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Rechercher : Laurent Jacquy

”La Pinturitas” à Paris et ”le Gazouillis des éléphants” aux Tours de Merle

      Ce sera le même week-end mais dans deux lieux bien différents... Hervé Couton présentera à la Halle Saint-Pierre ce samedi à 15h son livre consacré à la peintresse espagnole Maria Angeles Fernandez, alias "La Pinturitas",La Pinturitas, d'Hervé Couton.jpg tandis que j'irai de mon côté en Dordogne, demain, dimanche 28, à 17h, aux Tours de Merle, causer autour du film Bricoleurs de paradis des environnements populaires spontanés que j'ai recueillis au sein de mon inventaire, Le Gazouillis des éléphants, paru l'année dernière aux éditions du Sandre (deux derniers exemplaires à vendre, soit dit au passage, à la librairie de la Halle St-Pierre...). Une exposition d'une douzaine de mes photos est également prévue en ces tours, en même temps que des statues d'Antoine Paucard (voir le couple d'amis ci-contre, Paucard et son pote Cronnier, que j'ai photographié en 2011), et ce, du 20 octobre au 4 novembre.002 Autop-en-sculpteur-avec-son.jpg A signaler qu'interviendra le maire de St-Salvadour, Pierre Rivière, qui viendra parler justement du musée Antoine Paucard, du nom de ce sculpteur naïvo-brut dont les statues ont été sauvegardées par la mairie de St-Salvadour (Corrèze). Antoine Paucard fait l'objet d'une notice dans mon Gazouillis des éléphants. Ces deux interventions sont une initiative du Nuage vert, le musée mobile de la vallée de la Dordogne, animé, entre autres, par Laurent Gervereau.

Le Gazouillis 3 couv à plat (2).jpg

Rene Escaffre le maçon, 2014 (2).jpg

René Escaffre, la statue d'un maçon au travail (plus une sirène au loin), Roumens (Lauragais), ph. Bruno Montpied, 2014.

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Les tours de Merle

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27/10/2018 | Lien permanent

”L'art brut existe-t-il?”, Colloque à la Fondation John et Eugénie Bost

Affiche annonçant le colloque 1.JPG

     Un colloque, un de plus, avec son lot de spécialistes, de conservateurs, d'universitaires, de personnalités historiques (Michel Thévoz qui s'en vient nous dire de manière provocatrice: "l'art brut n'existe pas"...), et quelques francs-tireurs (André Stas, et le signataire de ces lignes), assez peu membres de la grande cohorte des "officiels". Organisé par quatre personnes, Laurence Bertrand-Dorléac, Laurent Gervereau, Pascal Rigeade et Nicolas Surlapierre. Si on veut lire le programme en PDF, il faut cliquer ICI.

Journées du 25 et du 26 mars (programme corrigé).PNG

Le 26 mars, projection de Bricoleurs de paradis, le film réalisé par Remy Ricordeau, mais que j'ai co-écrit avec lui, comme je l'ai corrigé sur ce flyer (dans le programme du colloque, en effet, on a recommencé l'erreur fréquente qui consiste à nous attribuer la réalisation conjointe du film).

 

      Personnellement, j'y viens porter la parole de l'art brut envisagé du point de vue des arts populaires spontanés anciens ou contemporains, dont,  à mes yeux, font partie les environnements populaires spontanés que j'ai recensés en 2017 dans mon inventaire Le Gazouillis des éléphants. J'interviens donc le mardi 26 à 17h pour une projection et un débat autour des Bricoleurs de paradis, et le lendemain, le mercredi 27, pour une petite intervention lue-parlée sur la question de cet "autre" art brut, plus extraverti, plus communicatif, et plus connecté à une poétique de l'immédiat. A noter que les textes des différentes interventions des participants à ce colloque devraient être publiés dans un livre édité chez Lienart, disponible dès le premier jour de cette manifestation.

