29/03/2020
Dictionnaire du Poignard Subtil
Gouaille ?
(Le Jeu du Dictionnaire pour enfants : où est la bonne définition parmi celles ci-dessous proposées...?)
C’est une plage, à la Réunion. « Une si jolie petite gouaille où il faisait bon s’étendre pour rêver au soleil… »
Cela veut dire que l’on fait des signes. « Il gouaillait à grands renforts de moulinets avec ses bras. »
C’est de la boue.
La gouaille, c’est une grenouille. « La gouaille bondissait de nénuphar en nénuphar ».
Gouaille naturalisée?, coll. privée, Evreux, ph. Bruno Montpied, 2008.
C’est une manière de parler moqueuse et très expressive.
C’est le goût de l’ail. «Tiens, cet ail a un drôle de gouaille… »
C’est un fruit. Qui provient du gouailler.
Ça sert à désigner quelqu’un qui a du goût. « Cet homme a beaucoup de gouaille, il n’aime que les choses raffinées ».
La gouaille ça sert à guider.
C’est quelqu’un qui boude. « Il s’est tu, il a fait la gouaille ».
Les phrases ci-dessus furent inventées par moi dans le cadre d'un Jeu du Dictionnaire, que j'avais adapté pour mes ateliers en Bibliothèque Centre de Documentation dans l'école où je travaillais comme animateur.
Ce jeu peut être, à l'heure du confinement actuel, une distraction bien venue et fort éducative pour les parents qui ne savent plus comment occuper leurs enfants (personnellement je jouais avec des enfants entre 6 et 10 ans).
Rappel de la règle du jeu: on joue à partir de quatre personnes (plus, en ces moments de confinement, c'est plus risqué ; déjà quatre, c'est trop... Mais dans une famille, en respectant les règles de distance, en évitant de porter ses doigts à sa bouche, en se lavant sans cesse les mains au gel hydro-alcoolique, c'est faisable). Le meneur choisit dans un dictionnaire un mot rare, pas trop scientifique ou technique, à consonance simple, dont personne ne connaît le sens (il faut être honnête!). Il écrit secrètement la bonne définition, s'il y a des enfants, en choisissant un vocabulaire et une grammaire ultra simplifiés, sans imiter le style des définitions de dictionnaire. Il écrit également une seconde définition, celle-ci fantaisiste, mais crédible. Les autres joueurs présents font de même, chacun tout aussi secrètement que le meneur. A quatre autour de la table, on obtient ainsi cinq définitions. Le meneur lit à voix haute ces dernières, tout en réaffirmant que l'une d'entre elles, seule, est juste. Les trois joueurs accompagnant le meneur votent alors pour la définition qu'ils pensent être la bonne (ils ne votent bien sûr pas pour la définition qu'ils ont écrite, puisqu'ils savent qu'elle est imaginaire ; c'est bon d'insister là-dessus auprès des enfants au début du jeu). S'ils votent pour une définition fantaisiste, l'auteur de cette définition-là marque un point, autant de fois qu'on vote (involontairement...) pour lui. S'ils votent pour la bonne définition, en revanche, c'est eux qui marquent un point. Le meneur ne vote pas bien sûr. Mais comme il a écrit une définition fantaisiste (mais crédible, je le répète), on peut être amené à voter pour elle et lui donner ainsi un point.
Le jeu consiste donc à allier fantaisie – plaisir littéraire d'inventer une définition imaginaire –, et plausibilité. S'il y a des enfants parmi les joueurs, on adaptera la confection des définitions imaginaires avec ce que l'on devine de leurs connaissances, leur niveau d'instruction et de maîtrise de la langue.
11:11 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL, Jeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
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