11/06/2007
Une figure macabre de Charles Benefiel
Une autre oeuvre du même Benefiel (né en 1967 il a aujourd'hui quarante ans et vit en Californie), figurant sur le site Outsiderart et pour inaugurer une série (une "ca-té-go-rie" comme on dit dans la blogosphère...) sur les images de la mort... Car j'ai l'âme un peu mexicaine.
Cette image qui paraît être la reproduction d'un assemblage plutôt que d'une peinture à deux dimensions fait étrangement écho à un collage effectué ces derniers jours devant moi par un petit enfant de 7 ans. Il voulait à toute force mettre une tête de mort sur un corps humain... Cela arrive rarement. Celui qui a fait ce collage est un enfant des plus doux et des plus sensibles...
Adel K. (7ans)
00:25 Publié dans Danse macabre, art et coutumes funéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Art brut, Charles Benefiel, La Mort, Art enfantin | Imprimer
Commentaires
Je connais l'œuvre que vous reproduisez, elle est bien "en 2 D" suivant la même technique que celle de la collection abcd. Il est vrai qu'ici les ombres (accumulation de plus de points) participent à cet effet de trompe œil.
J'en profite pour rebondir sur une remarque dans votre note "Pascal-Désir Maisonneuve". Il y a en effet fort à dire sur le lien entre la culture et les créateurs d'art brut. Ce débat est central dans les recherches menées par notre petit groupe abcd. Aujourd’hui on s’accordera tous pour défendre avec critique la thèse de Dubuffet sur la pureté créatrice des productions d’art brut. En revanche il me semble intéressant de chercher la façon particulière que les créateurs d’art brut ont de reprendre à leur compte les signes de la culture, l’usage particulier qu’ils en font, la façon dont il torturent les signes, dénouent la langue etc. échappant ainsi au lien usuel que « Nous » établissons avec elle.
Animula, de son côté et avec beaucoup de pertinence a souvent mis en relief cette question.
Barbara
Écrit par : Barbara | 11/06/2007
Répondre à ce commentaireTous les créateurs n'ont-ils pas ceci, qui est propre au fait même d'être des créateurs, "qu'ils reprennent à leur compte les signes de la culture" pour leur infliger un autre traitement?
Maisonneuve ajoute quelque chose de particulier à l'art de l'assemblage d'éléments naturels. Il ajoute, je devrais dire il transfigure. Cette façon qu'il a d'agencer ses coquillages (qui paraît-il étaient destinés à représenter des "Fourbes", des caricatures des têtes dirigeantes de l'époque où il vivait) pour en tirer le plus grand parti expressif...
Ce qui m'agace dans les thèses de Dubuffet, c'est sa volonté de renverser le rapport hiérarchique entre l'art moderne et l'art brut au profit de ce dernier. Il me semble qu'aujourd'hui on est revenu à une conscience d'une parité plutôt entre les deux. C'est ce que je défends personnellement, sans pour autant tout mélanger, art brut et art moderne. L'art brut selon moi participe très souvent, par son écrasante majorité de créateurs aux origines sociales modestes, d'une culture qui plonge ses racines dans les cultures populaires (rustique, de masse, urbaines, etc.).
Vous avez raison de m'interpeler sur la question.
Écrit par : Le Sciapode | 11/06/2007
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