Affichette journée du 27 mars 3.JPG

Laïus sur le colloque.JPG

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Gasp! Grand rassemblement en Gaspésie

    Alors Antoine Peuchmaurd a brisé le silence qui entourait l'origine des sculptures qui ornent la couverture du recueil d'Alice Massénat (voir ma note précédente) en m'indiquant le nom de leur auteur et le lieu où elles se trouvent... Le sculpteur s'appelle Marcel Gagnon. Il semble qu'on puisse le ranger parmi les patenteux contemporains du Canada (ces créateurs analogues à nos inspirés du bord des routes qui bricolent dans leurs jardins des statues naïves, des girouettes et des vire-vents, des maquettes, etc., et qui contrairement aux inspirés européens ne dédaignent pas de les vendre, ce qui met un peu de beurre dans leurs épinards... S'il y a des épinards au Canada). Il a façonné à partir de 1986, en béton armé plus qu'en bois semble-t-il, 80 statues sans bras ni jambes, juste sommées d'une tête ultra simplifiée, qu'il a installées au bord du Saint-Laurent, ce fleuve-estuaire-bras de mer qui ressemble à une mer intérieure. En 2003, il a augmenté ce nombre jusqu'à une centaine de statues. Le tout s'intitule "Le Grand Rassemblement".

Marcel Gagnon, ph Rolf Hicker.jpg
Statues de Marcel Gagnon émergeant des eaux, photo Rolf Hicker

     Cela se trouve à Sainte-Flavie à l'ouest de la Gaspésie (à l'opposé de la zone où se trouve le Rocher Percé cher à Breton). Marcel Gagnon a un site web où lui et son fils Guillaume font en bons professionnels leur pub pour leurs peintures, sculptures et livres (Gagnon a écrit une histoire à destination de l'enfance sur un "petit prince de Ste-Flavie", ça rappelle quelque chose..., petit prince qui semble vivre sous la mer). Les peintures ne m'enthousiasment guère, c'est assez gentillet. Il y a un restaurant aussi, un gîte, le lieu s'appelle lui-même Centre d'Art Marcel Gagnon. Tout cela respire le bonheur, le tourisme écologique (la Gaspésie, c'est immensément sauvage et pas très peuplée), une poésie de fleur bleue...

Marcel Gagnon, ph Alex Nad.JPG
Les statues paraissent être tantôt en bois, tantôt en ciment (je leur trouve un faux air de statues de Lui Buffo, voir le Musée des Amoureux d'Angélique dans ma note du 28 août 08) ; photo Alex Nad

    Il y a surtout ces statues qui, comme me l'a écrit Antoine Peuchmaurd, viennent du fleuve (car moi au début je les voyais plutôt partir vers l'eau) qui dans ces parages est touché par la marée, ce qui fait que les figures sont périodiquement recouvertes par les eaux. Le créateur a-t-il pris en compte l'usure, le polissage qu'entraînera inéluctablement la baignade répétée de ses statues les plus avancées dans le fleuve? Sans nul doute. Depuis 1992, il a également confectionné des radeaux qui transportent d'autres effigies sculptées en bois cette fois, ballottées de ci de là sur le St-Laurent. Les différents éclairages de la journée, et ceux que l'auteur a installés pour la nuit, qui les métamorphosent continuellement, la situation insolite  de ces statues dans un tel contexte naturel sauvage militent pour l'étonnement de ceux qui les découvrent et en font tout le prix. La maison de Marcel Gagnon dont la photo traîne sur internet dans des souvenirs de voyage paraît elle aussi fort insolite, non dénuée de charme (elle montre que M.Gagnon paraît plus à l'aise en trois qu'en deux dimensions). Sa position par rapport au centre d'art n'est pas précisée. A noter enfin que ce site ne paraît pas avoir intéressé les animateurs de la Société de l'Art Indiscipliné. 

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Maison de Marcel Gagnon, photo Alex Nad

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Le boucher de la rue du Chemin Vert

"Je crois que, dans une grande ville surtout, il faut que les tueries et les boucheries soient dispersées. On peut en apporter une infinité de raisons ; mais celle qui me frappe le plus est tirée de la tranquillité publique. Chaque boucher a quatre garçons ; plusieurs en ont six ; ce sont tous gens violents, indisciplinables et dont la main et les yeux sont accoutumés au sang. Je crois qu'il y auroit danger à les mettre en état de se pouvoir compter ; et que si on en ramassoit onze à douze cents en trois ou quatre endroits, il seroit très difficile de les contenir et de les empêcher de s'entrassommer. Mais le temps amène même des occasions où leur fureur naturelle pourroit se porter plus loin..."

