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Marie Espalieu dans Gazogène n°32
Voici un numéro de la revue Gazogène qui voudrait nous faire plus amplement découvrir les bois naturels peints et assemblés d'une dame Marie Espalieu (1923-2007) qui vécut à Crayssac dans le Ségala (je sais pas où c'est, je vais voir sur Google, ah, c'est prés de Cahors, au nord-ouest, pas loin de Catus, la région où vivait Gaston Mouly). Cette dame a été photographiée par Robert Doisneau, et l'on dirait que c'est son seul titre de gloire tant les contributeurs de cette revue ne cessent de nous le répéter.
La revue est en effet constituée de plusieurs textes de différents auteurs qui se marchent sur les pieds les uns des autres, répétant les mêmes choses, la candeur, la voyance, les bois qui parlent, etc. N'eut-il pas été plus utile et plus efficace de se contenter de dresser un catalogue en images des oeuvres de cette dame, restée encore passablement inconnue jusqu'à présent -du moins au large du Ségala- avec quelque bon texte décrivant sa façon de travailler, une petite bio, plus une analyse plus fouillée (il suffisait pour ce faire de laisser parler Benoît Decron, l'ancien conservateur du musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d'Olonne qui dans ce numéro livre une saine analyse remettant en question divers clichés)? La revue part un peu dans cette direction avec de nombreuses illustrations. Hélas, elles restent pour la plupart en noir et blanc, ce qui pour une œuvre où la couleur joue un grand rôle, on l'avouera, est un choix bizarre (mais Gazogène on le sait, il nous le serine assez, fait le choix de "l'humilité"... à moins que ce ne soit celui du misérabilisme?).
Car les oeuvres de Marie Espalieu en bois peint, assemblées avec des clous, frustes, parfois enfantines, proches de certains travaux populaires de patience du temps jadis des campagnes, méritaient bien un hommage. Un hommage qui aurait évité d'être un prétexte pour certains d'étaler leurs ego (qu'ai-je à faire du "Tonton René" de monsieur Maurice?...) ou leurs états de service (toujours monsieur Maurice qui se montre par deux fois en photo, publie trois textes -je ne compte pas les textes non signés- dont un ancien qui ne fait que rajouter à la redondance générale du numéro). Tout cela sans doute de peur d'être oublié vraisemblablement, mais t'inquiète pas Jean-François, ça finira tout de même par arriver, hélas).
La Revue Gazogène est diffusée, à Paris, à la librairie de la Halle Saint-Pierre. Sinon, on peut se la procurer en écrivant à Jean-François Maurice (comme de juste!), Le Bourg, 46140 Belaye.jfmaurice@laposte.net. Il vous en coûtera 17 € le numéro.
24/06/2011 | Lien permanent | Commentaires (14)
De l'art déchiré à Rouen
Voici qu'une nouvelle édition du festival Art et Déchirure s'annonce du 19 au 30 mai à Rouen. Je n'y suis jusqu'à présent jamais allé, question de décalages, de disponibilités. Car question sources de découvertes, je crois qu'on peut avoir là-bas des surprises, la quête des organisateurs (Joël Delaunay entre autres) étant d'aller plutôt du côté de l'inconnu pour y chercher du nouveau, en évitant la redite. C'est un festival consacré à diverses formes d'expression, il y a des expositions d'arts plastiques - ce qui m'intéresse avant tout - mais aussi de la danse, du théâtre (cette année, entre autres spectacles, j'ai noté qu'une actrice jouait l'histoire de Petit-Pierre sur scène), etc. Il faut aller butiner sur le blog du festival et de l'association, où chacun trouvera son miel dans le programme qui s'y trouve détaillé.
J'ai fait mon propre "marché" en consultant ce programme, et j'ai retenu, du côté des classiques de l'art singulier, ou en passe de le devenir, l'expo Marie-Rose Lortet (à Petit Quevilly), celle de Joël Lorand (pas forcément une nouveauté, là, mais on a plaisir à suivre son cheminement d'année en année), celle d'Alain Lacoste (qui a au même moment une rétrospective à Laval à l'Espace SCOMAM, du 10 avril au 4 juillet), ou du côté de l'art brut André Robillard dont on paraît exposer les fusils et autres créations faites en marge du spectacle Tuer la Misère .
