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Info-Miettes (18)

Arts buissonniers dans les rues de Capdenac

     Le 29 mai à 20h, c'est mardi prochain, dans le cadre de "L'Autre Festival" à Capdenac (Aveyron), avec l'association "Derrière le Hublot", aura lieu une projection de films autour de l'Art Brut et des Bâtisseurs de l'Imaginaire, avec un débat, le tout proposé par le Musée des Arts Buissonniers. L'événement se déroulera à la Médiathèque de Capdenac. Seront projetés Bricoleurs de Paradis (le Gazouillis des Eléphants) et un film sur Bohdan Litnianski.

 

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Bohdan Litnianski, Viry-Noureuil (Aisne), ph. Bruno Montpied, octobre 2008

     Par ailleurs, toujours dans le cadre de ce festival, les Arts Buissonniers sont invités à présenter ensuite une exposition, du 30 mai au 3 juin, basée sur la collection permanente qu'ils présentent habituellement dans leurs locaux de Saint-Sever-du-Moustier. On pourra notamment découvrir, sous le signe de l'assemblage, des pièces de Paul Amar qui sera tout cet été présenté aussi au Musée à Saint-Sever (expo La Folie des Coquillages du 16 juin au 10 novembre), et des pièces d'André Robillard, ainsi que des Staelens. Par ailleurs, prêtées par une association lotoise (voir le commentaire ci-dessous de JMC), des œuvres de Marie Espalieu seront également montrées.

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On reconnaît ici un "fusil" d'André Robillard

    Il y aura aussi une présentation du travail réalisé par 5 écoles primaires de l'Aveyron lors d'ateliers de création mis en place à l'occasion du spectacle "Petit Pierre". Ainsi qu'un atelier de création collective, ouvert à tous (les 2 et 3 juin prochains), atelier  dont les éléments iront, semble-t-il, rejoindre par la suite la "Construction collective" qui se bâtit progressivement sur les hauteurs de Saint-Sever, bâtiment hétéroclite dont j'ai déjà parlé ici et qui se bâtit par assemblage. Ce dernier mot est du reste le terme générique de cette carte blanche aux Arts Buissonniers.

Paul Amar sera bientôt exposé aussi à Chartres, patrie de Picassiette

    Je dois cette information au musée des Arts Buissonniers qui m'a signalé qu'outre l'expo qu'ils consacreront aux maquettes de coquillages rutilants de Paul Amar, ce dernier fera également partie d'une expo à Chartres, intitulée TOO MUCH ! FANTAISIES ET COQUILLAGES, du 23 juin 2012 au 26 août 2012.

Prieuré Saint-Vincent, 12, rue Porte-Cendreuse, Chartres. Informations : 02 37 23 41 43. www.chartres.fr

 

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Une œuvre de Paul Amar à la Collection de l'Art Brut à Lausanne, ph. Bruno Montpied, 2011


Jean-Louis Cerisier à la Lucarne des EcrivainsTriomphe-et-sacrifice,-tech.jpg

    Du 2 au 16 juin prochains, notre ami primitiviste lavallois, dont une donation d'œuvres vient d'entrer au musée d'art naïf et d'art singulier de Laval, J-L. Cerisier, va exposer une quarantaine de peintures et dessins récents dans la sympathique librairie la Lucarne des Ecrivains, située dans le quartier populaire de la rue de l'Ourcq dans le XIXe ardt de Paris.

     "Jean-Louis CERISIER, dans un travail subtil d’exploration, se déclare  avide de « découvertes intimes à révéler ». Cette exposition généreuse raconte des histoires. Elle fait sa place au milieu des romans et s’y trouve bien. Le créateur de fiction plastique  sublime la représentation de la vie et « va au- delà » d’elle,  dans le plaisir affiché de peindre et le « bonheur immédiat à le partager »." (Françoise Limouzy, mai 2012)

Horaires : du mardi au samedi, de 10h30 à 19h ; dimanche et lundi : de 14h à 19h. Vernissage le mardi 5 juin à partir de 17h30. http://lucarnedesecrivains.free.fr et Mail : lalucarnedesecrivains@gmail.com

Illustration: Triomphe et sacrifice, technique mixte, 24x32, 2012

Jean Estaque s'exhibe quant à lui à Montauban

    C'est une façon de parler bien sûr, Jean Estaque n' a pas encore jeté son tablier par dessus les moulins. Ses œuvres viennent investir A la Soupe aux Livres (là aussi, une librairie?) du 11 mai au 18 juillet. Cela se situe au 28, fbg Lacapelle. Il y aura des peintures, des sculptures et de la littérature. Tout pour être heureux en somme. Pour plus de renseignements, on prend sa loupe et on examine l'affichette ci-dessous.

 

INVITATION ESTAQUE Montauban 12.jpg

Solange Knopf fait plus fort et débarque à New-York

S KnopfSSL12794.JPG    Cette dessinatrice belge, dont j'aime assez le travail (parce que ça ressemble à ce que je fais!...), m'annonce l'invitation que lui a lancée récemment la galerie Cavin-Morris à New-York. Félicitations à elle. Si on veut en voir plus, on peut aussi aller sur son site personnel. C'est un travail virtuose et inspiré qui paraît tout imprégné d'un frou-frou de palmes, de bruyère, de protoplasmes, avec grand tralala d'influences du côté d'Unica Zürn, d'Ursula aussi (voir ci-dessous l'expo parisienne qui débute le 31 mai), de l'art brut bien sûr aussi avec mention spéciale pour les médiumniques.

 

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Solange Knopf

Lionel, l'enfant bleu d'Henry Bauchau au LaM

Lionel l'enfant bleu expo 2012.jpg

    C'est jusqu'au 21 juillet, au LaM de Villeneuve d'Ascq, près de Lille, et aussi à l'Université Catholique de Lille. Je ne sais pas grand chose de ce Lionel, adolescent suivi thérapeuthiquement par l'écrivain et psychanalyste Henry Bauchau qui écrivit un roman à son sujet. Savine Faupin, chargée du département art brut au LaM, en dit un peu plus sur la vidéo ci-dessous. Il paraît qu'il y a de nombreux labyrinthes, monstres, pays imaginaires et autres constellations dans son œuvre graphique. Un ensemble de dessins, gravures et sculptures, réalisés entre 1980 et 1998, est entré récemment au musée, don d'Henry Bauchau.


Coco Fronsac et Jim au cabinet de curiosité

Expo chez DA-EN 2012.jpg

"C'est une expo sur les cabinets de curiosités, oeuvres d'art contemporain et quelques pièces anciennes... J'y expose un de mes "Chamans", et François 3 crânes...", m'écrit l'exposante. "François", c'est l'artiste autrement appelé Jim Skull (ce qui veut dire "crâne" en anglais), spécialisé dans les reliquaires aux crânes surmodelés, dont certaines pièces ont été récemment publiées dans un beau livre sur les cabinets de curiosité, ce qui explique sans doute cette inclusion dans cette expo consacrée aux cabinets susdits.

Cabinet DA-END, 17 rue Guénégaud, 75006 PARIS. Tel +33 (0)1 43 29 48 64
Du mardi au samedi de 12h à 19h. JUSQU'AU 25 JUILLET.

L'Art Graphique de Nouvelle-Zélande au Madmusée

    Quatre créateurs néo-zélandais sont présentés à Liège du 12 mai dernier au 8 septembre prochain au Madmusée. L'expo prend par respect pour la Nouvelle-Zélande sans doute un titre anglais "Local Knowledge", ("connaissance locale"...?). Des quatre, une retient plus particulièrement l'attention sur l'écran, Susan King. Voir l'image ci-dessous...

 

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Bernhard Schultze et Ursula à la galerie Les Yeux Fertiles

     C'est comme pour ce couple de créateurs allemands (Schulze: 1918-2005, "art informel abstrait", Ursula (Bluhm): 1921-1999, "aux confins de l'art brut" –elle fut rangée en fait au sein de la Neuve Invention à Lausanne, à un moment, un peu comme Unica Zürn dont elle est proche graphiquement et avec qui elle partage la même nationalité allemande). Leurs œuvres seront exposées du 1er au 30 juin à la galerie Les Yeux Fertiles (vernissage le 31 mai dans le cadre "d'Art Saint-Germain-des-Prés"), et l'on a plus envie de s'arrêter devant Ursula que devant Bernhard, enfin si on se base sur l'image du carton d'invitation, et sans se référer forcément à l'étiquette "aux confins de l'art brut".

 

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Evelyne Postic revient chez Alain Dettinger: "la métamorphose du mille pattes"

     Là, c'est à Lyon que cela se passe. Place Gailleton, chez l'excellent galeriste Dettinger (aïe, on va encore me reprocher de manquer de ri-gueur-intel-lec-tu-elle parce qu'on me prouvera facilement que je donne ce genre de jugement de valeur parce qu'il m'a exposé un jour, mais non, il était déjà excellent avant cela...). Evelyne Postic s'en vient avec de nouvelles grandes compositions grises et roses avec des squelettes qui hésitent furieusement entre se prendre pour des montagnes ou pour des buissons d'épines.

