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Rechercher : Ermite de rothéneuf

De l'art déchiré à Rouen

Art Et Dechirure 2010 Affiche.jpg     Voici qu'une nouvelle édition du festival Art et Déchirure s'annonce du 19 au 30 mai à Rouen. Je n'y suis jusqu'à présent jamais allé, question de décalages, de disponibilités. Car question sources de découvertes, je crois qu'on peut avoir là-bas des surprises, la quête des organisateurs (Joël Delaunay entre autres) étant d'aller plutôt du côté de l'inconnu pour y chercher du nouveau,  en évitant la redite. C'est un festival consacré à diverses formes d'expression, il y a des expositions d'arts plastiques - ce qui m'intéresse avant tout - mais aussi de la danse, du théâtre (cette année, entre autres spectacles, j'ai noté qu'une actrice jouait l'histoire de Petit-Pierre sur scène), etc. Il faut aller butiner sur le blog du festival et de l'association, où chacun trouvera son miel dans le programme qui s'y trouve détaillé.

Art et Déchirure 2010, expo Marie-Rose Lortet.jpg
Marie-Rose Lortet, extrait du blog d'Art et Déchirure

     J'ai fait mon propre "marché" en consultant ce programme, et j'ai retenu, du côté des classiques de l'art singulier, ou en passe de le devenir, l'expo Marie-Rose Lortet (à Petit Quevilly), celle de Joël Lorand (pas forcément une nouveauté, là, mais on a plaisir à suivre son cheminement d'année en année), celle d'Alain Lacoste (qui a au même moment  une rétrospective à Laval à l'Espace SCOMAM, du 10 avril au 4 juillet), ou du côté de l'art brut André Robillard dont on paraît exposer les fusils et autres créations faites en marge du spectacle Tuer la Misère .

Art et Déchirure 2010, expo Caroline Dahyot.jpg
Caroline Dahyot, extrait du blog d'Art et Déchirure

     Et puis du côté des créateurs moins connus, et nouveaux au bataillon, j'ai été intrigué par un portrait de femme imaginaire dû à Martine Mangard, un dessin de Catherine Ursin aussi (merci à elle pour nous avoir transmis l'info du festival), et plus encore par une oeuvre de Caroline Dahyot  que présente sur le blog du festival le chercheur et collectionneur Alain Bouillet. Ce dernier, dont j'aurai bientôt l'occasion de citer une autre intervention prochaine, présente également, dans le cadre de ce festival, de l'art brut polonais, duquel il avait déjà eu l'occasion de parler dans le n° 31 de Création Franche (sept 2009). 

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Jeu de nouvel an: à qui cette tête?

     Et si on faisait un petit jeu pour commencer vaillamment l'année nouvelle?

A qui cette tête?.jpg

     Voici un joli visage, qui ressemble comme qui dirait à une sainte...

     A qui appartient-il en vérité? Ou plutôt - ce sera ma seule et vraie question, qui donnera lieu à un petit cadeau pour la première ou le premier qui répondra juste : quel est son auteur?

     Il s'agit du fragment d'une oeuvre, ou d'une création pour parler plus exactement. Le blog l'a déjà montrée dans son ensemble, à un moment donné... Va falloir fouiller dans les archives... A moins qu'une mémoire d'éléphant ne se mette en oeuvre avant tout le monde...?

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La sirène du festival de l'Oh! (Suite)