Et puis du côté des créateurs moins connus, et nouveaux au bataillon, j'ai été intrigué par un portrait de femme imaginaire dû à Martine Mangard, un dessin de Catherine Ursin aussi (merci à elle pour nous avoir transmis l'info du festival), et plus encore par une oeuvre de Caroline Dahyot que présente sur le blog du festival le chercheur et collectionneur Alain Bouillet. Ce dernier, dont j'aurai bientôt l'occasion de citer une autre intervention prochaine, présente également, dans le cadre de ce festival, de l'art brut polonais, duquel il avait déjà eu l'occasion de parler dans le n° 31 de Création Franche (sept 2009).
11/05/2010 | Lien permanent | Commentaires (2)
VENUS D'AILLEURS, atterrissage à Montmartre...
Certaine que je connais à la Halle prononce "Vénusse d'ailleurs", c'est homologué je crois, de même que "Venus d'ailleurs". Pas des Martiens donc, mais aussi un peu des Vénusiens, ambition qu'il va falloir prouver, et pas plus tard que dimanche 21 juin prochain à la Halle Saint-Pierre, de 14h à 18H...
Les animateurs de ce...comment appeler cela?... de ce foyer de création tous azimuts... Yohan-Armand Gil et Aurélie Aura par exemple (j'ai déjà eu l'occasion de citer les dessins du premier que j'admire beaucoup), "montent" à la capitale depuis Nîmes, leur port d'attache. Il s'agit d'être le plus foisonnant possible. C'est ainsi qu'ils viennent exposer les "Carnets nomades" de Michel Cadière dont ils aiment la production graphique (l'expo se prolongera jusqu'au 5 juillet dans les locaux de la librairie de la Halle). Ils montrent aussi par la même occasion leur revue, éditée sous forme de livres-objets se divisant en trois parties généralement, avec à chaque livraison un mot-clé. Le n°9 sort pour l'occasion, en avant-première, centré sur le thème des jardins, avec au sommaire votre serviteur (un texte sur les jardins des autodidactes inspirés, Jardins-manifestes, jardins de fantaisie, territoirs libérés?, illustré de plusieurs photos), mais aussi Hervé Brunon, Lou Dubois, Yves Reynier, Bruno Garrigues, Peter Greenaway, Alain Suby, Rosine Buhler, Nina Reumaux (je ne connais que Dubois et Greenaway dans ce groupe).
Il y aura aussi du cinéma avec des projections à 14h30 et 15h30 des films d'Aurélie Aura, Estelle Brun, Vincent Capes, Remy Leboissetier et Florian Gerbaud. Des rencontres bien sûr, et des signatures avec Louis Pons annoncé, en même temps que Yohan-Armand Gil (il a édité des carnets de ses dessins dont l'esprit se situe semble-t-il entre Grandville et Roland Topor, le groupe Panique, ainsi qu'Alfred Jarry, faisant partie de ses références avouées, de même qu'un certain goût pour l'alchimie), Augustin Pineau, Chris Van Hansendonck.
Enfin, on nous annonce aussi un concert en hommage à l'art bruitiste de Luigi Russolo, ce futuriste du début XXe siècle, concert qui sera mené par Pascal Deleuze à 16h30. Quand je vous disais que cela partait tous azimuts...
16/06/2009 | Lien permanent
Les fous littéraires à la Bibliothèque Nationale de France
Les fous littéraires (et artistiques), pilotés par Marc Ways et son équipe de la revue Les Cahiers de l'Institut, émanation de l'Institut International de Recherche et d'Exploration sur les Fous Littéraires (IIREFL), débarquent ce mercredi 1er avril, jour des blagues proposé paraît-il par hasard et sans aucun rapport avec le sujet (faut-il y croire?), dans le cadre d'un colloque ouvert à tous, libre d'accès. Des colloques gratuits, ouverts à tous sans distinction de fortune, c'est pas tous les jours que cela arrive...