 

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Pétra Werlé chez Béatrice Soulié

      Enfin, pour clore provisoirement cette litanie d'expos et manifestations en tous genres (l'actualité créatrice étant décidément au beau fixe ce printe

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Info-Miettes (2)

Claude Tarnaud, photo transmise par la galerie Nuitdencre64.jpg       La galerie Nuitdencre64 au 64 de la rue Jean-Pierre Timbaud dans le XIe ardt à Paris expose Claude Tarnaud né en 1922 et disparu en 1991. Il s'agit d'un poète surréaliste peu connu, c'est donc l'occasion d'en apprendre un peu plus sur lui. Sa rencontre avec les surréalistes réunis autour de Breton paraît avoir été éclair (1947-1948). Il fut lié à Brauner, Sarane Alexandrian, Stanislas Rodanski. Il semble avoir exécuté une bonne partie de son oeuvre plastique à partir de 1969 après une installation dans le Vaucluse. Là naîtront plâtres "greffés", divers objets, des collages, des oeuvres à la cire ou au brou de noix, des encres... Plusieurs livres de lui ont été réédités à L'Ecart Absolu. Expo de sculptures, peintures et manuscrits prévue pour durer du 19 décembre 2008 au 10 février 2009. 

Danielle Jacqui, détail de sa maison ph Geneviève Berg communiquée par Jean-Pierre Paraggio.jpg    La "modeste collection" de Danielle Jacqui, "résultat d'une aventure qui dure depuis 40 ans" va être exposée dans la salle Fabre à Roquevaire-en-Provence "face à l'église" du samedi 1O janvier prochain à la fin de semaine suivante. Le vernissage a lieu à partir de 11h30 le samedi, ce qui est une information des plus essentielles. Beaucoup de noms au sommaire de cet accrochage, qui réunit sans doute tous ceux qui firent des échanges avec Danielle Jacqui tout au long de sa vie. Au hasard: Raymond Reynaud, Monique Goutte, Claudine Goux, Chichorro, Karamanoukian, Gérard Sendrey, Yvon Taillandier, John Maizels, Martha Grünenwaldt, Claudette Espallergues, Jaber, Jean-Jacques Predali, Bernadette Nel, Roger Ferrara, Marie Morel, Alain Pauzié, etc., "+ des nuls à HIE, que j'adore!", comme l'écrit Danielle Jacqui sans trop expliquer à qui elle songe en disant ces trois lettres un peu violentes... En dehors de cette exposition, Danielle Jacqui continue d'oeuvrer sur son "Colossal d'art brut", projet de décoration à base de céramique pour la gare d'Aubagne. (A noter que sur le site en question, elle reviendra sur ce qu'elle désigne par "nuls à (ch)IE(r)". Il s'agit des peintres de croûtes qu'on trouve sur les vide-greniers, avec leurs disproportions, leurs maladresses. Je sais que Danielle Jacqui fait des distingos même au sein de cette production. Elle m'a montré un jour une petite toile naïve qui était très poétique -Note du 17 février 2009).

Danielle Jacqui, détail de sa maison peinte, ph.Geneviève Berg.jpg
Danielle Jacqui, détail pris sur sa maison décorée à Roquevaire, ph.Geneviève Berg, communiquée par Jean-Pierre Paraggio

Paul DUCHEIN.jpg     De son côté le musée de la Création Franche à Bègles (Gironde) ne chôme pas et a décidé d'exposer les boîtes faites d'assemblages oniriques de Paul Duchein. Il est difficile de passer après Joseph Cornell et tant d'autres amateurs de la mise en boîte. Paul Duchein, esthète raffiné, y arrive en se servant de sa culture qui est grande et en tirant parti de ses goûts pour les belles choses. Un petit catalogue paraît à l'occasion de cette expo qui se tient du 12 décembre 2008 au 25 janvier 2009.

Paul Duchein,la chambre de Mozart, 1990, musée de la Création Franche.jpg
Paul Duchein, la chambre de Mozart, 1990, extrait du catalogue publié par le musée de la Création Franche

 

Peinture de Ignacio Carlés-Tolra.jpg    Ignacio Carlés-Tolra, vieux routier des arts singuliers, comme il est un créateur suisse, peut être accepté par le musée d'art brut suisse Im Lagerhaus de Saint-Gall (en Suisse orientale) qui ne s'occupe que des créateurs suisses à 100%... (Ca me rappelle l'Espace Hérault à Paris dans le quartier de la Huchette autrefois qui n'exposait que des artistes nés au sud de la Loire, ça faisait du monde, ils pouvaient exposer jusqu'à la Turquie par exemple mais pas les gens du Nord -qui ont pourtant dans le coeur la chaleur qu'il n'y a pas dehors, comme disait Enrico). Pour l'anniversaire de ses vingt ans d'existence (à  ce que je crois avoir compris, car les informations qu'ils m'envoient sont en allemand, langue que je ne comprends absolument pas), le musée a invité Carlés-Tolra à monter quelque chose comme une rétrospective semble-t-il. Du 1er décembre 2008 au 16 mars 2009.

Fritz Frischknecht, Alpfahrt,1972.jpg    Les 20 ans du musée "Im Lagerhaus" (au fait sur ce musée, au tout début de ce blog, j'avais fait une note, voir ici) permettent aussi à ceux qui pourront faire le voyage jusqu'à St-Gall de découvrir la peinture naïve de l'Appenzell-Toggenburg, cette région qui s'étend au pied de la montagne magique du Säntis. Parmi les tableaux produits par les artistes autodidactes de ces contrées, on retrouve souvent des transpositions des paysages d'alpages aux verts soutenus communs dans ces régions, où sont semés, piquetant le paysage comme des masses et des formes plus ou moins abstraites peuvent piqueter l'espace d'une composition en apparence abstraite, les prés clôturés, les fermes, les vaches, les chemins blancs... Ces pentes douces sont proches du promeneur, j'ai pu le constater au cours du voyage que je fis en Suisse en 2007, comme des tableaux déjà tout faits dressés sous le ciel, immenses ready-made étendus aux dimensions d'un paysage entier. 

Gaston Savoy, collection de l'Art Brut, Lausanne.jpg    Après les Japonais (et peut-être bientôt les Chinois?), la Collection de l'Art Brut de Lausanne va se retourner un petit peu vers son versant plus intime, à savoir l'art brut présent dans le canton de Fribourg. Et ce, du 6 février au 27 septembre 2009, autant dire qu'on aura le temps d'aller y faire un tour. Ce sera aussi l'occasion d'établir (pour la première fois il me semble, Dubuffet va peut-être même se retourner dans sa tombe!) une confrontation "expérimentale" (dixit le site web de la collection) des oeuvres de dix créateurs fribourgeois (de découverte récente) avec des oeuvres d'art religieux, populaire et ethnographique de cette même région de la Suisse (à mon sens, excellente initiative qui aurait pu être tentée depuis belle lurette). A signaler que la Collection a collaboré récemment (de septembre à novembre 2008) avec le musée Im Lagerhaus pour une expo en prêtant des oeuvres entre autres du Prisonnier de Bâle, de Hans Krüsi, etc. Un catalogue sur l'art brut dans le canton de Fribourg devrait paraître à l'occasion de l'expo, de même qu'un film de Philippe Lespinasse, devenu cinéaste officiel de la Collection, on dirait... Les créateurs présentés sont au nombre de dix dont Marc Moret, Lydie Thorimbert, Maurice Dumoulin, Gaston Savoy (on dirait un clone de Hans Krüsi, avec ses défilés de vaches poyesques), Piere Garbani, Eugénie Nogarède.

galerie Dettinger Int2.jpg    La galerie Dettinger-Mayer de son côté a décidé de montrer au tournant des deux années 08 et 09 un patchwork des artistes qu'elle défend depuis plusieurs années, photographie africaine, art tribal, peintures et dessins en confrontation: il y aura jusqu'au 31 janvier des oeuvres de David Braillon, Evaristo, Evelyne Postic, Ruzena, Pascal Zoss, Fred Deux, Bernard Pruvost, Louise-Anne Koeb, Zahra Toughraï, Marilena Pelosi, Ariel, Aurélie Gaillard, Estela Torres et des photographes africains comme Sanlé Sory ou Tidiani Shitou, etc.

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Louise-Anne Koeb, Sans titre, Galerie Dettinger-Mayer

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03/01/2009 | Lien permanent

Les mises en boîte de Jean Veyret

       Les assembleurs d'objets en boîte sont pléthoriques depuis des années que l'on connaît les boîtes-poèmes d'André Breton ou celles de l'artiste para-surréaliste Joseph Cornell, ainsi que les objets à fonctionnement symbolique tels que les surréalistes les promurent dans les années 1930. Il y eut, pour consacrer ce nouveau support artistique, une grande exposition, intitulée "Boîtes" tout simplement (tenue de décembre 1976 à mars 1977 au Musée d'art moderne de la ville de Paris puis à la Maison de la Culture de Rennes, juste avant la fameuse exposition les Singuliers de l'art de 1978 dans ce même musée parisien).jean veyret,art d'assemblage,théâtre d'objets,boîtes à mise en scène d'objets

      Depuis, je n'ose imaginer ce qui a pu se produire dans ce domaine. Un de mes anciens amis, un surréaliste anglais, Peter Wood, excellait dans ce domaine, avant de tirer sa révérence bien trop tôt dans cette vallée de larmes. Ses assemblages sous boîte vitrée étaient fidèles à une certaine tradition surréaliste de l'image ésotérique. Il la tempérait avec une touche de naïveté ça et là.

