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Info-miettes (10)
Cécile Reims graveuse à la Maison du Tailleu
La Maison du Tailleu, "le plus grand musée de Savennes" (Estaque, petit plaisantin!), au fond de la Creuse, offre une exposition de gravures de Cécile Reims, proposée par l'association Artémis en Creuse. Les Parisiens avaient eu l'occasion d'admirer d'autres travaux montrés il y a peu à la Halle Saint-Pierre dans le cadre d'une grande expo avec Fred Deux. Le carton d'invitation montre en particulier un bel arbre strié de lianes et de tiges l'enlaçant ou sous l'écorce on ne sait. L'oeil hésite, arbre imaginaire, arbre imité?
Cécile Reims, Plaies d'arbre, gravure, burin sur papier, exposition réalisée en partenariat avec la galerie Michèle Broutta et le Musée de l'hospice Saint-Roch à Issoudun
Cécile Reims expose en trois lieux en réalité, en plus de Savennes, à Aubusson et à Felletin aussi. L'image reproduite sur le carton d'invitation m'a permis de davantage faire attention à l'oeuvre originale de cette artiste que j'avais imparfaitement vue à la Halle Saint-Pierre où je n'avais perçu qu'un aspect avant tout virtuose de son art.
Jean Branciard s'expose à nouveau
Samedi 2 octobre, c'est aujourd'hui. Ceusses qui voudraient aller du côté du Beaujolais découvrir l'oeuvre brinquebalante de Branciard, avec ses véhicules bizarres et autres navires improbables, toujours prêts à s'effondrer dirait-on, fragilités faites intangibles, il faut vous rendre à la Galerie Chybulski entre le 2 et le 17 octobre.
Lieu-dit Le Cosset, Ville-sur-Jarnioux dans le Rhône. Tél 04 74 03 89 94.
Du côté de nos poètes
Le sérénissime Joël Gayraud publie Clairière du rêve avec des illustrations de Jean-Pierre Paraggio dans la collection de l'Umbo.
Les Cahiers de l'Umbo de leur côté cessent de paraître. Ils se sont arrêtés sur leur n°12, et plus précisément sur un cahier d'errata, supplément au cahier 12 (oui, faut les suivre, c'est un vrai foutoir, avec tous leurs suppléments, tirés à part, and so on...), avec tout plein de poètes et illustrateurs estimables (Peuchmaurd, Albarracin, Olivier Hervy, Alice Massénat, Emmanuel Boussuge, votre serviteur...). Les Cahiers de Dumbo sont morts, vive désormais L'Impromptu n°0 (on retrouve parfois les mêmes que ci-dessus, plus quelques autres, comme Barthélémy Schwartz, Jean-Yves Bériou, Philippe Lemaire, etc.).
Toute correspondance/ Jean-Pierre Paraggio, 33, ave Jules Ferry, 74100 Annemasse. jeanpierreparaggio@yahoo.fr
Rétrospective Jan Svankmajer au Forum des Images à Paris
C'est un événement bien sûr pour tous les amateurs de cinéma surréaliste ou de cinéma d'animation poétique, il sera bientôt possible de voir l'ensemble des longs et des courts-métrages du surréaliste tchèque Jan Svankmajer, bien connu pour son Quelque chose d'Alice, mais qui a réalisé nombre d'autres films dont plusieurs restent inconnus en France, comme Démence ou le dernier intitulé Survivre à sa vie, et ce du 26 au 31 octobre prochain au Forum des Images dans le Forum des Halles à Paris. L'auteur n'est pas qu'un cinéaste, on le comprend aisément en voyant le film de Bertrand Schmitt et Michel Leclerc, Les Chimères des Svankmajer, qui sera projeté aussi dans cette rétrospective et où l'on voit quelques images de la demeure créée par ce créateur prodigieusement inventif, également adepte d'un certain art médiumnique dont on avait vu quelques exemples à l'expo de la Halle saint-Pierre sur l'Art Brut tchèque.
Si on veut prendre connaissance du programme complet on va là. Ou bien, y a aussi le programme du Forum des Images of course... A signaler aussi que l'on peut trouver plusieurs courts-métrages de Svankmajer sous le label Chalet Pointu, qui a une boutique à Paris dans le Xe arrrondissement rue des Goncourt (3 DVD parus).
02/10/2010 | Lien permanent | Commentaires (2)
Roland Vincent
Roland Vincent n'a pas, de façon explicite tout au moins, le désir manifeste d'échapper à ce qui englue les personnages qui naissent sous ses doigts. Auteur (à l'époque où je l'ai rencontré, c'est-à-dire en 2005 et 2006) de deux sortes de sculptures, d'une part des pierres de granit taillées en forme de têtes qu'il sème dans son jardin au Mont-de-Sardent dans la Creuse, et d'autre part des statuettes en assemblage de matériaux récupérés qu'il encolle avec un enduit fait de poudre de granit pulvérisée (c'est des pièces de cette série que j'avais plus particulièrement choisi d'exposer lors de ma "carte blanche" du 9e festival d'art singulier à Aubagne en 2006), dans cette deuxième veine, il paraît ne pouvoir que difficilement préciser les contours de ses personnages auxquels il ne donne pas de titres nets.
