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Info-miettes (39)
Encore des Info-miettes, va-t-on me dire... Mais c'est qu'ils se passe des choses, des expos, des salons, des publications... Alors, j'ai préféré diviser les sous-notes en plusieurs notes. Deuxième brassée ci-dessous:
Yves Elléouët, à la Galerie Plein-Jour, Douarnenez
Le vernissage de cette exposition du poète et peintre Elléouët (1932-1975), que l'on associe au surréalisme, aura lieu le 16 octobre, en présence d'Aube Breton-Elléouët et Oona Elléouët. L'expo est prévue pour durer du 16 octobre au 28 novembre 2021. On trouvera plus d'information (le dossier de presse en particulier) à cette adresse: www.galeriepleinjour.fr/yves-elleouet
Yves Elléouët, une peinture de 1958.
Galerie Plein-Jour, 4 rue Eugène Kérivel, 29100 Douarnenez. Tél: 07 81 73 41 85.
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Janet Sobel à la Galerie de Toutes Choses (Gallery of Everything)
Montrée en France à l'occasion du premier salon d'art outsider tenu à l'Hôtel le A (voir ma note de l'époque ici) en 2013, Janet Sobel (1893-1968), précurseuse de l'expressionnisme abstrait et du dripping de Jackson Pollock, revient en Europe, à Londres plus précisément, du 10 octobre au 14 novembre, à la galerie de James Brett et affidés, avec d'autres femmes créatrices (dont Unica Zürn, Hilma af Klint, Emma Kunz,Anna Zemánková, ou bien Judith Scott), ainsi que dans le salon Frieze Masters qui se tient dans Regent's Park (mais dans ce lieu un peu moins longtemps, des peintures de Sobel seront exposées du 13 au 17 octobre). On aura plus de renseignements sur le site de la Gallery of Everything.
Janet Sobel, sans titre, huile sur cannage sur panneau, 76,5 x 56,3 cm, visuel Gallery of Everything.
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Escale Nomad, nouvelle exposition entre République et Strasbourg-Saint-Denis
Pas d'Outsider Art fair cet automne, suite sans doute aux incertitudes qui pesaient en début d'année sur les mois d'automne quant à la possibilité de monter cette foire avec de nombreuses galeries à contacter (de plus, n'y aurait-il pas quelque vent de fronde chez certains galeristes trouvant la place bien chère...?). Certaines galeries d'art brut (Berst, Ritsch-Fisch) se tournent vers la FIAC qui elle se tient aux dates prévues. Cependant, il se murmure que l'Outsider Art Fair ne serait pas remise non plus aux calendes grecques, ce serait pour le printemps prochain, après tout, une saison plus en rapport avec l'éternelle jeunesse des pulsions brutes...
Vue de certaines oeuvres proposées par Escale Nomad.
D'autres, en attendant cette foire printanière, font cavalier seul durant l'automne, comme Escale Nomad de Philippe Saada qui revient présenter ses découvertes d'art brut d'un peu partout à côté des poulains auxquels il reste fidèle (Babahoum). Ce sera du 14 (demain) au 24 octobre, à la Galerie L'Œil Bleu.
Galerie l’OEIL BLEU, 32 rue Notre-Dame de Nazareth, 75003 (Métro République ou Arts et Métiers). Apparemment, c'est tous les jours...
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Et la Galerie Pol Lemétais revient chez Soulié d'un bon pas
Pour sa part Pol Lemétais proposera aussi un large éventail de créateurs et artistes (Noviadi Angkasapura, Anselm Boix-Vives, Kenneth Brown, Jean Crié, Darédo, Olivier Daunat, Paul Duhem, Anaïs Eychenne, Madge Gill, Daniel Gonçalves, Johann Hauser, Alain Kieffer, Dwight Mackintosh, Mina Mond, Friedrich Schröder-Sonnenstern, Lewis Smith, Henry Speller, Carter Todd, August Walla, Scottie Wilson, Zefrino, Carlo Zinelli...), du lundi 18 au dimanche 24 octobre 2021 dans le local de la Galerie Béatrice Soulié (21 rue Guénégaud 75006 Paris), de 13h à 20h, et sur rendez-vous.
Pol Lemétais, tél : 06 72 95 60 18. http://www.lemetais.com
Alcheringa n°2, sous titré 'Le surréalisme aujourd'hui", été 2021.
Pour se procurer la revue (tirée à 300 exemplaires, mieux vaut s'adresser directement à l'éditeur, les éditions du Retrait, basées à Orange (on trouve le bulletin de commande ici, sur leur site web).
Signalons aussi une exposition actuelle, "Le Tarot de cocagne", du peintre-théoricien-poète du groupe surréaliste Guy Girard à la Maison Rignault (librairie de la Maison André Breton), à Saint-Cirq-Lapopie, consistant en une réinterprétation sous forme de toiles des différentes lames du tarot. L'expo est prévue pour aller jusqu'au 29 octobre.
Guy Girard, une des peintures de l'expo actuelle.
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Et chez Dettinger, qu'est-ce qu'on y voit? Jean Veyret, puis Fatima-Azzahra Khoubba, bientôt...
Celle qui scrute les étoiles, une boîte de Jean Veyret, Galerie Dettinger-Mayer.
Après une expo consacrée au grand peintre surréaliste lyonnais Max Schoendorff, qui s'est terminée le 9 octobre, Alain Dettinger continue dans sa galerie de la place Gailleton (Lyon 2e ardt) de proposer de réjouissants menus, puisqu'à partir du 30 octobre, on retrouvera de nouvelles boîtes pleines d'onirisme de Jean Veyret, visibles jusqu'au 20 novembre, date après laquelle l'intrigante Fatima-Azzahra Khoubba (on fait un prénom mot-valise à partir de son prénom composé quand on lui écrit ou lui parle: Fatimazara, sinon on s'épuise...), qui exposait naguère des tableaux semblant illustrer la théorie des fractales (voici déjà huit ans que je n'en avais pas revus, mais elle a peut-être été réexposée depuis), prendra la suite du samedi 27 novembre 2021 au 1er janvier 2022 (elle a mis des yeux à ses bras de terre et cela change tout dans ces fjörds bleus). C'est elle qui sera donc le cadeau de fin d'année à la galerie. Il se murmure qu'elle devrait également au vernissage de son expo signer un livre de ses poèmes, Nuit intranquille, que l'on attend avec curiosité. Y retrouvera-t-on sa gentillesse et son humour légers?