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Peter Wood, sans titre, boîte peinte avec divers éléments assemblés, années 1980-1990, coll. et ph. Bruno Montpied.

      Récemment cependant, agréablement surpris (faut dire que j'étais conduit par Alain Dettinger, grand dénicheur de talents devant l'Eternel), j'ai été confronté à un autre style de boîtes, remplies elles aussi d'assemblages, celles d'un ancien instituteur, Jean Veyret, par ailleurs adepte avec son épouse Joëlle (elle aussi tâte des arts plastiques et du détournement de matières et d'objets) d'une forme d'archéologie amateur qui les pousse chaque été, la plupart du temps, dans les déserts, notamment ceux de la Mauritanie, où ils récoltent nombre de débris et bestioles desséchées qui viennent alimenter leurs rêveries ultérieures, une fois de retour au bercail...

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Jean Veyret, La guerre, boîte peinte avec assemblage d'accessoires divers, fil en laine, bois avec écorce, 40 x 28 x 12 cm, 2011, ph. et coll B.M., 2016 ; certes, le sujet est assez limpide, la colombe de la paix va être dévorée par un monstre à la gueule immense et vorace, mais cela est réalisé avec un sens des couleurs et des matières magnifique ; le contraste entre la pelote de fils, les ailes en plastique de la colombe, matériaux tous aussi fragiles les uns que les autres, et le bloc de bois fruste sur un fond sanglant, est très frappant, je trouve.

 

       Les assemblages de Jean Veyret recèlent une fraîcheur et une immédiateté poétique qui s'éloignent nettement de  l'esprit ésotérique qui préside aux boîtes à connotation onirique, un peu comme on pourrait distinguer la poésie d'un Prévert (du reste, poète apprécié par Jean Veyret) de la poésie d'une Alice Massénat (pour citer quelqu'un de contemporain, particulièrement "ésotérique")...

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Jean Veyret, L'apparition, date non notée,  ph. B.M., 2016.

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Jean Veyret, Le sacre, date non notée, ph. B.M., 2016.

 

     Bien qu'au début, paraît-il, cet artiste autodidacte ait commencé par des boîtes confusément interprétables. C'est sa compagne Joëlle, qui, réclamant (avec raison selon moi) du sens plus explicite, orienta involontairement le travail de son mari vers des assemblages  plus immédiatement lisibles : antimilitarisme, anticléricalisme, moquerie à l'égard du christianisme, dénonciation de l'éducation religieuse lobotomisante, poésie engendrée par des rapprochements humoristiques et des analogies surprenantes, toutes attitudes saines et salubres méritant d'être observées avec constance. D'autant que ça nous change enfin de ces boîtes remplies d'objets, certes jolis, léchés, choisis avec un goût exquis, destinées à nous faire sentir qu'on a affaire à un poème visuel qui sonne surréaliste parce qu'on n'y comprend rien et qu'on a affaire à des objets insolites particulièrement beaux...

 

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Jean Veyret, Coffret de représentant en Clous de Christ, date non notée, env. 25 x 35 cm, ph. B.M., 2016.

 

      Jean Veyret a été instituteur une bonne partie de sa vie, je l'ai déjà dit. On rencontre nombre d'artistes autodidactes parmi les professeurs des écoles en effet. Nul doute qu'un ouvrage paraisse un jour à ce sujet, comme il y en eut déjà un sur les artistes postiers (Josette Rasle, Ecrivains et artistes postiers du monde, éditions Cercle d'Art, Paris, 1997). J'ai abondamment parlé sur ce blog des œuvres de deux autres maîtres d'école, Jean-Louis Cerisier et Armand Goupil. Voici donc à présent les boîtes de Jean Veyret. L'instituteur est souvent féru de cultures diverses, pratique un métier altruiste tourné vers les enfants, désire améliorer la société en propageant toutes sortes d'idéaux via les élèves qu'il enseigne. Il n'est pas étonnant, qu'il puisse à côté de son travail, durant les temps de loisir qu'il possède – que l'on sait plus longs  que dans bien d'autres métiers –, tenter de s'exprimer à son tour. Il le fait souvent en autodidacte, ou, au mieux, avec des moyens et des techniques artistiques moins poussées que celles qu'on enseigne dans les écoles spécialisées des Beaux-Arts.

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Jean Veyret, Lobotomies, date non notée, ph. B.M. , 2016 ; les lobotomisés que l'on aperçoit ici, adéquatement choisis parmi des figurines Duplo (plutôt des Playmobil...), aux crânes creux, connues des enfants, se dressent devant une photo de classe religieuse... 

 

      Parallèlement à cette activité de metteur en boîte, qu'il poursuit depuis une trentaine d'années à peu près (et qu'il a très peu montrée, sa première exposition n'ayant été organisée qu'en 2013, à la galerie Dettinger-Mayer à Lyon, suivie d'une autre, tout récemment, fin 2016, dans le même lieu),  Jean Veyret a coulé aussi ses pas dans ceux des aventuriers qui de tous temps ont été attirés par les espaces sauvages ou inconnus des Occidentaux. Il partit à moto à travers le Sahara, stimulé par les premiers rallyes Paris-Dakar, fréquentés et organisés en amateur au début, puisque leurs premiers vainqueurs, côté voiture, avaient roulé en 4L Renault. On était très loin de l'actuel rallye avec ses caravanes de matériel, de technologie, sa couverture médiatique, son spectacle, donnant l'impression d'un divertissement du capitalisme instrumentalisant des territoires au profit de ses jeux du cirque.

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Chez Jean Veyret, la réserve aux boîtes-poèmes... ph. B.M. 2016.

 

     Jean Veyret cherche depuis quelque temps à exposer davantage. Avis aux professionnels de la diffusion artistique qui n'ont pas les yeux dans leurs poches... 

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Info-Miettes (33)

"Zoographie", sur l'animal dans l'art, à Fontcouverte (Aude)

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     Jean-Louis Bigou, l'animateur du blog sur "l'Art Improbable dans l'Aude et ses alentours" (voir en particulier sa note de mars dernier sur les poupées de Mme Ska présentes au musée du Jouet à Figueras en Espagne que l'on avait pu admirer pendant une expo sur "les Poupées" à la Halle St-Pierre il y a quelques années), annonce une expo sur un bestiaire illustré par de "l'art brut", art actuel (pour ne pas dire art contemporain?), art ethnique (pour ne pas dire "art primitif"), pour réfléchir sur les rapports entretenus par l'homme avec l'animal, longtemps considéré comme une machine, incapable de sensibilité et de capacités cognitives, voire d'une certaine forme de conscience. Cela dit, miam c'est bon, le cochon.

De l'individualisme dans l'art populaire, un article d'E.Boussuge dans la revue L'Autre Côté

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Sommaire du n°4 de la revue L'Autre Côté.

     Emmanuel Boussuge, dans le n°4 de cette revue qui se consacre à remettre en question une certain nombre de penseurs français consacrés (Foucault, Deleuze, Badiou, etc.), auxquels elle reproche un certain goût pour le vocabulaire abscons et des théories critiquables, a synthétisé deux notes qu'il avait naguère publiées sur ce blog (voir ici et ). Il illustre ses propos comme sur ce blog par des exemples pris dans les croix de chemin, les linteaux du Cantal et les sculptures de François Michaud, tailleur de pierre que j'ai, on s'en souviendra, maintes fois défendu.
      Pour prouver l'individualisme présent dans l'art populaire (et remettre en cause la thèse selon laquelle ce dernier doit être envisagé comme une masse de signes  culturels codifiés uniformes, il serait peut-être plus convaincant de rassembler – dans une somme dont la diversité ferait de fait davantage autorité – d'autres cas d'individualistes créatifs et populaires, pris dans d'autres secteurs de l'art populaire, et pas seulement dans les croix de chemins et autres linteaux.   
    Par ailleurs, on ne peut pas non plus passer sous silence qu'il y a bien de l'uniformité pour une grande part de l'art populaire, en raison de la pression sociale, des habitudes, des règles de l'artisanat, de l'habitude de copier les uns sur les autres, et sur les artistes de la ville que l'on démarquait en les réduisant naïvement... Au sein de la culture artistique populaire, les individualistes, à mon avis, restent des êtres d'exception (Nicolas Bouvier le met particulièrement en lumière dans son livre sur l'art populaire suisse – voir son édition chez Zoé) qui se détachent au milieu d'une production populaire respectueuse de divers "cahiers des charges" (pas nécessairement ennuyeuse du reste, malgré son "uniformité"). 
       Ces individualistes, présents dans différentes catégories d'art populaire, il faut les recenser, avant de passer à la polémique... 
 
Les 40 ans du sauvetage du Manège de Petit Pierre à la Fabuloserie, le 25 mai prochain à Dicy
 

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     La Fabuloserie à Dicy (Yonne) communique:
    Pierre Avezard (1909-1992) dit Petit Pierre – atteint d'une maladie génétique qui déforme son visage et rend toute communication orale très difficile – quitte très tôt l'école et travaille comme garçon de ferme. Bricoleur de génie, il crée son Manège avec du bois, de la tôle découpée, des objets de récupération et l'anime grâce à un ingénieux système de courroies et d'engrenages. Le dimanche, le public était accueilli sur le terrain pour découvrir ce chef d’œuvre de l'art populaire. Vieillissant, Petit Pierre ne peut plus en assurer l'entretien et le Manège est en danger.

