21/11/2025
Le voleur des musées (3), au "Neubau" et au "Kunstmuseum" de Bâle
Le Neubau à Bâle, ça ne veut pas dire le nœud beau, selon une plaisante homophonie. C'est en réalité le "nouveau bâtiment", construit à côté du Kunstmuseum de la ville, aux fins d'y abriter, à ce que je crus comprendre, en y visitant récemment une exposition consacrée aux fantômes, des expositions temporaires – le musée principal étant consacré à abriter les collections permanentes, où l'on découvre entre autres un magnifique Douanier Rousseau, "La muse inspirant le poète", portrait de Marie Laurencin et d'Apollinaire. Marie Laurencin y apparaît en grosse dondon, ce qui ne manque pas de sel quand on se rappelle qu'elle était plutôt mince en réalité.

Henri Rousseau, dit "Le Douanier", La muse inspirant le poète, 1909, collection permanente du Kunstmuseum de Bâle, ph. Bruno Montpied.

Portrait photographique de Marie Laurencin, publié sur Paris Zig-zag
Je ne parlerai pas ici de cette expo sur les fantômes que j'ai chroniquée pour Artension (numéro à paraitre en janvier). Non, mais il y avait au bout de l'expo, ou du moins en marge de l'expo et plutôt dans le bâtiment de la collection permanente, un curieux tableau. Mon attention fut attirée sur lui à la suite d'une question que j'adressai à la conférencière qui me guidait durant ma visite des "fantômes". Je lui avais dit qu'il ne m'aurait pas étonné que des membres du personnel de surveillance du musée aient fini par voir à leur tour des fantômes, en particulier la nuit, à force de déambuler seuls dans les grandes salles passablement dépouillées et, il faut bien le dire, assez austères du musée. Ce genre de vision affecte souvent, je pense, plusieurs employés – notamment les plus sensibles et imaginatifs – qui travaillent seuls en nocturne dans des grands établissements. Je me souviens ainsi d'une femme de ménage antillaise qui m'avait confié ne pas pouvoir travailler seule, à la tombée de la nuit, dans l'école qu'elle était chargée de nettoyer après la fréquentation des élèves.
La conférencière me répondit instantanément en me signalant un curieux tableau qui avait en effet résulté d'une imagination d'un membre des vigiles – dont le musée malencontreusement n'avait pas retenu le nom, ce que je trouve symptomatique d'une certaine condescendance à l'égard de ceux qui se mêlent de s'exprimer sans en avoir le titre –, tableau qui était accroché à part, et ce tout de même depuis au moins cinquante ans, sur un mur du rez-de-chaussée du musée principal.
Le voici :

Anonyme (un surveillant du Kunstmuseum de Bâle), sans titre (le fantôme du musée), vers 1960-1970 ; ph. B.M.
12:05 Publié dans Amateurs, Anonymes et inconnus de l'art, Art immédiat, Art naïf, Art visionnaire, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fantômes, kunstmuseum de bâle, expo ghosts, anonymes de l'art, art naïf, hallucinations, musées, douanier rousseau, marie laurencin |
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18/02/2015
Vue sur les Alpes sans bouger de Paris

Les Alpes de ma fenêtre à Montmartre, ph. Bruno Montpied, janvier 2013
00:36 Publié dans Photographie, Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies, Tel quel | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : poésue naturelle, délire d'interprétation, paysages dans des taches, au delà du réel, visions, hallucinations |
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12/11/2011
Un loup dans le linge, un chameau dans le chêne: Che vuoi?
Un spectateur de notre présentation de l'Or aux 13 îles, l'autre dimanche, a cru voir dans l'angle d'un panneau de chêne où est sculptée une bataille navale (voir ma note du 25 avril 2008 et le détail agrandi ci-dessus), panneau dont je projetais la photo sur l'écran, un visage dans la silhouette d'un avion, à moins que ce ne soit un profil de chameau dans la découpure du nuage au-dessus duquel se trouve l'avion...
Ici, n'ira pas trop mal dans le décor cette citation de Jacques Cazotte dans son Diable amoureux: "(...) j'appelle à trois reprises et à très courts intervalles: «Béelzébut!». (...) A peine avais-je fini, une fenêtre s'ouvre à deux battants, vis-à-vis de moi, au haut de la voûte : un torrent de lumière plus éblouissante que celle du jour fond par cette ouverture ; une tête de chameau horrible, autant par sa grosseur que par sa forme, se présente à la fenêtre, surtout elle avait des oreilles démesurées. L'odieux fantôme ouvre la gueule, et d'un ton assorti au reste de l'apparition, me répond : Che vuoi?"

Au même moment lorsqu'il m'envoyait le signalement de cette interprétation pareidolesque, il m'en arrivait une à moi aussi, en passant simplement devant mon linge en train de sécher.

Photos Bruno Montpied, 2011

Ce fut presque un sursaut, même. Le loup se poussait du col pour montrer sa gueule aux crocs invisibles. Je suis sûr que vous aussi vous le voyez. Mais en jouant, rajoutons quelques crocs et une langue rouge, ne serait-ce que pour amuser quelques enfants.

16:45 Publié dans Images cachées, images délirantes?, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pareidolies, images délirantes, délire d'interprétation, hallucinations, grand méchant loup, jacques cazotte, le diable amoureux, belzébuth |
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