31/05/2021
Festival Hors-Champ des arts singuliers au cinéma (documentaire seulement, hélas...): le retour!
L'année dernière, ce sympathique festival organisé par l'Association Hors-Champ sur un jour et demi avait été annulé pour cause de virus.
A souligner dans ce programme qui sera diffusé les 4 et 5 juin dans la salle L'Artistique, 27 boulevard Dubouchage à Nice, les films consacrés à Lee Godie, à Italo Farinelli (nouvel environnement populaire spontané que je ne connaissais pas), ou les films de Lespinasse sur La Pommeraie et Pépé Vignes.. Pour le reste, je botte en touche, soit parce que je ne connais pas, soit parce que je trouve les films assez quelconques.
Il ne s'en est pas complètement remis, puisque cette année, il revient quand même, mais en petite forme, avec un programme allégé (au point de vue variété et originalité), et dans un nouveau lieu d'hébergement, la salle de l'Artistique – l'auditorium du MAMAC à Nice n'étant pas disponible, cause Covid, et l'Hôtel Impérial, le délicieux Hôtel Impérial ayant, trois fois hélas!, fermé ses portes, apparemment définitivement... condamné par le Covid et ses répercussions économiques.
On se souviendra avec une nostalgie désormais poignante des rencontres que les invités à ce festival (dont j'ai été) eurent à maintes occasions le bonheur de vivre, dans la salle de séjour très cinématographique de ce vieil Hôtel Impérial, avec ses vases, ses bouquets de fleurs, ses tableaux, ses murs couverts de tapisseries, ses tentures, ses meubles baroques, ses poutres peintes, ses fauteuils en cuir – où parfois étaient projetés certains films, comme ceux de Guy Brunet, un peu longs, mais diffusés comme en avant-premières, dans une sorte de projection familiale – ou dans la salle de réception du petit déjeuner, avec son lustre de cristal, sa fresque de putti au plafond, ses baies donnant sur un jardin abrité à l'ombre de quelques palmiers, où dormait, marginalisée, une table ronde en rocaille attendant ses chevaliers, devenus définitivement fantômes....
La façade de l'Hôtel Impérial (et la clé de la chambre 25, recto et verso ci-dessus, avec son message original en cas d'oubli), photos Bruno Montpied, juin 2018.
Les Vénus et les amours au plafond de la salle à manger, ph. B.M., 2018.
Dans ma mémoire, j'aime à faire défiler les personnages d'un certain matin au petit déjeuner, Caroline Bourbonnais, avec qui je n'avais jamais eu l'occasion de me retrouver en tête à tête, Francis David, ce photographe mystérieux et réservé, comme venu d'un autre espace-temps, eût-on dit, Claude Massé que l'on m'avait dépeint bourru, difficile, mais qui me parut au contraire aimable et charmant (était-ce l'atmosphère de ce lieu magique qui métamorphosait tous ceux qui y passaient?), Vincent Monod le rire jamais loin des lèvres, Philippe Lespinasse, à la fois semblable à un passager tombé l'instant d'avant de la Lune et l'œil bientôt narquois, et Pierre-Jean, l'ineffable Pierre-Jean Wurst, l'hôte généreux et incapable de ne pas blaguer, venant faire la revue de ses invités, Guy Brunet... Marc Décimo... Alain Bouillet... Charles Soubeyran, un peu pontife en dépit de ses sandales sans chichis... Anic Zanzi, de la Collection de l'Art Brut de Lausanne, comme sur la défensive...
Affiche de ce 24e festival... Avec son titre choc habituel, tel qu'aime à en choisir, à chaque festival, l'équipe de l'association Hors-Champ...
19:54 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Cinéma et arts (notamment populaires), Environnements populaires spontanés, Hommages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hôtel impérial à nice, association hors-champ, cinéma documentaire et arts singuliers, lee godie, italo farinelli, philippe lespinasse, caroline bourbonnais, francis david, claude massé, guy brunet, pierre-jean wurst, on n'est pas des gueux | Imprimer
07/05/2019
Avec le printemps, revient le festival Hors-champ du "film d'art singulier", le 22e du nom...