    Après de nombreuses péripéties, il est accueilli à La Fabuloserie en 1987 par Alain Bourbonnais, qui en entreprend le patient démontage et transport, avec une équipe de bénévoles. Il décède malheureusement l'année suivante et ne verra pas le résultat de ces efforts. En 1989, reconstruit à l'identique et restauré, le Manège est inauguré dans le parc du musée.

 Pour célébrer cette aventure, La Fabuloserie propose une exposition photographique des grands moments de l'épopée et vous invite bien entendu à admirer le manège en activité avec une animation toutes les heures.
    Par ailleurs, le spectacle "Petit Pierre", mis en scène et joué par Maud Hufnagel, se déroulera dans la salle polyvalente du village (10€/adulte ou 5€/enfant en sus à régler sur place avec réservation obligatoire par mail à lafemme@loeilabarbe.fr).

   Enfin, la collection permanente de plus de 1000 œuvres a fait l'objet d'un nouvel accrochage, avec la mise en avant de superbes dessins de Jaber dans le "Tunnel".
  Pour clôturer la journée de façon conviviale, une collation sera offerte aux visiteurs par l'équipe du musée. 

Autocar Paris - Dicy
Samedi 25 mai:
Départ 10h30 Porte d'Orléans (derrière station Total)
retour à Paris vers 20h30.
servation obligatoire sur fabuloserie89@gmail.com
Chèque 30€/personne (trajet+visite)
à l'ordre de: La Fabuloserie
à adresser :52 rue Jacob 75006 Paris

   

 

 

 

 

    Si l'on vient par ses propres moyens à l'heure du repas, il faut prévoir son pique-nique (solution de repli à l'abri en cas de mauvais temps). Un autocar depuis Paris est prévu (voir ci-contre), mais je ne sais s'il reste encore des places.

Pascale Roux et Sarah V. chez Alain Dettinger à Lyon

     Alain Dettinger est un grand défenseur des artistes féminines, comme on sait. J'ai reçu deux nouveaux cartons illustrant ce fait. L'un reproduit un dessin à l'encre sur carton intitulé "Santa Rata penada" (Sainte rate punie?) de Pascale Roux, faisant partie d'une expo sur le thème de "l'amour à mort", curieuse image semblant représenter une sorte de chauve-souris aux ailes tatouées de silhouettes masculines (d'anciens amants?), des enfants la flanquant de part et d'autre, un autre lui sortant  par le bas...

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Pascale Roux, Santa Rata Penada, 100 x 70 cm, encre sur carton, 2018.

    L'autre, me plaisant davantage, reproduit comme une vulve sublimée par des couleurs vaporeuses, résultant d'un dessin aux crayons de couleur, cependant intitulé "Ventre glacier"... Là, l'expo a deux thèmes: "Vierges ouvrantes" et "traversées". Tout un programme...

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Sarah V., Ventre glacier, 34 x 34 cm, crayons de couleur sur papier, 2018.

 

Du samedi 8 juin au 29 juin 2019, 4 place Gailleton, Lyon 2e ardt, tél 04 72 41 07 80.

Une grande exposition de plasticiens contemporains et singuliers à la Coopérative Collection Cérès Franco à Montolieu, "Croqueurs d'étoiles"

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Vue extérieure de la Coopérative Collection Cérès Franco, photo © Jacques-Yves Gucia.

 

   Françoise Monnin, par ailleurs rédactrice en chef de la revue Artension, est commissaire d'exposition à Montolieu (Aude) pour une expo réunissant 86 artistes sur le thème du voyage dans la Lune (nous sommes à 50 ans de l'arrivée de l'homme sur la Lune en 1969 ; une autre expo, très différente, et il faut bien le dire, bien moins vivante, est aussi montée sur le même thème au Gand Palais à Paris), conçu de manière extensive, tourné davantage sur l'évocation imaginaire et métaphorique de l'astre. L'expo est intitulée "Croqueurs d'étoiles". Car l'adage ne le dit-il pas, les artistes ont la tête dans les étoiles...

    Il y a à boire et à manger dans ce rassemblement, mais si l'on se fonde sur la mosaïque affichée sur le site web de la Coopérative, l'ensemble reste fort stimulant. Voici un tout petit choix (on se réfère au lien à la ligne précédente pour en découvrir plus) :

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Art populaire mexicain, sans titre, bois peint, Collection Cérès Franco.

jean-louis bigou,zoographie,bestiaire dans l'art,emmanuel boussuge,l'autre côté,art populaire individualiste,madame ska,fabuloserie,petit pierre,galerie dettinger,pascale roux,sarah v.,art féminin Mirabelle Dors, Consensus, Plâtre et pâte fixés sur bois, 38 x 45 x 2 cm, 1975, Collection Cérès Franco.

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Eli Malvina Heil (il me semble que cet artiste a été montré au Musée de la Création franche de Bègles, me trompé-je?), sans titre, peinture vinylique sur toile, 55 x 73 cm, 1974, Collection Cérès Franco.

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Jeannine Mongillat, Sans titre, collage et papier mâché, 24 x 34 x 9cm, 1990, Collection Cérès Franco.

 

    On y aperçoit en particulier un large panorama des nouvelles créations d'André Robillard, qui, à l'évidence, ne sont plus de son seul fait, et bénéficient de l'aide souterraine du collectionneur qui le mécène. Robillard, ce n'est plus de l'art brut, mais une nouvelle forme d'art contemporain ayant couché avec l'art brut, quelque chose d'hybride. Le langage autonome de Robillard se brouille dans ces réalisations un peu trop maîtrisées, je trouve.

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André Robillard (et autres?), OVNI Fusée martienne, 15 x 39 cm, 2012, collection particulière.

 

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André Robillard (et autres?), Soucoupe volante, 150 x 350 x 350 cm, feutres sur bois, 2008, collection particulière.

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André Robillard (et autres?) et une partie de ses assemblages, 1999-2019, collection particulière photo © FL-Alain Machelidon

"Les Croqueurs d'étoiles", Coopérative collection Cérès Franco, Montolieu, du 20 avril au 3 novembre 2019. 

Jano Pesset à l'Atelier-Musée Fernand Michel à Montpellier tout l'été

    Paris avait pu admirer certaines de ses oeuvres il n'y a pas si longtemps à la

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Info-miettes (13): merveilles et singuliers ici et là

(Cette note comporte deux mises à jour)

MIRABILIA, le sommaire annoncé, et un bulletin d'abonnement

      Fondée par Anne Guglielmetti, romancière, et Vincent Gille, ancien chargé de mission au Pavillon des Arts, commissaire d'exposition sur des manifestations aussi réussies que Trajectoire du Rêve, ABCD, A corps perdu, Les Bidules de Maître Molina, ayant aussi travaillé sur l'expo consacrée aux Jungles du Douanier Rousseau (Grand Palais) et sur celle récente de la Tate Gallery à Londres sur Gauguin, la revue Mirabilia paraît prête à sortir des starting blocks.

guy girard,gilles manero,surréalisme contemporain,art singulier,galerie amarrage,napoléon,carquefou,création francheLéon Spilliaert, La Digue, 1909

Léon Spilliaert, L'élévation, 1910guy girard,gilles manero,surréalisme contemporain,art singulier,galerie amarrage,napoléon,carquefou,création franche

 

      En témoigne le sommaire de son n°1 (annoncé sous réserve), prévu pour cet automne. J'attends avec intérêt pour ma part la contribution sur Léon Spilliaert, peintre post-impressionniste si je me rappelle, dont on avait vu une rétrospective au Grand-Palais il y a déjà un bon moment. Michaël Kenna, pour sa part, est un photographe qui paraît travailler dans l'épure.

 

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Michaël Kenna, Torii, Etude 2, Takaishima, Lac Biwa, Japon, 2007, ph extraite du site web consacré aux travaux de Michaël Kenna

 

      Si l'on veut s'abonner, veuillez cliquer sur ce lien. Le bulletin d'abonnement, et le sommaire complet s'y trouvent.

 

GUY GIRARD à SAINT-OUEN, Galerie Amarrage

 

Carton pour Napoléon à St-Ouen 2011.jpg

 

     On se souviendra peut-être de mes notes plus anciennes sur ce peintre "d'histoire" du genre désinvolte qui s'amuse à subvertir les icônes de l'histoire de France et d'ailleurs, dans l'espoir peut-être de contribuer à l'apparition de nouveaux mythes plus libérateurs surgissant des ruines de ces déboulonnages.

 

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Guy Girard, Napoléon et le passage du Nord-Ouest, 116x89cm, exposé à la galerie Amarrage

      A la galerie Amarrage, gérée par une association du même nom à St-Ouen, aux frontières des Puces, il présente actuellement quelques tableaux à l'huile où pullulent des clones d'un Napoléon cuisiné à toutes les sauces.: de ses rencontres avec Salvador Dali, en passant par ses tribulations avec une autruche, ses coïts en public, son goût de l'haltérophilie, son éléphant domestique, ses métamorphoses en grand méchant loup, chameau ou bonhomme de neige.Napoléon et son autruche, 30x30,H sur toile.jpg Guy Girard s'inscrit là à n'en pas douter dans une tendance très contemporaine qui joue à jongler avec les codes et les normes de la représentation, télescopant joyeusement les époques, usant de l'anachronisme assumé comme une arme de démystification massive.

