festival du film d'art singulier à Nice: ”C'est quoi”?
"C'EST QUOI?", sous cette question brutalement formulée en grosses capitales, se présente le programme du 20e festival organisé par l'association Hors-Champ chaque année au début du mois de juin à Nice, dans l'auditorium du MAMAC, à la librairie Masséna,, voire depuis peu de temps dans les locaux de l'Hôtel Impérial où, à chaque fois, est projeté un nouveau film de Guy Brunet, cette fois-ci sur Marcel Pagnol... Demandez le programme... Avant que je ne me fende de quelque laïus ou réclamation...
Bon, il y a des choses classiques, les Prévost qui viennent signer la réédition de leur livre Les Bâtisseurs de l'imaginaire, comme ils l'ont fait naguère à Paris. Guy Brunet, la mascotte du festival, le raton-laveur incontournable... Les nouveaux courts-métrages de Philippe Lespinasse (Zemankova, connue au bataillon, Mikaël Glotz, beaucoup moins, et que se cache-t-il sous le titre "A bâtons rompus"? C'est là qu'un petit dossier de presse avec explicitations et visuels à la clé ne serait pas de trop, mister Wurtz! Voilà, c'était ma réclamation, c'est parti plus vite que je ne l'aurais voulu...)... Les incontournables de l'art singulier, Ody Saban et Adam Nidzgorski (manque juste Joël Lorand)... Le tapis rouge déroulé en matinée au MAMAC pour Pierre Albasser, le Chaissac du carton alimentaire (pour un film de 52 minutes, mazette, qu'est-ce qui s'est passé? Albasser a vampé Wurtz, on dirait, lui qui n'en voulait pas des moyens-métrages au début...)
Dessin de Pierre Albasser, ph. Bruno Montpied, 2007.
Et côté art brut stricto sensu (non, pas "sangsue"...), on a deux petits opus (opi?) sur Smilowki, et Sylvain Fusco (celui-ci m'intrigue, et le film sur lui, d'Eric Duvivier, me paraît du genre rare).
Sulfateuse retapée à l'aide d'une pompe à vélo, collection du "raccommodage rustique" à l'écomusée de Cuzals (Lot), ph. B.M., 1991.
Enfin, on annonce dans ce même programme un film sur les "ingénieux du Lot" produit et réalisé par l'Ecomusée quercynois de Cuzals. Et cela m'interpelle, me rappelant que j'ai mentionné un jour (conversation? texte ancien?) les objets rapetassés ingénieusement pendant l'Occupation dans le Quercy (ç'aurait pu être ailleurs tout aussi bien), que cet Ecomusée – que j'avais visité avec Gaston Mouly à la fin des années 1980, puis avec Jean-François Maurice au début des années 1990 – conservait judicieusement. Ils appelaient cela je crois me souvenir "le raccommodage rustique". Il me semblait alors que ce corpus était peu retenu et étudié, encore moins préservé (est-ce que cela a beaucoup changé depuis, j'en doute...). L'Ecomusée de Cuzals était en 1991 le seul que je connaisse à avoir entrepris une telle sauvegarde. J'avais fait deux photos lors de ma visite, je suis allé en repêcher une pour ce blog (la sulfateuse ci-dessus)... Par contre je ne sais pas du tout si le film annoncé à Nice a un quelconque rapport avec cette section des objets rapetassés ingénieusement par des anonymes qui était remisée un peu à l'écart à Cuzals. A vérifier pour ceux qui pourront aller sur place... Mais "ingénieux du Lot", si on ne doit se fier qu'aux titres, ça fait penser avant tout à ces "raccommodages", dont un de mes amis brocs (la Patience) a le chic de collecter des exemples au hasard de ses chines.
Objets collectés par Philippe Lalane (La Patience), chaussures faites en morceaux de pneus récupérés ; hypothèse aventurée par moi: cela servait pour aller marcher dans l'eau des rivières sans se blesser les pieds sur les cailloux... ; ph. B.M., 2016.
21/05/2017 | Lien permanent | Commentaires (14)
Festival Hors-Champ des arts singuliers au cinéma (documentaire seulement, hélas...): le retour!
