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16/10/2012

4ème biennale de l'art partagé

     On ne trouve plus de qualificatif pour les artistes présents dans cette biennale montée par l'association Œil'Art de Jean-Louis Faravel, alors c'est tout simplement l'art partagé... Et pourtant, n'y a-t-il vraiment aucune caractéristique qui se dégage des productions variées que l'on verra à Rives en Isère? Il me semble qu'en cherchant bien on y arriverait. Ceci dit, même avec un qualificatif ne qualifiant rien on arrive à créer un nouveau label. Car il est peut-être question ici surtout de gens qui pratiquent l'art en amateurs, en semi professionnels, d'une façon proche de tout un chacun, dans la vie quotidienne, comme on pratique le bricolage ou le jardinage, dans un sens de partage des recherches, sans que le commerce vienne par trop bouleverser l'ensemble, sans qu'une quelconque idée de sacralisation vienne se superposer à cela, retranchant nos artistes de l'homme du commun? Communiste, la biennale de l'art partagé? Ou bien ne serait-ce qu'une foire d'artistes de plus, désireux de se faire connaître comme de vulgaires marchandises esthétiques new look? A vous de trancher si vous passez par l'Isère dans les mois qui viennent.

     C'est du 27 octobre au 18 novembre 2012.

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Commentaires

Je viens de voir sur Facebook une série de photos concernant cette exposition. Hélas une fois de plus les sculpteurs sont déconsidérés en étant exposés n'importe comment. Sur des tables basses ou des tables recouvertes de nappes noires, voir dans un coin ou même contre un mur! Quelques exceptions pour ceux qui avaient amené leurs socles! Bref, Le fameux Jean Louis n'a pas supporté un supporter de la sculpture! Je suis sculpteur et défendrai toujours la sculpture, que ce soit celle des Staelens ou de plus petits!

Écrit par : gosti | 11/11/2012

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Je profite de votre commentaire pour signaler à mes lecteurs que le sieur Jean-Louis dont vous parlez, l'organisateur de cette Biennale, s'est fâché tout rouge à la suite de la note ci-dessus, écrivant dans une lettre circulaire envoyée à des correspondants inconnus de moi (pratique, je ne peux donner mon point de vue en retour à ces personnes, belle leçon de démocratie et de transparence) qu'il ne m'exposerait plus (Ouh là là, j'ai peur). Il montre là toute l'étendue de sa bienveillance et de son sang-froid vis-à-vis de la critique et son grand sens de la tolérance...

Ma note avait surtout pour objet de rappeler ce qui peut se jouer derrière l'existence d'un mouvement d'artistes singuliers (mouvement?) qui n'est pas selon moi qu'un rassemblement d'artistes cherchant à faire connaître leurs marchandises esthétiques, comme on peut se le demander à force de voir tous les salons d'art singulier qui ont fleuri en divers lieux. Derrière le fait de créer se joue bien plus, qui engage notre vie et celles de nos semblables.

Écrit par : Le sciapode | 12/11/2012

... je me demande bien à quoi ça sert d'exposer des artistes dans de telles conditions... et je ne comprends pas, comment des artistes peuvent se dire, que pour leur carrière il est important d' y participer.Je vous rejoins sur le mot artiste dans ce genre de grande messe.Les conceptuels ont Marcel Duchamp et nous, nous avons nos singuliers!Tel le sparadra du capitaine Haddock, ça colle aux doigts!!que ce soit bon ou mauvais le simple fait de dire que c'est de l'art singulier auréole leur travail! Moi j'm'en fous vraiment d'exposer dans un lieu comme celui ci. (Peut être même, qu'ils auraient mis mes sculptures sur une table basse, dans un coin avec une nappe noire et pourquoi pas par dessus mon travail?) Je ne me sens vraiment pas de la famille des singuliers. Je peux alors me permettre de défendre mes amis artistes, qui peut être pour certain, ne voient pas l'artnaque de ce genre de salons. Figurer la dedans, revient à se cracher dans la glace le matin avant d'aller suer à l'atelier. cela anéanti totalement l'estime que l'on se forge de soi même, à travers nos années de labeur.Comment peut -on traiter ainsi sans respect des gens qui consacrent leur vie à leur art et que l'on démoli comme cela .Je démoralise aussi devant le salon de Tatie Daniele ou sous couvert une fois de plus du mouvement de l'art singulier,elle nous propose la grande partouze de l'art au gymnaze.Mais à mes yeux il y a pire, c'est les caravanes d'artistes singuliers! Là je tombe vraiment à la renverse tellemnt le concept est une fois de plus de ne pas croire en soi et de présenter sous couvert du festif le grand n'importe quoi de l'art singulier, du moment que l'on se montre... je crois même que ce sont les artistes eux même qui en sont à l'origine? Saloperie de crise obligé de présenter son oeuvre dans une caravane!