Espace Amarrage, St-Ouen, le plan.jpg

Exposition "Napoléon et quelques autres" du 21 octobre au 7 novembre (probablement prolongeable jusqu'au 14 novembre), à la galerie Amarrage, 88, rue des Rosiers, 93400 St-Ouen, www.amarrage.org. Ouverture Samedi, dimanche et lundi, de 14h à 19h Renseignements: 01 40 10 05 46 ou 06 15 63 93 11.

GILLES MANERO à Carquefou

     Je suis toujours avec intérêt le travail sans cesse expérimentateur de Gilles Manero que l'on a connu peintre sur vieux microsillons récupérés où il racontait une obscure épopée de volatiles échappés d'une basse-cour onirique.

Carton-Manero-à-Carquefou.jpg

Carton d'invitation expo Manero à Carquefou

 

     Depuis quelques temps, comme on a pu le constater à une récente expo au Musée de la Création Franche à Bègles où de nouvelles pièces sur le thème étaient montrées, il développe une certaine attirance pour les horloges, qu'il travaille directement sur le cadran (ce qui fait le trait d'union avec la circularité de ses anciens microsillons)Cadran-d'horloge,expo-CF-20.jpg ou qu'il édifie des petits théâtres de personnages montés comme sur un échafaudage autour de ces mêmes cadrans (voir le carton d'invitation à son actuelle exposition à Carquefou). On le sait moins, Gilles est également un excellent et raffiné dessinateur, que l'on aurait pu ranger sans coup férir dans le surréalisme contemporain s'il existait encore un mouvement suffisamment curieux de ce côté-là.

 

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 Gilles Manero, L'Ange du dimanche, coll. privée, Bordeaux

Exposition à l'espace du Manoir des Renaudières, direction la Fleuriaye, du samedi 5 novembre au dimanche 4 décembre, entrée libre, ouvert les mercredis, samedis et dimanches de 14h à 18h, ou sur RDV. Renseignements: Direction de l'Action Culturelle, ville de Carquefou, 02 28 22 24 40, ou culture@mairie-carquefou.fr. Vernissage le 5 novembre à 16h.

Isabelle Jarousse à Paris chez Béatrice Soulié

      Nouvelle exposition ici encore d'une artiste que l'on ne rangera pas parmi les Singuliers, mais plutôt du côté de ces artistes contemporains poétiques, tels qu'on peut en découvrir dans des galeries comme celle d'Alain Dettinger à Lyon, place Gailleton (qui fit beaucoup pour lancer la carrière  d'Isabelle Jarousse) ou celle de Pierre et Madeleine Chave, héritiers d'Alphonse, à Vence (qui présente régulièrement désormais Jarousse).

 

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       La galerie de Béatrice Soulié sur la rive gauche de Paris elle aussi s'intéresse à ces travaux atypiques. Jarousse travaille le  papier, qu'elle façonne elle-même, ce qui donne à certaines de ses oeuvres un aspect de dessin sculpté. Elle se caractérise aussi autrement, par l'élaboration d'un univers dense et serré de personnages entrelacés dans une jungle de tiges, lianes ou fils, presque étouffant.

Expo Isabelle Jarousse "Les parfums de l'attente", du 20 octobre au 26 novembre, Galerie Béatrice Soulié, 21, rue Guénégaud, 75006 Paris.

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30/10/2011 | Lien permanent

De la sirène d'Europe à la Mami Wata, sirène africaine

    Cela fait longtemps qu'en rêvant à mon sciapode, emblème et logo que je me sens davantage que d'autres (les éditions Zoé en Suisse par exemple) fondé à brandir, étant donné mon patronyme, cela fait longtemps que je me dis que si je devais trouver une épouse à mon sciapode, son pendant féminin ne saurait être autre qu'une sirène.

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Sirène de M.René Jenthon, autrefois installée dans son jardin de silhouettes en tôle peinte et découpée à côté de St-Pourçain-sur-Sioule (Allier), coll.privée, ph.Bruno Montpied

     Cela recoupe mon histoire sentimentale, j'ai connu il y a des lustres une femme, désormais disparue, qui était fascinée par ces mêmes sirènes, ayant été sans doute l'une d'entre elles dans une vie onirique parallèle. Elle avait commencé une esquisse de collection sur ce thème. Cela n'avait pas été loin. Cependant, pendant les mois de gestation intra-utérine de ce qui allait devenir par la suite sa charmante fille, elle la rêva comme une sirène, ce à quoi ressemblent les foetus d'ailleurs...

Cariatides avec siréneau et sirène, porte de la maison d'un viticulteur de l'Entre-Deux-Mers à Rauzan (merci à Anne Billon et à Gilles Manero pour l'indication ; ph B.Montpied, 2008.jpg
Maison de viticulteur à Rauzan (Gironde), ph.B.M., 2008

    Ce rapport aux sirènes connut un épisode posthume assez merveilleux. Cette amie avait fait planter un rosier devant sa maison en Brière. D'une variété nommée Mermaid... Quelques semaines après sa disparition, nous nous trouvions, sa fille (âgée alors de douze ans), son mari et moi ensemble dans cette maison. Un matin, en sortant sur le pas de la maison, sa fille eut la surprise de voir qu'une des roses de l'arbuste s'était tournée vers le seuil, avec cette étrange impression que la rose la regardait... J'apprends à cette occasion le nom de cette variété de rose. Mermaid veut dire Sirène comme on sait. Je me demande si la disparue savait le nom de la rose, sans doute que oui, connaissant son goût pour les coïncidences. Mais alors, dans un second temps, le mot sonne autrement, j'entends tout à coup: Mère m'aide... Signal post mortem d'une mère errant parmi les choses, du souvenir de la mère flottant dans le décor de sa vie pour une petite fille désormais orpheline?

     L'iconographie sur la sirène est vaste et variée, bien davantage que sur les sciapodes, bien moins connus. Elle contient parfois des images un peu effrayantes, comme ce bébé en bocal que garde paraît-il le musée de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort (signalons au passage à nos lecteurs qu'il vient de réouvrir après deux ans de travaux de restauration, merci à Jean-Raphaël pour l'info), ou des images plus sensibles comme cette sirène peinte sur un bombardier pas spécialement conçu pourtant pour l'expression de la sensibilité...

Enfant-Sirène du musée Fragonard de Maisons-Alfort, les jambes soudées ressemblant à une queue de poisson.jpg

Enfant-"sirène", musée Fragonard de Maisons-Alfort ; les jambes soudées par malformation les font assimiler à une queue de poisson

Sirène peinte sur un bombardier américain, années 40 sans doute, vu sur anonymousworks.jpg
Photo insérée sur le site Anonymous Works, années 40 peut-être 
 
      Or, le hasard m'a mis récemment sur la piste des "Mami Wata", ces esprits de l'eau plus ou moins maléfiques, sirènes à la mode togolaise, béninoise, ghanéenne ou encore congolaise, dont le nom dériverait de l'anglais "Mummy Water" (Mère eau).Mami Wata, groupe de statues,Tsevie, Togo, sur le site web art-vs.de.jpg Il y a eu il y a déjà quelque temps un ouvrage, Mami Wata, la peinture urbaine au Congo, de Bogumil Jewsiewicki (éd. Gallimard, coll. Le temps des images, 2003), qui présente ces esprits complexes comme des symboles de la femme libre, peut-être inspirée des femmes européennes (l'Europe aussi a eu ses sorcières, femmes libres réprimées), dont l'imagerie emprunte ses différents styles à des sources semble-t-il multiples (à une imagerie populaire venue de l'Inde notamment), et utilisée par différents discours politiques (Mobutu se servait de son image).Mami Wata, par Cheri Benga sur le site web ananzie.net.jpg La Mami Wata aux "mille aspects" fait, entre autres, trembler le phallocrate africain, par la liberté sexuelle qu'elle manifeste (la femme libre, la maîtresse, est surnommée "la deuxième bureau"). "Son aspect principal paraît puiser dans le fonds folklorique européen passé par la littérature scolaire se référant en particulier à Mélusine"... écrit M.Jewsiewicki.Mami wata sur le site web ananzie.net.jpg Les affiches de cirque européens montrant des charmeuses de serpents ont pu influencer les représentations peintes au Congo (pays où l'on ne trouve apparemment que des peintures sur le thème de la sirène, tandis que dans les autres pays d'Afrique occidentale ce sont davantage des oeuvres en trois dimensions), ainsi que des figures de proue sur les bateaux... 
Mami Wata peinte sur une maison du Bénin, site de partage de photos d'une certaine Laurence.JPG
 
    Passant récemment par Lyon, le galeriste Alain Dettinger m'a mis sous les yeux une remarquable sculpture éwé qui proviendrait peut-être du Ghana. Ce serait une représentation de Mami Wata là aussi.
Mami Wata, objet sculpté Ewé, provenance Galerie Dettinger-Mayer, Lyon, ph.Bruno Montpied.jpg
Esprit de l'eau, Mami Wata, origine Ewé, peut-être Ghana, coll.privée, ph. B.Montpied, 2008
 
     Je trouve l'objet saisissant, combinant les formes du poisson et de l'être humain de façon inversée par rapport à la norme. C'est le torse et la tête qui sont poisson cette fois et le bas du corps qui appartient à l'homme (au verso est figuré le postérieur). Inversion qui me paraît rare et qui justifiait cette note un peu hétéroclite sur le thème des sirènes. De plus, on notera, les amateurs de sciapodes noteront, que ce poisson à jambe n'en possède qu'une. C'est un poisson monopode. Pourvu de deux fesses néanmoins (car un sciapode ne devrait avoir qu'une fesse, on n'y pense pas suffisamment). Une Mami Wata un peu sciapode en somme.  