13/10/2021 | Lien permanent | Commentaires (4)
En passant par la Lorraine... Mais où était cette folle maison?
Cette note comporte une mise à jour du dimanche 30 juin
En 1980, on publia chez Chêne/Hachette un gros livre de photographies de Michaël Schuyt et Joost Elffers, avec des notices de George R.Collins, Les Bâtisseurs du Rêve.
Un certain nombre d'environnements spontanés populaires français y étaient mentionnés dans un contexte plus généralement consacré à l'architecture fantastique de l'époque. Au détour de ses pages que je re-feuilletais récemment je suis retombé sur une image d'un site, une façade de "maison en Lorraine" – il n'y avait pas d'autre indication – que j'avais oubliée.
Photo extraite des Bâtisseurs du Rêve
A n'en pas douter, il s'agit d'une réalisation exécutée par un rocailleur, et une réalisation étonnamment poussée, avec ses troncs d'arbres très bien imités, dégagés des murs, ses fausses mousses, ses stalactites au dernier étage, les pierres jointes à la diable dans sa maçonnerie.
Mais à quel endroit cette maison pouvait-elle bien se dresser? Dans quelle ville de Lorraine? Nancy? Eh bien non, ce n'étais pas dans cette capitale de l'art nouveau. Le Poignard Subtil a mené l'enquête et dans son omniscience n'hésite pas à compléter le bouquin du Chêne trente-trois ans plus tard. C'était à Gondrexange en Moselle qu'elle se dressait, cette maison étonnante. On va aller vérifier cet été si elle s'y dresse toujours.
Post-Scriptum:
Je dois à Jean-Michel Chesné, émérite animateur de blog, artiste et chercheur de cartes postales, braqué un peu comme moi sur les environnements et autres sites insolites, l'information complémentaire capitale suivante: il exista des cartes postales anciennes montrant cette maison, tout spécialement sous un angle qui permet de constater qu'il y avait une autre façade perpendiculaire à celle ci-dessus, et tout aussi spectaculaire. Jean-Michel Chesné a eu l'amabilité de m'envoyer une de ces cartes:
"Gunderchingen" signifie en allemand "Gondrexange" (la Lorraine étant allemande entre 1871 et 1918); cette maison ainsi ornée donne furieusement l'impression d'être enserrée dans une racine prédatrice géante sur le point de l'étouffer ; à signaler que Michel Racine, au nom prédestinant, auteur de livres sur les rocailleurs, ne paraît pas avoir eu vent de ce site tout à fait remarquable pourtant (probablement parce que le site a disparu?)
Comme on le voit, la maison est nommée "Villa Ch. Masson". Probablement le nom de Charles Masson, un entrepreneur spécialisé peut-être dans l'art de la rocaille¹? Tant et si bien que cette maison lui servait peut-être de gigantesque enseigne chargée de montrer au public et aux commanditaires éventuels, de la façon la plus évidente et massive possible, toute l'étendue de ses talents...
A noter aussi que des tableaux paraissent accrochés ou incrustés sur les murs de la maison. Enfin, dernière réflexion, si cette maison date du début du siècle (comme semble l'indiquer l'âge de la carte postale), il apparaît qu'il y a de fortes chances qu'un siècle plus tard on ne trouve plus grand vestige d'icelle à Gondrexange... Wait and see, gardons espoir...
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¹Voir cependant le commentaire de Jean-Michel Chesné ci-dessous...
29/06/2013 | Lien permanent | Commentaires (4)
Raymond Humbert, un Zao-Wou-Ki en passant par la Lorraine
Depuis plusieurs années, l'oeuvre de Raymond Humbert, artiste d'origine lorraine, surtout connu pour la création et l'animation de musées et d'expositions consacrés à la défense du patrimoine artistique populaire (la Maison du Coche d'Eau à Auxerre, le musée de Laduz, des ouvrages sur l'art populaire, etc.), commence à revenir de plus en plus dans la lumière, prenant, au fur et à mesure des expositions organisées ici et là, une stature des plus imposantes (après le musée des Beaux-Arts d'Auxerre, une rétrospective de ses oeuvres
Catalogue Raymond Humbert, D'un art, l'autre, éd. Cinq Continents (auteurs:Philippe Chabert, Jean-Marie Lhôte, Gilbert Lascault), 2007
part pour l'été, jusqu'au 2 septembre, à l'Abbaye de l'Epau, près du Mans, vernissage le 29 juin, tél: 02 43 84 22 29).
Paysagiste abstrait, ainsi pourrait-on le qualifier (comme ce fut dit à propos de peintres des années 60 comme par exemple Maurice Wyckaert, bien peu connu dans notre doux pays, cf. ci-dessous à gauche), ou bien paysagiste visionnaire. Travaillant sur le motif comme on dit, mais l'investissant d'autres motifs plus intérieurs, irriguant ces observations de visions secrètes riches de subjectives ambivalences.
Scrutant aussi des motifs par eux-mêmes déjà "abstraits", comme les remous d'écume à la crête des vagues qu'il regardait en se laissant hypnotiser, oubliant l'heure et se laissant cerner par la mer du côté de Porspoder...
