07/12/2008
Dictionnaire du Poignard Subtil
APPELER UN CHAT UN CHAT:
"...notre siècle mériterait que l'on tente de faire de la vie un drame véridique et non plus simulé et que l'on résolve pour la première fois dans l'histoire la fameuse contradiction entre les mots et les actes. Comme ceux-ci, à ce qu'enseigne assez l'expérience, ne sauraient être corrigés, et comme on ne peut demander aux hommes de s'épuiser à tenter l'impossible, il nous reste un moyen à la fois unique et très simple, bien que jamais exploité jusqu'à ce jour: user autrement des mots et appeler une fois pour toutes les choses par leur nom."
(Giacomo Leopardi, Pensées, traduction Joël Gayraud, éditions Allia)
01:34 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giacomo léopardi, joël gayraud | Imprimer
01/11/2008
Dictionnaire du Poignard Subtil
FAMILLE:
"Les morts ont de la chance : ils ne voient leur famille qu'une fois par an, à la Toussaint."
(Pierre Doris ; cité dans Elizabeth Quin, Le livre des vanités, Editions du Regard, Paris, 2008)
08:00 Publié dans Danse macabre, art et coutumes funéraires, DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre doris, famille, toussaint | Imprimer
25/07/2008
Dictionnaire du Poignard Subtil
POESIE:
"Quand un mot rencontre un autre mot pour la première fois, c'est la poésie"
(Un bûcheron poète canadien, cité par Jacques Meunier et Nicolas Bouvier dans les entretiens filmés de ce dernier avec Joël Calmettes, DVD "Nicolas Bouvier Le Vent des Mots de Joël Calmettes et Olivier Bauer, collection Un siècle d'écrivains, 2008)
"La poésie corrige les erreurs de Dieu"
(Odysseus Elytis, cité par Nicolas Bouvier dans les mêmes entretiens)
Et puis pour continuer sur ce mot, ci-dessous cette citation d'après André Breton, relevée dans le logis d'une victime des inondations du Tescou (affluent du Tarn sujet à des débordements intempestifs), à Montauban, victime qui put donc se consoler en lisant que la poésie l'avait aussi inondé, ce qui n'arrive pas tous les jours:
14:30 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, nicolas bouvier, jacques meunier, andré breton, odysseus elytis | Imprimer
15/05/2008
Dictionnaire du Poignard Subtil
Caresse:
"Qu’est ce qu’une caresse ?
Un sourire qui frissonne."
[Jeu (surréaliste) des questions-réponses, un des résultats publiés sur le blog Envers, chemins divers de la poésie et de l'imaginaire (voir dans la liste de nos "doux liens") du jeu tel que le pratiquent encore aujourd'hui Claude Charpe et ses amis, du côté de Bruxelles.]
20:09 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : caresse, blog envers | Imprimer
05/02/2008
Dictionnaire du Poignard Subtil
PERSONNALITE:
"Se dit d'une personne notoirement malade. PERSONNALITE."
(Mots-gigognes, Claude-Rose et Lucien-Guy Touati, cité dans Le tireur de langue, Anthologie de poèmes insolites, étonnants ou carrément drôles, Ed. Rue du Monde, 2000)
07/01/2008
Dictionnaire du Poignard Subtil
FUMER:
"Le fumeur met la dernière main à son travail
Il cherche l'unité de lui-même avec le paysage"
André Breton, Le soleil en laisse, in Clair de Terre.
13:27 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Dictionnaire du Poignard Subtil, Tabagie, poésie naturelle, André Breton, Armand Goupil | Imprimer
22/12/2007
Dictionnaire du Poignard Subtil
12:45 Publié dans Art immédiat, Art populaire insolite, DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Raymond Humbert, Epouvantails, art immédiat, art populaire, Autrement | Imprimer
11/11/2007
Dictionnaire du Poignard Subtil: Sur cette pierre, je bâtirai...