Écrit par : gosti | 13/11/2012

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Bruno, c'est un peu raide lorsque tu parles de "marchandises" même si je constate comme toi le flot de médiocrité qui envahi toutes ces foires très inégales voire racoleuses. On sait bien que le terme "Singulier" a été vidé de son sens depuis belle lurette et que ces rassemblements pèchent davantage par le manque d’œil ou la non-sélection de leurs organisateurs. Laissons les artistes de côté. Après tout si la production de têtes à Toto est devenu un nouveau passe temps, pourquoi pas.
D'autre part, ton livre + dvd n'est-il pas également une marchandise que tu colportes sur les routes depuis sa sortie.
Je sais que tu vas te retrancher dernière l'aspect non-marchand de ta démarche puisque ton bébé n'est pas fait pour te rapporter de l'argent.
C'est ce qui nous diffère puisqu'en ce qui me concerne mes gribouillis au stylo sont les seuls pourvoyeurs de revenus pour m'aider à survivre. On est bien obligé de les confier ou de les montrer quelque part. A chacun de bien choisir l'évènement qui en sera la vitrine.

JM Chesné

Écrit par : Jean-Michel Chesné | 13/11/2012

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Jean-Michel,
Je ne suis pas un ascète qui vit en ermite loin des plaisirs et du confort que peut apporter l'argent. Je n'ai jamais professé l'éloignement du monde. Je vends mes oeuvres moi aussi (en général à des prix plutôt modestes). Il faut bien survivre.
En ce qui concerne mon livre, il n'a pas été fait en effet pour rapporter de l'argent. J'ai seulement tenu à ce que mon éditeur qui a eu du courage et pris des risques en le réalisant et en le multipliant soit remboursé de ses frais (c'est un éditeur militant qui n'a pas de vocation à faire du commerce ; il m'a "payé" principalement en me permettant de faire ce livre comme je l'entendais, et c'est un luxe sans prix, comme tu le reconnaîtras sans doute).
Pour être indépendant des structures privées qui font métier de vendre des oeuvres d'art, j'ai un travail autre qui me permet d'être salarié. Un des aspects qui me plaît le plus dans le dessin ou la peinture, ou dans l'écriture et la recherche aussi bien, c'est la liberté dans laquelle j'évolue. Sans cette liberté, tout cela n'a plus de sens. Je ne crache pas pour autant sur l'argent que peut me rapporter ici et là, à l'occasion, la vente de telle ou telle de mes productions. Ce n'est pas le but principal de mon travail, voilà tout.
Face aux marchands (qui ne sont pas tous des horribles commerciaux, je me hâte de le préciser, jen connais qui font ce travail avant tout pour le plaisir de faire connaître de nouveaux créateurs, ils ne sont pas nombreux, mais ils existent), il me paraît important de préserver à tout prix notre liberté de créateur. Ne pas entrer en sujétion.
Un artiste à mes yeux risque de basculer dans la production de "marchandises" à partir du moment où il soumet son travail à une demande qui ne vient pas de son propre fonds et qui tend à le faire travailler à la chaîne par exemple. Préserver son fonds secret, travailler avec, n'était-ce pas que que recherchait précisément Jean Dubuffet avec son rêve d'un art "brut"?
Contrairement à toi et à Gosti, je continue de vouloir garder le terme d'art singulier en l'appliquant à tous les artistes contemporains qui tentent de préserver leur liberté de créer, en prenant exemple, moralement mais aussi parfois esthétiquement (le côté autodidacte de leurs techniques bricolées sur le tas en improvisant) sur les créateurs de l'art brut. Il me semble qu'existe réellement, loin des fabricants de Têtes à Toto qui vont décidément un peu trop vite en besogne, pressés dirait-on de vouloir "réussir", un corpus de créateurs semi-marginaux, semi-professionnels de l'art, des amateurs, au sens fort du terme (mot absolument pas péjoratif sous mes doigts, comme ne l'a pas compris Jean-Louis Faravel), originaux dans leur travail, qui est apparu dans le sillage du phénomène "art brut". Il recouvre peu ou prou la collection "Neuve Invention" de la collection d'Art Brut de Lausanne, ou la collection permanente du Musée de la Création Franche à Bègles (aux limites peut-être plus incertaines). Il y a de tout là-dedans, mais il reste utile d'avoir un mot pour le désigner, histoire de le présenter au public. Alors "singulier" me va encore, tant qu'on ne trouve pas mieux. "Art partagé", ça ne veut rien dire (entre parenthèses, je m'amusais à parler de "communisme" dans ma note en lien avec cette notion de "partage", mais là aussi Faravel n' arien vu).
Je me désole simplement, pour finir, que l'on ne soit pas capable de trouver d'autres structures (la biennale de Faravel n'est pas, et de loin la pire de tout ce qui fait en matière de salons d'art singulier, car Faravel a un très bon oeil généralement) qui soient capables de monter une exposition emblématique des créateurs véritablement les plus singuliers du moment (j'ai établi une liste provisoire il y a déjà quelques temps, je la réactualise sans cesse, voir l'album "A l'écart, des Singuliers" que j'ai mis en colonne de droite, qui est encore en chantier). Quelqu'un va-t-il y penser résolument un jour? Je l'espère.