Diderot (cité par François Cali dans Dictionnaire Pittoresque de la France, éd. Arthaud, 1955)  

 

   Le boucher de la rue du Chemin-Vert n'avait pas le visage classique des bouchers tels qu'on se les représente spontanément (tête massive, joues couperosées, lèvres charnues et sensuelles, yeux injectés de sang et vaguement porcins, gueule de tueur).eed9b08fc32988bc319654e23d6eaaa4.jpg Il avait plutôt la tête d'un intellectuel, et plus précisément la tête d'un artiste. C'est-à-dire une tête déroutante et originale. Il en est de léonines, avec des crinières perpétuellement soufflées par des tempêtes cérébrales (Eisenstein, Beethoven), des chevelures électrisées (Chagall), il en est avec des crânes hypertrophiés (Verlaine), etc. Ce sont là têtes d'artistes appartenant aux clichés de la célébrité.
   Mais il y a aussi les têtes des artistes plus ordinaires, plus besogneux. Celle du boucher de la rue du Chemin-Vert faisait partie de ces dernières.
   Elle ressemblait à une tête d'écrivain connu, celle de Jacques Laurent, tête assez malingre en vérité, tête d'employé de bureau ou d'épicier, mais d'un épicier qui aurait mené une double vie, celle d'écrivain précisément, en cachette de l'épicerie.
…Voilà, c'était ça, mon boucher menait une double vie. Son visage en portait les stigmates. Sans doute même avait-il dû souffrir davantage que Jacques Laurent. Deux rides profondes, deux ravines plutôt, séparaient son nez de ses joues. Ses yeux étaient cernés. On le sentait animé d'un désir patient et passionné. Quel en était l'objet?  
   La présentation la plus raffinée et la plus parfaitement nettoyée de la viande qu'il vendait ! Il fallait voir comme il tranchait, taillait, disséquait ses carcasses avec dextérité, précision et méticulosité. Sa rigueur faisait merveille. On le sentait amoureux surtout de précision. Peut-être avait-il raté sa vocation. Il aurait dû être horloger ou orfèvre. Le diamant qu'il taillait quotidiennement, c'était tel ou tel quartier d'entrecôte. Quelle satisfaction discrète et modeste se peignait alors sur son visage lorsqu'il posait la pièce préparée avec soin pour son client sur la feuille de papier rose qu'il posait à son tour sur la balance, jugeant l'aiguille de cette dernière comme si elle était chargée de lui communiquer la mesure de son talent ! 
   C'était une sculpture poursuivie morceau après morceau. Son travail d'équarrissage, légèrement obsessionnel, qui consistait à réduire une tranche de viande aux harmonieuses proportions de gras et de maigre qui feraient d'elle le chef d'oeuvre attendu par le client, ce travail avait à son tour modelé son visage. L'amour des synthèses et de la stylisation s'y laissait désormais deviner, creusant de fines rides tourmentées. Le boucher poursuivait les mêmes buts que l'artiste qui cherche d'année en année à parfaire la maîtrise de son art : trouver l'expression la plus profonde et en même temps la plus dépouillée, la plus épurée. Un peintre va ainsi souvent vers un langage de plus en plus sobre au fil des années. Jusqu'où peut aller un boucher ? Jusqu'où peut-il épurer son beefsteak ? Jusqu'à la dernière fibre ? Le plus pur des tendons ? Et exposer sur un socle tendu de papier rose la forme la plus aboutie de son travail acharné d'élagage,  cet ultime fil de chair écarlate prêt à vibrer sous l'archet de notre appétit carnivore comme la corde de l'arc sous l'archet de la flèche qui  va filer vers le gibier ? Peut-être qu'une fois retourné à sa solitude, après la fermeture de son magasin, loin des clients, le boucher continue son travail, pour son seul plaisir. Et qu'il sculpte dans les chairs pantelantes. Son visage d'artiste méconnu.
   (1982-1993-2007)
  

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A. Dumas? En réalité: Antoinette Dumas

     Le 9 février 2018, je m'étais fait l'écho d'une rencontre avec les toiles d'une certaine A. Dumas ("une naïveté toute en rousseurs", titre de ma note...) dont la signature était la seule trace que j'avais trouvée pour identifier l'auteur de peintures d'assez grand format, dénichées sur un trottoir des Puces, et ma foi, qui avaient capté mon regard. A l'époque, on avait bien cherché un peu sur internet, et on n'avait rien trouvé, Régis Gayraud et moi-même.