Alors... Demandez le programme...
LES FOUS LITTERAIRES ET ARTISTIQUES
Mercredi 1er avril 2009
Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand
Petit auditorium, hall Est, quai François Mauriac, Paris 13e, de 14h30 à 20h
(Après-midi proposé avec l'IIREFL)
ENTREE LIBRE
À l'aube du XXIe siècle, dans un monde où le politiquement correct et la pensée unique sont de règle, où la raison n'est que ruine de la fantaisie, il est venu le temps d'exhumer et de considérer enfin - pour éviter que ne meurent une seconde fois les grandes oeuvres des petits auteurs - la piétaille des « Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés... »
Fous musicaux : Au cours de l'après-midi, Fanchon Daemers rythmera les communications par des interventions chantées autour et alentour des fous littéraires ou des hétéroclites.
14h30 - 18h :
Ouf, petit film d'introduction
de Laurent Gervereau, président du comité scientifique de l' IIREFL
Histoire d'une passion
par Marc Ways, président et fondateur de L'IIREFL
Présentation de l'IIREFL : Qu'est-ce que l'Institut?
par André Stas, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL
Les Cahiers de l'Institut
par Marc Décimo, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL
Hersilie Rouy
par Laurent Soulayrol, psychiatre-psychanalyste
Pour une histoire de la folie littéraire. De Charles Nodier à André Blavier : en quête d'immoralité
par Tanka G. Tremblay, doctorant en langue et littératurefrançaises à l'Université McGill, Canada et co-fondateurde l'IIREFL
Warungka : perdre le sens des mots et des pas chez les Warlpiri du désert central australien
par Barbara Glowczewski, directrice de recherche au CNRS Laboratoire d'Anthropologie Sociale, Collège de France
Pause
Les fous scientifiques
par Michel Criton, président de la Fédération française des jeux mathématiques
Les Causeries brouettiques du Marquis de Camaras,
par Francis Mizio, écrivain et scénariste
Un éditeur chez les fous littéraires
par Marc Kopylov, éditions des Cendres
La guérison infinie : quelques cas de folie en histoire de l'art
par Nicolas Surlapierre, conservateur au Musée d'Art moderne de Lille Métropole
Paul Tisseyre, Ananké-Hel! et Jean-Pierre Brisset
par Marc Décimo
18h30 - 20h :
Lecture de textes de Brisset, Roux, Boudin et Gagne
par Sagamore Stévenin , comédien
Projections d'extraits des films
Praline, autour des fous de Rimbaud
par Jean-Hugues Berrou
Sacrées bouteilles,
film tunisien de Fitouri Belhiba
Brouettes. Autour du marquis de Camarasa,
par Laurent Gervereau
31/03/2009 | Lien permanent
Les arbres aussi jettent des passerelles
Mon éminent camarade Sasha Vlad, depuis l'autre côté de l'océan (il vit en Californie), sans doute inspiré par nos messages qui circulent sous les mers le long des câbles tendus par les hommes sur le sable des océans, me signale un phénomène tout à fait captivant, celui des ponts que les racines des arbres à caoutchouc de Cherrapunji (nord-est de l'Inde ) jettent par-dessus certaine rivière de ces belles régions moites, histoire d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté (en tout cas, pas pour constater que l'herbe y est plus verte, car c'est assez évident sous ces latitudes). Il paraît que cette région est l'une des plus humides du monde, ceci expliquant cela.
Les arbres (des Ficus elastica, variété de figuiers aux racines aériennes, comme il est dit sur le blog anglophone Living root bridges (1) que m'a indiqué Sasha) font des ponts, n'hésitant pas à se projeter d'une rive à l'autre, incroyable n'est-ce pas, et follement poétique, je trouve. Alors bien sûr, les habitants du coin (la tribu des Khasis) leur donnent un petit coup de pouce, mettant des dalles de pierre entre leurs tiges arachnéennes de façon à pouvoir marcher plus commodément sur ces passerelles. Ils guident aussi les racines en leur adjoignant, si j'ai bien compris le texte inséré sur le blog cité ci-dessus (et dans ce domaine, la traduction de langue étrangère, en l'occurrence de l'anglais, je ne suis jamais complètement prémuni contre une crise de délire d'interprétation...), des troncs d'aréquiers (arbre qui permet de produire du bétel) qui empêcheraient les racines de se déployer... Ces ponts peuvent atteindre jusqu'à une centaine de mètres de long, ce qui est tout à fait conséquent. Ils mettent entre entre dix et quinze années pour franchir une rivière. Et certains, en se renforçant continuellement, atteignent l'âge respectable de cinq cents années.