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L'art partagé à Saint-Trojan (île d'Oléron), codicille

      Je me suis décidé entre les trois manifestations dont je vous causais récemment, j'ai commandé mon pilote-chauffeur, le jet est arrivé sur mon toit, et d'un coup d'aile je me suis propulsé à St-Trojan-les-Bains, où il pleuvait fort ma foi...

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Vue sur l'allée centrale de la troisième édition de l'Art partagé à Saint-Trojan, ph. Bruno Montpied, juin 2017.

 

       Peu importait, le soleil était à l'intérieur de l'entrepôt à festivals avec plein d'œuvres de belle qualité, sélectionnées par l'Association Œil-art, dirigé de main de maître par Jean-Louis Faravel, qui organise en alternance avec ses biennales de Rives en Isère cette autre manifestation, également tous les deux ans sur l'île d'Oléron. Celui-là travaille passionnément, et ne compte pas ses heures pour choisir ce qu'il veut montrer, le présenter de façon soignée, avec encadrements étudiés et accrochés par lui. Pour connaître le nom des artistes ou créateurs exposants, on se reportera à ma note précédente...

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Pierre Albasser n'a pas manqué de faire son apparition sur les cimaises, plus coloré qu'autrefois..., ph. B.M.

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Vue au fond de l'allée centrale, œuvres sous globe de Gilles Manero, et derrière, de droite à gauche sur les paravents blancs, d'Irène Gérard, de Mehrdad Rashidi, et d'Imam Sucahyo ; ph. B.M.

 

        Certes, on pourrait trouver qu'il y a beaucoup (trop) d'œuvres venues des centres d'aide par le travail et autres foyers d'aide sociale. Ce serait oublier qu'Œil-art les sélectionne dans leur majorité avec rigueur et exigence. Cela nous change de tant de lieux où l'on se contente de peu, remplissant la voiture sans grand souci de tri, avec la paresse de n'avoir pas cherché ailleurs qui plus est. Avec ces expos d'"Art partagé", une des grandes raisons de venir les voir, pour les amateurs, collectionneurs, et prospecteurs de tous calibres (les prix n'y sont pas trop élevés, c'est à noter pour les passionnés qui ne se recrutent pas nécessairement et uniquement chez les cossus - peut-être même ne se rencontrant que très rarement de ces côtés-là...), tient au fait qu'on est à peu près sûr d'y faire des trouvailles de tous premiers ordres, certes pas sous des noms connus (ce qui éloigne à coup sûr investisseurs et spéculateurs, et bon débarras, restons entre gens de bonne compagnie...!), mais manifestant une inventivité hors du commun.

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Imam Sucahyo, sans titre (des cavaliers guerroyant semble-t-il, mais sur... des chevaux?... des moutons?), ph. B.M.

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Mehrdad Rashidi, sans titre, crayon à dessin sur papier (environ 50x65 cm) ; ph.B.M.

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Un des dessins de Gilles Manero exposé à St-Trojan, ph. B.M.

 

        Allez donc à St-Trojan toutes affaires cessantes, l'exposition ne durant qu'assez peu de temps (jusqu'au 16 juillet). C'est le moment d'y découvrir, peut-être comme moi (mais je ne vous impose rien...), par exemple... : les œuvres d'un nouveau venu balinais, Imam Sucahyo, des dessins aux stylos bic multicolores étourdissants, côtoyant les dessins au crayon à dessin simple de l'Iranien Mehrdad Rashidi qui n'ont rien à envier à notre Gaston Chaissac, l'ancêtre de l'art singulier français ; les saynètes étagées sous globe de Gilles Manero, qui expose aussi, accrochés au mur, de fort beaux dessins visionnaires et presqu'abstraits, "minéralogistes", où il n'a pas oublié les frottages de son maître Max Ernst ; les puissants dessins de Dimitri Pietquin ; les travaux éclectiques de Marie-Jeanne Faravel ; les touffus dessins aquarellés de couleurs sépia de Jean-Christophe Humbert (le fils de Raymond et Jacqueline Humbert, qui a donc de qui tenir, on s'en convaincra en allant faire un tour au musée de Laduz cet été où Jacqueline monte une nouvelle exposition consacrée aux anciennes œuvres de son mari Raymond) ; les magnifiques dessins fouillés en blanc sur noir de Catherine Garrigues (également exposée à Lyon chez Alain Dettinger en ce moment...) qui font un peu penser à Unica Zürn ; les non moins magnifiques peintures d'une inconnue à mon bataillon, Hélène Blondin, active dans le Sud-Ouest à ce que m'a dit Jean-Louis Faravel, qui peint un peu comme moi en ce moment, des figures peu nombreuses sur un fond laissé en réserve ; les dessins naïfs, mais riches d'un point de vue graphique d'un créateur venu d'Allemagne, Christian Gautier...

 

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Quatre peintures sur papier d'Hélène Blondin (elle excusera, j'espère l'aspect sombre de ma photo...), ph. B.M.

 

     Je ne vous cite là que ceux qui m'ont littéralement tapé dans l'œil, pour le reste, reportez-vous, si vous voulez en savoir plus au site de l'association organisatrice, Œil-art, on y trouve un texte (d'Emmanuel Merle) et une image pour chacun des exposants.

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Marie-Jeanne Faravel, sans titre (il me semble), une histoire de nouage..., ph. B.M.

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”Le Cœur au ventre”, une collection d'art singulier et brut

      "Le Cœur au ventre" – ce titre de l'expo qui va bientôt ouvrir, dans deux jours, chez Art et Marges à Bruxelles (314 rue Haute, dans le quartier populaire des Marolles) – provient du nom de la défunte galerie de Marion Oster, qui était ouverte dans le Vieux Lyon et qui a été fermée voici deux ou trois ans¹, l'art singulier ne perdurant pas, faut croire, sous la cathédrale de Fourvière... (En effet, il y a désormais pas mal d'années, il y eut un autre lieu favorable aux Singuliers dans cette même partie de Lugdunum, à savoir l'Espace Poisson d'Or qui lui-même était un avatar de la galerie du même nom qui était dans les Halles à Paris...). L'exposition commence  le 13 février et se terminera le 7 juin.

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Ludovic et Marion Oster dans leur ancien appartement de Lyon, tenant un couple de poupées de Monique Vigneaux (derrière, je crois reconnaître Louis Pons ?, Philippe Dereux?, Le Carré Galimard?, Mister Imagination et ses pinceaux anthropomorphes, entre autres...) ; la poupée est un thème et un support du reste récurrents dans leur collection ; © ph. Annabel Sougné, Art et Marges, 2018.

 

         Marion Oster est artiste, et collectionneuse, cette dernière casquette étant partagée avec son mari Ludovic, un féru de galeries, foires et autres Puces et brocantes. Leurs goûts se portent, pour une petite partie de leur collection, vers un art expressionniste contemporain, mâtiné d'art brut et d'art singulier. Ce qui correspond à une tendance actuelle – dont je ne suis que modérément friand, je m'empresse de le dire – qui identifie exclusivement dans l'art brut et singulier les mêmes composantes que dans l'art souffrant, l'art du pathos. Les corps se squelettisent, les tripes s'exhibent en toute impudeur, les êtres sont proches des cadavres, la personne se tord de douleur métaphysique ou pathologique... Parfois, comme dans le cas des œuvres de Stani Nitkowski, ce dernier étant très présent dans la collection des deux Oster, les corps sont en voie d'explosion (voir ci-contre expo à la coopérative Cérés Franco à Montolieu)...St Nitkowski-peau-mots-michel-macreau.jpeg Et c'est vrai que la maladie, la mort, la détresse sont des sujets qui travaillent souvent par-dessous beaucoup d'artistes, au risque de sombrer dans une certaine forme de misérabilisme new look, analogue à l'attitude du blessé léchant ses plaies. Citons dans cette collection les œuvres de Michel Nedjar, Jean-Christophe Philippi, Ghislaine et Sylvain Staelens, Philippe Aini, Lubos Plny, Jean Rosset, Denis Pouppeville...

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Lubos Plny, Galerie ABCD, Montreuil-sous-Bois.

 

     Cependant, la collection Oster est loin de se limiter à ce néo-expressionnisme. Beaucoup d'anonymes en font partie aussi, sur lesquels je n'ai recueilli que peu de renseignements, mais qui prouvent l'enthousiasme sincère de nos deux amateurs d'art pour des œuvres sans se préoccuper d'un quelconque pedigree placé en amont. Ils sont ainsi capables d'acquérir un objet d'art forain qui les aura interpellés au détour d'un marché aux Puces, en raison de son apparente "barbarie". La force de l'objet prime avant tout. Marion et Ludovic ne s'encombrent pas de théorie de toute façon, l'oeuvre leur parle ou pas, et les choisit ou non, pour devenir une compagne de vie dont ils ne se séparent plus après acquisition.