Antoinette Dumas

Antoinette Dumas, sans titre (une cueillette de champignons - des cèpes?), 90 x 105 cm, huile sur toile, entre 1963 et 1977, photo (2019) et coll. Bruno Montpied.

 

     Et puis, l'autre jour, encore aux Puces, chez le même marchand que l'autre fois, je suis retombé sur trois autres tableaux nouveaux de cette Mme Dumas... Le premier, ci-dessus, avec ses troncs laiteux hallucinés, a des teintes de coulis à la fraise, surtout pour le sol de son sous-bois où les paysans de Mme Dumas cueillent des gros champignons que je crois identifier comme des cèpes, très stylisés, autant que les personnages, qui sont tous dessinés d'après deux modèles uniques, masculin et féminin, répétés de tableau en tableau, comme par exemple dans cet autre ci-dessous, avec son cortège de couples clonés (il n'y a que les robes qui sont diverses, par la couleur, cette dernière étant visiblement la grande affaire de la peintresse).

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Autre tableau sans titre d'Antoinette Dumas (un cortège de mariage apparemment), env. 90 x 100 cm, huile sur toile, entre 1963 et 1977, ph. B.M., 2019.

   

     Il ne faut jamais se décourager avec internet. Certaines informations y apparaissent parfois en différé, comme si les moteurs de recherche moulinaient, frustrés de ne pas nous avoir fourni tout de suite ce que nous cherchions la fois précédente avec nos mots-clés. Peut-être aussi que certaines données sont numérisées progressivement.  Cette fois-ci, c'est le camarade Régis Gayraud qu'il faut louer d'avoir été persévérant avec cette A. Dumas. Il a en effet trouvé une notice, d'un Dictionnaire biographique peu connu, le Delage des arts plastiques modernes et contemporains, qui était tout à coup visible pour tout lecteur qui demandait "A . Dumas art naïf". Je la résume et l'adapte, ce qui nous permet de disposer d'une  première identification de notre peintresse :

       « DUMAS, Antoinette, née le 30 décembre 1888 à Saint-Laurent-de-Belzagot, Charente (16). Meurt le 20 octobre 1977 à Saint-Laurent-de Belzagot. A commencé à peindre en 1963 [donc à 75 ans].  Auteur d'art naïf, sur toiles de grand format récupérées sur des sacs. Elle commence tardivement à peindre des scènes qui mêlent des figures à des frondaisons de couleur rouille La Promenade au bois (s.d) qui figure au musée du Vieux Château de Laval ou dorées, Les Foins en Charente (s.d.). [Il existe une autre toile au Musée du Vieux Château de Laval, la Clairière, selon la Base Joconde du Ministère de la Culture]".

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Antoinette Dumas, sans titre (les paons), env. 90 x 100 cm, huile sur toile, entre 1963 et 1977, ph.B.M., 2019. 

 

      Curieuse peintre, il me semble, qui commence très tardivement la peinture – 75 ans, c'est attendre bien longtemps pour s'y mettre, tout de même... – et décide de ne faire que des grands formats, apparemment toujours des toiles, assez fragilement fixées sur des châssis de fortune, et de surcroît pas très tendues. Durant les quatorze dernières années de sa vie. La touche ne cherche pas la netteté, les compositions sont parfois peu élaborées, les personnages se ressemblent tous, stéréotypés, les troncs des arbres la fascinent, tandis que leurs frondaisons servent de motifs de remplissage, aux limites d'une ornementation abstraite décorative qui fait songer à de la tapisserie... On aimerait en apprendre encore davantage sur cette Antoinette Dumas dont deux toiles, de 1969, sont conservées au musée d'art naïf et d'art singulier de Laval depuis cette année-là justement (offertes par l'auteur).  