C'est à Nice, en trois lieux, que l'association Hors-champ, animée par Pierre-Jean Wurst et quelques autres acolytes restant usuellement dans l'ombre, monte son festival annuel, dans les tout premiers jours de juin. Voici l'affiche de cette 22e édition...
Trois lieux, disais-je, la Bibliothèque municipale Louis Nucéra, la librairie Masséna et l'auditorium du Musée d'art moderne et d'art contemporain... En effet, au départ le festival n'était prévu que pour le samedi, avec une programmation se voulant foisonnante et multiple – ce qui avait pour conséquence de la part de son programmateur de sélectionner avant tout des films courts pour pouvoir en placer un maximum dans la matinée et l'après-midi ; de plus une programmation variée et multiple a l'avantage de moins fatiguer les spectateurs... Mais, à la longue, plusieurs réalisateurs, auteurs et amateurs de cinéma documentaire (les fictions sont toujours "blacklistées" en effet, on ne sait pourquoi, la durée de ces films-là n'en étant pas la seule cause ; on sait qu'il existe de nombreux films de fiction ou des "biopics" sur des auteurs d'art brut ou d'art naïf, Ligabue, Aloïse, Séraphine, récemment Cheval, Pirosmani...). ont fait valoir que Hors champ pourrait tout de même faire un effort du côté des moyens métrages (50 minutes) voir longs métrages (il n'y en a pas eu des masses jusqu'à présent, un de 90 minutes environ, sur Robillard, l'année dernière, d'Henri-François Imbert, et un tout récemment (mars 2019) de l'animateur de ce blog (Bruno Montpied) et de Jacques Burtin, intitulé Eric Le Blanche, l'homme qui s'enferma dans sa peinture, de 80 minutes environ, consacré à une nouvelle découverte d'un peintre intime s'étant exprimé en partie sur les murs intérieurs de son logis – j'y reviendrai dans les semaines qui viennent, car là aussi il y aura projection publique ; j'ai mise en ligne l'année dernière une photo de ses fresques dans la note qui se cache sous ce lien).
Le programme...
A ne pas manquer dans cette programmation, projeté à la bibliothèque Nucéra : le film de Luc Ponette sur Gabritschevsky (que l'on peut trouver en DVD dans le catalogue de l'exposition de 2018 à la Galerie Chave), ce Max Ernst spontané, interné pendant près de 40 ans en Allemagne, plus près du surréalisme que de l'art brut. Ne manquez pas non plus un film, plus merveilleux encore, le court film sur une révélation bien peu connue par nos contrées, l'Ecossais Angus Mc Phee, tisseur d'objets en herbe séchée, lui aussi disponible en DVD. Si l'on veut savoir comment se définit l'art brut (je pense à un commentaire récent de M. Kolotoko), eh bien, là, on y est en plein. En guise d'hommage à Jacques Trovic récemment disparu, sera (re?)projeté le film de Jean-Michel Zazzi qui lui avait été consacré (où l'on aperçoit le célèbre mais discret Pierre-Jean). Le petit film d'animation de Jeunet et Segaud est tout à fait charmant et sympathique. Deux films de Mario Del Curto et Bastien Genoux, sur des créateurs que je ne connais pas ne peuvent que susciter la curiosité car ces auteurs nous ont habitué depuis longtemps à leur curiosité bien orientée.
