12/05/2017
Il y a de quoi par ce printemps frisquet...
Disparition de Mme Meurdefroid, née Chaud... La Montagne du 11 mai 2017, nécrologie repérée par un ami de St-Flour d'Emmanuel Boussuge ; Cette dame avait-t-elle choisi son époux, M. Meurdefroid, par désir d'un contre-aptonyme? ; à noter aussi le nom de la commune, pas usurpée en l'espèce.
00:08 Publié dans Inscriptions mémorables ou drôlatiques | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : noms prédestinants, aptonymes, contre-aptonymes, emmanuel boussuge, la montagne, charbonnières-les-vieilles | Imprimer
Commentaires
Mme Yvette Meurdefroid, née Chaud. Ça, faut vraiment le voir pour le croire. :-D
Écrit par : voilesdoiseaux | 12/05/2017
Répondre à ce commentaireAprès avoir hésité tout l'hiver, elle a décidé de ne pas en rajouter: elle n'a finalement pas été incinérée.
Écrit par : Zébulon | 12/05/2017
Répondre à ce commentaireEt notez que Charbonnières-les-Vieilles, comme autres villages d’Auvergne (Charbonnières-les-Varennes, Charbonnier, etc. ) , tire son nom du fait qu’on y fabriquait du charbon de bois - c’était même la spécialité des Auvergnats, en tout cas, ce qu’on connaissait d’eux à Paris, d’où leur surnom, les Bougnats, qui n’est que l’abréviation du mot vernaculaire « charbougnats », « charbonniers », ainsi clamé « charbOUgnâââ! » (avec l’accent tonique sur le « OU », bien sûr, on est quand même dans le monde occitan) quand ils passaient dans les rues avec leurs tombereaux de marchandises à vendre. Le charbon de bois naviguait sur l’Allier puis la Loire, remontait jusqu’à Orléans, puis était mené à Paris par la route. Et le charbon de bois, c’est fait pour quoi? Pour chauffer, pardi!!!
Écrit par : Régis Gayraud | 12/05/2017
Répondre à ce commentaireBon dieu, mais c'est bien sûr !
Écrit par : Commissaire Bourrel | 12/05/2017
Moi qui suis beaucoup moins savant que vous en ce qui concerne le charbon et les Auvergnats et qui n'ai que de rares souvenirs d'enfance dans cette région, puisque mon père nous y ramenait régulièrement, je me rappelle avant tout du Gour de Tazenat qui était à côté de Charbonnières (que je retrouve assez sombre dans ma mémoire, un bourg pas gai...). Je ne me suis baigné qu'une fois dedans, et ses eaux étaient glacées... On disait qu'au centre existait un trou dont on ignorait la profondeur. Il ne m'en fallait pas plus pour imaginer que cette faille menait peut-être au centre de la Terre...
Écrit par : Le sciapode | 12/05/2017
Répondre à ce commentaireIl y a de nombreuses légendes de villes englouties par le gour de Tazenat, ce lac de cratère profond de presque 70 mètres au centre. Celle-ci est assez alambiquée : Le Christ serait entré dans la ville de Laisle qui occupait son emplacement et y aurait demandé du pain. Les habitants de Laisle, en bons Arvernes avares, se seraient détournés de lui. Sauf une femme qui, justement, était en train de pétrir son pain. Le pain cuit, elle le lui offrit. Alors Jesus-Christ aurait décidé de punir ces radins de bougnats. Il conseille à la femme de s’enfuir sans se retourner, et sitôt qu’elle s’en va, la ville est engloutie au fond du lac noir qui se forme, au centre duquel s’ouvre un gouffre sans fond, qui aspire en permanence l’eau vers le centre de la terre. Or, la femme, bien sûr, se retourne. Et la voilà transformée en roche abandonnée au bord du gour.
Plus tard, les croquants remarquent que les vaches, si elles se frottent à la roche, perdent leurs cornes. Ils font basculer la roche dans l'eau, mais aussitôt, celle-ci reprend sa place en bordure du lac. On la rejette une seconde fois, cette fois en la conduisant en barque jusqu'au centre du lac, et alors, en faisant entendre une grande plainte, la roche disparaît dans le gouffre sans fond par où l’eau semblait toujours aspirée vers le centre de la terre. Mais elle bloque le trou sans fond du gouffre et depuis, l’eau ne s’y déverse plus, le gour est assagi, même s’il reste un lieu assez lugubre.
Écrit par : Régis Gayraud | 15/05/2017
Ah, je vois que vous allez pêcher vos légendes dans le Guide de l'Auvergne mystérieuse d'Annette Lauras-Pourrat (coll. Les Guides Noirs chez Tchou), ou du moins, chez quelqu'un qui l'a lue ou a les mêmes sources qu'elle... La ville en question y est qualifiée de "Sodome auvergnate". Le Gour est en effet un lac d'ancien cratère, du premier volcan de la Chaîne des Puys au nord... J'avais donc raison d'imaginer lorsque j'étais enfant que son fond menait droit au centre de la Terre. C'était vrai du temps de l'activité volcanique, et même si la lave s'était depuis belle lurette solidifiée, cela restait "vrai" dans la mémoire locale, comme une possibilité non précisément datée... Il doit être possible que mon hypothèse enfantine se soit inspirée dun racontar sur place.