      

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Cabanes et Nuage Vert

Cabanes et anarchitectures

Des bidonvilles à Thoreau, cabanes célèbres ou non

par Laurent Gervereau

(en noir, remarques marginales de l'animateur du blog)

 

      Nuage Vert [centre culturel à Argentat, Corrèze] a décidé de faire de la résistance culturelle, considérant que le lien social, l'animation territoriale, la défense des créations et des savoirs devenaient plus que jamais des actions prioritaires dans le monde fracturé et traumatisé aujourd'hui. Faire des opérations de qualité dans la ruralité en défendant la biodiversité et la culturodiversité constituent l'axe des toutes les manifestations. A l'heure où des appels internationaux pressants se font pour la défense de l'environnement, une nouvelle opération s'ouvre en janvier [apparemment du 9 janvier à fin février 2021] sur un sujet banal mais qui n'avait jamais vraiment été étudié : les cabanes.

     Le livre relié de 192 pages couleur (achetable par carte bancaire sur lulu.com et l'exposition (pour laquelle est envisagée la possibilité de visites privées sur rendez-vous en attendant des ouvertures plus larges) donnent un panorama de l'histoire générale des cabanes de la Préhistoire à aujourd'hui. Il s'agit aussi bien des abris antiques sur tous les continents, des cabanes de bergers, du scoutisme ou du naturisme des années 1930, des hippies, des bidonvilles, que de celles de Rousseau, Virginia Woolf, Thoreau, Le Corbusier et d'architectes célèbres aujourd'hui.

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Maquette grand format de la cabane de Thoreau en cours de construction par Jean-François Beaud.

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Le 4e et la première de couverture du livre annoncé par Laurent Gervereau dans l'annonce ici présente que je ne fais que répercuter.

 

      (...)

     De belles contributions se sont rassemblées. Véronique Willemin, architecte et créatrice de la collection "anarchitectures" aux éditions Alternatives (maisons mobiles, maisons sur l'eau...), a apporté tout son savoir et des documents précieux. Jean-François Beaud a réalisé une maquette exceptionnelle grand format (au quart) de la cabane d'Henry David Thoreau – cabane aujourd'hui disparue de ce grand précurseur de l'écologie. Anna Pravdova et Bertrand Schmitt du musée national de Prague ont écrit sur les cabanes des Krizek à Goulles. Peter Blok a installé un morceau de ses maisons-cabanes, autonomes énergétiquement, et déplaçables. Les cabanes de la ferme des histoires mélangées, créées par la famille Layotte à Sexcles, sont montrées, comme celles des ermites du Moyen-Age, les yourtes, Robinson Crusoé et La cabane de l'Oncle Tom (première traduction avant de l'appeler "case"), des dessins d'enfants sur leurs cabanes, la maquette des hortillonnages par Jacques Hennequin, des photos inédites de Notre-Dame-des-Landes, les hippies, les cabanes-maisons de Guy Rottier (ami de Reiser et précurseur de l'énergie solaire)... Bref, les cabanes, cela concerne tout le monde, les riches et les pauvres, hier et aujourd'hui, ici et ailleurs.

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Type de maquette de Jacques Hennequin, conservé chez Nuage Vert ; ph. Bruno Montpied, 2018.

 

    Alors, ne ratez pas ce premier bilan de la base des habitats, celui qui nous rappelle à nos fonctions essentielles et à notre rapport primordial à une nature dont nous faisons partie.

      Le livre : Cabanes et anarchitectures achetable par carte bancaire sur lulu.com

    Renseignements pour la possibilité de visites privées sur rendez-vous : contact@nuage-vert.com et 06 12 29 60 97.

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La Collection de l'Art Brut à Lausanne fait son cinéma en plein air