Ils me paraissent assez voisins des corps retrouvés sous les cendres du Vésuve à Pompéi, pétrifications, fossilisations de réminiscences d'une mémoire hésitante... Imaginaire englué qui donne en spectacle la tragédie d'un enfermement dans la matière, gardant son secret par-dessous...
Roland Vincent vit dans la Creuse sur une colline appelée le Mont de Sardent (au-dessus de Sardent, le village où fut tourné Le Beau Serge de Claude Chabrol). Maçon de son état (fils et petit-fils de maçon), il s'est mis à la sculpture en autodidacte, de même qu'un frère (dont les œuvres sont encore plus secrètes, pour la plupart aujourd'hui dispersées, quelques-unes fort rares pouvant parfois encore se rencontrer au hasard des pérégrinations dans les environs de leur village). Il lui arrive d'exposer de temps à autres, par exemple à Limoges, ou à Masgot (Maison de la Pierre ; le village du tailleur de pierre François Michaud).
Les pierres de granit étant abondantes sur le terrain où lui et ses proches habitent tout au long de l'année, au début des années 80, il eut l'idée de les ramasser, pour les sculpter en forme de visages le plus souvent. Il sème ces dernières autour de sa maison. C'est depuis 1995 (à peu près) qu'il récupère la poussière de granit qu'il pulvérise ensuite, aprés encollage, sur des infrastructures de matériaux de rebut assemblés afin de donner la structure interne de ses statuettes. Cela donne des personnages drôlatiques difficiles à identifier, profondément empêtrés dans la matière.
Deux textes de Jan Dau Melhau (qui a beaucoup aidé Roland Vincent à se faire connaître) ont paru sur lui dans la revue Gazogène. J'ai personnellement été mis sur son chemin, il y a déjà pas mal d'années par une confidence de l'écrivain ethnologue Jacques Meunier (merci également à Roland Nicoux qui rendit nos rencontres possibles).
Roland Vincent, 1, le Mont, 23250, Sardent.
24/07/2009 | Lien permanent
Gasp! Grand rassemblement en Gaspésie
Alors Antoine Peuchmaurd a brisé le silence qui entourait l'origine des sculptures qui ornent la couverture du recueil d'Alice Massénat (voir ma note précédente) en m'indiquant le nom de leur auteur et le lieu où elles se trouvent... Le sculpteur s'appelle Marcel Gagnon. Il semble qu'on puisse le ranger parmi les patenteux contemporains du Canada (ces créateurs analogues à nos inspirés du bord des routes qui bricolent dans leurs jardins des statues naïves, des girouettes et des vire-vents, des maquettes, etc., et qui contrairement aux inspirés européens ne dédaignent pas de les vendre, ce qui met un peu de beurre dans leurs épinards... S'il y a des épinards au Canada). Il a façonné à partir de 1986, en béton armé plus qu'en bois semble-t-il, 80 statues sans bras ni jambes, juste sommées d'une tête ultra simplifiée, qu'il a installées au bord du Saint-Laurent, ce fleuve-estuaire-bras de mer qui ressemble à une mer intérieure. En 2003, il a augmenté ce nombre jusqu'à une centaine de statues. Le tout s'intitule "Le Grand Rassemblement".
Cela se trouve à Sainte-Flavie à l'ouest de la Gaspésie (à l'opposé de la zone où se trouve le Rocher Percé cher à Breton). Marcel Gagnon a un site web où lui et son fils Guillaume font en bons professionnels leur pub pour leurs peintures, sculptures et livres (Gagnon a écrit une histoire à destination de l'enfance sur un "petit prince de Ste-Flavie", ça rappelle quelque chose..., petit prince qui semble vivre sous la mer). Les peintures ne m'enthousiasment guère, c'est assez gentillet. Il y a un restaurant aussi, un gîte, le lieu s'appelle lui-même Centre d'Art Marcel Gagnon. Tout cela respire le bonheur, le tourisme écologique (la Gaspésie, c'est immensément sauvage et pas très peuplée), une poésie de fleur bleue...
Il y a surtout ces statues qui, comme me l'a écrit Antoine Peuchmaurd, viennent du fleuve (car moi au début je les voyais plutôt partir vers l'eau) qui dans ces parages est touché par la marée, ce qui fait que les figures sont périodiquement recouvertes par les eaux. Le créateur a-t-il pris en compte l'usure, le polissage qu'entraînera inéluctablement la baignade répétée de ses statues les plus avancées dans le fleuve? Sans nul doute. Depuis 1992, il a également confectionné des radeaux qui transportent d'autres effigies sculptées en bois cette fois, ballottées de ci de là sur le St-Laurent. Les différents éclairages de la journée, et ceux que l'auteur a installés pour la nuit, qui les métamorphosent continuellement, la situation insolite de ces statues dans un tel contexte naturel sauvage militent pour l'étonnement de ceux qui les découvrent et en font tout le prix. La maison de Marcel Gagnon dont la photo traîne sur internet dans des souvenirs de voyage paraît elle aussi fort insolite, non dénuée de charme (elle montre que M.Gagnon paraît plus à l'aise en trois qu'en deux dimensions). Sa position par rapport au centre d'art n'est pas précisée. A noter enfin que ce site ne paraît pas avoir intéressé les animateurs de la Société de l'Art Indiscipliné.
