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Dessins de José Guirao
Il y a quelque temps j'avais publié une photo au "couteau subtil" de José Guirao, datant d'une époque déjà ancienne. Et le voici qui dessine à présent. J'en profite pour inaugurer une catégorie nouvelle (voir colonne de droite), sans commentaires, que j'intitule "Tel quel" (je sais, ça existe déjà, mais là je l'emploie dans le sens ordinaire).
Le dernier a un petit côté Albert Louden, je trouve (ah, zut, j'avais dit, pas de commentaire...)
07/06/2014 | Lien permanent | Commentaires (5)
Aventures de lignes (8) : José Guirao
José Guirao
José a commencé la création par le biais de la photographie qu’il a pratiquée initialement en autodidacte absolu. Venu d’Arles et monté à Paris à la fin des années 1970, de père espagnol, ce qui a une influence sur ses goûts culturels, il a aussi fait à une époque, en amateur, du cinéma Super 8 (des déambulations dans divers lieux). Dans la photographie, ses goûts le poussèrent à s’intéresser, à une certaine période, à l’art baroque, à la beauté des femmes, à une certaine grâce extatique, présente par exemple dans les tableaux ou statues d’église. Il livre également, durant un temps, des superpositions d’images faites par diapositives projetées sur des objets ou des êtres.
Depuis quelques années, il s’est jeté avec fureur dans le dessin au crayon et à la mine de plomb, outils simples qui lui suffisent, et auxquels il se limite dans une attitude semblant empreinte d’un certain ascétisme graphique. Son vocabulaire iconographique se borne volontairement aux visages qui l’obsèdent, aux mains et aux fragments de corps enchevêtrés…
(Voir Bruno Montpied, « José Guirao, dessinateur par réaction vitale », dans Création Franche n°42, juin 2015, Bègles)
José Guirao, Les trois mains, 80x60cm, crayon graphite sur papier, vers 2008 ; dessin exposé à "Aventures de lignes", galerie Amarrage, 88 rue des rosiers, St-Ouen, du 22 octobre au 4 décembre 2016.
30/10/2016 | Lien permanent
L'homme en voie de désagrégation, des photos récentes de José Guirao
José Guirao, 1. Autoportrait, 28 mai 2020.
J.G., 2. Autoportrait, 27 mai 2020.
J.G., 3. Autoportrait, 27 mai 2020.
J.G., 4. Autoportrait, 27 mai 2020.
Déconfinement pourrait être synonyme de décongélation. Mais, comme il pourrait arriver avec des aliments qui se sont ramollis, voire décomposés pendant leur stage dans les congélateurs, avec le retour à température ambiante, on pourrait parfois avoir la mauvaise surprise, en les prenant dans nos mains, de les y voir couler, se déliter, s'évaporer...
C'est un peu la question que je me suis posé en regardant les photos numériques que m'a récemment transmises l'ami José. Est-on sûr que l'Homme n'est pas ressorti fort fragilisé de cette phase de repli individuel, perclus d'angoisse devant la révélation de son statut d'être mortel?
11/06/2020 | Lien permanent | Commentaires (1)
Poupée du diable
José Guirao, Poupée du diable, photo de mobile, 2017.
24/09/2017 | Lien permanent
Photo(s) de vacances
Cela faisait quelque temps que je ne vous avais pas glissé sous les yeux une petite pareidolie (c'est-à-dire une projection de la mémoire sur un objet extérieur, concrétisée par une photo, cet objet y incitant fortement...). L'occasion m'en est donnée grâce à l'ami José Guirao, photographe et dessinateur dont j'ai déjà maintes fois parlé. Il a photographié récemment un monstre "bomarzien", un voisin d'un séjour dans le Midi.
© Photo José Guirao, Anse des Bouchons, Carry-le-Rouet, 2018.
Et en prime, puisque vous êtes sages, allez, une autre "pareidolie", vue dans le même lieu, comme une sorte de père Ubu, toujours par le même José Guirao:
Le Borgne (titre de José), Anse des Bouchons, Carry-le-Rouet, 2018.
01/08/2018 | Lien permanent
Couteau subtil, il cherche la brèche...
Ce cliché d'un ami photographe autodidacte, José Guirao, date d'une trentaine d'années à présent.
Pris dans une cour d'école où l'ami en question officiait, il est très énigmatique. L'enfant coiffé d'un chapeau de Zorro éprouve de son doigt ganté de noir le tranchant d'une lame qu'il destine à un usage que l'on peut interpréter comme inquiétant...