Le mot lui-même, "gour", sonnant comme" sourd" et "lourd", impressionnait...
Ces lacs d'anciens cratères sont des lieux hantés où l'imagination est à chaque fois vivement frappée, à commencer par l'aspect du paysage lui-même (bois aux ramures sombres, eaux noires immobiles, silence inexplicable...).
Écrit par : Le sciapode | 15/05/2017
C’est curieux, car après avoir écrit ce commentaire, ce matin, je suis effectivement allé voir dans ce fameux guide comment la légende du Gour de Tazenat était racontée, et je n‘ai rien trouvé, ni à Charbonnières-les-Vieilles, qui n’y apparaît pas, ni à Tazenat, idem, ni même dans les articles thématiques du début du guide. Peut-être ai-je mal cherché mais je n’ai rien trouvé.
Non, la légende est très connue ici, on la trouve aussi chez les romanciers locaux, dans de nombreuses revues locales, et même dans les topo-guides du coin. Elle s’étend un peu partout. vous la trouverez aussi sur Internet.
La première fois que je l’ai lue, il me semble que c’était, dans une version simplifiée, sur un de ces panneaux que le Conseil général place pour les touristes à côté des sites notables, il y a une vingtaine d’années. Je ne suis pas, contrairement à vous, un vrai Auvergnat.
On dit aussi que chaque année à la Toussaint, on entend les cloches de Laisle sonner depuis le fond du lac, il y a aussi des récits de Dames blanches apparues sur la route départementale qui longe le gour à l’Ouest sur la place de l’ancienne voie romaine, etc. Plus récemment, en tout cas depuis l’adoption du système métrique, le hasard des chiffres : le diamètre du gour (qui est un cercle presque parfait) est de 70 mètres, sa profondeur maximale d’environ 70 mètres aussi, et il est situé à exactement 700 mètres d’altitude, nourrit une légende numérologique qu’excite la présence de ces trois 7...
Des légendes du même genre courent autour du lac Pavin, lui aussi circulaire, et qui aurait englouti le vieux village de Besse, reconstruit ensuite là où on le connaît. C’est au Pavin, je crois, et non au gour, que les archéologues ont retrouvé au fond du lac les pilotis d’un ancien village lacustre, toutefois.
Écrit par : Régis Gayraud | 15/05/2017
Répondre à ce commentaireJe voudrais défendre les habitants de ce village, et au lieu de les siffler, louer le bon sens auvergnat. Qu’un type qui a été capable de multiplier les pains en Palestine en arrive à quémander un quignon en Auvergne, c’est assez incroyable. Ils avaient du bon sens, ces Auvergnats-là, qu’il se débrouille lui-même.
Écrit par : Atarte | 15/05/2017
C'est en effet curieux que vous n'ayez pas vu cette légende qui est bien reprise par Lauras-Pourrat à l'article Tazenat, c'est même le premier article concernant cette localité (il y en a au moins un autre après). Peut-être y at-il eu plusieurs versions de ce guide, cela est arrivé par exemple pour le Guide de la Bretagne Mystérieuse, avec deux éditions différentes, l'une sous la direction de Gwench'lan Le Scouézec et l'autre, détestée, je crois, par le premier, par Jean Markale. Mon édition du Guide de l'Auvergne Mystérieuse date de 1989.
A propos des lacs de cratères du Massif Central, je rappelle que j'ai fait une note, sur ce blog, sur un nommé Garou qui vivait dans un foudre non loin du lac du Bouchet (dans le Velay), lac où lui qui était rarement sobre finit par se noyer. Devenant le fantôme de ce lac par conséquent.
Et puis ,que l'on me pardonne de parler de mes baignades, mais je me suis aussi baigné dans le lac Pavin. Peut-être est-ce ainsi que l'âme s'imprègne des mythes et légendes en baignant le corps dans les eaux saturées d'imaginaire.
Écrit par : Le sciapode | 15/05/2017
Dans mon édition (Editions Princesse, 1976, 574 p. , couverture toilée), il n’y a rien sur Tazenat ni sur Charbonnières-les-Vieilles. C’est bien la même Annette Lauras-Pourrat (fille d’Henri Pourrat) qui en est l’auteur, mais sans doute votre édition est-elle sérieusement augmentée.
Écrit par : Régis Gayraud | 18/05/2017
Répondre à ce commentaireDans mon édition Tchou, 1989, couverture cartonnée et papier couché (c'est passionnant ce petit échange bibliographique comparatif), il y a un article Tazenat mais rien sur Charbonnières, hormis la mention d'un vol de bague par une pie, chroniqué en troisième position dans l'article Tazenat.
Écrit par : Le sciapode | 18/05/2017
Bon, ça veut dire qu'il faut s'acheter toutes les éditions des Guides Noirs. Et dire que je n'ai plus de place chez moi pour les bouquins. Grrr...
Écrit par : L'aigre de mots | 19/05/2017
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