10:42 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art singulier, Cinéma et arts (notamment populaires), Confrontations, Environnements populaires spontanés, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : association hors-champ, mamac de nice, pierre-jean wurst, cinéma et arts populaires, art brut, festival du film d'art singulier, gabritschevsky, jacques trovic, del curto et genoux, angus mac phee, éric le blanche | Imprimer
01/03/2015
Eusebi
Vidéo d'environ 30 minutes sur un créateur ibérique nommé Eusebi reprise du site, en espagnol (de Graciela García), El Hombre Jazmin ; à signaler si il ne la connaît pas à Pierre-Jean Wurtz et ses petits camarades de Hors-Champ à Nice pour leur festival de cinéma autour des arts singuliers (qui se tient tous les fins de mois de mai comme on sait) ; je trouve par ailleurs ce blog fort intéressant, et je regrette à chaque fois que j'y vais de ne pas comprendre mieux l'espagnol ; son auteur vient de publier ces temps-ci un ouvrage Arte Outsider. La pulsión creativa al desnudo qui paraît être la transposition d'une thèse précédente de l'auteur ; il faut souhaiter que cet ouvrage soit bientôt traduit en France (tant ce qu'elle nous présente sur son blog paraît plein de merveilleuses découvertes)
24/03/2013
"Drauliany narod" ("Le peuple de bois") , un film de Victor Asliuk sur Mikalaj, créateur d'un petit monde menacé
Si vous êtes à Paris cette semaine, je vous invite à aller découvrir un petit documentaire cinématographique inconnu des amateurs d'environnements spontanés (je gage), notamment du grand manitou des rencontres autour des arts singuliers qui se tiennent annuellement à Nice, j'ai nommé Pierre-Jean Wurst... Je dois son signalement à Remy Ricordeau qui l'a répéré dans la programmation du Cinéma du Réel, festival de cinéma documentaire qui se tient actuellement à Paris dans différents lieux pour peu de jours.
Drauliany narod, (Le peuple de bois, merci Régis), cela s'appelle, et c'est d'un certain Victor Asliuk, cinéaste en Biélorussie. En 28 minutes, ce dernier présente "Mikalaj" (il paraît que c'est le prénom Nicolas), "vieil homme solitaire [qui est] le seul habitant d'un village au sein de la plus grande forêt d'Europe, Belovezhskaya Pushcha. Il fait revivre son monde [probablement le monde rural auquel il reste attaché] à travers des centaines de figurines en bois qu'il confectionne. Les personnages se transforment en une société où l'on naît, travaille, divorce, et où une bombe nucléaire menacerait l'existence même de ce petit peuple" (notice du programme du Cinéma du Réel). Cela passera au cinéma le Nouveau Latina (20, rue du Temple dans le IVe ardt) en deux séances, une à 21h le jeudi 28 mars, et une autre le dimanche 31 mars à 15h. En seconde partie, sera projeté un long-métrage, "Mitote" d'Eugène Polgovsky, à propos de rites populaires sur la place principale de Mexico. "Drauliany narod" est projeté en version originale sous-titrée en français et en anglais.
Je n'avais jusqu'à très récemment que l'image ci-dessous, récupérée du programme du Cinéma du Réel, à vous soumettre pour que vous vous fassiez une petite idée... Voici à présent, insérée un peu plus bas une petite vidéo déposée sur YouTube, signalée par Mister Gayraud, où l'on voit l'intérieur de la maison de "Mikalaj", et ce dernier en train de chanter, danser avec une de ses créatures (ce qui fait penser à Eugène Santoro, à qui du reste Mikalaj ressemble assez physiquement, et qui chevauche une de ses sculptures en forme de cheval comme s'il était vrai dans un autre film).
Mikalaj Tarassiuk (voir commentaire de Régis Gayraud à la suite de cette note) au milieu de son village miniaturisé ; on distingue -je sais, fort mal...- des personnages en petites statuettes restituant peut-être les saynètes habituelles de la campagne en Biélorussie
"Postaci" d'Inga Sakuta,2010
Enfin, voici le film de Victor Asliuk qui fut projeté au Nouveau Latina le 28 et le 31 mars à Paris (merci à Henk Van Es de son aimable signalement, on se reportera d'ailleurs à son propre blog où il a mis d'autres vidéos en ligne au sujet de Nicolas Tarassiuk):
Le peuple de bois, film de Victor Asliuk
19:21 Publié dans Art populaire insolite, Cinéma et arts (notamment populaires) | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : drauliany narod, victor asliuk, cinéma et arts populaires, mikalaj, biélorussie, art populaire en plein air, miniaturisation, environnements spontanés, cinéma du réel, pierre-jean wurst | Imprimer