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18/05/2025

Un inspiré à la Dominique, l'art brut est décidément mondial

Statues (couple) à la Dominique, ph Pascal Hecker.jpg

Site à la Dominique, comme un couple couvert de sucre glace ;  photo Pascal Hecker, 2025.

    

       Je dois avouer que j'étais dans un état second lorsque l'ami Pascal Hecker m'a appelé pour commenter une volée de photos (prises par lui, je crois, mais ne n'en suis plus tout à fait sûr) représentant des éléments de décor insolites, situés très près de la bordure de route, quelque part sur l'île de la Dominique, endroit paradisiaque où il semble être allé pérégriner ces derniers temps. Cela se situe aux Caraïbes, entre la Guadeloupe et la Martinique, cette Dominique, qui fut une colonie britannique et qui est désormais indépendante, restant cependant membre du Commonwealth. Pascal s'est trouvé surpris de découvrir un ensemble de petits édifices munis pour certains de croix, comme si on était dans un cimetière, et pour d'autres flanqués de sorte de clochetons protubérants.

Edifice avec croix, La Dominique, ph P Hecker.jpg

Photo P.H., 2025.

Edifice avec clochetons et tour, la Dominique, ph P Hecker.jpg

"Next door" est-il inscrit sur une porte, comme pour indiquer une autre entrée... de W-C? Ou d'une chambre d'une sorte de motel bizarre? Ou de l'entrée d'un lieu sacré, une fontaine consacrée par exemple? ; ph. Pascal Hecker, 2025.

 

       Une sorte de tour de Babel sommaire, à moins qu'il ne s'agisse d'une tour de Pise redressée (par l'auteur n'ayant pas perçu ce détail, ou bien ayant sciemment voulu la redresser?) se tient très près de la route, ayant en outre une petite sœur à un autre endroit (voir ci-dessus). 

Sorte de tour de Babel à la Dominique, ph Pascal Hecker.jpg

Tour de Babel? ; ph. P.H., 2025.

 

       Autres curiosités au sein de ce complexe d'inspiré dominicain, on trouve des statues. Outre le couple couvert de sucre glace que j'ai incrusté au début de cette note, on relève aussi une statue de boxeur (il me semble bien), peut-être une réminiscence de l'ancienne activité du propriétaire? Elle jouxte une statue orange de femme ailée dont le photographe n'a pas daigné nous fournir l'apparence côté face...

Statue de boxeur à la Dominique, ph Pascal Hecker.jpg

Le boxeur à la carrure maousse ; ph. P.H., 2025

Statue femme ailée, La Dominique ph P Hecker.jpg

Le dos de la femme ailée - levant les bras? - qui me fait penser à une statue qui lui ressemblait, sorte de harpie, dans le jardin de statues naïves de Martial Besse dans le Lot-et-Garonne (voir le Gazouillis des éléphants et Eloge des Jardins anarchiques) ; ph. P.H., 2025.

 

      Cela ne s'arrête pas là, on peut aussi voir sous une sorte d'avancée de toit un autre couple de statues, façonnée d'une manière tout aussi brute que les autres, et pas couvertes de peinture cette fois.

Statues couple sous abri d'un petit édifice, la Dominique, ph P Hecker.jpg

Comme un couple de gardiens... ; ph. P.H., 2025.

 

      Et, à d'autres endroits, on aperçoit également des éléments d'architecture qui font un peu songer à des ornements mauresques, comme un souvenir d'influence hispanique?

Arche, site la Dominique, ph P Hecker.jpg

Une arche à laquelle je trouve une vague ressemblance avec de l'ornementation de palais arabo-andalou... ; ph. P. Hecker, 2025.