Mon blog amateur de passerelles en tous genres ne pouvait que se faire l'écho de ces ponts jetés sur l'abîme d'une nature décidément imaginative.
(1) En réalité, l'information sur ces ponts de racines, répercutée par le blog Living root bridges, provient d'un autre blog, plus vaste, Atlas obscura, blog consacré à la compilation des sites merveilleux, curieux ou ésotériques du monde .
05/09/2009 | Lien permanent
Nouvelle expo à la Galerie Christian Berst (ObjetTrouvé perdu...)
Exposition de rentrée à la galerie nouvellement rebaptisée "Galerie Christian Berst", ex-Galerie Objet Trouvé, avec quelques créateurs nouveaux au bataillon, mais pas toujours nouveaux en terme de concepts d'oeuvres. J'en prends pour preuve Raimundo Camilo, ce patient brésilien qui côtoya paraît-il Arthur Bispo de Rosario dans l'hôpital où il avait été admis consécutivement à des troubles de la personnalité après que son patron l'eut traité comme un chien et qui se mit à créer ses propres billets de banque (ce qui entre parenthèses pourrait se transformer en vraie monnaie si la spéculation se met de la partie).
Des billets de banque réinventés, ça me rappelle un autre cas connu dans le petit monde de l'art brut, qui avait été exposé dans les anciens locaux de l'Aracine à Neuilly-sur-Marne, celui de Georgine Hu qui "payait" ses médecins du côté de Fleury-les-Aubrais dans le Loiret avec des billets de banque. On peut également penser à Emile Josome Hodinos, ancien graveur en médailles, qui s'ingéniait à dessiner des pièces de monnaie de son invention.
La galerie exposera Yuri Titov, Sylvia Katuszewski (qui n'est donc plus ici Sylvia K. Reyftmann?), Leonhard Fink, Eric Benetto, Patrick Heidsieck, Chris Hipkiss, en plus donc de Camilo. J'avoue avoir un petit faible pour Yuri Titov. De même que pour un certain dessin de Leonhard Fink, visible sur le site de la galerie, qui m'enchante particulièrement. Ce "premier Autrichien dans le cosmos", daté de 2008, est à ranger à côté des cosmonautes de Robillard, tout aussi immédiats.
08/09/2009 | Lien permanent
Léopold Thuilant derniers jours au musée de la Reine Bérengère
Vite, vite, mes petits lapins à montres de gousset ou non à la main... Plus que quelques jours pour aller découvrir une cinquantaine de "pichets-souvenirs" de l'étonnant Léopold Thuilant exposés jusqu'au 11 novembre au musée de la Reine Bérengère au Mans.
Personnellement, j'en avais vu quelques-uns dans les vitrines de la collection permanente de ce petit musée caché dans le vieux Mans il y a quelques années, après avoir découvert l'existence de Thuilant à la Halle St-Pierre, où certaines pièces avaient été montrées de façon ultra marginale durant une exposition en 1994 sur l'art naïf de 1886 à 1960 (la même où l'on pouvait voir des tableaux de Benquet, voir note du 3 nov. 2007).