Laduz, 1989
On a souligné son admiration, par delà des peintres comme Derain ou Bonnard, pour les peintres japonais, Hokusai en tête (sa collaboratrice, Marie-José Drogou, peintre elle aussi et de grand talent, a aussi subi cette influence, ne voulait-elle pas réaliser les Cent vues du Grand Mouzou (récifs au large de Porspoder) comme il y a chez Hokusaï les Cent vues du Mont Fuji...). Il n'y a pas à douter du japonisme s'attardant chez Humbert. Mais je pense aussi souvent à Zao-Wou-Ki , surtout aux encres de ce dernier (voir ci-contre à gauche), en contemplant les grandes compositions de Raymond Humbert transposant des fragments de paysages en de riches symphonies de lignes et couleurs, qui évoquent également le dripping de Pollock ou le pointillisme abstractisant d'un Mario Prassinos.
Comme Wyckaert (qui fréquenta un temps l'Internationale Situationniste), Raymond Humbert fut aussi un utopiste qui rêvait d'une autre civilisation à travers le rassemblement de ses extraordinaires moissons d'objets témoignant de l'art immédiat des artisans et des humbles. Son rêve le portait à imaginer une société où chacun créerait sans allégeance à un quelconque modèle venu d'un pouvoir artistique centralisé. Il nous est particulièrement cher pour cela, et ce n'est pas le nouveau président de tous les égoïsmes coalisés, élu récemment, qui nous le fera oublier.
(J'ai emprunté les deux grandes photos de peintures de Raymond Humbert -faites par Marie-José Drogou- au catalogue de ses "40 ans de peinture" au Musée des Beaux-Arts de Pau (été 1994). R.H, peignant à Porspoder, provient d'une photo de M-J. Drogou également.)
22/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (3)
Un musée voué aux environnements spontanés aux USA, le John Michael Kohler Arts Center
17/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
Les latrines de Chaissac monuments historiques
Il me semble que ce sont les premiers urinoirs classés monuments historiques. Il y avait bien eu le précédent de la "fontaine" de Richard Mutt, alias Marcel Duchamp en 1917 à New York, urinoir décrété objet d'art parce que signé, et refusé à la Société des Artistes Indépendants. Mais depuis... Sans doute quelques excentricités de l'art contemporain singeant ce geste dadaïste duchampien?
Fontaine, R.Mutt (Marcel Duchamp), 1917 ; ici c'est la troisème réplique datant de 1964, figure au MNAM du Centre Georges Pompidou
En tout cas, y avait-il eu classement par les Monuments Historiques de latrines champêtres comme celles que Gaston Chaissac graffita à l'époque où, habitant avec sa femme dans l'école publique de Ste-Florence de l'Oie en Vendée dans les années 50, il s'exerçait à toutes sortes d'expérimentations, avec des enfants du patelin, avec des jets de serpillière mouillée dont il observait et reportait ensuite les empreintes, des interprétations de planches aux contours irréguliers qui devinrent des totems, des collages de morceaux de papier peint, etc.? Je ne crois pas. Mais c'est chose faite désormais. Le losange des Monuments Historiques trône imparablement sur le ciment grisâtre des chiottes sacrées. Je ne sais trop pourquoi j'ai trouvé que les bonshommes dessinés par Chaissac (j'aime surtout le personnage ventripotent ci-dessous) avaient l'air, à mon passage, de vouloir s'excuser devant une telle labélisation.
Les fameux gogues divinisés... Ph. Bruno Montpied, mai 2012
Ce personnage ventripotent m'a tout l'air d'une représentation caricaturale de prêtre (voyez le chapeau), si bien qu'on peut facilement en déduire que placé ainsi sur le mur des latrines, il était destiné par Chaissac à ce que les enfants le souillent sans cesse en effigie... Manière de se venger des avanies infligées par les grenouilles de bénitier du patelin? Ph.BM
Sans compter que l'école de l'autre côté de la petite cour a été métamorphosée dans le même souffle, on y a créé un espace Gaston Chaissac où l'on a scénographié la vie et l'œuvre du grand homme que la mairie, sous l'influence d'une nouvelle génération d'hommes et de femmes plus respectueuse de Chaissac que celle des années 50-60, a reconnu in fine opportunément, oubliant les persécutions et les moqueries des bigots et des péquenauds de Ste-Florence du vivant de Chaissac et de sa femme Camille, institutrice de l'école laïque dans une région où l'on envoyait les gosses en majorité dans les écoles dites "libres". On ne pourra s'empêcher de se dire qu'il est toujours, hélas, plus facile de reconnaître les artistes quand ils sont morts que lorsqu'ils vivent parmi nous.
"L'Espace Gaston Chaissac"... Ph. BM
Si l'on veut retrouver les autres créations de Chaissac, sortant de là, on aura tout intérêt à pousser jusqu'aux Sables d'Olonne où le Musée de l'Abbaye Sainte-Croix a eu la bonne idée de nous sortir pour l'été des pastels de Gaston, technique peu repérée il me semble dans l'œuvre du "Morvandiau en blouse bocquine". Ce musée conserve par ailleurs une documentation (des correspondances) et des oeuvres de l'artiste qui sont de première importance.
Musée de l'Abbaye Sainte-Croix, exposition Gaston Chaissac - Pastels, du 29 avril au 10 novembre 2012.
29/06/2012 | Lien permanent | Commentaires (2)
L'Institut International de Recherches et d'Explorations sur les Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irrégulie
"A l'aube du XXIe siècle, dans un monde où le politiquement correct et la pensée unique sont de règles, où la raison n'est que ruine de la fantaisie, il est venu le temps d'exhumer et de considérer enfin, pour éviter que ne meurent une seconde fois les grandes oeuvres des petits auteurs, la piétaille des "Fous littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés..."
Oeuvrons afin que ces Ecrivains ne soient pas que des Ecrits Vains et essayons de devenir des empêcheurs de penser en rond...
Voilà la réalité pressante à laquelle veut répondre l'I.I.R.E.F.L.: mettre en lumière des Ecrivains et des Textes oubliés ou inconnus."