    Qui disait que la Collection de l'Art Brut ne montrait les productions de l'art brut que dans le secret du Château de Beaulieu où elle est ouverte au public depuis 1976? A l'occasion d'une soirée unique, au soir du 5  juillet prochain à 22h, la voici qui invite Pierre-Jean Wurtz, l'émérite animateur de l'Association Hors-Champ à Nice, à présenter une soirée "open air", comme elle dit (gagnée elle aussi par la mode des anglicismes), dans ses jardins ouverts pour l'occasion au public. Seront projetés trois films: deux courts documentaires français, "Les tourne-vents d'André Pailloux" d'Andress Alvarez et Philippe Lespinasse (10 minutes, 2014), "Dans la cour du roi Arthur" de Yohann Laffort 11 minutes, 1998) et "L'immortalité en fin de compte", film canadien de Pascale Ferland (81 minutes, 2003). Je n'ai pas vu le premier, consacré pourtant à un créateur que j'ai beaucoup aidé à révéler dans mon livre Eloge des Jardins Anarchiques ainsi que dans le film de Remy Ricordeau, Bricoleurs de paradis (52 min, 2011), à savoir André Pailloux (le flyer consacré à l'annonce de cette soirée lausannoise est du reste illustré d'une de mes photos, très recadrée, montrant le site de Pailloux, une fois de plus métamorphosé, comme cela arrive chaque année, l'auteur le rénovant, le  modifiant, le repeignant régulièrement suite aux aléas climatiques et à l'usure rapide des matériaux).

Flyer jardins de l'art brut avec Pailloux,  5 juil 14.jpg

Le flyer annonçant la soirée du 5 juillet 2014, photo Bruno Montpied

     Par contre je connais mieux les deux autres, le film de Laffort sur Arthur Vanabelle, dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises dans mon livre là aussi, mais également sur ce blog. C'est un très bon court-métrage, on peut y aller de confiance. Le film de Pascale Ferland, idem. Il est fort agréable à suivre, les trois créateurs présentés à l'intérieur étant tous aussi originaux les uns que les autres, Léonce Durette, Roger Ouelette, Lionel Thériault. Il est assez rare en visionnant un film qu'on puisse autant sentir sur nos fronts passer l'air pur, frais, tonique et venté que l'on imagine souffler en permanence sur les rives du Saint-Laurent, le grand fleuve de mer hanté de bélougas et autres orques.

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20/06/2014 | Lien permanent

Week-end immersif chez les bandits

    La Halle Saint-Pierre propose comme on le sait de temps à autre des animations qui peuvent durer le temps d'un week-end. Celui qui arrive bientôt, les 27-28 octobre, à l'ouverture des vacances de Toussaint, va fournir pêle-mêle des "conférences, débats, lectures, musique, films, en compagnie de philosophes, historiens de l’art, anthropologues et artistes..." Il paraît que ce sera, je cite encore le laïus de la communicante de la Halle, "une occasion de prolonger les questionnements pluriels mis en œuvre par l’exposition" (Banditi dell'Arte). Comme je ne suis pas là pour donner systématiquement une information complète sur les manifestations (les sites web, c'est pas fait pour les chiens, si vous voulez avoir le programme complet, cliquez, mes bons amis), je ne vous indiquerai que ce qui a retenu mon attention et suscité mes velléités de déplacement pour assister aux interventions ci-dessous, à savoir les conférences du samedi matin autour de Lombroso et du musée d'anthropologie criminelle de Turin (dont plusieurs pièces présentées dans l'expo au rez-de-chaussée demandaient d'en apprendre plus sur cette collection) avec notamment à la fin de la matinée (semble-t-il), l'intervention intitulée "Collection Lombroso : du document à l’œuvre", par Barbara Safarova, "présidente de l’association abcd, docteur en philosophie, maître de conférence en esthétique" (n'en jetez plus). L'après-midi du samedi, je crois bien que j'irai me promener ailleurs (d'autres expos à voir). Je ne reviendrai, je le crains et je l'imagine, que le dimanche après-midi de 14h à 18h pour Marc Décimo (conférence "les pierres parlent et nous on les écoute"), Marina Giordano (art et textile chez les outsiders italiens), Laurent Danchin (qui nous causera des "Banditi della critica", vaste programme) et Lucienne Peiry (pour le "désencadrement de l'art chez Podesta, Bosco et Nanetti"). Je ne pense pas pouvoir rester pour le concert de clôture (Gustavo Giacosa et le Fausto Ferraiuolo Trio Jazz) se rapportant "aux chants de  bandits et à un hommage à Pier Paolo Pasolini". Ce dernier ne m'intéresse que très faiblement en effet. Mais chacun est libre d'en juger autrement, n'est-ce pas.

 


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C.A.P.U.T., Kézaco?

