10/11/2009
Info-miettes (6)
Art en Marge...
devient Art ET Marges. Cette association a poussé les murs semble-t-il et agrandi ses locaux, ce qui lui permet, annonce-t-elle sur son site internet modifié lui aussi, de présenter ses riches collections (2500 oeuvres réunies en 25 ans d'existence) dans "un confort muséal optimal". Mazette... Ils ouvriront leurs portes sur cet espace muséal tout neuf le 2 décembre 2009 prochain à 18h. Juste avant une année 2010 qui s'annonce comme une date inspirante pour beaucoup d'amateurs et d'animateurs férus d'art spontané en tous genres (Villeneuve-d'Ascq, Lausanne et sa Collection d'art brut qui fait des travaux de rénovation au Château de Beaulieu...). Comme si le XXIe siècle du triomphe de l'art brut et consorts commençait seulement en 2010. Pour marquer le coup, l'association a remanié aussi son nom, histoire de faire écho à leurs préoccupations plus récentes qui consistent à établir des confrontations entre artistes isolés, étrangers aux milieux professionnels de l'art, voire même des artistes très reconnus (Max Ernst), avec des personnes "psychologiquement fragiles", handicapées. Leur exposition de rentrée s'intitulera "Liaisons insolites".
Discographisme créatif...
Tel est le titre d'un livre paru aux éditions Bricolage /En Marge en octobre dernier qui m'a été signalé par Cosmo Helectra de l'émission Songs of praise (Aligre FM). Il s'agit d'une tentative de compilation de couvertures de vinyls sur lesquelles leurs propriétaires sont intervenus à divers titres et de diverses manières, dessins, peinture, collages, montages divers. Il semble que les pochettes en question aient été pour la plupart collectées dans les brocantes et autres disquaires alternatifs. Un art involontaire, fort désinvolte en tout cas, fait en s'amusant, non trop éloigné des dessins que l'on griffonne au téléphone ou pendant des cours casse-pieds.
Le livre est présenté dans différents endroits dont on trouvera les références sur le site indiqué en lien ci-dessus. Il est également diffusé à la librairie Bimbo Tower dans le passage Saint-Antoine, dans le XIe ardt à Paris.
LES ANGES DE LA PISTE...
est le titre d'un film de Remy Ricordeau que j'ai déjà eu l'occasion de citer ici. C'est une balade avec une troupe de jeunes artistes de cirque chinois qui se débattent contre le déclin de leur activité, la crise économique, les difficultés de survivre dans la Chine campagnarde contemporaine. Le véritable héros du film est le camion servant à transporter leurs vies et tout leur matériel, qu'ils poussent, réparent sans cesse, et qui est perpétuellement au bord de l'avarie définitive. Un mythe de Sisyphe revisité en somme... Ce long-métrage documentaire (76 min.) sort actuellement en DVD. Voir ce site pour les détails de toute commande éventuelle. A signaler qu'édité entre autres par L'Harmattan, le DVD devrait de ce fait être trouvable au comptoir de vente de DVD de cette maison d'édition que l'on trouve à côté de ses librairies, rue des Ecoles dans le 5e ardt à Paris.
01:23 Publié dans Art Brut, Art populaire contemporain, Art singulier, Cinéma et arts (notamment populaires), Confrontations | Lien permanent | Commentaires (4) | Imprimer
Commentaires
Je me permets de vous dire que ce blog est brillant, original, pour ne pas dire singulier. Bravo.
PS: Ceci n'est pas une pub détournée, juste un compliment.
Écrit par : Esther | 10/11/2009
Répondre à ce commentaireet dernière minute nous recevrons Patrice Caillet qui a compilé les pochettes de discographisme récréatif ce lundi 16 novembre dans l'émission (diffusion de Frédéric François non garantie...).
(et sinon j'ai réussi à dénicher le livre "les inspirés des bords de routes" que j'avais découvert ici même, merci !)
Écrit par : Cosmo | 10/11/2009
Répondre à ce commentaire« Anges de la piste », est-ce à dire assez proches du « tellurique » et de la sciure, pour ne pas désespérer de « voir le ciel dans les flaques d’eau », là où les étoiles sont à hauteur du sol, ou de roues de camions ? Serions-nous loin de la vision idyllique, presque exotique, « des Etoiles du cirque de Pékin » actuellement installées sur la pelouse de Reuilly à Paris ? Un déclin avait été pourtant annoncé avec lucidité dans le stimulant reportage écrit par Dominique Mauclair et filmé par Laurent Chevalier : « Au fil de l’acrobatie » (Les films du paradoxe, sous le patronage de l’UNESCO, 1993). A Wu-Qiao « le village des acrobates », les paysans témoignaient de leurs difficultés à combiner l’agriculture du coton et la « culture » de l’acrobatie (non subventionnée !) qui se transmet depuis toujours, avec une passion quotidienne indéfinissable, ce que le film reflète avec respect.
Par ailleurs, je vous laisse apprécier ce qui est dit des troupes de cirque et d’acrobatie « étroitement liée à la vie populaire », dans un texte de Bai Lu « La politique culturelle en République populaire de Chine. Que cents fleurs s’épanouissent », notamment les pages 62 à 66 du livre accessible en ligne avec le lien « unesdoc » suivant :
http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001341/134193fo.pdf
Texte qui donne à réfléchir sur certaines de ses affirmations. Texte qui met aussi un point d’orgue à revendiquer que « le théâtre, la danse, la musique, l’acrobatie occupent une place importante dans les échanges culturels de la Chine avec les autres pays ». Par ailleurs, on se targue d’avoir « remis à l’honneur la simplicité traditionnelle et l’élégance du style, insufflant une nouvelle vie à cet art ancien » (Dans le texte de Jun Xiang « La gymnastique acrobatique dans la Chine nouvelle », « L’art rigoureux de l’acrobatie chinoise », Cultures. Dialogue entre les peuples, La Chine N°34/35, UNESCO, 1984)
Merci, cher Sciapode, de signaler la sortie de ce film « les anges de la piste », dans l’attente de le « visionner ». Myriam Peignist
Écrit par : peignist | 23/11/2009
Répondre à ce commentaireUne bonne partie des membres de la troupe de cirque du film "les anges de la piste" vient précisément de Wu Qiao et de ses environs.
Si en 1993 les paysans témoignaient de leurs difficultés à combiner l’agriculture du coton et la « culture » de l’acrobatie, la plupart ont dû depuis choisir entre ces deux activités (ou pour être plus précis entre ces deux activités et l'exode rural, à l'instar des quelques 150 à 200 millions de paysans chinois, ces fameux mingongs qui constituent l'essentiel de la main d'oeuvre à bas coût à laquelle rêvent nombre d'entrepreneurs).
Autant dire que le nombre de troupes a diminué de manière drastique depuis une quinzaine d'années: si selon ce rapport il en existait plus d'une centaine en 1986, il en reste aujourd'hui à peine une vingtaine. Exceptées les troupes de prestige destinées à l'exportation (comme celle actuellement à Paris), les troupes rurales telles qu'on les voit dans le film ne sont évidemment pas subventionnées. Ce qui veut dire qu'à terme, compte tenu de la faiblesse des revenus de leur public, elles sont condamnées à disparaitre. Elles se débattent aujourd'hui pour survivre, mais pour combien de temps encore ?
Écrit par : RR | 23/11/2009
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