21/12/2008 | Lien permanent | Commentaires (2)
Le vingt-huitième numéro de ”Création Franche”
Le n°28 de la revue Création Franche, qui paraît apparemment deux fois l'an, vient de sortir (numéro de septembre). Au sommaire, toujours une suite d'articles sur des créateurs variés, avec ce principe maintes fois réaffirmé auparavant par le rédacteur en chef Gérard Sendrey (artiste et deus ex machina du musée éponyme de la Création Franche, situé comme on sait au 33, ave du Maréchal de Lattre de Tassigny, 33130 à Bègles ; c'est aussi à cette adresse qu'on peut se procurer la revue (8€ le numéro), voir également ici le site du musée), on ne doit y parler que des vivants... Cependant, cette fois, il y a des petites entorses à la règle (mais elles sont justifiées). On parle dans ce numéro (article de mézigue, Bruno Montpied, un habitué des entorses...!) d'environnements spontanés datant "d'avant le facteur Cheval" (François Michaud, Jean Cacaud, la cave des Mousseaux à Dénezé-sous-Doué, une maison sculptée en Margeride, l'abbé Fouré -pas tout à fait d'avant le facteur Cheval celui-ci, c'était en fait un contemporain de Ferdinand- et surtout d'un certain Louis Licois et de son bas-relief très naïf à Baugé dans le Maine-et-Loire).
Gérard Sendrey lui-même pratique aussi l'entorse à ses propres principes puisqu'il évoque dans ce numéro 28 la mémoire des magnifiques dessins tourmentés de Swen Westerberg, le défunt époux de Claude Brabant de la galerie l'Usine à Paris (qui défend depuis tant d'années la création imaginiste de tous bords). Il faut dire que ce principe ne s'applique pas, me semble-t-il, à des créateurs qui sont passés au milieu de nous furtivement et sans trompettes. La renommée n'a pas eu le temps d'apprendre leur existence que déjà ils s'éclipsaient. Et ils avaient très mal su faire leur propre publicité, ce qui est le péché des péchés au jour d'aujourd'hui... Autant dire que l'époque regorge encore plus que les précédentes de créateurs originaux que l'on n'a pas su remarquer. Swen est incontestablement de ceux-là. Les dessins que publie ce numéro de Création Franche, et qui ont déjà fait l'objet d'un livre édité par Claude Brabant dans le cadre de sa galerie (avec 270 dessins reproduits), datent apparemment des années 60. Moi qui ai fréquenté la galerie dans les années 80, je n'avais pas eu vent de leur existence, les dessins que j'avais alors vus ne m'ayant pas autant intrigué. L'auteur n'avait alors peut-être plus l'envie de les montrer.
Joseph Ryczko, un vieux de la vieille dans ces domaines des arts buissonniers, nous fait découvrir des dessins très ornementaux d'une nouvelle au bataillon, Gabrielle Decarpigny, qui paraît vivre du côté des Pyrénées, dessins fort séduisants si l'on en juge par ceux qui sont reproduits ici.
Trois plumes venues de la Collection d'Art Brut de Lausanne, Sarah Lombardi, Lucienne Peiry et Pascale Marini occupent également le terrain de ce numéro avec des articles sur Rosa Zharkikh, sur les "travaux de dames", les textiles de l'art brut, et sur Donald Mitchell (il m'ennuie un peu celui-ci, déjà aperçu à Montreuil du côté d'ABCD il me semble...). Et que je n'oublie pas de mentionner un article également de Dino Menozzi sur l'artiste Tina San , Menozzi sur qui je reviendrai dans une note suivante de ce blog.
Ce Création Franche est un numéro peut-être un peu plus bref que de coutume mais il contient des textes et des images qui apportent du nouveau et auront peut-être ainsi quelque chance de revenir nous hanter.