Ce sont les propos que l'on peut lire dans le dépliant récemment diffusé auprès de quelques happy few par le principal animateur de l'IIREFL, Marc Ways (également libraire-galeriste spécialisé dans le surréalisme, la pataphysique, le groupe Panique, les situationnistes, etc, dans la région de Nancy, voir adresse au bas de cette note). L'homme n'est pas seul, on relève parmi ses collaborateurs les noms de Marc Décimo (évoqué il y a peu sur ce blog pour son livre récemment paru, Les Jardins de l'Art Brut, qui est un recueil de ses articles publiés dans les diverses revues du Collège de Pataphysique), d'André Stas, (collagiste
et "fils spirituel d'André Blavier"), de Laurent Gervereau (président du "Comité scientifique" de l'IIREFL ; connu de moi comme auteur du livre consacré à Asger Jorn, Critique de l'image quotidienne, aux éditions Diagonales en 2001 ; Gervereau est aussi le conservateur du Musée de l'Histoire Contemporaine, se consacrant dans ce cadre à l'analyse des images). Michel Thévoz lui-même est annoncé comme futur collaborateur des Cahiers de l'Institut.
L'IIREFL veut donc poursuivre l'entreprise amorcée dès le XIXe siècle par des auteurs comme Charles Nodier, ou Octave Delepierre, puis recommencée en plus exploratoire par Raymond Queneau dans les années 30 du XXe siècle, enfin continuée en plus systématique par André Blavier, disciple de Queneau et érudit burlesque (voir sa somme sur les fous littéraires rééditée il y a peu aux Editions des Cendres). Marc Ways pense du reste que tout n'a pas été dit par Blavier et que sa somme n'en est donc pas une, il y a des restes. Première idée. Seconde idée, que personnellement je regarde avec plus d'attention, l'IIREFL affiche une volonté d'établir "une passerelle" (on aime ça les passerelles, au Poignard Subtil) "entre le monde de la Folie littéraire et la Création artistique: art et écrits bruts, cinéma, architecture, littérature de SF et fantastique, BD, livres monstres, création asilaire, etc.". Cette idée est sympathique et rétablit les ponts qui étaient plus ou moins coupés entre art brut et fous littéraires, deux recherches historiquement liées (Queneau dans les années 30 a précédé Dubuffet avec son Art Brut, qu'il ne commence à rassembler qu'après la Deuxième Guerre Mondiale, voir là-dessus Bruno Montpied, D'où vient l'art brut? Esquisses pour une généalogie de l'art brut, article inséré dans le dossier Devenir de l'art brut paru dans Ligeia, dossiers sur l'art n°53-54-55-56, juillet-décembre 2004).
Pour s'abonner aux futurs Cahiers de l'Institut (deux numéros par an, 50€, étudiants et moins de 25 ans, 25€), on écrit à l'IIREFL, 1, rue du tremblot, 54122 Fontenoy-la-Joûte, France. E-mail: iirefl@orange.fr. Parution des Cahiers de l'Institut n°1, février 2008.
24/11/2007 | Lien permanent
Retour de chine: un dessin de Lucie Valore, une peinture de ”Bl.Mouron”
Lucie Valore, sans titre, sans date (entre 1940 et 1965), crayons de couleur sur papier, 20x23cm, coll. et ph. Bruno Montpied.
Dimanche dernier, au milieu de cet océan de drouille et autres rossignols qu'est la Réderie d'Amiens, il fallait pouvoir trouver quelques îlots où gisent les trouvailles qui rachèteront de tant d'errance au milieu des laids produits de notre contemporanéité. J'ai fini par tomber sur l'étal d'un couple de braves gens de la région qui vendait le petit dessin ci-dessus. J'ai cru sur l'instant à un magnifique dessin d'enfant. Il me faisait signe avec insistance, il me fallait l'acquérir. Le couple en question m'apprit alors qu'il s'agissait d'une œuvre d'une femme qui avait été l'épouse du peintre de Montmartre, Maurice Utrillo, fils de Suzanne Valadon. Elle s'appelait Lucie Veau dans sa jeunesse. Née à Angoulême en 1878, elle disparut à Paris en 1965. Amie de Suzanne Valadon, ancienne épouse d'un banquier, dont elle prit le nom passagèrement (Lucie Pauwels), elle épousa en 1935 Utrillo et changea alors une troisième fois de nom, pour s'appeler Lucie Utrillo. Au contact de ce peintre qu'elle protégea des ses penchants à l'alcoolisme, en l'abritant au Vésinet dans une charmante demeure, "La Bonne Lucie", elle put manifester à son tour sa vision incontestablement ingénue et naïve du monde, dans des paysages, des portraits et des natures mortes. On sait qu'Utrillo lui-même a parfois été qualifié de peintre naïf. Et c'est vrai que certains tableaux, par leurs coloris et les axes difformes de leurs perspectives, peuvent faire songer par association au "réalisme intellectuel" des Naïfs. Sans doute Lucie fut-elle lasse de ses changements multiples d'identité, et profita de l'occasion pour se créer enfin un nom qu'elle se serait choisi en tout indépendance. Elle s'appela alors Lucie Valore, magnifique patronyme qui, en raison de "l'or" qu'il renferme – se le dit-elle? –, pourrait lui assurer un certain succès... Rappelons qu'Anatole Jakovsky a cru bon, dans un ancien numéro des Cahiers du Collège de 'Pataphysique des années 1950, de relever ce fait que nombre de patronymes contenant les lettres "O,R" sont souvent liés à des destinées fastes et prospères...
Lucie et Maurice...
Lucie Valore, Autoportrait à l'aigrette.
Lucie Valore, Printemps.
Lucie Valore, paravent peint, 1959.
Tombe de Lucie et Maurice Utrillo au cimetière St-Vincent, à Montmartre, tout près de chez moi...