     La communication du festival de l'Oh! est fort bien faite, merci à M. Rym Nassef en particulier qui m'a précisé que le nom de l'auteur de la sirène dont je parle dans "le bal des sirènes" (note du 20 juin) était Toyin Loye (il paraît que c'est marqué en petit dans un coin de l'affiche...).Toyin Loye, Sentinel Poétry International, Royaume-Uni.jpg Ce dernier est un artiste nigérian, fils de roi, ayant étudié les Beaux-Arts, et faisant une carrière internationale. Une galerie aux Pays-Bas notamment, la galerie Chiefs and Spirits, basée à La Haye, le représente. C'est sur son site qu'on trouvera des renseignements supplémentaires sur cet artiste qui vit actuellement dans cette même ville. Il y est dit que Toyin Loye intègre souvent dans ses oeuvres des éléments symboliques appartenant aux cultures traditionnelles de son pays (c'est un Yoruba).Toyin Loye, La Grande Maison, Galerie Chiefs and Spirits, La Haye.jpg Alors, d'ici à ce que cette sirène soit cousine avec les Mami Wata du Congo... Peut-être est-elle davantage proche d'une représentation de la déesse de la mer appelée Yemoja que Toyin Loye aime à représenter, à l'instar d'autres déités vénérées par son peuple comme Ogun le dieu du fer. Ca ne vous rappelle rien ce nom d'Ogun? En Haïti, on le retrouve dans les peintures naïves inspirées par le Vaudou (Ogun Ferraille).... Je subodore du coup que dans l'oeuvre de Loye passe un petit parfum de Vaudou...

Toyin Loye, Amants, 2006, Acrylique,fibres de coco sur carton, Galerie Saatchi, Londres.jpg
Toyin Loye, Amants, 2006, Galerie Saatchi, Londres

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Dominique Paul rue de la Grange aux Belles

Dominique Paul.jpg
Dominique Paul, assemblage extrait du carton d'invitation ; horloge? Cible? Roue de la fortune?...

    Dominique Paul, une femme comme son prénom ne l'indique pas, une sorcière ou une fée, expose ses boîtes et autres assemblages au café l'Apostrophe, 23, rue de la Grange-aux-Belles à Paris dans le Xe arrondissement, du 3 au 19 juin. Le vernissage, c'est pour le mercredi 3 prochain, à partir de 18h30. Dominique fait partie du groupe de Paris du mouvement surréaliste, ce surgeon issu des scissions qui suivirent  la tentative de dissolution du mouvement par Jean Schuster. Elle fait des boîtes, encore me dira-t-on, car ils sont nombreux à faire des boîtes, depuis Joseph Cornell notamment. Oui, c'est devenu un genre, comme la peinture à l'eau ou la lithographie. Ou le collage. Un genre qui s'est enraciné. J'ai cité récemment, dans une info-miette (du 3 janvier 09), une exposition de Paul Duchein au Musée de la Création Franche. Il y a eu aussi par le passé pas très lointain les boîtes envahies de bijoux toc et de poésie luxueuse de l'ami Peter Wood, disparu prématurément hélas (aprés sa mort, ses oeuvres furent vendues et dispersées entre tous ses amis et relations, il serait passionnant de les réunir dans une exposition rétrospective).

Dominique Paul, A l'inclinaison du rêve, 2006.jpg
Dominique Paul, A l'inclinaison du rêve, 27,5x45x10,5 cm, 2006

     Les assemblages de Dominique Paul sont réalisés avec un sens aigu de l'agencement d'objets hétéroclites, c'est là où les doigts d'une fée ont leur utilité. Il y a certes toujours beaucoup d'ésotérisme dans ce genre de compositions, mais l'intuition alliée à un certain goût candide verse en définitive dans le sens d'une certaine simplicité paradoxale (parce que peu commune parmi les créateurs de boîtes oniriques). Elle ne dédaigne pas le recours à la peinture, à la teinture de certains de ses décors, matériaux, faisant ainsi converger dans un unique système imaginaire tous les fragments qu'elle a prélevés dans la réalité extérieure, fragments, objets privés de signe poétique, et qu'elle a donc relevés en les faisant accéder à son univers d'échos analogiques. On prend plaisir à errer dans cette forêt de réminiscences où une certaine enfance du regard rafraîchit (et lave) le paysage.