L'année dernière, ce sympathique festival organisé par l'Association Hors-Champ sur un jour et demi avait été annulé pour cause de virus.
A souligner dans ce programme qui sera diffusé les 4 et 5 juin dans la salle L'Artistique, 27 boulevard Dubouchage à Nice, les films consacrés à Lee Godie, à Italo Farinelli (nouvel environnement populaire spontané que je ne connaissais pas), ou les films de Lespinasse sur La Pommeraie et Pépé Vignes.. Pour le reste, je botte en touche, soit parce que je ne connais pas, soit parce que je trouve les films assez quelconques.
Il ne s'en est pas complètement remis, puisque cette année, il revient quand même, mais en petite forme, avec un programme allégé (au point de vue variété et originalité), et dans un nouveau lieu d'hébergement, la salle de l'Artistique – l'auditorium du MAMAC à Nice n'étant pas disponible, cause Covid, et l'Hôtel Impérial, le délicieux Hôtel Impérial ayant, trois fois hélas!, fermé ses portes, apparemment définitivement... condamné par le Covid et ses répercussions économiques.
On se souviendra avec une nostalgie désormais poignante des rencontres que les invités à ce festival (dont j'ai été) eurent à maintes occasions le bonheur de vivre, dans la salle de séjour très cinématographique de ce vieil Hôtel Impérial, avec ses vases, ses bouquets de fleurs, ses tableaux, ses murs couverts de tapisseries, ses tentures, ses meubles baroques, ses poutres peintes, ses fauteuils en cuir – où parfois étaient projetés certains films, comme ceux de Guy Brunet, un peu longs, mais diffusés comme en avant-premières, dans une sorte de projection familiale – ou dans la salle de réception du petit déjeuner, avec son lustre de cristal, sa fresque de putti au plafond, ses baies donnant sur un jardin abrité à l'ombre de quelques palmiers, où dormait, marginalisée, une table ronde en rocaille attendant ses chevaliers, devenus définitivement fantômes....
La façade de l'Hôtel Impérial (et la clé de la chambre 25, recto et verso ci-dessus, avec son message original en cas d'oubli), photos Bruno Montpied, juin 2018.
Les Vénus et les amours au plafond de la salle à manger, ph. B.M., 2018.
Dans ma mémoire, j'aime à faire défiler les personnages d'un certain matin au petit déjeuner, Caroline Bourbonnais, avec qui je n'avais jamais eu l'occasion de me retrouver en tête à tête, Francis David, ce photographe mystérieux et réservé, comme venu d'un autre espace-temps, eût-on dit, Claude Massé que l'on m'avait dépeint bourru, difficile, mais qui me parut au contraire aimable et charmant (était-ce l'atmosphère de ce lieu magique qui métamorphosait tous ceux qui y passaient?), Vincent Monod le rire jamais loin des lèvres, Philippe Lespinasse, à la fois semblable à un passager tombé l'instant d'avant de la Lune et l'œil bientôt narquois, et Pierre-Jean, l'ineffable Pierre-Jean Wurst, l'hôte généreux et incapable de ne pas blaguer, venant faire la revue de ses invités, Guy Brunet... Marc Décimo... Alain Bouillet... Charles Soubeyran, un peu pontife en dépit de ses sandales sans chichis... Anic Zanzi, de la Collection de l'Art Brut de Lausanne, comme sur la défensive...
Affiche de ce 24e festival... Avec son titre choc habituel, tel qu'aime à en choisir, à chaque festival, l'équipe de l'association Hors-Champ...
31/05/2021 | Lien permanent | Commentaires (1)
Un dictionnaire de l'art brut au cinéma
Attendu depuis plusieurs mois avec impatience par les amateurs qui étaient dans le secret des dieux, le Petit Dictionnaire "Hors-Champ"de l'art brut au cinéma vient de paraître, édité par les éditions de l'Antre à Nice.