Je n'ai pas retrouvé pour autant trace de son inscription dans une quelconque histoire de l'art naïf. Jakovsky, Dasnoy, ou Bihalji-Merin l'ignorent superbement. Mais cela ne nous étonnera pas, il manque beaucoup d'autres artistes du même genre au bataillon, surtout bien entendu du côté des naïfs récents, mais aussi du côté des anonymes, ou des artistes autodidactes dont la production est restée limitée ou a été dispersée (et parfois détruite?) comme j'en donne un autre exemple ci-dessous, chinée aux puces, en compagnie d'un autre tableau (un portrait de Charles Maurras...).
Bl.(Blanche? Blandine?) Mouron, Autoportrait, 22x29 cm (3 Figure), 1958 ; ph et coll. B.M ; Qui connaît cette Bl. Mouron, avis aux amateurs...?
25/04/2018 | Lien permanent | Commentaires (3)
Art brut à Taïwan (6): l'œuvre sculpté du paysan Lin Yuan, par Remy Ricordeau
Le parc de l'oreille de buffle:
l'œuvre sculpté du paysan Lin Yuan
Lin Yuan (1913 – 1991) est aujourd’hui internationalement reconnu comme un des grands noms de la création brute taïwanaise.
Quelques exemples de peintures de Lin Yuan, photo extraite d'un catalogue chinois sur Lin Yuan, DR
Si son œuvre graphique a pu faire l’objet de plusieurs expositions à l’étranger comme à Paris où l’une de ses peintures illustrait l’affiche de l’exposition collective 17 naïfs de Taiwan¹ organisée en 1997/98 à la Halle Saint-Pierre, son œuvre sculpté, tout au moins pour sa partie monumentale qui est la plus importante, est par contre moins connue du seul fait qu’elle ne peut pas être déplacée. Il faut se rendre en effet dans le parc dit de l’Oreille de Buffle, où elle est exposée, pour pouvoir en mesurer l’importance. Ce parc se trouve à Pu li, qui est la ville la plus proche du village de montagne dans lequel Lin Yuan a passé l’essentiel de sa vie. Il se situe à peu près au centre de l’île.
La maison initiale de Lin Yuan avec sa manière personnelle de présenter ses rochers sculptés, ph. extraite d'un catalogue chinois sur ce créateur, DR
Vue d'une partie du parc de l'Oreille de Buffle avec quelques rochers sculptés de Lin Yuan, transférés de leur emplacement d'origine ; ph. extraite d'un catalogue chinois sur Lin Yuan, DR
Ouvrier agricole analphabète originaire du canton de Wuzhi, Lin Yuan est devenu veuf très tôt. La cinquantaine passée, ses enfants (cinq garçons et trois filles) devenus adultes, lui suggérèrent d’abandonner le travail des champs et lui proposèrent pour soulager sa vie trop solitaire et laborieuse de s’occuper de la garde de leurs propres enfants. Tout en accomplissant cette tâche, il s’amusa à leur confectionner des jouets à l’aide de divers matériaux de récupération. Il se prit au jeu de la création. Croisant un jour des voisins remontant des galets de la rivière toute proche pour quelques travaux de maçonnerie, l’envie lui vint d’essayer d’en sculpter. Il s’attaqua ensuite à des roches et des rochers de plus grande taille. Le bouche à oreille aidant, une réputation d’artiste-paysan se mit à circuler sur son compte, laquelle fit l’objet d’un article dans un magazine local.
Lin Yuan sur un de ses rochers peints, ph. extraite de la monographie sur Lin Yuan, DR
Un banquier fortuné de la ville de Pu li dénommé Huang Pinsong, lui rendit visite et, fasciné par cette œuvre singulière, lui acheta la totalité de sa production. Lin Yuan, encouragé alors par l’enthousiasme de Huang, décida de se consacrer désormais sans relâche à ses activités créatrices. A partir de ce moment, et suite à sa rencontre avec Hung Tung, autre créateur autodidacte aujourd’hui également reconnu, il convint de diversifier ses travaux en s’initiant à la peinture et même à la broderie sur toile.
Broderies de Lin Yuan, ph. extraite de la monographie sur le créateur, DR
Soutenu par quelques intellectuels et artistes, la réputation de Lin Yuan s’élargit alors au-delà des limites du comté. Quelques expositions furent organisées dans différentes villes de Taiwan et son protecteur Huang Pingsong contacta même Jean Dubuffet pour attirer son attention sur Lin Yuan.
Lettre de Jean Dubuffet à Ping-Song Huang, 9 novembre 1982, reproduite dans la monographie sur Lin Yuan, DR
Au milieu des années 80, ce même Huang Pingsong décida d’acquérir à Pu li un terrain pour présenter les œuvres de son protégé et lui permettre d’en créer de nouvelles en lui offrant de meilleures conditions de vie et un minimum de confort. Lin Yuan s’installa ainsi dans une petite maison qui y fut alors construite à son intention (actuellement encore habitée par l’un de ses fils). Aujourd’hui le jardin qui comprend un petit musée et est agrémenté de ses sculptures les plus volumineuses, est devenu un lieu de promenade et de villégiature : après la disparition de Lin Yuan en 1991, son mécène fit construire une cafétéria et un ensemble hôtelier en bungalows pour recevoir des groupes de touristes et rentabiliser le lieu.
Moufflon de Lin Yuan, photo Remy Ricordeau, 2014
Les nombreuses sculptures en extérieur, malgré le peu de soins apportés à leur présentation et à leur conservation, sont impressionnantes par leur grande force expressive qui ne s’embarrasse pas de fioritures. Jamais peut être la notion de « brut » ne s’est aussi bien appliquée à une œuvre qu’à celle de Lin Yuan. Les traits grossiers, comme les coups de marteaux ou de ciseaux vont à l’essentiel. L’artifice est absent de cette œuvre que l’on sent convulsive, comme si elle avait dû être réalisée dans une urgence pour rattraper un temps perdu. Pendant les sept ans que dura son séjour à l’Oreille de Buffle, il aurait créé plusieurs centaines d’œuvres de tous formats et sur tout support afin d’alimenter ce qui allait devenir son musée. Une photo le représente assis sur une des roches qu’il a sculptée dans l’attitude de celui qui vient de terrasser un monstre.