Dominique Paul,Le laid tombe et l'oiseau le relève, 2008.jpg
Dominique Paul, Le laid tombe et l'oiseau le relève, 47x87x13, cm 2008

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René Jenthon, souvenir de Régis Gayraud

            Lecteur fidèle, dites-vous, cher sciapode... Fidélité bien relative puisque je découvre cet écho seulement ce jour, soit une dizaine de jours après publication. Fidélité peu fluide, fidélité en grumeaux. Du haut du grumeau d'aujourd'hui, je note d'abord votre honnêteté, toujours fidèle, elle, en dépit des inexactitudes dont vous semblez redouter que je vous en fustige. Bien peu aurait eu le scrupule de relater par le menu, à votre instar, les conditions exactes d'une « découverte » ne leur « appartenant » pas tout à fait.

Roger Jeanton,vue générale frontale, ph.Bruno Montpied, 2002.jpg

Donc merci de l'avoir fait et d'avoir rendu, de ce fait, justice à Agnès (moi, je n'y suis pour rien) d'avoir remarqué ce site en léger contrebas de la nationale 9, quelques kilomètres avant l'entrée dans Saint-Pourçain, mais déjà sur la commune. Puisque vous tenez tant à ce que nous apportions des précisions, les voici.

           1) Agnès aperçut ce site pour la première fois en 1996, au cours de l'un des tout premiers de ces incessants voyages à travers toute la région qu'elle effectue depuis maintenant 13 ans.

           2) A cette époque, le propriétaire-créateur était encore en vie, Agnès avait le projet d'un jour s'arrêter, de tâcher de le voir tout en redoutant un peu ce tête à tête (un peu comme autrefois quand nous étions allés voir J-M. Massou dans sa forêt et qu'au dernier moment, nous avions flanché devant la maison silencieuse au fond des bois d'où, sans doute, on nous épiait).

           3) Le temps passa, Agnès passait plusieurs fois par an sur la route, n'avait jamais le temps de s'arrêter, un jour elle remarqua un panneau « A vendre » accroché à la clôture. Ca sentait le roussi.

           4) C'est à ce moment-là que vous « descendîtes » nous voir et que nous prîmes ensemble la route de Saint-Pourçain dans notre automobile qu'on aperçoit à droite de la photo du haut.

Roger Jeanton,le panneau de l'Etang-Bazin, ph.Bruno Montpied, 2002.jpg
Panneau entre la N 9 et la route longeant la propriété de Roger Jenthon en 2002, ph.Bruno Montpied

           5) A cet égard, pour l'intelligence du lecteur, il convient de remarquer que le jardin proprement dit ne se situait pas exactement « le long de la route principale », mais le long d'une petite route qui s'en sépare à l'occasion d'un tournant et suit presque parallèlement cette route principale (la N 9) sur plusieurs centaines de mètres, de sorte que l'on voyait parfaitement de ladite N 9 le site en question. La photo du haut [pour voir cette photo, se reporter à la note du 7 avril 2009 sur ce blog] est prise depuis la sorte de no man's land entre les deux routes, parsemé de quelques reliefs d'édifices certainement dus au même créateur : un ou deux bancs de bétons détériorés, et ce panneau indiquant « l'Etang Bazin ».

           6) Aujourd'hui, la maison a été effectivement revendue et repeinte, le panneau « l'Etang Bazin » subsiste toujours.

Roger Jeanton,la croix A toi Maman, ph Bruno Montpied, 2002.jpg
La croix évoquée ci-dessous par Régis Gayraud, à noter une petite erreur de mémoire de ce dernier, l'inscription sur la croix est libellée A toi maman ; ph.B.M. 2002

           7) Sur place subsiste toujours également la croix « A ma mère », qui se trouve de l'autre côté de la N 9 (soit à droite quand on vient de St-Pourçain). C'est une grande croix de fer parsemée de touches de peinture de différentes couleurs, peinture réfléchissante, de telle sorte qu'elle s'illumine (ainsi que la mention « A ma mère ») dans la lumière des phares des voitures, la nuit, comme pour rappeler aux automobilistes qu'un des leurs a tué là la mère Jenthon (c'est l'hypothèse d'explication qui s'impose à moi comme l'évidence d'une intuition, mais c'est peut-être faux). Au pied de la croix tente de pousser un lierre (comme en poussait un autour de la statue de la Liberté à laquelle vous faites allusion et que nous avons gardée, belle femme mi-Marilyn mi-Bardot, un cœur de fer - « sacré-cœur » comme on en voit de temps en temps sur les vieilles tombes - peint de rouge en relief au niveau du sexe), tandis que des fleurs de plastique s'abritent dans les ajours du fer.