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Jeu d'art forain, coll. Marion et Ludovic Oster (acquis place du Jeu de Balle, non loin de chez Art et Marges à Bruxelles), ph. Bruno Montpied, 2017.

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Une vue de la collection Oster, comme elle se présentait à l'époque de l'installation lyonnaise ; © ph. Annabel Sougné, Art et Marges, 2018.

 

      Dans leur fourmillante collection, dont l'installation lorsqu'ils vivaient à Lyon côté Rhône a frappé tous ceux qui l'ont visité (et notamment les animateurs d'Art et Marges qui ont choisi du coup d'essayer d'en reconstituer l'aspect dans leur locaux de la rue Haute à Bruxelles), avec son apparence de grotte ou de crèche géante grouillant de formes, couleurs, aspérités, sinuosités dans lesquelles l'œil ne savait où se poser, comme errant dans un labyrinthe, on trouve aussi de plus énigmatiques créations. Comme celles d'Yves Jules, Angkasapura, Armand Avril, Babahoum, Ben Ali, Asmah, Bonaria Manca, Caroline Dahyot, Burland, Monchâtre, Giovanni Bosco, Guy Brunet, Jean Branciard, Jean Tourlonias, Juliette Zanon, Karl Beaudelère, Las Pinturitas, Martha Grünenwaldt, Monique Vigneaux, Ni Tanjung, Noël Fillaudeau, Paul Amar, Philippe Dereux, Pierre Albasser, Sylvain Corentin, Le Carré Galimard, Ted Gordon, etc. J'ai également l'honneur de figurer parmi toutes ces vedettes (l'œuvre ci-dessous provenant d'une expo à la galerie Dettinger-Mayer).

Mise à jour du 17 février :   

      On déplorera au passage que les animateurs d'Art et Marges, d'après ce que m'en ont dit des visiteurs présents au vernissage, n'aient pas jugé utile de placer des cartels à côté de chaque oeuvre afin de renseigner le public. Ce procédé peu respectueux des artistes et des créateurs se poursuit apparemment dans le catalogue où aucune information sur l'identité des artistes (certes nombreux) n'est apportée...

 

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Un aspect limité de l'intérieur de la Villa Verveine décorée par son habitante, Caroline Dahyot (ph.B.M., 2018) ; cette dernière a monté une installation de ses diverses œuvres dans le cadre de l'exposition "Le Cœur au ventre", installation qui tente à chaque fois de restituer un peu l'ambiance unique du décor intérieur de son habitat à Ault (Somme).

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Caroline Dahyot, Jamais tu ne te soumettras, tableau exposé au Petit Casino d'Ailleurs en 2018 ; personnellement, je trouve que l'art de Caroline n'est jamais mieux mis en valeur qu'en œuvres séparément exposées, et non accumulées comme dans ses installations ; ph. B.M.

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Bruno Montpied, L'avenir menaçant², 31,5 x 24 cm, 2013, coll. Marion et Ludovic Oster, ph. B.M.

 

       La naïveté pourrait tout aussi bien s'y faire une place dans cette collection, avec les poupées transformées, mais aussi les objets de piété éclairés par l'ingénuité de leurs auteurs, les ex-voto, les paperoles, les reliquaires (qui hésitent entre naïveté et morbidité, avec leurs bouts d'os considérés comme reliques adorées...), les petits tableaux sans prétention...

 

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Œuvre anonyme acquise récemment par les Oster, une bergère, son mouton, son fuseau, son chien, broderie en fil chenillé et collage, sans date (XIXe sans doute) ; ph.B.M.

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¹ Marion Oster a animé également auparavant, cette fois à Paris, durant près de quinze ans, l'Espace Lucrèce dans le 17e ardt.

² A noter que ce titre pourrait faire figure de signe avant-coureur du titre du récent livre de Joël Gayraud, L'Homme sans horizon...

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Exposition Bruno Montpied à l'Atelier Véron à Montmartre, œuvres et collection, en janvier-février prochain

       Ma dernière exposition remonte à l'année 2022, et c'était à la galerie Dettinger-Mayer à Lyon. Cette fois, ce sera à partir du 25 janvier jusqu'au 20 février, au 31 rue Véron, tout près de la rue Lepic, à l'Atelier Véron, à Paris cette fois (23 œuvres personnelles qui viendront se confronter aussi avec 12 œuvres d'autres créateurs en provenance de ma collection). A Lyon, c'était déjà des formats carrés (30x30 cm), format que je pratique assidûment, depuis 2021, parce que je trouve en lui finalement le format idéal pour permettre au mieux l'essor de mon imagination graphique. Je me trouvais bridé en effet par les formats aux largeur et longueur différentes des papiers variés que j'utilisais jusque-là. Avec le carré, j'éprouve l'impression que "ça peut partir dans tous les sens"... Le papier, c'est du 300 g, utilisé pour l'aquarelle, dans des blocs Hahnemühle (dont le nom, âne-mûle, m'enchante...).

        J'en suis rendu actuellement à l'heure où j'écris ces lignes à 134 dessins dans ce format carré. Et ça continue. Au début, ce fut des "carrés simples", des compositions occupant à peu près toute la feuille, comme celle ci-dessous :

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Bruno Montpied, Prisonniers d'une montagne, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2021, photo B.M. (exposée à l'Atelier Véron)

 

     Cela dura un certain temps (65 œuvres) jusqu'à ce que l'idée germe de m'imposer – par contrainte consentie, à la façon des artistes de l'OUPEINPO (Ouvroir de Peinture Potentielle, dérivée de l'OULIPO, Ouvroir de Littérature Potentielle, invention de Raymond Queneau et autres, Georges Pérec par exemple) –, des formes aqueuses initialement posées au pinceau large sur ma feuille. La première de ces formes, et donc d'une nouvelle série,  fut une forme circulaire que j'appelais simplement Cercle dans le carré. Cela dura jusqu'au 73e carré.

 

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Bruno Montpied, Le Prisonnier du cercle, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023, ph. B.M. (exposée à l'Atelier Véron).

 

       Car, tout à coup, la forme badigeonnée avec une eau plus ou moins trouble suivit un tracé labyrinthique qui laissait en réserve une forme ressemblant un peu à un trèfle à 4 feuilles. La série Trèfle dans le carré était née. Et cela se mit à alterner avec la série précédente en fonction de l'humeur.

 

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Bruno Montpied, La Porteuse de feu, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 (exposée à l'Atelier Véron). Ph. B.M.

 

       Ensuite, par amusement, est arrivée une série bouffonne "le carré dans le carré"... Exemple:

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Bruno Montpied, Sauve qui peut!, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 ; ph. B.M. (exposée à l'Atelier Véron).

 

     Comme ma ligne d'humeur est souvent sinueuse, bien entendu, d'autres séries sont apparues dans la foulée, comme "l'étoile dans le carré", puis ce fut au tour de Méduses, aux lignes serpentiformes entourant un rond d'eau toujours trouble (fond de mon pot à pinceaux):

 

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Bruno Montpied, Etoile interdite, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 (exposée à l'Atelier Véron) ; ph. B.M.

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Bruno Montpied, La Méduse accapareuse, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 (NON exposée à l'Atelier Véron), ph.B.M.

 

       Aujourd'hui, une nouvelle série a vu le jour, "Formes flottantes"...

       Bref, à l'Atelier Véron, Aurélie Barthaux qui anime le lieu, avec Anne-Sophie, et sous la haute supervision de Jacques Tenenhaus, m'a proposé de mettre en regard de mes propres dessins (qui sont en vente bien sûr), dans une seconde partie de la galerie, quelques pièces tirées de ma collection (qui, elles, ne sont pas à vendre). Je suis arrivé à douze, l'espace étant plus restreint, avec des œuvres aux dimensions conséquentes que je ne peux généralement pas accrocher chez moi, où l'espace est compté et donc réservé à des œuvres de plus petites tailles. Pour qu'il y ait une tentative de dialogue avec ma propre iconographie, j'ai ajouté deux autres dessins carrés dans cette seconde salle, ce qui porte l'ensemble à 23 œuvres (comme annoncé au début de cette note). J'ai rédigé une présentation de l'exposition de ces onze pièces, intitulée "Morceaux choisis" on peut la lire ici.

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Monleme Gladys (Bénin), Ss titre, technique mixte sur panneau de bois, 84x87 cm, 2010, (exposé à l'Atelier Véron), ph. B.M.

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Gérald Stehr, Le Goule-affre, série des "Homo Rorschachiens", 180 x 72 cm, 2016 (exposée à l'Atelier Véron) ; ph. B.M.

 

Atelier Véron, 31 rue Véron, Paris 18e (M° Pigalle ou Abbesses), près du croisement rue des Abbesses/rue Lepic, tél: 01 55 79 01 58. Expo du 25 janvier au 20 février 2024. Ouv. du lundi au samedi de 11h à 13h et de 14h à 19h.  atelierveron@gmail.com

A signaler en outre, Bruno Montpied est interviewé dans l'émission "MAUVAIS GENRES" sur France Culture. Diffusion dimanche 21 janvier à 15h avec rediffusion à 22h (puis ensuite disponible quelque temps en podcast). Il sera question de l'œuvre graphique et aussi d'autre sujets liés à ses recherches, au cours d'une balade dans son atelier avec François Angelier et Céline du Chéné.