04/03/2021

Les éditions Ion

     On peut se demander si cet éditeur, afin de dénicher un nom original, n'aurait pas par hasard délibérément choisi de  redoubler la dernière syllabe – ou diphtongue? (je sens qu'un linguiste distingué de ma connaissance va nous préciser cela) – du mot "éditions". Ion, c'est donc son nom, maison située à Angoulême, avec un site web:  www.ionedition.net. A feuilleter leur catalogue, on se dit que l'on a affaire à des graphistes nouvelle génération, peut-être stimulés par le festival de la Bande Dessinée qui se tient régulièrement dans la préfecture de la Charente. Un libraire qui m'alimente depuis longtemps en documentation intrigante, Pascal Hecker "de" la Halle Saint-Pierre (il n'est pas encore anobli, mais ça pourrait venir), a sélectionné deux opuscules au sein de leur catalogue qui valent le coup d'être signalés.

HC Andersen, paravent.jpg

Paravent couvert de collages d'Hans Christian Andersen, édité sous forme de marque-page pliant par la Galerie 1900-2000  en 2003, à l'occasion d'une exposition sur le collage surréaliste.

 

    L'un est consacré aux découpages d'Hans Christian Andersen, qui nous rappelle que ce merveilleux conteur fut aussi adepte d'expérimentations primesautières, comme le collage (il composa ainsi tout un paravent) et les découpis de silhouettes. La plaquette éditée par Ion (en 2018, avec un titre, je dois dire, un peu approximatif, "Les Contes découpés"... ; j'écris "approximatif" parce que les découpages d'Andersen n'étaient pas spécialement des illustrations pour contes qu'il réécrivait), cette plaquette, si elle a le mérite de raviver la mémoire de ces travaux oubliés, ne s'élève cependant pas à la qualité d'un autre petit livre édité par Jacques Damase qui, en 1990, avait déjà présenté  les mêmes productions d'Andersen, qui étaient plus diverses et variées, parfois en couleur, mêlant écritures manuscrites, collages et découpages que ce que présente un peu chichement l'édition de Ion. Cette dernière fonctionne comme un rappel.

HC Andersen, silhouettes livre J Damase.jpg

Deux pages du livre des éditions Jacques Damase sur Andersen.

 

     Le petit livre de Jacques Damase, intitulé Le Monde magique d'Hans Christian Andersen. Papiers collés, déchirés, découpés, avait eu en outre l'heureuse idée de proposer deux petits textes biographiques sur le "vilain petit canard" d'Odensée, l'un assez idéalisé d'H.G. Olrik, daté de 1930, et un autre, de Patrick Griolet, paru dans le Monde en 1984, rétablissant des vérités plus réalistes concernant le conteur, qui resta vierge toute sa vie, et craignait par-dessus tout d'être enterré vivant, entre autres angoisses.

HC Andersen, Contes découpés, ion éd.jpg

La brochure sur les découpages d'Andersen, version Ion.

HC Andersen,couv Damase.jpg

L'édition Jacques Damase de 1990.

 

     C'est une deuxième brochure de cet éditeur charentais qu'il faut surtout mentionner, à la vilaine couleur de couverture, hélas (on reste perplexe devant un tel ratage, lorsque l'on découvre le contenu, excitant pourtant, de cette même plaquette) : Boîtes, consacrée aux sculptures au couteau de Levi Fisher Ames (18433-1923), conservées à la Kohler foundation, dans le Wisconsin, aux USA bien sûr (voir la page consacrée sur leur site web à cet ancien charpentier, vétéran de la Guerre de Sécession).

Couv plaquette Levi Fisher Ames, Ion.jpg

La couverture de la brochure consacrée par Ion aux sculptures en  boîte, genre mini dioramas, de Levi Fishers Ames.

 

    Cet autodidacte réalisa ainsi une "immense galerie de figurines en bois: animaux tant naturels que mythologiques ou bizarroïdes (...) qu'il abritait dans des vitrines articulées qui s'ouvraient comme des livres. il les montrait dans les foires sous des tentes..." (présentation anonyme du livre). Il lui arrivait de raconter des histoires tout en sculptant devant le public, dans des sortes de démonstrations. Il ne vendit jamais lui-même sa collection, conscient qu'on la comprendrait mieux en la contemplant dans son entier. C'est sa famille qui s'en chargea au moment de la crise de 1929. Heureusement, un petit-fils racheta l'ensemble dix ans plus tard pour le donner à la Kohler foundation. Il faut faire confiance aux petits-enfants...