Roger Jeanton,Statue de la Liberté,coll.Gayraud-Barbier, ph.B.Montpied, 2004.jpg
La statue de la Liberté de René Jenthon, ph.B.M., 2004
 

           8) Pour ce qui est du nom de Jenthon, nous l'avons appris d'une voisine habitant un pavillon plus loin, qui nous a aussi indiqué, un peu plus loin dans le même groupe de maison, celle du fils Jenthon, du jardin duquel montaient maints aboiements peu attirants.

Roger Jeanton,un renard,ph.B.Montpied, 2004.jpg
René Jenthon, un renard en métal peint, autre oeuvre sauvegardée, ph.B.M., 2004
Roger Jeanton,crocodile,ph.B.Montpied, 2004.jpg
René Jenthon, un crocodile, autre oeuvre sauvegardée, ph.B.M., 2004

           Il est amusant et désespérant à la fois de relater brièvement notre course à la ferraille qui marqua la fin de l'Etang Bazin. Comme vous l'avez bien dit, nous nous levâmes un jour persuadés qu'il fallait aller faire le voyage de Saint-Pourçain. Agnès avait appelé l'agence immobilière indiquée pour en savoir plus, etc. Et nous avons appris que maintenant, la maison était vendue et que les acquéreurs allaient faire le net. Dès que possible, le samedi suivant, nous partons là-bas, avec l'idée de, peut-être, tout récupérer s'il n'était pas trop tard, y compris en payant une somme aux nouveaux propriétaires. En arrivant, bien sûr, plus rien, mais un type en train de faire des travaux. Le nouvel occupant. On l'interpelle. On lui demande ce qu'il a fait des figures de métal de son jardin. Lui un peu interloqué et commençant à regretter en voyant notre insistance. « Mis à la déchetterie lundi dernier ». C'est ainsi qu'on appelle maintenant les décharges. Il nous l'indique la décharge, une route à droite quelques kilomètres après Brou-Vernet. On s'y précipite. Des tas de plastique. Des tas de végétaux. Des tas de bois. Des tas de béton. Des tas de détritus divers. Pas de fer. On avise un employé, qui se souvient très bien des objets en question : « Le ferrailleur est passé avant-hier. Il a tout pris. C'est parti à Issoire, à la fonderie. Mais là-bas, il y en a des tonnes. Ca y est peut-être encore. Va savoir. » Hésitation devant l'idée de retraverser toute la région. Et puis, nous sommes samedi, faire tout ce chemin pour risquer de trouver porte close. L'employé nous donne le numéro de téléphone de l'entreprise. Le lundi, nous finissons par avoir quelqu'un. Bien sûr c'est trop tard.

          Rarement l'impression de nous heurter à l'éternel fatum n'a été aussi forte.
         La morale de cette histoire? Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud. Les ferrailleurs le savent, eux.