Hors-Champ est le nom d'une association dont j'ai déjà parlé sur ce blog (voir notamment la note du 22 mai 08 et plus généralement la catégorie "Cinéma et arts populaires") qui se consacre au cours d'une programmation annuelle, durant une journée (fin mai), généralement à l'auditorium du Musée d'Art Moderne de Nice, à faire connaître les documentaires traitant de sujets en rapport avec l'art brut, l'art singulier, les environnements spontanés, l'art populaire contemporain en somme. Cela fait dix ans cette année qu'ils font cela. Ce qui explique qu'ils aient voulu marquer le coup en éditant donc une filmographie, enrichie de souvenirs d'un certain nombre de participants, réalisateurs, chroniqueurs et amateurs de ces formes d'art, filmographie récapitulant les films qui furent montrés à Nice durant cette décennie.
Ce dictionnaire comporte une filmographie, non exhaustive naturellement, d'abord parce que le champ a été peu fouillé par les historiens patentés du cinéma (l'"art brut" et le cinéma documentaire, qu'est-ce que c'est que cet OVNI?) et ensuite parce que l'information sur le sujet passe mal (cause au mépris, à l'indifférence, à l'amateurisme, à l'ignorance...), une filmographie donc mais aussi des textes réunis sous le titre général "A propos". Liste de quelques-uns des auteurs présents dans le dictionnaire: Bernard Belluc, Alain et Agnès Bourbonnais, Guy Brunet, Jean-Claude Caire, Francis David, Antoine de Maximy, Mario Del Curto, Pierre Guy, Claude Lechopier, Philippe Lespinasse, Jacques Lucas, Francis Marshall, Claude Massé, Bruno Montpied (trois textes, un sur mes films super-8 sur des environnements -réalisés de 1981 à 1992- un autre sur Violons d'Ingres de Jacques Brunius, un troisième sur Gaston Mouly), Lucienne Peiry, Jano Pesset, Claude et Clovis Prévost, Alain Vollerin, Anic Zanzi...
A côté des ces "A propos", on a des fiches, 107 au total, décrivant les caractéristiques des films avec des commentaires sur leur contenu, écrits par les réalisateurs eux-mêmes ou d'autres intervenants, des membres de l'association Hors-Champ notamment. Ces fiches traitent des films qui ont été programmés au cours de la décennie récente. Le livre se clôt sur un festival d'index dans lesquels le lecteur se perdra un peu, ce qui est sans doute le but des auteurs du dictionnaire (index qui sont par moments superfétatoires puisque les fiches des films sont déjà classées par ordre alphabétique)...
La filmographie n'est pas présentée dans l'ordre chronologique des années où furent réalisés les films, mais là aussi dans un ordre alphabétique. Cela me chiffonne quelque peu. Je préfère l'ordre chronologique qui nous en apprend davantage sur l'histoire du regard porté au fil du temps sur le champ des arts spontanés (sur la naissance d'une certaine forme de reconnaissance, sur son développement, etc.). D'autre part, il est à noter que si Hors-Champ et Pierre-Jean Wurtz ont privilégié au cours de ces dix années les films documentaires où l'on voit les créateurs vivant en train de créer ou de s'exprimer devant la caméra, la filmographie a tout de même pris en compte in extremis dans son recensement quelques films de fiction, dont le récent Séraphine de Martin Provost par exemple, le Aloïse de Liliane de Kermadec (de 1974), ou encore le Pirosmani de Giorgui Chenguelaïa (1969).
Chacun, dans les 107 fiches de films, ira pêcher les films qui le concernent intimement. J'ai mes chouchous, et je me réserve le droit de publier ici un de ces jours ma liste de films que je considère comme les plus importants, choix subjectif que j'offrirai en partage avec ceux qui me feront l'amitié de les considérer eux aussi comme capitaux, ou bien qui voudront tout au contraire les discuter. Jacques Brunius, comme on commence à le savoir si on me suit sur ce blog, est notamment le cinéaste et le poète à qui vont mes préférences, mais il y a aussi Jean Painlevé (sur lequel bizarrement le dictionnaire n'a pas fait de fiche), le film sur "Justin de Martigues" de Vincent Martorana, le film Mokarrameh, soudain elle peint, d'Ebrahim Mokhtari, Martial, dit l'Homme-Bus de Michel Etter, le Petit-Pierre d'Emmanuel Clot, le Faiseur de Marmots (sur François Michaud) de Malnou et Varoqui, les films de Claude et Clovis Prévost, celui d'Ado Kyrou sur le facteur Cheval, Monsieur Poladian en habits de ville, etc, etc...