Levi Fisher Ames, oryx et léopard, lion et buffle (2).jpg

Levi Fisher Ames, oryx et léopard, lion et buffle, Ion éditions.

 

    Les sculptures contenues dans ces boîtes articulées sont proprement étonnantes, et pleines de charme. qu'on en juge ci-dessus et ci-dessous où je donne deux exemples, parmi beaucoup d'autres présents dans ce livret.

 

Levi Fisher Ames, ours et porc, The Imp and kirchers winged dragon (2).jpg

Levi Fisher Ames, ours et porc, the Imp and kirchers winged dragon, Ion éditions.

 

       On trouvera le(s) livre(s) des éditions Ion à la librairie de la Halle Saint-Pierre et bien sûr aussi en commande sur leur site web.      

02/11/2019

Pierre Caran, Demin, Pascal Hecker, Bruno Montpied, un carré magique tout le mois de novembre à la Halle St-Pierre

      De temps en temps, ça fait du bien de se tresser des lauriers tout seul...

     Sur ces quatre-là, trois sont des artistes intimistes (Caran, Hecker, Montpied), le quatrième, Demin, étant plutôt du genre hyper-actif à exposer tous azimuts. Ici, j'en parlerais moins, que l'on veuille bien se reporter à une ancienne note de ce blog où j'avais dit tout le bien que je pensais de lui. Caran, j'en ai aussi déjà parlé, certaines oeuvres de lui à cette expo au rez-de-chaussée de la Halle Saint-Pierre viennent de la récente expo qui s'est tenue à l'Usine, boulevard de la Villette, d'autres sont inédites (la majorité en fait).

Demin, Caran, Montpied (2).jpg

Exposition au rez-de-chaussée de la Halle St-Pierre, avec à gauche le mur consacré à Demin et à Pierre Caran dans son prolongement, et, plus à droite, le début du mur avec des Montpied (14 œuvres). Photo Bruno Montpied, 2019

 

       Pascal Hecker, c'est l'un des deux libraires de la Halle, qui en 33 ans de bons et loyaux services, a été constamment aux petits soins avec le public, les visiteurs et les artistes, éditeurs, écrivains qui passent dans ce centre culturel essentiel à la culture atypique parisienne. Ce médiateur, dévoué à tous donc, n'avait jamais osé demander à bénéficier des murs de cette Halle pour montrer ses collages picturaux discrets, secrets, intimes, manifestant pourtant plastiquement sa précieuse sensibilité d'amoureux de la poésie écrite et visuelle.

Hecker à droite, un peu de Montpied à gauche, Caran sur des socles (2).jpg

A droite, deux murs pour Pascal Hecker, et un peu de Montpied à gauche. Ph. B.M., 2019.

 

        Quant à moi, votre serviteur, j'ai eu plus souvent le privilège d'exposer dans ce lieu que j'aime profondément, vers qui je vais en voisin qui plus est. Je suis un artiste montmartrois, en fait, sans rien à voir avec les rapins d'antan à lavallière et grand chapeau noir, écharpe rouge...

Le culbuto sauvage, 31x23cm, 2017 (2).jpg

Bruno Montpied, Le culbuto sauvage, 31 x 23 cm, 2017. Ph. B.M.

 

     Cette fois, je présente des oeuvres sans les proposer à la vente (du moins, si quelqu'un se montrait intéressé, on pourra toujours voir par la suite...), avec en effet l'idée de ne présenter cette fois que des oeuvres que je garde pour une bonne part par devers moi, parce que particulièrement chéries, ou des oeuvres qui par leur taille seraient peut-être difficiles à négocier.

9 La double veille, 31x23cm, 2017 (2).jpg

Bruno Montpied, La double veille, 31 x 23 cm, 2017. Ph. B.M.

 

L'exposition dure tout le mois de novembre, à la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard dans le XVIIIe ardt, à Paris, au pied de la Butte Montmartre. Le vernissage a lieu le jeudi 7 novembre à partir de 18h30. Plus de renseignements? Suivez ce lien....