27/10/2007 | Lien permanent | Commentaires (3)
Sirènes, quelques images de plus, pour répondre à Darnish et pour ajouter un codicille au vagabondage d'Emmanuel Boussug
Il n'y a pas beaucoup d'avantage au fait de vieillir, et je ne sais pas si on ne doit pas y ajouter le phénomène des amis qui sont ravis de vous faire découvrir quelque chose que vous aviez déjà vu il ya longtemps, en l'occurrence, il y a très exactement 28 ans... Il faut faire comme si on ne savait pas, pour leur laisser le plaisir de la révélation qu'ils vous offrent. Mais à de certains moments, on ne peut s'empêcher de se conduire en malotru, et de se moquer grassement du jeune cuistre. Qu'il nous en excuse donc, c'est ici un moment de ce genre... Le pilier de l'église de Varengeville, sculpté d'une sirène affleurant du granit - une des plus touchantes ondines qui se puisse voir dans une église - ... n'a visiblement pas changé depuis 1989, lorsque, avec une étudiante de Dieppe, Laure Lemarchand, qui m'y avait mené pour voir le singulier pilier décoré de sujets profanes placé au beau milieu du sanctuaire, je le photographiai (à l'argentique). Je saisis sous mon objectif la sirène, la coquille St-Jacques (signalant sans doute aux pèlerins que le bâtiment pouvait les héberger), et les profils ultra naïfs qui entouraient l'ondine archaïque (probablement des portraits de donateurs ?). Darnish en 2015 me confirma que le pilier était bien toujours en place. J'étais venu visiter l'église de Varengeville uniquement pour ce pilier sculpté ; Braque... Je ne m'en souviens pas... Il faut avouer qu'à l'époque, je m'en moquais éperdument. Et je crois bien que je n'aie guère changé depuis...
Pilier sculpté de l'église de Varengeville, ph. Bruno Montpied, 1989.
Sirène du pilier, plus près, ph. Darnish, 2015.
*
Bon, ceci dit, après avoir fait mon vieux schnock, revenons à l'Auvergne, ses sirènes bicaudales (pas très poétique tout de même ce dernier adjectif, même si il est très précis) et autres ondines en pleine terre. Il n'y a rien de surprenant à en trouver en de tels endroits. Outre le fait que, comme le dit Emmanuel dans son texte, l'imagination a bien le droit de disposer des thèmes mythologiques comme bon lui semble, il faut se rappeler que les croyances se portaient aussi vers les sirènes d'eau douce.
Je voudrais ajouter ici un exemple de sirène non repérée par Emmanuel, cette fois hors d'une église, en plein milieu du plateau de l'Aubrac, dans le village de Saint-Urcize, qui, malgré son apparente austérité et sa solitude au milieu d'un pays resté somme toute encore assez sauvage, m'est inexplicablement cher (je n'y suis passé que deux fois dans ma vie).
Fenêtre d'un maison fort ancienne (Moyen-Age?) à Saint-Urcize (Aubrac), ph. B.M., 2016.
Détail de la fenêtre précédente, la sirène, en train de jouer d'un instrument probablement à cordes (un plectre?) ; à noter que de l'autre côté de la fenêtre est sculpté un personnage jouant lui aussi de la musique ; peut-être que la maison était celle d'un musicien et que ces motifs fonctionnaient comme des enseignes ? ph. B.M., 2016.
17/02/2017 | Lien permanent | Commentaires (4)
Roy Louis, sans couronne
Voici un tableau curieux et attachant retrouvé sur un vide-greniers il y a cinq ans. Route rose serpentant parmi des pelouses franchement vertes, sous l'oeil d'un chat et d'un chien énormes aux yeux vides ou dissymétriques, bizarrement de guingois (pour le félin surtout)... Le portail a été laissé entrebaillé, en arrière-plan derrière la maison, on aperçoit une volière. Les participants au convoi funèbre viennent-ils de sortir de cette maison? Le chat et le chien sont-ils sur le pas de la porte pour faire un dernier bout de conduite à leur maître? Les membres du cortège en tenue de deuil tiennent des mouchoirs pour essuyer les larmes. L'un d'eux tient une canne, un autre, unijambiste, marche avec des béquilles. Le peintre voulant accentuer le côté sombre de la cérémonie a peint le cortège, le corbillard, son cocher en un noir et blanc qui tranche sur la couleur du décor ambiant. Les visages sont blancs ainsi, donnant à ces personnages rangés deux par deux comme dans un cortège d'enfants des écoles, au reste dessinés d'une façon extrêmement stylisée et sommaire (ce qui leur donne un charme fragile qui me plaît beaucoup), une allure fantômatique et un peu sinistre. Le corbillard tiré par des chevaux (à quand remonte ce genre de véhicule ? Sûrement au début du XXe siècle, vu en outre l'allure de la voiture assez primitive qui emboutit l'arrière du corbillard) est heurté par un autre véhicule et le cercueil se renverse, s'ouvre, le mort surgit tout à coup, les bras ouverts, l'air tout à fait ragaillardi ma foi, peint en bleu, ce qui montre sa radicale différence avec ceux qui l'emmenaient à son dernier séjour... Comme si l'accident, traité à la manière des innombrables scènes peintes sur les ex-voto tels que ceux que l'on voit dans certaines églises, par un bouleversant effet paradoxal, l'avait ressuscité!