Sinon, les amateurs d'art brut, hors-les-normes, d'environnements spontanés, de sculpture populaire, retrouveront aussi, bien sûr, des sujets souvent cités dans les publications spécialisées, comme Raymond Reynaud, Arthur Vanabelle, la Collection Prinzhorn, les Châteaux de sable de Peter Wiersma d'Emmanuel Clot, Alain Genty, Nek Chand, Léna Vandrey, Fenand Michel, Guy Brunet, Emile Ratier, l'Art Modeste, l'art singulier d'Essaouira, Pierre Petit, Philippe Dereux, et tant d'autres merveilles...
Au total, nous avons là un outil fort précieux à l'évidence pour tous ceux qui souhaitent partir en voyage à travers l'écran du côté des créateurs autodidactes en rêvant de partager un peu de leur intimité (sans compter que le cinéma constitue aussi une archive importante aidant à se souvenir de sites, d'oeuvres et de créateurs qui disparaissent souvent sans laisser beaucoup de traces, tant le réflexe de patrimonialisation ne les atteint pas encore systématiquement -loin de là...). L'image en mouvement, art populaire à l'origine, permet un rapprochement en apparence plus immédiat avec l'art de l'immédiat, rapprochement que l'imprimé ne permet pas toujours. Comme un surcroît de réalité à laquelle vient cependant se mêler une grande part d'onirisme révélant bien que ce réel est peut-être avant tout surréel. Il reste à faire le voeu que la plupart des films montrés à Nice soient un jour tous disponibles en DVD (c'est loin d'être le cas pour la majorité).
Je signale que Le Petit Dictionnaire "Hors-Champ" est notamment disponible à la librairie de la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard dans le XVIIIe ardt à Paris. Sinon, pour l'obtenir, on peut contacter le 04 93 80 06 39, ou écrire à l'Association Hors-Champ, 18, rue Marceau 06000 Nice.
13/12/2008 | Lien permanent | Commentaires (17)
17e festival du film d'art singulier à Nice
Des films "d'art singulier", dit l'affiche de l'association Hors-Champ, animée entre autres par Pierre-Jean Wurtz... Mais cette étiquette est ici comprise comme englobant à la fois des sujets en rapport avec des auteurs d'art brut et des sujets concernant des artistes plus ou moins marginaux, ce qui ajoutera à la confusion ambiante dans la réception par le public non prévenu des créateurs mis en lumière dans ces films. Le "singulier" est entendu ici comme ce qui relève de l'originalité, une inventivité sincère vécue à plein, sans que les animateurs de Hors-Champ ne s'attardent beaucoup sur la médiatisation donnée par les auteurs eux-mêmes à leurs travaux.
"C'est pas le moment de fermer les yeux", affiche du 17e festival concoctée paraît-il par Fabienne Hyvert
Il y a de tout dans cette sélection printanière et niçoise (c'est sans doute la spécialité de la salade du même nom qui a prévalu), qui s'étendra sur deux jours: l'éditeur Robert Morel, le petit musée de Pierre Martelanche, Antonio Roseno De Lima (un inconnu de moi), Arthur Bispo de Rosario, Guy Brunet qui revient avec des "Templiers", et Jean-Marie Massou tel que filmé par Antoine Boutet (et fort défendu par moi sur ce blog), tout ceci de 14h à 17h30 à l'auditorium de la Bibliothèque Louis Nucéra. A la librairie Masséna, de 19h à 20h30 il y aura un supplément avec un film sur Mary Barnes, en présence d'Alain Bouillet (qui on l'espère s'est remis d'un problème de santé).