          Régis Gayraud

Roger Jeanton,Jockey (peut-être...), ph.B.Montpied, 2002.jpg
René Jenthon, un de ses personnages en silhouette, un jockey? Ph.B.M., 2002

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Asylum, un documentaire de Catherine Bernstein

   L'information tombe un peu juste, je le reconnais, mais elle arrive quand même. Si cela vous intéresse de retourner dans les hôpitaux psychiatriques des années d'après-guerre aux années 70 (hôpitaux de Sarreguemines, Maison Blanche, Villejuif, Fleury-les-Aubrais, Lyon...), il vous faut allumer le poste de télévision ce dimanche 15 mars en fin de soirée, sur la chaîne Arte, à 23h50 très précise (rediffusion cependant le 22 mars à 4h15...). On diffuse un documentaire de 40 minutes, Asylum, de Catherine Bernstein, réalisé en 2008 à partir d'un montage de films en format amateur (Super-8) tournés à l'origine par le "psychiatre réformateur" (je cite) Georges Daumézon. Le film ne comporte pas de commentaires, bruité seulement par des sons d'ambiance, pas, chuchotements, portes qui grincent... Ces images en noir et blanc pour la majorité dormaient, paraît-il, dans les archives de l'Hôpital Sainte-Anne. La caméra du médecin veut exposer l'aspect des hôpitaux psychiatriques en ces lendemains de guerre. Des psychiatres cinéastes amateurs, il n'y en a pas tant que ça, à mon avis. Avis donc à la population...

Asylum,photogramme extraite du film de Catherine Bernstein, Asylum, 2008.jpg
Deux photogrammes du film de Catherine Bernstein, source Télérama n°3087

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Le cerveau de l'enfant (new look)

    Une poupée de chiffon, voilà des mots dont l'assemblage sonne tendrement à l'oreille... Sur le stand du brocanteur Philippe Lalane, grand fureteur devant l'Eternel, et dénicheur non pas d'oursons mais plutôt de nounoursons, pardon, de vieilles poupées chiffonnées, déchirées, tachées, entre autres, à l'occasion... Hier, sur la Foire de la Bastille à Paris... J'ai rencontré la souillon ci-dessous, repartie bien vite à mon bras pour être montrée, en premier, aux enfants de l'école où je travaille. Ils l'ont trouvée bien sale, d'abord! Puis, quand je leur eus dit que cette poupée avait traversé beaucoup, beaucoup d'années avant de pouvoir leur être présentée, ils se sont exclamés, mais alors la petite fille qui jouait avec, elle est morte maintenant...? Eh oui, ai-je rétorqué... Nous en sommes bien désolés. C'est la première chose à laquelle pensent les enfants lorsqu'ils regardent une photo ancienne montrant par exemple d'autres enfants du même âge qu'eux. I'sont tous morts, ces enfants-là? C'est gai... Leur appréhension du temps est tout de suite liée à la mort. Du coup, tout ce qui se rapporte au temps, l'Histoire par exemple, c'est un peu suspect... Je sais que si j'avais encore leur âge, je m'y calfeutrerais dans mon immédiateté...

Anonyme,Poupée de chiffon ancienne, ph.Bruno Montpied, 2009.jpg
Poupée de chiffon, peut-être XIXe, découverte par Philippe Lalane, ph.B.Montpied, 2009

      La poupée, elle, ne s'est pas dissoute. Elle gît, l'air désolé, ou plutôt l'air passablement hantée... Ses yeux sont blancs, et cela lui confère une expression inquiétante, comme celle qu'arborent les poupées d'exorcisme. Cette poupée qui a vécu, et dont la robe porte des taches non de sang mais de temps, a des airs de poupées vaudou. Un doudou vaudou, une poupée vaudoudou? Errant entre la vie et la mort, cherchant à renouer les fils, à relier ceux que le néant sépare à jamais.

Anonyme,poupée ancienne, ph.B.Montpied, 2009.jpg

      J'ai songé devant ce visage aux yeux vides au tableau de Chirico, Le Cerveau de l'enfant, où l'on voit un homme en buste les yeux fermés, une table devant lui avec un livre fermé d'où dépasse un fil de marque-page. Les surréalistes faisaient grand cas de ce tableau. Je ne me rappelle plus où ils s'amusèrent à publier une reproduction où l'homme ouvrait enfin les yeux...