La signature, "Roy Louis", avec l'inversion malicieuse du patronyme et du prénom, sans doute pas faite au hasard, paraît être la même que celui du Louis-François Roy sur lequel on trouve une notice dans le livre d'Anatole Jakovsky, Peintres naïfs, dictionnaire des peintres naïfs du monde entier (éd. Basilius Press, Bâle, 1976). Anatole le signale comme né en 1891 à Niort dans les Deux Sèvres. Voici ce qu'il écrit sur lui: "Famille nombreuse, très pauvre. Va à l'école irrégulièrement, jusqu'à l'âge de 8 ans. Apprend le métier de tonnelier qu'il exercera jusqu'à l'âge de 70 ans. S'installe à son compte à Saint-Maixent (Ile de Ré [en réalité dans les Deux-Sèvres, voir commentaires reçus pour cette note]). Vit actuellement à La Rochelle. A commencé à peindre en 1962, en voulant remplacer une gravure sale et abîmée par le temps. Verve primesautière, jointe à un coloris très gai." Louis-F. Roy, ajoute son chroniqueur, avait exposé (en 1976, date du livre) dans une galerie Fontenoy à La Rochelle et à la galerie M.Bénézit, avec un catalogue à la clé qui comportait des préfaces de Max-Pol Fouchet et d'Anatole Jakovsky. Ce dernier paraît avoir également écrit sur lui dans un ouvrage que je n'ai pas pu voir, A.J., Ces Peintres de la Semaine des Sept Dimanches, éd. G.Borletti, Milan, 1969. Une peinture de ce même Roy est signalée comme faisant partie de la donation de Jakovsky au musée international d'art naïf de Nice (cf. son catalogue de 1982). J'ignore la date de son décés, hélas probable (s'il est encore parmi nous, il ne serait pas loin d'être le doyen des Français avec un âge culminant à 117 ans...).
12/08/2008 | Lien permanent | Commentaires (12)
Et ça continue à sortir, les Barbus Müller....
Le 16 mai prochain, aura lieu à Drouot une mise aux enchères dans le cadre de la maison de ventes De Baecque et associés. C'est de l'art populaire, envisagé dans sa dimension de curiosité. Plusieurs pièces ont été par le passé présentées aux Rencontres d'art de Montauban qui étaient organisées par le collectionneur, critique d'art et artiste surréalisant Paul Duchein, par ailleurs grand rédacteur de la revue Le Pharmacien de France où il passait de nombreux billets sur des sujets liés à la singularité spontanée présente dans les arts populaires, naïfs ou bruts. Quelque chose me dit – ce n'est absolument pas spécifié par la maison de ventes, je m'empresse de le souligner – que beaucoup des objets proposés en vente, sinon tous, ce 16 mai prochain, pourraient bien venir de la collection de ce monsieur Paul Duchein qui a toujours été très éclectique dans ses admirations et ses passions, créant en parallèle tout un ensemble de boîtes à coloration onirique, dans un style surréaliste un peu trop marqué. Mais ce n'est que mon opinion, le collectionneur qui est derrière la vente restant secret. Cependant, en comparant les pièces du catalogue de la vente avec les pièces que publia Paul Duchein dans son livre La France des Arts populaires chez Privat en 2005, on s'en assure davantage...
Dans la panoplie des pièces présentées, on retrouve (une fois de plus) une sculpture qui à l'évidence peut faire partie du corpus des Barbus Müller, cette série de sculptures en granit ou en roche volcanique, qui représentent la plupart du temps des têtes aux caractéristiques stylistiques semblables, grosse bouche, nez en goutte, yeux proéminents, un air un peu éberlué, voire halluciné, hypnotique, souvent hiératique.
Ce Barbu Müller, en vente à Drouot le 16 mai 2023, figurait dans le livre de Paul Duchein (voir dans l'illustration précédente sa reproduction, ne serait-ce que sur la couverture du livre) ; ce n'est donc pas totalement un inédit.
J'ai démontré dans divers articles et essais que plusieurs des pièces que l'on range dans ce corpus qui est à l'origine de la collection d'art brut de Jean Dubuffet (c'est lui qui a forgé le terme de Barbus Müller, sans rien savoir en 1946 de leur auteur) proviennent d'un paysan auvergnat, ex-soldat, Antoine Rabany, dit "le Zouave" (1844-1919). Actuellement, je dénombre onze sculptures provenant assurément de son jardin ou de son atelier à Chambon-sur-Lac (Puy-de-Dôme). Ces dernières devraient, sur les cartels des collections ou des musées qui les détiennent, indiquer qu'elles sont d'"Antoine Rabany, dit le Zouave, sculpteur de Barbus Müller". Toutes les autres – non encore certifiées par moi comme provenant du jardin du sieur Rabany – peuvent être marquées "attribuées à Antoine Rabany". C'est l'étiquette qu'a choisie avec raison l'experte de cette vente, Martine Houzé, pour la sculpture de cette vente prochaine chez De Baecque. Donc, ci-dessus on n'a qu'un Barbu Müller, peut-être venant de chez Rabany, mais sans certitude absolue...