Lin Yuan, Le Baiser, ph. Remy Ricordeau, 2014
La sculpture semblait pour lui un combat ou un défi qu’il relevait chaque jour comme si l’enjeu était de parvenir à maitriser une matière brute qui ne cessait de lui résister. La lutte dût être si intense qu’en 1988 il tomba malade et dût être hospitalisé. Après cette crise, devant ménager ses forces, il privilégia des créations moins physiques comme la broderie ou la peinture.
Lin Yuan, la femme de mauvaise vie, ph. R.R., 2014
Si l’inspiration de Lin Yuan est fortement influencée par son milieu d’origine, ce qui l’amènera à représenter nombre d’animaux domestiques, d’élevage ou sauvages, il était également très porté sur des sujets que traditionnellement les Chinois ont plutôt tendance à occulter : l’amour et la sexualité (selon l’historien sinologue Van Gulik, la représentation amoureuse ou sexuelle dans l’art chinois a le plus souvent une visée didactique). Ces deux thèmes sont pourtant très présents dans l’œuvre de Lin Yuan, quelques-unes de ses représentations, sans aucune visée didactique, confinant même à une certaine pornographie comme cette femme de mauvaise vie exhibant les parties les plus intimes de son anatomie. Les attributs sexuels masculins, souvent de taille fort honorable, sont également très souvent représentés dans ses peintures comme dans ses sculptures les plus monumentales. Dans un pays de culture encore très pudibonde, cette partie de son œuvre fut interprétée de son vivant comme la conséquence de son veuvage précoce. Lui ne s’en expliqua jamais, s’amusant sans doute des explications délivrées en son nom et n’en continuant pas moins allègrement à représenter des personnages librement inspirés.
Remy Ricordeau
¹ A Taïwan et désormais en Chine où l’emploi du terme se diffuse dans les milieux intéressés, on emploie maintenant le vocable de Su ren yi shu pour désigner l’art brut que l’on pourrait littéralement traduire par l’art des hommes purs, contrairement à Tien zhen yi shu qui signifie art naïf, Tien zhen signifiant en l’occurrence naïf.
27/04/2014 | Lien permanent | Commentaires (22)
”Les Cahiers de l'Institut” n°1 est paru
Prévu pour février (voir ma note du 24 novembre 2007), le n° 1 des Cahiers de l'Institut, émanant de l'IIREFL (Institut International de Recherche et d'Exploration sur les Fous Littéraires, etc...) est finalement paru en juin de cette année.
Diffusé a priori essentiellement sur commande, on peut l'obtenir grâce aux coordonnées que j'affiche au bas de cette note. Disons-le tout de suite, c'est une superbe revue, écrite de façon tonique et claire, apportant du neuf sur le petit monde des fous littéraires, popularisé avant cet "Institut" par Nodier, Queneau et Blavier. La revue ne se limitant pas aux excentriques littéraires, elle se permet aussi des incursions vers certains cas d'art brut, ou des créateurs simplement atypiques de l'art.
Par exemple, dans ce n°1, nous trouvons un long article passionnant de Frédéric Allamel (p.110) sur l'environnement à la fois littéraire et architectural de Billy Tripp, situé aux USA (Marc Décimo l'a également fait figurer dans son récent livre sur les Jardins de l'Art Brut, éd. Les Presses du Réel), à Mindfield dans l'ouest du Tennessee. "Les correspondances abondent et laissent transparaître un at total dessinant un art de vivre faisant l'éloge du local". Billy Tripp illustre assez bien la fusion du fou littéraire et du créateur d'environnement poétique, ce qui est un cas unique à ma connaissance. La revue a la bonne idée également de republier un article de Marcel Réja (qui, comme on le sait depuis Michel Thévoz, cachait le nom de l'aliéniste Paul Meunier, collaborateur du Dr Marie et ami traducteur d'August Strindberg), datant de 1901, L'Art malade: dessins de fous, texte anticipant sur le livre que publia par la suite en 1907 Réja. Assurant la transition avec la principale préoccupation de la revue qui reste avant tout l'univers des fous littéraires, un article de Michèle Nevert et Alice Gianotti (p.94) traite de la conservation miraculeuse de nombreux manuscrits d'aliénés de l'asile de Saint-Jean-de-Dieu à Montréal, qui sont donc autant de textes que l'on qualifierait du côté des amateurs d'art brut d'"écrits bruts" (Les anonymes du siècle, Manuscrits asilaires de Saint-Jean-de-Dieu: première traversée ; cependant, il est à noter que les extraits publiés par les auteurs de l'article sont avant tout des lettres de patients à leurs médecins et qu'ils sont écrits dans une langue sans grande invention, à la différence des écrits bruts rassemblés par Thévoz). On connaissait déjà certaines recherches de Michèle Nevert qui avaient été publiées dans les actes du colloque Indiscipline et marginalité édités par Valérie Rousseau dans le cadre de la Société des Arts Indisciplinés en 2003 au Québec.
