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30/03/2018

La Fabuloserie parisienne voit double: expositions Sylvia Katuszewski et Simone Le Carré-Galimard

     La Fabuloserie se dédouble ces temps-ci, ou met les bouchées doubles, comme l'on voudra... Travaillant toujours avec les artistes qui l'aiment, qui fréquentaient parfois son ancienne galerie historique précédente (l'Atelier Jacob pour ne pas le nommer), ou des artistes disparus dont elle possède des œuvres qu'elle veut bien céder (la Fabuloserie en Bourgogne a besoin de faire face aux lourdes charges financières qui lui incombent, surtout depuis la disparition de Caroline après son mari Alain Bourbonnais), la voici qui présente dans deux endroits distincts à Paris Sylvia Katuszewski et Simone Le Carré-Galimard.

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Portrait de Simone Le Carré-Galimard, ph. archives Fabuloserie, reproduite par A. Gentil en carte postale d'annonce de son exposition.

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Verso de la carte d'annonce de l'expo.

 

     Cette dernière, qui exposa à l'Atelier Jacob en 1976, est à voir rive droite, dans une curieuse boutique (57 bis, boulevard de Rochechouart, 9e ardt, à côté de l'ancien emplacement du cirque Médrano, M° Pigalle), présentée sur un mur peint en noir, à côté de diverses fripes (qui sont la marchandise usuelle de l'endroit), et hébergée par un jeune passionné d'art brut et apparentés, Antoine Gentil (que l'on a déjà remarqué comme commissaire d'exposition au MAHHSA et comme guide conférencier au sujet de Daniel Cordier à la dernière OAF), du genre individu haut en couleur, et plutôt inclassable (puisque fripier et commissaire d'exposition), à l'image des créateurs et artistes qu'il aime présenter ou collectionner... L'expo ne dure que jusqu'au 7 avril, il faudra donc vous dépêcher. Les œuvres présentées, une grosse quinzaine environ, sont de tout premier ordre. Il vaut mieux prendre rendez-vous, si vous venez de loin notamment, car l'animateur de la boutique peut parfois s'absenter.

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Les œuvres de SLG à la friperie du 57 bis boulevard de Rochechouart, ph. Bruno Montpied.

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Sylvia Katuszewski, œuvre en céramique, ph. Fabuloserie.

 

     Rive gauche, dans les locaux de la Fabuloserie parisienne, rue Jacob, dont j'ai déjà eu maintes fois l'occasion de parler, Sophie Bourbonnais et Marek Mlodecki, ce dernier toujours aussi ingénieux en matière de scénographie et d'accrochage, ont donc choisi d'attirer l'attention sur une artiste céramiste et dessinatrice, Sylvia Katuszewski, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler, puisque dans son œuvre, je suis principalement partisan de ses travaux graphiques, crayon et pastel, à la thématique semble-t-il volontairement limitée (les femmes, les mères et les filles).

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Sylvia Katuszewski, dessin aux crayons (mine de plomb?), au titre non relevé par moi à l'expo de la Fabuloserie, ph.B.M.

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Sylvia Katuszewski, dessin au pastel sur papier, titre non relevé, ph.B.M.

 

    Ce qui est curieux, chez cet artiste, c'est le chemin vers la naïveté et l'innocence qu'elle a choisi, face à un mari, lui aussi dessinateur (et un fortiche, qui plus est!), Marcel Katuchevsky, qui se dirige plutôt vers des compositions complexes, fouillées, presque cérébrales dans certains cas. Je dois avouer que je suis plus sensible à cette quête d'ingénuité – "la pierre angulaire de l'ingénuité", disait, il me semble, André Breton – qu'à la pente vers la complexité, même si je sais reconnaître, et admirer, la virtuosité qui l'accompagne.

L'exposition de Sylvia Katuszewski, "Terre, pastel, dessin", dure du  24 mars au 5 mai 2018. La Fabuloserie Paris, 52 rue Jacob Paris 6e ardt, 01 42 60 84 23, du mercredi au samedi 14h-19h.

Commentaires

J'ai eu l'occasion de voir les deux expositions. Elles sont épatantes!

Écrit par : Régis Gayraud | 30/03/2018

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Félicitations, M. Gayraud, pour avoir joyeusement usé de ce terme si sympathique, qui fleure bon les années 1960, mais qu'il faut défendre bec et ongles aujourd'hui face aux jeunes hordes qui ne respectent plus rien, ni dieu, ni diable, ni vocables si charmants.

Écrit par : Le président de la Ligue pour la Défense du Mot "épatant" (LDM) | 30/03/2018

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L'Epatant, mais c'était le titre du journal des Pieds Nickelés, le magazine pour enfants aux accents libertaires qui manque cruellement à la jeunesse contemporaine gavée de mangas sans esprit.

Écrit par : L'aigre de mots | 07/04/2018

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Faites gaffe, l'Aigre, de ne pas faire figure de vieux schnock pour qui tout était mieux avant... Vous en avez tant lu que ça des mangas?
Personnellement, j'aime énormément les mangas cinématographiques, de Miyazaki particulièrement. Ça vaut largement les Pieds Nickelés (dont la forme a beaucoup vieilli, par ailleurs).

Écrit par : Le sciapode | 07/04/2018

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Les mangas papier qui me sont tombés sous la main m'ont paru extrêmement pauvres, tant sur le plan du graphisme que sur celui des textes, pour ainsi dire inexistants. Il est possible que les dessins animés qui s'en inspirent soient meilleurs, mais on ne saurait faire la comparaison avec les Pieds Nickelés, lesquels, que je sache, n'ont pas été transposés au cinéma. Les aventures farcesques de Croquignol, Ribouldingue et Filochard avaient su se renouveler au fil du temps : les planches conçues avant la guerre de 1914 par le créateur, Forton, avaient en effet terriblement vieilli, mais lorsque les personnages ont été repris par Pellos, au trait plus incisif, il s'est produit un authentique rajeunissement. Les scénarios ont également gagné en intensité satirique, confinant parfois à la critique politique et sociale à la fin des années soixante. C'étaient des bandes dessinées qui diffusaient des attitudes et des valeurs on ne peut plus saines : l'apologie de la paresse, la lutte contre les représentants de l'ordre, le mépris du bourgeois et de l'imbécillité sous toutes ses formes. Certains livres d'Albert Cossery, comme Les Fainéants dans la vallée fertile, La Violence et la dérision ou Un complot de saltimbanques participent d'un esprit libertaire analogue. Voilà un programme de lectures éducatives à recommander aux instituteurs en panne d'idées : donner à lire les Pieds Nickelés à sept ans, Cossery à quatorze.

Écrit par : L'aigre de mots | 08/04/2018

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Va donc, eh, patate!

Écrit par : Atarte | 12/04/2018

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