Cela ne veut pas dire cependant de façon absolue que tous les Barbus Müller, ou prétendus tels, proviennent bien de chez Rabany... Plusieurs de ceux qui font partie du corpus, ce dernier étant disséminé dans plusieurs collections publiques ou privées, sont parfois fort hétérogènes, comme par exemple celui qui a été exposé l'année dernière chez Ritsch-Fisch à l'OAF. Même s'il provenait de l'ancienne collection de l'Art Brut qui avait été déposée un temps chez Alfonso Ossorio durant une dizaine d'année aux USA (Dubuffet l'aurait laissé à Ossorio quand il a rapatrié vers 1962 sa collection en France en prétendant qu'il s'agissait d'un "Barbu Müller": une sorte de blague, je pense, ou une attribution à la louche plus ou moins mystificatrice de la part de Dubuffet...), il n'a que fort peu de rapports avec les autres Barbus Müller:
Deux faces de la même pièce, ex-collection ABCD, en vente à un moment dans la galerie Ritsch-Fisch, un "Barbu" douteux, ressemblant plus à un galet gravé du catalan français Jean Pous, lui aussi classé dans l'art brut.
En tout cas, on constatera que depuis mon élucidation du nom de l'auteur d'une partie des Barbus Müller, diverses pièces sortent régulièrement dans les ventes, les prix qu'elles atteignent (les deux dernières chacune aux environs de 100 000€) n'étant évidemment pas étrangères au désir de les vendre... Petit à petit, les contours du corpus Barbus Müller/Rabany s'acheminent vers la plus complète des résolutions.
03/05/2023 | Lien permanent | Commentaires (5)
La cabane d'Antoine Rabany retrouve son charme d'antan...
Sur ce blog, je donne régulièrement des nouvelles de mes recherches et de leurs résultats à propos du jardin de sculptures d'Antoine Rabany à Chambon-sur-Lac (Puy-de-Dôme) que j'avais initiés en avril 2018 sur ce blog (et aussi, au préalable, dans mon livre Le Gazouillis des éléphants, à l'automne 2017). Pour cela, il faut me suivre aussi du côté des éditions sur papier. J'ai publié en effet divers résumés et éléments nouveaux dans Viridis Candela (la revue du Collège de 'Pataphysique), OOA (revue sicilienne), Raw Vision, et enfin dans le catalogue de l'exposition sur les Barbus Müller en 2020 au Musée Barbier-Mueller qui faisait état de nouveaux éléments concernant ce travail d'élucidation consacré aux origines des sculptures en lave appelées en 1946 par Dubuffet "Barbus Müller".
Vue du jardin d'Antoine Rabany, tirage papier d'après un cliché-verre, années 1900, provenance archives du photographe Goldner ; coll. Bruno Montpied ; le chaume qui couvrait la cabane carrée fut remplacé par la suite par des ardoises.
Après avoir découvert, en particulier, qu'il restait une sculpture incrustée dans les murs de l'ancienne maison d'Antoine Rabany dans le bourg, j'étais allé rencontrer le propriétaire de la maison pour lui apprendre l'origine de cette sculpture. C'était risqué... Il aurait pu s'affoler du prix atteint par les Barbus Müller sur le marché de l'art brut. Au lieu de cela, il eut la réaction d'un homme qui comprenait qu'il y avait là une trace précieuse d'un patrimoine oublié de Chambon, par sa rareté sur place, les autres sculptures de Rabany étant parties depuis le début du XXe siècle dans toutes les directions grâce, ou à cause, des différents antiquaires et marchands à qui Rabany avait vendu, en bon Auvergnat qu'il était, sa production (ce qui le distingue des créateurs d'environnements spontanés français qui vendent rarement leurs oeuvres en plein air, contrairement aux patenteux québécois qui s'installaient des échoppes en lisière de leurs environnements, dans les années 1970). Justement, une nouvelle équipe municipale, arrivée au pouvoir l'année suivante, se montrait favorable à une revitalisation de la communication autour de ces questions de patrimoine à Chambon-sur-Lac. Quelques vedettes de l'histoire de l'art avaient fréquenté Chambon-sur-Lac, comme par exemple Marc Chagall dans les années 1920 (il a loupé les statues de Rabany de peu, ce dernier étant mort en 1919, et son jardin étant probablement déjà vidé à cette date (à voir?))... Pourquoi ne pas faire valoir ces visiteurs historiques auprès des amateurs de tourisme culturel, se dirent les nouveaux édiles. Du coup, l'histoire d'Antoine Rabany, sculpteur des "Barbus Müller" à l'origine de l'art brut en 1945, les intéressa immédiatement. Au point de vouloir valoriser l'ancien site de stockage des sculptures (et peut-être aussi de production: le jardin servait peut-être d'atelier d'été à Rabany?).
Nouvel état de la cabane d'Antoine Rabany, en 2021 ; il y a eu aussi un déblaiement de la terre autour de l'édifice, afin de restituer sa véritable hauteur du temps de Rabany ; il y a eu aussi fouille dans les amas de pierres situés aux alentour de la cabane pour retrouver des fragments de sculpture abandonnés là par le sculpteur.