Écrit par : Le sciapode | 13/11/2012

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bises et rebises.

Écrit par : gosti | 14/11/2012

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Ici un extrait d'article très intéressant au regard des pratiques dénoncées ici :
“Avant de m’installer à Rives et lorsque j’étais encore en activité professionnelle, je n’avais que très peu de temps disponible et je dois avouer que je n'étais pas très sensible à l'art. Je ne prenais pas le temps de le regarder et par conséquent de l’apprécier. [...] Néanmoins, je voyais que tous ces artistes galéraient ! J'ai toujours pensé qu’un très bon créateur ne pouvait pas être un vendeur. Car lorsque l’on doit faire les deux il risque d’y avoir une influence qui agit sur la création spontanée d’une part et si l’on est performant dans un des deux domaines, il est extrêmement rare de l’être dans les deux.
Donc, je me suis dit que, le jour où j'aurais du temps, j'aiderais les artistes à montrer leur travail. Sans rien leur demander. Parce que je connais trop d’organisations d’expositions où les artistes sont invités, lorsqu’ils acceptent ils sont obligés de payer ici cent euros, là cent-cinquante… Ils sont trop souvent sollicités avec des contreparties financières démesurées en rapport à l’offre faite, ce sont eux qui financent l’exposition sans aucune garantie. Ils prennent les risques à la place de l’organisateur. Souvent ce sont des expositions qui n'en valent même pas la peine car aucune promotion sérieuse n’est réalisée. Et je ne parle pas des lieux qui sont à l'autre bout du pays, où l'on demande "de faire des petits prix" et où un pourcentage de 30% sur les ventes est retenu en supplément des frais de catalogue et d’inscription.
Je me suis dit qu'il n'était pas question de fonctionner de cette façon. Et j'ai créé un évènement. J'ai organisé la première Biennale avec mes deniers personnels avec une aide de la ville de Rives...” En intégralité ici : http://www.rivaisjeanine.com/festivals/rives-biennale-de-l-art-partage/entretien-avec-jean-louis-faravel/
Entre les idéaux affichés et la réalité, un grand vide...

Écrit par : Guetteurd'art | 25/01/2013

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