Pour moi, cependant, il y a là une provocation inconsciente, un jeu théâtral avant tout, un théâtre spontané qui ne maîtrise pas toutes les interprétations que les adultes pourraient faire du geste de l'enfant. Il y a du sadisme implicite dans ce geste, certes. Il y a aussi, simultanément, du mimétisme et du détournement dans cette attitude. De la provocation. Je privilégie cette dernière hypothèse, vous savez, le "geste surréaliste le plus simple consisterait à descendre dans la rue le revolver au poing," etc... Et pour moi, ce porteur de couteau, qui est un jouet, cherche aussi à percer une brèche dans l'espace-temps, car l'enfant de par sa nature tend à faire communiquer les mondes parallèles entre eux.
Cet enfant préfigure Will et Lyra les héros d'A la Croisée des mondes, ce magnifique chef-d'oeuvre de la littérature de fantasy que l'on doit à l'écrivain Philip Pullman (à qui j'ai emprunté son poignard subtil). Rien n'empêche d'interpréter aussi cette photo dans ce sens.
22/12/2007 | Lien permanent | Commentaires (1)
De l'art involontaire à la poésie naturelle
Voici un art qui n'a pas besoin de ministre de la culture auprès de qui aller pleurer pour défendre ses subventions. Car il est dans nos yeux, notre regard. Cela a à voir avec les ready made de Marcel Duchamp, l'artiste détesté de Mme Esterolle. Cet art, c'est par exemple un dispositif insolite dû à des dépôts de hasard sur un trottoir...
Photo José Guirao, février 2020 ; une installation involontaire, comme un matelas amoureux d'une bouteille et qui fait tout pour la protéger...
... Un mannequin sanguinolent, trucidé par un surréaliste de passage...
Photo José Guirao, mars 2020.
Ou encore une bouche d'incendie tentaculaire, prête à saisir quelque proie au passage, ou à partir en quête, à défaut...
Photo José Guirao, novembre 2019.
La poésie involontaire (pour emprunter ce terme à Eluard), ce peut être aussi ce que l'on a appelé la poésie naturelle, dont Camille Bryen et Alain Gheerbrant firent une anthologie en 1949. Ce peut être des dessins de lézardes dans les murs ou sur le bitume (je songe à mon petit film en Super 8 Sur les trottoirs de nos villes, de 1982), ou des contours signifiants dans des vitres trouées.
Photogramme d'après Bruno Montpied, Sur les trottoirs de nos villes (6 min.), 1982.
On se reportera avec fruit à la catégorie listée à droite de mon blog : Art involontaire. On y retrouvera plusieurs notes parues à ce sujet les années précédentes sur ce blog. Celle ici présente s'y ajoutera.
La sorcière assise ; photo Bruno Montpied, Cannes, vers 1988 ou 1989.
Une catégorie connexe, c'est la poésie du hasard naturel, et ce que l'on appelle les paréidolies, ces projections, ou ces reconnaissances, de notre mémoire durant la contemplation de formes significatives dans le spectacle du monde extérieur. J'en ai déjà parlé, la dernière fois, c'était il y a un an. C'est un domaine assez vaste là aussi, qui débouche bien souvent sur des personnes fortement tentées d'interpréter, de jouer des formes trouvées dans la nature, pierres, bois flottés et tutti quanti (il y en a un certain nombre dans les arts populaires spontanés, qu'on se reporte entre autres à mon Gazouillis des éléphants)...
Les arbres extraordinaires aussi sont un sous-ensemble des formes naturelles qui parlent à l'imagination.
Ancien tronc de tilleul à Lafauche (Vosges) ; ph. B.M., 2016.
If millénaire, La Lande-Patry (Orne) ; ph. B.M., 2010 ; signalé par Remy Ricordeau.
Mais revenons à notre art involontaire, expression parfois d'une autre nature, celle qui est inscrite dans l'homme, et qui pousse par exemple certains individus à triturer de la corde et obtenir de façon automatique, germinative, un dessin et une matière aussi singulières qu'inutiles...
Cordelette triturée machinalement par M. Bernard Massénat, anc. coll. Alice Massénat.
... Ou à ces dessins d'animaux obtenus par le hasard de décollage de silhouettes publicitaires ou décoratives peut-être, en tout cas, sûrement involontaires.
Dessins laissés par de la colle, après décollage de silhouettes découpées en bois peint? ; aperçus en compagnie de Fatimazara Khoubba et Alain Dettinger, à Nivolas-Vermelle (Isère) ; ph. B.M., 2016.
Enfin, évoquons en conclusion provisoire, ces petites compositions, du hasard toujours, fragments de couleurs encadrés dans un but non artistique, plutôt avec une finalité professionnelle...
Anciennes couches de peinture, dégagées par des peintres en bâtiment probablement, peut-être pour des restaurations à venir : le "pas toucher!" prend un sens ambivalent assez drôle, plutôt sacralisant ; Galerie Vivienne, à Paris ; ph. B.M., 2018 (merci à Régis Gayraud avec qui je découvris ces petites œuvres du hasard).
