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17/10/2017

Souvenirs sur l'Aracine (1) : un fragment de lettre de Madeleine Lommel à Bruno Montpied

     "En tout cas c'est une autre époque et je suis très inquiète pour le regard que l'on portera désormais sur l'art  brut, la hauteur avec laquelle on le regarde sans se préoccuper du pourquoi et du comment ; l'œuvre seule intéresse! et plus encore l'argent qu'elle représente, pourtant rencontrer les auteurs est d'une richesse irremplaçable.

     C'est  la dérive."

     (Madeleine Lommel, lettre à Bruno Montpied du 29-11-2004, à en-tête de l'association l'Aracine)

       L'Outsider art fair (la Foire de l'art brut) se tiendra du 19 au 22 octobre 2017 à l'Hôtel du Duc, rue de la Michodière dans le IXe ardt parisien... Où l'on parlera d'œuvres et d'argent sans y rencontrer beaucoup d'auteurs d'art brut vivants... Mais il faut cependant y aller, ne serait-ce que pour maintenir le fil entre amateurs sincères – et désintéressés – de l'art brut qui croisent aussi par là-bas, entre les lignes. Personnellement, j'y dédicacerai mon nouveau livre, Le Gazouillis des éléphants, premier inventaire des environnements populaires spontanés en France, le samedi 21 octobre à 15h30 sur le stand de la librairie de la Halle St-Pierre. A venir, bientôt, une note sur ce blog, pour y revenir plus précisément.  

Commentaires

Donc un(e) humain(e) qui fait des trucs sympas dans un système d'écriture personnel, qui est autodidacte et gogol à 65 % minimum, lui, c'est artiste d'art brut : soit.

Mais alors, un(e) humain(e) qui fait des trucs sympas dans un système d'écriture personnel, qui est autodidacte mais qui n'est gogol qu'à 33 %, lui, c'est quoi ?

Un artiste à mépriser, à ostraciser, à moquer, à ne pas inviter, à éviter ? Comme le font les papes et les papesses de l'aaart brut paaarisien ?

Ca fait kier, vraiment, je vous le dis.

Écrit par : moi même | 18/10/2017

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D'abord, je pourrais vous répondre que l'art brut ne se caractérise pas, ne se définit pas par le fait que leurs auteurs seraient des "gogols", comme vous l'exprimez, excusez-moi, de cette façon nettement réductrice. Les mongoliens sont rares dans l'art brut. Il y a bien l'exemple de Judith Scott avec ses cocons de fils, mais c'est un travail produit en atelier, production particulière (qui en outre pose problème par rapport à la définition originelle de l'art brut selon Dubuffet).

Mais j'entends surtout une récrimination en creux dans votre commentaire. Peut-on encore regarder les autres artistes, hors champ de l'art brut, quand on s'intéresse de près à l'art brut? Sur ce blog, il me semble que j'ai assez montré que j'étais tout à fait capable de rester à leur écoute, pourvu que leurs travaux me paraissent originaux et inventifs (et pas seulement aux artistes mais aussi à la poésie involontaire, partout où elle peut se rencontrer et se manifester). Simplement, tout mon combat réside dans le fait de prouver qu'il existe, au delà de l'art savant, ou singulier, ou marginal, un continent de créateurs inconnus, tellement inspirés qu'ils ne se soucient nullement de leur communication, de leur pénétration dans le spectacle de l'art, l'art brut, ou naïf original. Je m'intéresse en particulier aux anonymes qui n'ont pas su ou trouvé bon de nous laisser un nom, ou qui en ont laissé un mais qui n'ont pas su le faire connaître, peu importe, ils ont créé, ils ont dit quelque chose de singulier, d'enchanteur, auquel peu de gens ont prêté attention. Si je parle souvent de la galerie Dettinger à Lyon, c'est qu'en cet endroit, son animateur adore dénicher ce genre de créations orphelines, clandestines.
En étendant le champ de l'art à ces productions secrètes, je ne cherche pas à étendre le cercle des marchandises culturelles, ni à rejeter d'autres créateurs. Je cherche à montrer que l'art est partout dans notre vie quotidienne, que cette dernière peut, en se fondant avec un regard poétique permanent, devenir créativité permanente. Il y aurait de l'art, mais plus d'artistes (au sens professionnel). C'est ce qu'illustre mon livre, dans quelques jours disponible dans toutes les bonnes crèmeries.

Écrit par : Le sciapode | 18/10/2017

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