Pauvre entre les pauvres, c'était un potier à l'inspiration plus que singulière parmi les autres potiers. Sa passion des hommes, de leurs occupations dans des campagnes sarthoises en voie de métamorphose accélérée (il est né en 1862, son oeuvre a été réalisée dans le dernier quart du XIXe siècle), le poussait à accentuer le relief de ses sujets sur les pichets, comme si la fonction utilitaire de ces derniers comptaient moins à ses yeux que le fait de camper ses petits personnages modelés avec tendresse. Je me souviens toujours avec émotion d'un pichet avec un petit train tiré par une locomotive serpentant tout autour du pot dans une parfaite désinvolture vis-à-vis des conventions. Ses pots, ses pichets tirent vers l'oeuvre gratuite, vers la sculpture plus que vers l'ustensilité et l'art appliqué. En ce sens, ils se situent à la limite de la sculpture populaire, non loin de l'art brut. Robert Doisneau, qui avait photographié ces oeuvres dans les années 70, aurait dit: "Chez Thuilant, il n'y a que de l'amour"... Est-ce par défaut de ce dernier qu'il se noya dans la boisson et finit par se pendre en 1916?
J'ajoute qu'un petit catalogue est sorti à l'occasion de cette exposition. Ce qui augmentera quelque peu la documentation sur un créateur au sujet duquel on manque cruellement d'une monographie digne de son oeuvre étonnante.
27/10/2008 | Lien permanent
La rentrée c'est aussi à la Galerie Objet Trouvé
Au début, cette galerie Objet Trouvé avait à mes yeux des choix assez hésitants, impression parfaitement subjective je m'empresse de l'ajouter. Dans le fil du temps, en même temps qu'elle changeait de locaux, quittant la rue Daval pour la rue de Charenton, dans l'ombre de l'affreux Opéra de la Bastille (cette architecture de dentiste), elle a pris sous l'impulsion de son responsable, Christian Berst, une direction sans cesse plus aimantée du côté de la création brute et singulière de qualité, n'hésitant pas à chercher toujours de nouveaux créateurs, ne se se contentant pas, comme tant d'autres, des acquis et des valeurs établies (on sait qu'il y en a désormais beaucoup dans ce champ aussi).
Donc, mon jugement sur la galerie s'est grandement bonifié (il n'y a que les imbéciles, ou les staliniens, qui ne changent pas d'avis n'est-ce pas)... Je reçois les informations de ce côté avec une véritable confiance, sûr que ma curiosité se trouvera satisfaite par la découverte d'un créateur ou l'autre proposé par la galerie. Pour cette rentrée, dès le vernissage du jeudi 11 septembre, on pourra ainsi faire connaissance avec une bonne escouade de nouvelles recrues, Monique Le Chapelain (ce qui me ravit pour elle, ayant été le premier à la faire connaître, à travers le Musée de la Création Franche notamment ; on est toujours content de voir ses intuitions confirmées par d'autres), ou Johan Korec (dont la galerie nous signale la disparition récente), un autre pensionnaire de la Maison des artistes, Kurt (ou Karl?) Vondal, ainsi que d'autres comme Raimundo Camilo, ami paraît-il de l'extraordinaire Bispo de Rosario, ou encore Henriette Zéphir, (redécouverte récemment après Dubuffet par Alain Bouillet, voir la revue Création Franche ou le catalogue de la récente exposition L'Eloge du Dessin à la Halle Saint-Pierre), Sava Sekulic, etc. Pour en savoir plus, prière de se connecter ici (le site de la Galerie Objet Trouvé).
Allez-y de confiance à votre tour, si ce n'est déjà fait.
06/09/2008 | Lien permanent
Une forêt brute cachée derrière des poèmes?
Les éditions Simili Sky de Véronique Loret éditent depuis quelque temps des plaquettes de poésie aux couvertures à chaque fois illustrées d'une photographie (quatre plaquettes parues, dues à Eric Ferrari, Pierre Peuchmaurd, Laurent Albarracin, et Alice Massénat). Les amateurs de poèmes contemporains y trouveront là de quoi satisfaire leur goût d'une poésie exigeante, tandis qu'en ce qui me concerne, j'avais l'oeil plus particulièrement attiré par une photographie insérée sur le recueil d'Alice Massénat, Ci-gît l'armoise.