Vestige avec des cannelures ou stries, peut-être un fragment de sculpture, que j'avais photographié en mars 2018, lors de ma première visite du site en compagnie de mon camarade Régis Gayraud ; j'avais eu donc la même idée que l'équipe municipale (à venir à cette époque), retrouver des vestiges, des traces sur place, dans l'espoir de restituer au maximum ce qui pouvait rester sur place du passage du sculpteur des "Barbus Müller" ; ph B.M.
J'ai rencontré à l'automne dernier, dans le cadre d'un projet en cours, dont je parlerai plus tard dans l'année, cette dynamique équipe municipale réunie autour de son maire, Emmanuel Labasse. Et j'ai découvert les travaux qu'ils avaient choisi d'entreprendre, comme la remise en chaume du toit de la cabane de l'ex-jardin d'Antoine Rabany, que la municipalité a racheté dans l'idée d'en faire un lieu de mémoire lié à ce sculpteur longtemps oublié de ses concitoyens. On voit ci-dessus le résultat dont le maire vient de m'envoyer la photo. C'est évidemment très neuf, et donc un peu trop raide, mais avec le temps, tout cela s'assouplira et prendra une inévitable patine.
14/01/2022 | Lien permanent | Commentaires (8)
Après le Gazouillis des éléphants (8): Histoire d'un militaire que l'on prenait pour un gendarme
Dans mon livre (épuisé, en attente de réédition), Le Gazouillis des éléphants (2017), entre autres sites en plein air évoqués, dus à divers autodidactes populaires, à la région Bourgogne, j'ai indiqué deux sites, tous deux relevant de la commune de Rogny-les-Sept-Écluses, dans l'Yonne. Dans l'un, en particulier, j'ai signalé une grosse statue, à l'effigie de ce qui m'apparut sur le moment comme un officier, du fait de son grand couvre-chef, semblable à un shako, qui se tenait – et se tient encore, car elle a été restaurée depuis mon passage en 2014 – sur un mur de clôture en bordure d'un jardin et d'une maison, paraissant surveiller le monde alentour, de manière débonnaire, pourrait-on dire, à l'entrée du village de Rogny, en direction de Chatillon-Coligny.
Deux photos de "l'officier de Rogny"; ph. Bruno Montpied, 2014.
J'en ai appris tout récemment un peu plus sur cette curieuse effigie d'allure truculente (elle ressemble bizarrement à un portrait de Groucho Marx, mais bien sûr de façon toute fortuite). Dans la région, M. Jean-Marie Vernhes, qui prépare une publication érudite sur Rogny, m'a alerté sur une association TMOP (Tradition, Métiers, et Outils en Puisaye), sensible au patrimoine de la localité. Cette dernière a fait des recherches en effet, qu'elle a synthétisées dans un document interne que sa responsable de communication, Mme Claire Targa, m'a aimablement fait suivre. En particulier, on a retrouvé le nom de l'auteur de cette insolite statue (d'à peu près 1,50 m, rien que pour son buste et sa tête coiffée du haut képi qui me fait penser à un shako). En la restaurant récemment, Mme Lise Paquis et un collègue à elle ont mis au jour, en enlevant la saleté et les mousses, une signature : "L. Chauvat", et une date apposée à côté sur l'épaule de l'effigie: "1938". Cette restauration a été commanditée par l'actuelle propriétaire de la propriété où se trouve la statue, l'arrière-petite-nièce d'un certain Paul Guyot, anciennement marchand de peaux de lapins, puis brocanteur, puis menuisier, quand il restaurait des meubles qu'il allait vendre à Paris. C'est lui qui, après avoir acheté la maison en 1946, rapporta un jour la statue qu'il aurait trouvée en salle des ventes à Paris. Légende? Peut-être... La pièce est assez conséquente, et probablement pesante. La trimballa-t-il de la capitale à l'Yonne si facilement que cela? Dans les souvenirs de certains anciens, on pense que la statue fut installée à son emplacement actuel au début des années 1960.
Une hypothèse a couru sur place : la statue représenterait le général Faidherbe (1818-1889), connu dans les conquêtes coloniales en Algérie et surtout au Sénégal (de ce fait, il est aujourd'hui une figure controversée). On se référera pour en savoir plus sur ce personnage à la fiche Wikipédia qui me paraît assez objectivement rédigée. Si les portraits de Faidherbe nous montrent un visage chaussé de lunettes et pourvu d'une belle moustache, comme sur la statue de l'officier de Rogny, son képi en revanche n'a pas la même taille imposante. Mais ce dernier a pu être une exagération de la part d'un sculpteur prenant visiblement beaucoup de libertés avec la figuration, certains diraient même, exerçant son art de dilettante avec une franche maladresse ? D'autre part, la date de mort de Faidherbe, 1889, reste très éloignée de celle de la confection de cette statue, 1938. Pourquoi ce monsieur L. Chauvat se serait senti dans l'obligation de commémorer ce général (à moins qu'il n'ait été un fieffé colonialiste fasciné par les militaires responsables de la conquête des pays d'Afrique de l'ouest)?
L'enquête se poursuit donc.