Samedi matin, l'empereur, sa femme et le petit prince iront peut-être voir de 10h 30 à 12h, les "Visions singulières" de Mario Del Curto et Bastien Genoux (avec je crois Yvonne Robert et Joël Lorand?). Après un bon petit repas entre intervenants (Hors-Champ a la spécialité de faire venir les réalisateurs, voire les créateurs, les ayant-droits, etc., pour parler du contexte des films), la séance reprendra à 14h pour aller jusqu'à 17h30 avec ACM par Guillaume Cliquennois, Gustav Mesmer (cet homme qui s'était mis en tête de voler comme les oiseaux, à la façon peut-être des pionniers de l'aviation?), un "balayeur de vélodrome" (le programme n'en dit pas plus, mais ce genre de titre par son côté énigmatique est fait pour nous allécher), Jean Branciard (que mes lecteurs ont appris à connaître sur ce blog je pense), une petite rareté sur Pierre Avezard filmé sur son lieu d'origine par Marie-Louise Plessen et Daniel Spoerri (rien que cela mériterait un aller-retour Paris-Nice), et ce ne sera pas tout, consultez le programme. Comme chaque année, une programmation fertile en surprises, et en petits aperçus précieux sur l'art primesautier.
28/05/2014 | Lien permanent | Commentaires (6)
Annuel festival de cinéma autour de l'art singulier à Nice et une ”Dame de St-Lunaire”...
Et revoici le festival Hors-Champ à Nice, se voulant défricheur de films peu vus concernant le monde des arts singuliers, bruts, naïfs, et autres visionnaires décalés. A noter que le carton d'invitation, que j'ai reçu sans trop de mots superflus (ce fut même plutôt laconique), ne numérote plus le festival. Cette mode a commencé l'année dernière, il me semble. Les organisateurs (l'association Hors-Champ) craignent-ils de paraître trop vieux désormais? En calculant, il me semble que nous en sommes arrivés aux 19e rencontres de cinéma autour des arts singuliers, et donc effectivement, ça commence à prendre de la bouteille, quoiqu'on soit plus proche des vingt printemps que de l'hiver des centenaires.
Le programme ci-dessus, où l'on retrouve le bonhomme Danchin cité à l'envi pour son auguste présence tout au long du festival, ne me paraît pas, cette fois-ci, qu'on me pardonne une fois de plus ma franchise, d'une originalité folle-folle-folle. Beaucoup de films me sont inconnus certes, mais ne livrent aucun indice que l'on serait en présence de majeures découvertes en attente(voir par exemple films sur Ariel ou Marie Jakobowicz, ou l'éternel invité d'Hors-Champ à Nice, à savoir Guy Brunet). Le film sur James Edward Deeds (ex-Electric Pencil), on l'a déjà vu durant l'exposition de ce dernier à la Collection de l'Art brut à Lausanne, voici quelques années. A vérifier tout cela donc en allant sur place pour ceux qui peuvent.
Quasiment le même jour, par contre -en fait le vendredi 3 juin pour être exact- aura lieu ailleurs la première d'un film que vous ne verrez pas à Nice, celle du film d'Agathe Oléron consacrée à cette dame étonnante, Jeanne Devidal, qui, à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), enroba sa maison banale d'une carapace de matériaux divers et variés derrière lesquels elle s'abritait pour des raisons restées jusqu'ici mystérieuses.
Il semble pourtant bien que la réalisatrice, une jeune femme qui avait visité enfant la fameuse "Dame de St-Lunaire", et qui en était restée obsédée, ait tout de même réussi à percer quelque peu la carapace de Mme Devidal. Mais là, comme l'indique le carton d'invitation, il faudra se rendre à Saint-Lunaire (beau nom !) plutôt qu'à Nice, si l'on veut de la surprise et de l'étonnement.
Maison de Jeanne Devidal, dessin d'Agathe Oléron
Deux vues de la maison, aujourd'hui rasée, de Mme Devidal, photos Louis Motrot, mars 1988
01/06/2016 | Lien permanent | Commentaires (4)
De quelques correspondances autour d'un ”Gazouillis”
11/12/2018 | Lien permanent