10/05/2020 | Lien permanent | Commentaires (5)
Présentation prochaine du ”Gazouillis des éléphants” à Bègles (Gironde)
Je poursuis ma tournée de présentation, juste avant une pause pour cause de fêtes à venir... Je vais donc à Bègles, au Musée de la Création Franche pour une présentation, accompagnée de photos tirées de mon livre, le mercredi 20 décembre prochain à 19h. L'animation en question, en entrée libre, se déroulera dans les locaux de la bibliothèque qui est voisine du musée. A l'issue de la présentation et du débat qui, j'espère, s'ensuivra, je dédicacerai également mon livre aux lecteurs intéressés...
Bruno Montpied sera l'invité du Musée de la Création Franche mercredi 20 décembre à 19h. Il présentera et débattra autour de son ouvrage Le gazouillis des éléphants, paru aux éditions du Sandre. Son ouvrage est une « sorte d'inventaire général » regroupant plus de trois cents jardins oniriques, fantasmagoriques et inédits à travers la France.
La rencontre sera suivie d'une dédicace.
58, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 33130 BEGLES
Le portrait de mézigue (photographe José Guirao), choisi ci-dessus par le musée de la Création Franche pour illustrer la rencontre, je l'espère, ne fera pas trop peur aux éventuels amateurs des inspirés du bord des routes, car, pas d'inquiétude, en dépit de cet air quelque peu grincheux (je préfère dire : consterné, accablé...), je ne mords tout de même pas...
15/12/2017 | Lien permanent | Commentaires (1)
La photo surréaliste en 2020
Photo de Pierre-André Sauvageot (René Magritte, sors de ce corps!).
Guy Girard, membre du Groupe surréaliste de Paris (groupe contemporain), remet ça à la Galerie associative Amarrage rue des Rosiers à Saint-Ouen. Après "le Collage surréaliste en 2018", "le Dessin surréaliste en 2019", voici donc "la Photo surréaliste en 2020". Si les participants du côté français semblent devoir pour le moment se porter timidement vers Ouen-Ouen (terrifiés par la Covid?), les exposants internationaux paraissent avoir davantage répondu présents. Personnellement, je prêterai trois photos (voir l'une d'entre elles ci-dessous).
Il est intéressant de voir comment chaque participant s'investit dans l'idée d'une photo surréaliste actuelle. Non? A noter que certains exposants n'appartiennent pas formellement à un groupe surréaliste (José Guirao par exemple, ou mézigue), cela ne les empêche pas de pratiquer une photo qu'ils pensent correspondre, en partie ou totalement, à la notion surréaliste. La pratique de fixation des paréidolies diverses que l'on rencontre dans la vie quotidienne – et que ce blog recense régulièrement (cela dit, internet en est rempli) – en participe par exemple, je trouve.
Réponse à ces questions à partir du 16 octobre à partir de 18h30, jusqu'au 15 novembre. Attention! La galerie n'est ouverte que les après-midi de week-end, au même moment en fait que les Puces de St-Ouen dans le voisinage desquelles elle se trouve.
Bruno Montpied, Naissance du visage de la rose, 30 x 30 cm (tirage papier), 2017 ; exposé à la galerie Amarrage; cette photo fut prise dans le jardin d'une maison à... Rauzan (Gironde), village où les roses ont des visages, donc.
14/10/2020 | Lien permanent
Quand aurons-nous une rétrospective de l'œuvre formidable d'Ovartaci?
Je dois à Martine Bismuth, via José Guirao, l'information d'un petit sujet vidéo très synthétique diffusé par France 24 sur Youtube à propos de ce créateur danois hors du temps que fut Ovartaci, de son "vrai" nom Louis Marcussen, dont je trouve chaque reproduction de ses œuvres absolument fascinante. Le pseudonyme dont il s'était affublé veut dire "le plus important". Bien trouvé et très juste!
Il est dit également dans le film ci-dessous (au titre par trop racoleur – "L'Art de la démence"...) que Dubuffet vint le voir dans son hôpital psychiatrique dans les années 1960. Je me demande si ce n'est pas par Asger Jorn – que Dubuffet fréquentait à cette époque et qu'il avait intégré à sa nouvelle Compagnie d'Art Brut siégeant rue de Vaugirard – que l'inventeur de la notion d'art brut était arrivé à la connaissance d'Ovartaci.
Il serait de toute urgence de pouvoir en découvrir davantage en France à propos de ce personnage et de son œuvre (surtout cette dernière). Qu'attend-on, nom de d'là? Sa fascination et son admiration sans bornes pour les femmes, au point de le pousser à vouloir changer de sexe et à se mutiler, le fait rapprocher d'un Marcel Bascoulard, ce dessinateur hors pair qui vivait comme une sorte de semi clodo à Bourges, se faisant photographier dans des habits de femme, parce qu'il trouvait ces derniers plus seyants.
30/04/2023 | Lien permanent | Commentaires (1)