Bien d'autres sujets sont évoqués dans les colonnes de cette revue grosse de 145 pages. Marc Décimo, le rédacteur en chef, de son côté, s'évertue (p.22) à recenser les traces laissées chez divers auteurs par Jean-Pierre Brisset (connu pour avoir voulu démontrer par des séries de calembours étourdissants que l'homme descendait de la grenouille). S'ensuivent quelques extraits caractéristiques des écrits de Brisset. On trouve encore dans ces Cahiers un article d'Allen Thiher, professeur à l'université du Missouri, intitulé Folie et littérature (p.56). Au sein d'un assez long développement, M.Thiher avance cette étonnante remarque: "La littérature dans presque tous les sens du mot n'est-elle pas précisément une expression directe d'un petit accès psychotique, c'est-à-dire, une extériorisation d'une hallucination qui vise à se substituer au monde soi-disant réel -réel dans le sens le plus banal du terme"... Jean-Jacques Lecercle, dans son Eloge des fous littéraires (p.10), estime que les fous littéraires de façon inconsciente mette en avant une autre philosophie du langage. Michel Criton présente les cas d'un certain nombre de mathématiciens fous (p.64). Paolo Albani (p.73) étudie l'usage de la contrainte littéraire librement employée (à la façon des écrits de l'Oulipo) à l'intérieur même de certains écrits de fous littéraires (il cite par exemple le cas de Jean-François de Mas-Latrie, (1782-?) qui pratiqua le lipogramme, ce jeu qui se propose d'éliminer une ou plusieurs lettres volontairement dans les textes à produire). Il cite aussi le cas de ce roman destiné aux plus jeunes, de Mary Godolphin (alias Lucy Aikin), un Robinson Crusoe en mots d'une syllabe...
La revue ne s'arrête pas aux articles ci-dessus mentionnés, elle fourmille d'érudition sur les loufoques de partout, avec le ton humoristique et pince-sans-rire que l'on connaît aux Pataphysiciens, jamais éloigné d'une certaine propension à la malice et à la supercherie. Au détour d'un article ou l'autre, il sera loisible au lecteur de s'arrêter sur la découverte qui le concernera plus particulièrement. J'ai personnellement fait mon miel d'une note relative -dans le cahier central de la revue imprimé sur papier jaune, consacré aux notes de lecture et aux fragments bibliographiques- à un ouvrage appartenant à l'Institut. Son titre: Super-despotes et son auteur, Emilie-Hermine Hanin. Si l'ouvrage est essentiellement consacré à la défense et à la vengeance du père de l'auteur, inventeur malheureux d'un calendrier perpétuel, il permet également de faire découvrir que cette femme était aussi peintre (et souffrait d'une tendance au délire de persécution). L'oeuvre Le piège à avions (du nom d'une invention d'Herminie Hanin), reproduite dans ces Cahiers de l'Institut, révèle un talent naïf/brut de fort bon aloi, qui fait un peu penser aux tableaux naïfs de la collection Courteline. Je me permets de le reproduire ci-dessus. A noter que Jean Selz a publié dans Les Lettres Nouvelles (Les Cahiers de l'Institut ne donnnent pas la référence exacte du numéro) le récit de ses deux rencontres avec cette dame. André Blavier l'a également cité dans son anthologie.
Pour acquérir la revue:
Adresser sa commande (25€ le numéro, 50€ pour deux numéros par an, 140 pages illustrées en noir et blanc) à:
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Il est également possible de trouver la revue à la librairie de la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard dans le 18e ardt à Paris.
20/06/2008 | Lien permanent
Infos-miettes (26)
Solange à Bruxelles
Solange Knopf s'en vient à Bruxelles exposer à nouveau, cette fois hébergée par deux passionnés de son travail, Clem et Claude Jadot. L'exposition a une durée météorique, deux jours seulement, les samedi 9 et dimanche 10 mai (de 14 à 19h), le vernissage se passant le vendredi 8 mai de 18 à 22h. Voici l'adresse pour ceusses qui aimeraient y faire un tour: 77, Drève des Renards, Uccle, Bruxelles.
Solange Knopf, sans titre, 109 x 79 cm, crayons de couleur sur papier en fibre de bambou, 2015 ; Ph Luc Shrobilgten
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Galerie Isola de Francfort, de l'art brut en Allemagne: Ernst Kolb
La galerie Isola à Francfort, dirigée par Patrick Lofredi, un Français installé en Allemagne, galerie qui était présente au récent salon outsider art fair de Paris à l'Hôtel le A, présente actuellement une exposition sur un nouveau venu dans le champ de l'art brut, Ernst Kolb, à l'occasion de la sortie d'un livre de Rolf Bergmann consacré à ce créateur. Cela dure du 3 avril au 24 mai. Adresse: Falkstraße 40, 60487 Francfort. Tel 01 57 34 92 23 72. Ils ont un site web bien sûr: http://www.galerie-isola.de/. L'art brut en Allemagne est un terrain très peu connu en France, n'est-il pas?
Ernst Kolb, portrait et dessins, photo extraite de www.outsider-art-brut.ch
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Et toujours le musée d'art brut et naïf de Suisse orientale, le "museum im Lagerhaus" (l'Entrepôt) à Saint-Gall qui présente cette fois une collection privée...
Alfred Leuzinger (1899-1977), Homme avec coléoptères (autoportrait), crayons de couleur sur papier, © Museum im Lagerhaus, Collection Mina und Josef John
Du 21 avril au 18 Octobre 2015 (ouverture le 20 avril), se tiendra une exposition consacrée à la collection de Mina et Joseph John avec environ 650 œuvres d'art brut ou populaire suisse. Il semble que cette collection soit ouverte au public en dehors de cette manifestation. Parallèlement à l'expo, le musée Im Lagerhaus présente dans sa documentation un aperçu de la collection complète (de même sur son site web, on peut découvrir des reproductions de l'ensemble de cette collection mise en ligne!). J'avoue avoir toujours eu un petit faible pour ce musée caché dans l'Appenzell qui nous montre si souvent du nouveau et du plus délectable en matière d'art brut, naïf ou populaire. Dommage que ce ne soit pas ma banlieue...