Anonyme,la poupée qui ouvre les yeux, photo retouchée B.Montpied, 2009.jpg

 

 

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08/05/2009 | Lien permanent

Marcel Noël, un trio de bruyère, et des questions

    Voici un drôle de trio (ci-dessous) qui a germé sur une racine de bruyère à ce que m'avait confié leur père, le bien nommé Marcel Noël, vieux monsieur hospitalier et affable de 94 ans (mazette...) qui vivait autrefois à L'Isle-sur-la-Sorgue, en 1993 date où j'allai chez lui... Ancien conducteur de travaux et entrepreneur en maçonnerie, à sa retraite, il s'était mis à sculpter le bois en tenant compte de l'aspect tourmenté et expressif des matières. entre autres sensibilités au bois et aux langages de ses noeuds, écorces, fibres, teintes, il connaissait aussi certains lieux spéciaux où l'on rencontre des arbres aux aspects phénoménaux, comme par exemple les faux de Verzy, ces hêtres tortillards sur la Montagne de Reims qui victimes d'un retard de croissance dû à un mystérieux virus se tortillent depuis au moins mille ans dans des sinuosités remarquables ("faux" vient du latin "fagus" qui veut dire "hêtre", mais l'homonymie avec l'adjectif contraire de "vrai" joue certainement inconsciemment dans le retentissement de ces arbres sur la mémoire collective).

Verso de l'affichette Fantastique dans la nature de Marcel Noël, 1993.jpgMarcel-Noël,affichette Fantastique dans la Nature, 1993.jpg 

    Il avait dressé sur le bord de la route un panneau où l'on pouvait lire "Le fantastique dans la nature". Des "messieurs d'Avignon" étaient ensuite venus lui demander de l'enlever, on se demande pourquoi...

Marcel Noël,sans titre,années 1990 peut-être, ph.Bruno Montpied, vers 1994.jpg
Marcel Noël, trio de têtes sculptées sur une racine de bruyère, années 90 environ, ph.B.Montpied, 1994

    C'était Raymond et Arlette Reynaud qui m'avaient mis sur son chemin par une petite notice parue dans le Bulletin des Amis d'Ozenda, que publiaient les Caire à Salernes, en Provence. Mes parents âgés, au cours d'une de nos dernières pérégrinations en commun, m'avaient conduit jusqu'à la maison trapue de monsieur Noël, où dans la cour se montraient quelques statues taillées dans des branches, des racines (de tous ceux qui me menèrent vers ce créateur, tout le monde est mort aujourd'hui, il ne reste plus que moi...). Une cave sombre et fraîche abritait le gros des oeuvres.

Marcel Noël,photo B.Montpied, 1993.jpg
Marcel Noël, une tête avec un képi? Ph.B.M., 1993

     Originaire de Ste-Ménehould, dans la Marne, Marcel Noël parlait à l'époque où nous le visitâmes de faire peut-être rapatrier ses oeuvres dans son pays natal, son fils Robert ayant formulé ce souhait, notamment d'installer les oeuvres dans un petit musée à Beaulieu-en-Argonne. M.Noël nous raconta avoir sculpté autrefois un calvaire en béton armé en ce bourg (qu'il prétendait - forfanterie? - avoir en quelque sorte fondé...).

Marcel Noël, ph.B.Montpied, 1993.jpg
Marcel Noël, ph.B.M., 1993

     Que sont devenues les sculptures que je photographiai (chichement et plutôt mal ce jour-là, en noir et blanc qui plus est, je me demande pourquoi, pour faire photographe à l'ancienne...)? C'est ce que je me demande en revoyant aujourd'hui ces figures légères et visionnaires, et ce que je propose aux internautes qui d'aventure pourraient peut-être me renseigner sur la question...?