PIERRE:
"Rien de plus immédiat et de plus autonome dans la plénitude de sa force, rien de plus noble et de plus terrifiant non plus que le majestueux rocher, le bloc de granit audacieusement dressé. Avant tout, la pierre est. Elle reste toujours elle-même et elle subsiste ; et ce qu'il y a de plus important, elle frappe. Avant même de la saisir pour frapper, l'homme se heurte à elle. Pas nécessairement par son corps, mais au moins par son regard. Il constate ainsi sa dureté, sa rudesse, sa puissance. Le rocher lui révèle quelque chose qui transcende la précarité de sa condition humaine: un mode d'être absolu. Sa résistance, son inertie, ses proportions, de même que ses étranges contours ne sont pas humains: ils attestent une présence qui éblouit, terrifie, attire et menace. Dans sa grandeur et sa dureté, dans sa forme ou dans sa couleur, l'homme rencontre une réalité et une force qui appartiennent à un monde autre que le monde profane dont il fait partie."
Mircea Eliade, Traité de l'Histoire des Religions, cité par Gwenc'hlan Le Scouezec et Jean-Robert Masson dans Bretagne Mégalithique, Ed. du Seuil, 1987.
(Inutile d'ajouter qu'à mes yeux, la pierre est bien perceptible ainsi, à l'exception de ces notions "transcendantes" de "mode d'être absolu" et de monde "autre" auxquels appartiendrait la roche et que veut nous refiler subrepticement Eliade . Il me paraîtrait plus exact de dire que l'homme perçoit dans les rochers un mystère qui le dépasse, ce qui n'implique pas qu'on doive en déduire que ce mystère est celui d'une divinité.)
01:20 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL, Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie naturelle, Ermitages, maisons insolites, Mircea Eliade, Pierres, Roches | Imprimer
02/10/2007
Dictionnaire du Poignard Subtil
OUTSIDER:
Je m'étonne toujours que l'on utilise ce terme dans la langue française. Bien souvent, on le fait sans chercher à savoir s'il aurait un équivalent dans notre langue. On pense d'abord qu'il tend à définir, lorsqu'il est accolé au mot art, l'art des marginaux, de ceux qui sont rejetés, qui sont à l'extérieur (à l'extérieur, out, du côté, side). Certes, il contient dans un premier temps cette signification (dans le monde anglo-saxon, appliqué à l'art brut, il désigne les autodidactes). Mais, simultanément, ne contient-il pas aussi en creux cette suggestion que ces "marginaux" sont tout à fait capables de faire retour dans l'art dominant (le mainstream, autre terme de plus en plus employé dans le jargon franglais envahissant des nouveaux snobs) et de s'imposer demain comme les nouvelles valeurs de l'art, ce qui est bien le calcul de plusieurs des artistes dits "singuliers" ici en France du reste, ainsi que des marchands ou des collectionneurs qui s'y intéressent. Ce sens-là, inutile de le dire, n'avait pas été prévu par ceux qui avaient lancé le terme de l'autre côté de la Manche.
Ce double sens d'outsider fait qu'en français, le mot était jusqu'à présent passé essentiellement dans le jargon des turfistes. Le canasson qui n'est pas favori mais qui pourrait bien l'emporter malgré les prévisions... En fait, c'est le canasson alternatif! L'alternative aux paris. Le bon plan un peu risqué mais qui peut rapporter gros au jeu du tiercé, le rêve de tout bon flambeur qui se respecte...