Cette image a été prise, renseignements pris auprès de Véronique Loret, par Antoine Peuchmaurd, animateur et auteur de deux blogs, la Vie Palpitante d'Antoine P., ainsi que Le Bathyscaphe (voir ci-contre ma liste de "doux liens"), ce dernier renvoyant à une revue d'aspect fort soigné et de contenu idem. La photo de "l'armoise gisante" intriguera tous ceux que l'intervention dite "brute" sur des matériaux naturels titillant l'imagination interpelle. On a à l'évidence affaire ici à une sorte de land art brut ou je ne m'y connais pas. Antoine Peuchmaurd (qui vit et palpite à Montréal où il est aussi libraire) avait transmis deux photos aux animateurs de Simili Sky (merci à Véronique et Joël de me les avoir retransmises) qu'il a prises sur une côte de la Gaspésie (la région du Rocher Percé cher à André Breton, voir Arcane 17).
Pour toute commande, écrire à Simili Sky, c/o Véronique Loret, 9, rue Garibaldi, 93400 St-Ouen. E-mail: v.loret@orange.fr
19/12/2008 | Lien permanent | Commentaires (1)
Abdelkader Rifi est parti lui aussi, on ne m'en avait rien dit
En me baladant sur le net, cherchant tout autre chose en fait (comme d'habitude), je suis tombé sur la triste nouvelle, incidemment annoncée sur le blog du festival Art et Déchirure qui se tient en ce moment à Rouen (expo, films...), de la disparition d'Abdelkader Rifi. Cela fait déjà trois ans qu'il nous a quittés. Et cela faisait bien plus longtemps que je pensais à lui, de façon toute intermittente, comme on peut le faire à propos de tant de choses dans ce monde plein à ras bord de tant d'informations à la fois tristes et belles, tellement plein qu'on est parfois tenté, comme disait récemment un libraire de mes amis de tout laisser aller pour préférer se concentrer sur le vide... Oui, j'aurais dû... Pourquoi s'être livré à tant de procrastination (je crois que ça veut dire ça...) tant de temps...? Parce qu'on se figurait que peut-être, on aurait gêné à vouloir venir demander des nouvelles de la création que ce monsieur menait, très enfantine, très pimpante, colorée et gaie, l'affichant sur les murs de sa maison... Je l'avais du moins subodoré en entendant quelque racontar sur lui, sans doute infondé, mais qui avait fait son impression sur mon imagination.
Et maintenant, devant la brutale nouvelle glanée au coin du bois virtuel, je suis bien sûr que je ne me rebaignerai plus deux fois dans le même fleuve, façon de parler, car les paroles qui sortaient de la bouche de Rifi, entrevu autrefois dans les locaux de Neuilly-sur-Marne au Château-Guérin vers 1984, tenaient davantage du ruisseau, mais qu'importe, les petites rivières font aussi bon usage pour les amateurs de vraie poésie.
J'insère à la suite la petite notice recopiée du blog Art et Déchirure (curieusement au fait, ce blog porte le nom de José Pierre dans son adresse URL... sorte d'hommage?):
"Rifi (1920 – 2005)
Né en 1920, Abdelkader Rifi a travaillé très jeune comme maçon. C’est au petit jour, avant de partir pour ses dix heures de travail quotidiennes, qu’il se mettait à peindre, composant à petits traits, à petits points, d’un pinceau unique trempé directement dans la couleur pure du tube et sur des matériaux divers : papier, carton, contreplaqué, portes de placard de récupération,…un monde paradisiaque. Fleurs et oiseaux multicolores, petits animaux, espèces végétales diverses, vasques et urnes naîtront ainsi des mains de cet artisan maghrébin. Parfois, ces jardins primordiaux s’engendrent à partir d’une nébuleuse spiralée faite de points polychromes qui impulse une dynamique tournoyante à ce microcosme symbolique. Dans la banlieue parisienne où il résidait [Gagny], Abdelkader Rifi, avait construit, au coeur d’un petit lopin de terre, une maison dont il avait décoré l’extérieur et l’intérieur à l’instar de ses dessins : oiseaux, plantes et fleurs en mortier peint pour en orner les façades ; grandes peintures sur papier pour en illuminer les pièces. “J’ai des jardins plein la tête “ disait-il d’un sourire radieux. "
20/05/2008 | Lien permanent | Commentaires (3)