 

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Infos-miettes (26)

Solange à Bruxelles

     Solange Knopf s'en vient à Bruxelles exposer à nouveau, cette fois hébergée par deux passionnés de son travail, Clem et Claude Jadot. L'exposition a une durée météorique, deux jours seulement, les samedi 9 et dimanche 10 mai (de 14 à 19h), le vernissage se passant le vendredi 8 mai de 18 à 22h. Voici l'adresse pour ceusses qui aimeraient y faire un tour: 77,  Drève des Renards, Uccle, Bruxelles.

 

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Solange Knopf, sans titre, 109 x 79 cm, crayons de couleur sur papier en fibre de bambou, 2015 ; Ph Luc Shrobilgten

 

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Galerie Isola de Francfort, de l'art brut en Allemagne: Ernst Kolb

     La galerie Isola à Francfort, dirigée par Patrick Lofredi, un Français installé en Allemagne, galerie qui était présente au récent salon outsider art fair de Paris à l'Hôtel le A, présente actuellement une exposition sur un nouveau venu dans le champ de l'art brut, Ernst Kolb, à l'occasion de la sortie d'un livre de Rolf Bergmann consacré à ce créateur. Cela dure du 3 avril au 24 mai. Adresse: Falkstraße 40, 60487 Francfort. Tel 01 57 34 92 23 72. Ils ont un site web bien sûr:  http://www.galerie-isola.de/. L'art brut en Allemagne est un terrain très peu connu en France, n'est-il pas?

 

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Ernst Kolb, portrait et dessins, photo extraite de www.outsider-art-brut.ch

 

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Et toujours le musée d'art brut et naïf de Suisse orientale, le "museum im Lagerhaus" (l'Entrepôt) à Saint-Gall qui présente cette fois une collection privée...

 

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Alfred Leuzinger (1899-1977), Homme avec coléoptères (autoportrait), crayons de couleur sur papier, © Museum im Lagerhaus, Collection Mina und Josef John

 

      Du 21 avril au 18 Octobre 2015 (ouverture le 20 avril), se tiendra une exposition consacrée à la collection de Mina et Joseph John avec environ 650 œuvres d'art brut ou populaire suisse. Il semble que cette collection soit ouverte au public en dehors de cette manifestation. Parallèlement à l'expo, le musée Im Lagerhaus présente dans sa documentation un aperçu  de la collection complète (de même sur son site web, on peut découvrir des reproductions de l'ensemble de cette collection mise en ligne!). J'avoue avoir toujours eu un petit faible pour ce musée caché dans l'Appenzell qui nous montre si souvent du nouveau et du plus délectable en matière d'art brut, naïf ou populaire. Dommage que ce ne soit pas ma banlieue...

 

 

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 Ernst Kummer (1918-2003), maquette d'avion avec personnage,  matériaux variés, sans date © Museum im Lagerhaus, Collection Mina und Josef John

 

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La galerie Les Yeux Fertiles a des obsessions

    Là, l'exposition intitulée "Obsessions", n'en a plus que pour quelques jours, puisqu'il est prévu qu'elle se termine le 16 mai. Parmi plusieurs noms relevant de l'art  moderne (Bellmer, Saby, Fred Deux, Molinier...) ou de l'art singulier (inévitable Ody Saban...) dont les œuvres sont exposées, on signalera trois magnifiques peintures d'Eugen Gabritschevsky, qui devrait être bientôt exposé en plus grand à la Maison Rouge (vers la fin de l'année), d'après ce que nous en a dit Benoît Morand l'un des animateurs de la galerie. Ainsi que la peinture de Lubos Plny, moins chargée qu'à l'habitude et formidablement équilibrée, qui a été choisie pour le carton d'invitation. Et un très beau André Masson également (à quand une rétrospective de cet artiste qui paraît moins chéri des commissaires d'exposition que d'autres du mouvement surréaliste?)... Liste complète des exposants: H. Bellmer, J. Benoît, F. Deux, J. Domsic, J. Ferrer, J. Fischer, E. Gabritschevsky, G. Harloff, E. J. Hodinos, V. Jakic, I. Jarousse, J. Kolar, R. Léonardini, S.Lepri, R. Lonné, M. Macréau, A. Masson, P. Molinier, M. Pelosi, L. Plny, O. Saban, B. Saby, Scottie-Wilson.

 

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Lubos Plny, sans titre, 83 x 59,5 cm, encre de Chine et acrylique sur papier, 2008

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"Ligabue et les visionnaires candides" au Centre Miche Berra de Costigliole Saluzzo (région de Coni, Piémont) 

 

      Ça doit être bien joli ce patelin de Costigliole Saluzzo, situé au sud de Turin, au pied des Alpes (du côté français, il y a le Queyras), où est montée une exposition (du 28 mars au 5 juillet) que j'aurais bien aimé voir... Hélas, elle se terminera juste au moment de la grande transhumance des vacances. Ligabue, ce peintre naïf connu pour ses tigres aux gueules féroces, n'est pourtant pas bien connu hors d'Italie et pas souvent exposé.

 

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Antonio Ligabue, un de ses tigres féroces

 

     Cette année, c'est le cinquantième anniversaire de sa disparition. Avec lui, on a joint des œuvres de Ghizzardi, lui qui fut exposé à Nice et à Paris il n'y a pas si longtemps, et de Bruno Rovesti. A côté sont aussi présentés quelques artistes naïfs yougoslaves Generalic, Rabuzin, Vecenaj, Lackovic et Kovacic qui m'attirent moins (hormis Rabuzin).

Un document tourné par Raffaele Andreassi en 1962, assez étonnant je trouve,  Ligabue, il vero naïve, de 1977 pour la RAI semble-t-il, où l'on voit Ligabue en action, cherchant à imiter des bruits d'animaux (je crois...) et trouver l'amour auprès d'une dame qui paraît charitable à son égard, sans plus...

 

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Louis Soutter confronté à Victor Hugo dans le musée de la Place des Vosges

      "Dessins parallèles" est le sous-titre de l'expo (prévue pour durer du 30 avril au 30 août) des dessins des deux grands artistes amants du noir et du charbonneux. On connaît les encres de Hugo, ses paysages visionnaires, ses personnages grotesques, ses pochoirs, ses taches interprétées, mais un peu moins les peintures tracées aux poings et aux doigts par le Suisse Soutter.

 

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Louis Soutter, Parvis, encre noire, 1937, © galerie Karsten Greve, Cologne, Paris, St-Moritz

 

    Je ne sais pas encore si ce sont ces dernières du reste qui seront au musée Victor Hugo, je me contente de l'espérer car le carton d'invitation que j'ai reçu en montre une, ce qui paraît inférer qu'il y en aura d'autres place des Vosges. C'est ce que je préfère dans l'œuvre de Soutter, ses dessins au trait me lassant davantage. Ses peintures aux poings, parfois d'une sobriété étonnante  et sans perdre pour autant de leur force, ont marqué d'après moi certains artistes singuliers suisses comme par exemple Christine Sefolosha (à ses débuts) ou François Burland.

 

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Un Soutter (le Héros)exposé il y a peu (2012) à la Maison Rouge, provenance galerie Karsten Greve là aussi...

 

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Guy Girard, Jean-François Affre, Christian Martinache 

      Vous ne trouverez pas beaucoup de renseignements sur le Net sur ces trois compères-là qui se sont alliés pour exposer à la galerie Artcomplice (11, rue Petit dans le 19e ardt, Paris ; tél: 01 40 41 97 77 et 06 70 06 31 88) du 15 au 27 avril (plus que quelques jours donc). Personnellement, je me suis souvent intéressé aux peintures du premier qui a exposé autrefois au musée de la Création Franche à Bègles et que j'ai souvent évoqué sur ce blog.

 

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Guy Girard, anagraphomorphose sur le paraphe de Flora Tristan, huile sur toile, musée de la Création Franche, ph Bruno Montpied (2009)

 

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Du côté de la Galerie Dettinger, Danielle Stéphane

 

     Nouvelle exposition à Lyon, place Gailleton, d'une artiste qui paraît sûre de ses moyens quant à la représentation de personnages, dans des compositions apparentant ses scènes de cirque à des constellations de formes blanches sur des fonds sombres, le tout dans un trait poudreux.

 

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Danielle Stephane, Lola au cirque, 110 x 72 cm, encre sur papier, 2014, ph Claire Defosse

 

    Cela s'appelle "Variations Lola, encre sur papier" et c'est du 11 avril au 9 mai, en partenariat avec la galerie Jean-Louis Mandon, (3, rue Vaubecour dans le 2e ardt) où une autre exposition intitulée "Nymphes et vanités, encre sur  volume" est montée en parallèle (du 7 avril au 25 avril, plus que très peu de temps...).

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"Wild Garden" (Jardin sauvage), art naïf et brut venu d'Iran à la Galerie Hamer, Amsterdam

 

      J'ai déjà mentionné quelques créateurs bruts venus d'Iran, tous aussi originaux et talentueux les uns que les autres. On retrouve dans cette expo Davood Koochaki qui fut exposé déjà à la galerie Hamer ainsi que récemment à Paris dans le cadre de "Sous le vent de l'art brut II" (sur la collection néerlandaise

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19/04/2015 | Lien permanent

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