Petit supplément photographique (du 28 février) à destination de Régis Gayraud, (cliché de BM, de 2014):
25/02/2023 | Lien permanent | Commentaires (10)
Les Bricoleurs de paradis de nouveau à Bègles le 18 mai 2024
http://www.musee-creationfranche.com/?page_id=179805
Le lien ci-dessus mène au Musée de la Création Franche qui, en dépit de sa fermeture pour travaux d'agrandissement, continue de s'activer, engendrant exposition et animations diverses. Le 18 mai, pour la Nuit des Musées, je m'en vais venir débattre avec le public présent à l'Espace Vautrin consécutivement à la projection des Bricoleurs de paradis, le film de Ricordeau que j'avais co-écrit avec lui en 2011. Le film permet de voir ou revoir divers créateurs autodidactes dont certains nous ont quittés depuis (André Gourlet, ou Bernard Roux par exemple). On y voit aussi André Pailloux baguenaudant avec son vélo surchargé de bibelots et autres colifichets multicolores et tintinnabulants, ce même vélo qui a été désormais acquis par le Musée de la Création Franche.
André Pailloux en action sur le fameux vélo qu'il a ensuite transféré au Musée de la Création Franche ; ph. Bruno Montpied, 2010.
Parmi d'autres créatifs du bord des routes, on voit aussi dans les bonus du DVD des "Bricoleurs de paradis" (film trouvable gratuitement sur YouTube, je le signale, mais sans les bonus...), un film super 8 de mézigue tourné à Mantes-la-Ville, en 1987, devant le jardin de sculptures en assemblages de silex et autres cailloux de Marcel Landreau. Ce dernier fut démantelé par son auteur vers 1990, pour être transféré en partie dans son pays natal, à Thouars (Deux-Sèvres). Hélas son auteur décéda peu de temps après, en 1992.
Mais là aussi, très récemment, des sculptures – une trentaine – ont pu être conservées en parvenant, par mon intermédiaire et celui de l'antiquaire Freddy Tavard qui en avait acquis après une dispersion en brocante, dans les collections du musée de Bègles (grâce à la clairvoyance de sa directrice, Hélène Ferbos), musée qui devient à présent la collection publique la plus fournie en sculptures de Marcel Landreau. Aucune collection privée, non plus, sur le chapitre Landreau, ne peut désormais rivaliser avec Bègles...
Marcel Landreau, deux amateurs de bon vin rouge, silex assemblés, années 1980; anc. coll. F. Tavard, désormais coll. Musée de la Création Franche, Bègles : ph. B. Montpied, mai 2023.
Marcel Landreau, quelques pièces éparses, coll. F. Tavard ; ph. B.M., 2023.
A l'Espace Vautrin, sera montée une petite exposition, intitulée "Sortez du cadre!" avec des reproductions photographiques de divers sites, ainsi que, peut-être, des fragments de certains environnements qui ont pu être conservés, extraits de leurs contextes, faute d'avoir pu sauver l'intégralité des sites sans doute. 0n pourrait ainsi envisager un jour, comme c'est seulement esquissé au LaM de Villeneuve-d'Ascq par exemple, de consacrer un espace à part pour l'évocation – audiovisuelle en même temps qu'en présence d'objets – des sites originaux des inspirés du bord des routes. Le futur musée de la Création Franche aura-t-il l'audace de nous proposer un tel espace à l'avenir?
"Au programme :
18h – 23h // Visite libre de l’exposition « Sortez du cadre ! »
(…) Le musée de la Création Franche vous propose de découvrir une sélection de fragments de ces univers, issus de ses collections, qui sortiront exceptionnellement des réserves.
19h30 – 20h30 // Projection du film documentaire « Bricoleurs de paradis »
Réalisé par Rémy Ricordeau • Écrit par Bruno Montpied et Rémy Ricordeau, 53′.
Bricoleurs de paradis nous emmène à la rencontre d’Arthur, André, Michel, Concetta, et beaucoup d’autres, qui consacrent leur temps à s’occuper de leur jardin et à décorer leur maison. Mais à la différence de la plupart, eux les transforment… [de manière plus personnelle, souvent excentrique]. En s’attardant devant ces maisons, Rémy Ricordeau et Bruno Montpied nous emmènent à la rencontre de ces « inspirés du bord des routes ».
20h30 – 21h15 // Rencontre avec Bruno Montpied
Bruno Montpied est un créateur, auteur et spécialiste des environnements d’art brut. Il a notamment écrit Éloge des jardins anarchiques (L’Insomniaque, 2011) et Le Gazouillis des éléphants (Le Sandre, 2017)*, première tentative d’inventaire général des lieux de ce type en France.
*Réédition du livre Le Gazouillis des éléphants à la fin de l’année 2024 en co-édition Hoëbeke et Le Sandre.
Renseignements : 05 56 85 81 73 / contact@musee-creationfranche.com"
Marcel Landreau, une tête en silex et cailloux divers, coll. et ph. B.M., 2023.
10/05/2024 | Lien permanent | Commentaires (1)