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Peinture sur une cabane d'ouvrier, CAPUT, photo Cynthia 3000, février 2009

     Ils m'ont contacté récemment via l'adresse de ce blog et je trouve leur blog assez proche cousin du mien. La C.A.P.U.T., ce sigle cache une Collection de l'Art Populaire et de l'Underground Tacite. Commencée vers décembre 2008 (voir à cette date sur le blog de Cynthia 3000, l'éditeur du blog (c'est une petite maison d'édition littéraire par ailleurs semble-t-il, responsable d'une réédition de Laurent Tailhade entre autres) la déclaration éditoriale qui explicite le concept), cette collection paraît se consacrer, en se cherchant au fur et à mesure de son développement et des trouvailles en brocante, terrain de chasse de prédilection des animateurs du blog, Céline Brun-Picard et Grégory Haleux, aux peintres modestes essentiellement. Les deux chercheurs leur trouvent cependant du charme, décelant dans les oeuvres hétéroclites qu'ils chinent une inquiétante étrangeté parfois. Certaines des oeuvrettes acquises (pour moins de 4€, c'est presque une condition d'acquisition) frôlent la naïveté, mais dans l'ensemble, nous touchons là plutôt à une forme d'art modeste que ne renierait pas le peintre Di Rosa dans son Musée international des Arts Modestes à Sète. L'art banal... Contenant en creux une insidieuse poésie, peut-être toute entière dans l'oeil de ceux qui le collectionnent?

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Sirène de la CAPUT, blog Cynthia 3000

     En tout cas, un blog à suivre, car on est curieux de voir ce qui va advenir, des découvertes futures. Dès aujourd'hui, je le joins à ma liste de "Doux liens" (colonne de droite). Et puis, ils aiment les ondines, les sirènes, les naïades, ils ne peuvent être complètement mauvais...

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18/07/2009 | Lien permanent

Dans le cadre de l'Outsider Art Fair (salon d'art outsider), une dédicace de votre serviteur pour deux publications réce

    Oyez, oyez, amis et supporters éventuels de mes publications, je suis invité par la librairie de la Halle Saint-Pierre qui ouvre comme chaque année un stand dans l'Outsider Art Fair, le dimanche 20 octobre prochain entre 15 et 16h, à vous dédicacer des textes que j'ai publiés à l'intérieur de livres collectifs. Il s'agit de l'ouvrage qui a été tiré, sous la direction de Laurent Gervereau, du colloque "L'art brut existe-t-il?" organisé en mars dernier à La Force, à la Fondation John et Eugénie Bost. Mon intervention avait pris pour titre "Un autre Art brut", où j'attirais l'attention de mon lecteur vers la dimension populaire – pour une part extravertie si l'on songe au corpus des environnements spontanés à l'air libre – de la créativité brute.

Couverture des actes du colloque.jpg

Le Publicateur du Collège de P., Viridis Candela n°17, sept 18.jpg

    Je dédicacerai aussi l'étude que j'ai publiée dans le n°17 de la revue Viridis Candela du Collège de 'Pataphysique (septembre 2018) où je résume dans une édition papier mes découvertes qui ont révélé le nom de l'auteur des sculptures populaires connues, grâce à Dubuffet, sous le nom de "Barbus Müller". Sculptures qui sont parmi les toutes premières pièces à avoir fondé la primitive collection d'art brut. Cette dernière, comme le prouve cette étude pionnière, a débuté par des sculptures dues à un paysan auvergnat, d'origine populaire donc.

Pour accéder à l'OAF, où l'on découvre en outre tout un éventail de galeries et autres associations diffusant de l'art brut et singulier international, il faut se rendre à l'Atelier Richelieu, 60 rue de Richelieu dans le 9e arrondissement (entrée payante). L'OAF est ouvert du 17 au 20 octobre (jeudi 17 octobre : Avant-première "VIP" (terme ridicule, Ô combien.., par la boursouflure élitiste qu'il sous-entend)  de 14h00 à 18h00 ; vernissage entre 18h00 et 21h30 - vendredi 18 octobre : de 11h00 à 22h00  - samedi 19 octobre : de 11h00 à 20h00 - dimanche 20 octobre : de 11h00 à 18h00).

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