Ernst Kummer (1918-2003), maquette d'avion avec personnage, matériaux variés, sans date © Museum im Lagerhaus, Collection Mina und Josef John
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La galerie Les Yeux Fertiles a des obsessions
Là, l'exposition intitulée "Obsessions", n'en a plus que pour quelques jours, puisqu'il est prévu qu'elle se termine le 16 mai. Parmi plusieurs noms relevant de l'art moderne (Bellmer, Saby, Fred Deux, Molinier...) ou de l'art singulier (inévitable Ody Saban...) dont les œuvres sont exposées, on signalera trois magnifiques peintures d'Eugen Gabritschevsky, qui devrait être bientôt exposé en plus grand à la Maison Rouge (vers la fin de l'année), d'après ce que nous en a dit Benoît Morand l'un des animateurs de la galerie. Ainsi que la peinture de Lubos Plny, moins chargée qu'à l'habitude et formidablement équilibrée, qui a été choisie pour le carton d'invitation. Et un très beau André Masson également (à quand une rétrospective de cet artiste qui paraît moins chéri des commissaires d'exposition que d'autres du mouvement surréaliste?)... Liste complète des exposants: H. Bellmer, J. Benoît, F. Deux, J. Domsic, J. Ferrer, J. Fischer, E. Gabritschevsky, G. Harloff, E. J. Hodinos, V. Jakic, I. Jarousse, J. Kolar, R. Léonardini, S.Lepri, R. Lonné, M. Macréau, A. Masson, P. Molinier, M. Pelosi, L. Plny, O. Saban, B. Saby, Scottie-Wilson.
Lubos Plny, sans titre, 83 x 59,5 cm, encre de Chine et acrylique sur papier, 2008
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"Ligabue et les visionnaires candides" au Centre Miche Berra de Costigliole Saluzzo (région de Coni, Piémont)
Ça doit être bien joli ce patelin de Costigliole Saluzzo, situé au sud de Turin, au pied des Alpes (du côté français, il y a le Queyras), où est montée une exposition (du 28 mars au 5 juillet) que j'aurais bien aimé voir... Hélas, elle se terminera juste au moment de la grande transhumance des vacances. Ligabue, ce peintre naïf connu pour ses tigres aux gueules féroces, n'est pourtant pas bien connu hors d'Italie et pas souvent exposé.
Antonio Ligabue, un de ses tigres féroces
Cette année, c'est le cinquantième anniversaire de sa disparition. Avec lui, on a joint des œuvres de Ghizzardi, lui qui fut exposé à Nice et à Paris il n'y a pas si longtemps, et de Bruno Rovesti. A côté sont aussi présentés quelques artistes naïfs yougoslaves Generalic, Rabuzin, Vecenaj, Lackovic et Kovacic qui m'attirent moins (hormis Rabuzin).
Un document tourné par Raffaele Andreassi en 1962, assez étonnant je trouve, Ligabue, il vero naïve, de 1977 pour la RAI semble-t-il, où l'on voit Ligabue en action, cherchant à imiter des bruits d'animaux (je crois...) et trouver l'amour auprès d'une dame qui paraît charitable à son égard, sans plus...
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Louis Soutter confronté à Victor Hugo dans le musée de la Place des Vosges
"Dessins parallèles" est le sous-titre de l'expo (prévue pour durer du 30 avril au 30 août) des dessins des deux grands artistes amants du noir et du charbonneux. On connaît les encres de Hugo, ses paysages visionnaires, ses personnages grotesques, ses pochoirs, ses taches interprétées, mais un peu moins les peintures tracées aux poings et aux doigts par le Suisse Soutter.
Louis Soutter, Parvis, encre noire, 1937, © galerie Karsten Greve, Cologne, Paris, St-Moritz
Je ne sais pas encore si ce sont ces dernières du reste qui seront au musée Victor Hugo, je me contente de l'espérer car le carton d'invitation que j'ai reçu en montre une, ce qui paraît inférer qu'il y en aura d'autres place des Vosges. C'est ce que je préfère dans l'œuvre de Soutter, ses dessins au trait me lassant davantage. Ses peintures aux poings, parfois d'une sobriété étonnante et sans perdre pour autant de leur force, ont marqué d'après moi certains artistes singuliers suisses comme par exemple Christine Sefolosha (à ses débuts) ou François Burland.
Un Soutter (le Héros)exposé il y a peu (2012) à la Maison Rouge, provenance galerie Karsten Greve là aussi...
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Guy Girard, Jean-François Affre, Christian Martinache
Vous ne trouverez pas beaucoup de renseignements sur le Net sur ces trois compères-là qui se sont alliés pour exposer à la galerie Artcomplice (11, rue Petit dans le 19e ardt, Paris ; tél: 01 40 41 97 77 et 06 70 06 31 88) du 15 au 27 avril (plus que quelques jours donc). Personnellement, je me suis souvent intéressé aux peintures du premier qui a exposé autrefois au musée de la Création Franche à Bègles et que j'ai souvent évoqué sur ce blog.
Guy Girard, anagraphomorphose sur le paraphe de Flora Tristan, huile sur toile, musée de la Création Franche, ph Bruno Montpied (2009)
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Du côté de la Galerie Dettinger, Danielle Stéphane
Nouvelle exposition à Lyon, place Gailleton, d'une artiste qui paraît sûre de ses moyens quant à la représentation de personnages, dans des compositions apparentant ses scènes de cirque à des constellations de formes blanches sur des fonds sombres, le tout dans un trait poudreux.
Danielle Stephane, Lola au cirque, 110 x 72 cm, encre sur papier, 2014, ph Claire Defosse
Cela s'appelle "Variations Lola, encre sur papier" et c'est du 11 avril au 9 mai, en partenariat avec la galerie Jean-Louis Mandon, (3, rue Vaubecour dans le 2e ardt) où une autre exposition intitulée "Nymphes et vanités, encre sur volume" est montée en parallèle (du 7 avril au 25 avril, plus que très peu de temps...).
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"Wild Garden" (Jardin sauvage), art naïf et brut venu d'Iran à la Galerie Hamer, Amsterdam
J'ai déjà mentionné quelques créateurs bruts venus d'Iran, tous aussi originaux et talentueux les uns que les autres. On retrouve dans cette expo Davood Koochaki qui fut exposé déjà à la galerie Hamer ainsi que récemment à Paris dans le cadre de "Sous le vent de l'art brut II" (sur la collection néerlandaise
19/04/2015 | Lien permanent