C'est pourquoi je veux mettre en avant qu'on pourrait traduire en français outsider par ALTERNATIF. D'autant que le terme a commencé d'être très à la mode en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis apparemment à partir des années 70 (1972 et 1978) avec les expositions organisées avec la complicité de Roger Cardinal, à une époque où de ce côté de la mer le mot "alternatif" servait à désigner toute une culture "underground" (encore un terme anglo-saxon), vocable qui englobait l'architecture "autre", les modes vestimentaires (l'Inde...), l'alimentation et l'agriculture biologiques, des modes de socialisation utopistes comme les communautés, l'art psychédélique, les environnements créatifs excentriques, etc. L'art brut était vu d'un bon oeil par tous les zélateurs de ces cultures alternatives. Par la suite, en France, le mot est un peu passé de mode. Il continue cependant de représenter une bonne alternative (précisément) à l'emploi franglais d'outsider pour qualifier pêle-mêle un rassemblement d'art brut, d'art contemporain influencé par l'art brut, des environnements sauvages, etc., dans une joyeuse confusion qui a été dénoncée à diverses reprises ici ou là (dans les publications de l'association ABCD notamment).
29/09/2007
Dictionnaire du Poignard Subtil
ART:
"(...) l'art ne dépend pas de l'artiste professionnel, une telle profession n'existe pas en soi. Ainsi il arrive que l'art se trouve parfois du côté des incapables professionnels, là où personne ne le soupçonne, parmi la communauté des snobs, dans le jeu d'un enfant ou dans l'artisanat par exemple. L'art est précisément une fleur singulière qui ne tolère de lien d'aucune sorte."
Kurt Schwitters, Art et temps, 1926, in Merz, écrits choisis et présentés par Marc Dachy, Editions Gérard Lebovici, 1990
"Le vrai art il est toujours là où on ne l'attend pas. Là où personne ne pense à lui ni ne prononce son nom. L'art il déteste être reconnu et salué par son nom. Il se sauve aussitôt. L'art est un personnage passionnément épris d'incognito."
Jean Dubuffet, L'art brut préféré aux arts culturels, 1949.
Je dois la découverte des intéressantes lignes de Schwitters, anticipant de vingt ans sur la fameuse déclaration de Dubuffet que j'ai reproduite en vis-à-vis (d'un côté 1926, de l'autre 1949), à la lecture du livre de Valérie Rousseau, Vestiges de l'indiscipline (voir ma note du 16 septembre à son sujet). Cette dernière rapproche avec raison le travail de Schwitters (par exemple incarné par son Merzbau, construction hétéroclite et très pensée à la fois qui traversait deux étages de l'immeuble qu'il possédait à Hanovre) et celui de Richard Greaves au Canada. Mais elle ne donne que partiellement la référence du texte de Schwitters. Marc Dachy dans une note signale que le texte existait en manuscrit et qu'apparemment il ne fut seulement publié qu'en tchèque, dans l'almanach Fronta à Brünn en 1927. On a du mal à imaginer dès lors que Dubuffet ait pu en prendre connaissance, même s'il a reconnu avoir été influencé par le mouvement Dada dans sa jeunesse. Simplement, nous pouvons constater que l'idée de l'art comme "fleur singulière qui ne tolère de lien d'aucune sorte" ne date pas de l'après deuxième guerre mondiale, mais était déjà bien dans l'air dés les lendemains du premier conflit mondial de 14-18.
14:10 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Schwitters, Dubuffet, Valérie Rousseau, Marc Dachy, Gérard Lebovici, Richard Greaves | Imprimer
28/07/2007
Dictionnaire du Poignard Subtil
14:10 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Sciapode, pied, James Joyce, empreintes | Imprimer
12/06/2007
Dictionnaire du poignard subtil
00:05 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Anarchitecture, Habitants-paysagistes, Environnements spontanés, architecture sans architectes | Imprimer
09/06/2007
Dictionnaire du Poignard Subtil
"J'ai fait allusion déjà à ce que Caillois en dit dans son petit livre Méduse et compagnie, avec cette pénétration incontestable qui est quelquefois celle du non-spécialiste, sa distance peut-être lui permet de mieux saisir les reliefs de ce que le spécialiste n'a pu faire qu'épeler."
13:30 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Spécialiste, Dilettante, Lacan, Caillois | Imprimer