Marcel Noël, ph.B.Montpied, 1993.jpg
Marcel Noël, un lutin? Ph.B.M., 1993

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Les fous littéraires à la Bibliothèque Nationale de France

    Les fous littéraires (et artistiques), pilotés par Marc Ways et son équipe de la revue Les Cahiers de l'Institut, émanation de l'Institut International de Recherche et d'Exploration sur les Fous Littéraires (IIREFL), débarquent ce mercredi 1er avril, jour des blagues proposé paraît-il par hasard et sans aucun rapport avec le sujet (faut-il y croire?), dans le cadre d'un colloque ouvert à tous, libre d'accès. Des colloques gratuits, ouverts à tous sans distinction de fortune, c'est pas tous les jours que cela arrive...

    Alors... Demandez le programme...

LES FOUS LITTERAIRES ET ARTISTIQUES

Mercredi 1er avril 2009

 Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand

Petit auditorium, hall Est, quai François Mauriac, Paris 13e, de 14h30 à 20h

(Après-midi proposé avec l'IIREFL)

ENTREE LIBRE

À l'aube du XXIe siècle, dans un monde où le politiquement correct et la pensée unique sont de règle, où la raison n'est que ruine de la fantaisie, il est venu le temps d'exhumer et de considérer enfin - pour éviter que ne meurent une seconde fois les grandes oeuvres des petits auteurs - la piétaille des « Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés... »

Fous musicaux : Au cours de l'après-midi, Fanchon Daemers rythmera les communications par des interventions chantées autour et alentour des fous littéraires ou des hétéroclites.

14h30 - 18h :

Ouf, petit film d'introduction

de Laurent Gervereau, président du comité scientifique de l' IIREFL

Histoire d'une passion

par Marc Ways, président et fondateur de L'IIREFL

Présentation de l'IIREFL : Qu'est-ce que l'Institut?

par André Stas, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL

Les Cahiers de l'Institut

par Marc Décimo, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL

Hersilie Rouy

par Laurent Soulayrol, psychiatre-psychanalyste

Pour une histoire de la folie littéraire. De Charles Nodier à André Blavier : en quête d'immoralité

par Tanka G. Tremblay, doctorant en langue et littératurefrançaises à l'Université McGill, Canada et co-fondateurde l'IIREFL

Warungka : perdre le sens des mots et des pas chez les Warlpiri du désert central australien

par Barbara Glowczewski, directrice de recherche au CNRS Laboratoire d'Anthropologie Sociale, Collège de France

Pause

Les fous scientifiques

par Michel Criton, président de la Fédération française des jeux mathématiques

Les Causeries brouettiques du Marquis de Camaras,

par Francis Mizio, écrivain et scénariste

Un éditeur chez les fous littéraires

par Marc Kopylov, éditions des Cendres

La guérison infinie : quelques cas de folie en histoire de l'art

par Nicolas Surlapierre, conservateur au Musée d'Art moderne de Lille Métropole

Paul Tisseyre, Ananké-Hel! et Jean-Pierre Brisset

par Marc Décimo

18h30 - 20h :

Lecture de textes de Brisset, Roux, Boudin et Gagne

par Sagamore Stévenin , comédien

Projections d'extraits des films

Praline, autour des fous de Rimbaud

par Jean-Hugues Berrou

Sacrées bouteilles,

film tunisien de Fitouri Belhiba

Brouettes. Autour du marquis de Camarasa,

par Laurent Gervereau

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31/03/2009 | Lien permanent

Polanski, ce que cela fait dire à certain de mes lecteurs

    Voici ce que j'ai reçu récemment, de la part d'un lecteur épisodique du blog, au sujet de l'affaire Polanski. Réaction qui mérite d'être mentionnée en raison de son éclairage paradoxal, peu en faveur dans les media actuels:

    "A propos de Polanski : Ayant été personnellement "abusé sexuellement" à l'âge de quinze ans par une voisine majeure (fort jolie fille d'ailleurs et d'un tempérament excessivement lubrique), j'en conserve un souvenir ému pour ne pas dire émerveillé. Je lui en suis à l'heure actuelle, et ceci à la lueur du passé, toujours reconnaissant."

    (Alfred)

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04/10/2009 | Lien permanent

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