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07/06/2022

Cherchez l'intrus(e)...!

    "La Galerie Les Yeux fertiles vous propose un parcours à la découverte de nombreux auteurs d'Eugéne Gabritschevsky à Auguste Walla en passant par Madge Gill, Emile Hodinos, Edmund Monsiel, Ody Saban et tant d'autres classés dans l'Art Brut [c'est l'animateur  du blog qui souligne].
    Certains d'entre eux aux fonctions mentales plus ou moins perturbées, ou répondant à un appel venu d'ailleurs, nous entraînent dans leur imaginaire si particulier. A ce monde qui est souvent celui de l'enfermement va alors se substituer celui de la renaissance par la production d'œuvres d'art originales."

(Présentation de l'exposition "Art Brut" à la Galerie Les Yeux fertiles, du 10 juin au 23 juillet 2022, 27 rue de Seine 75006 Paris, tél: 06 07 44 58 78)

07/05/2019

Avec le printemps, revient le festival Hors-champ du "film d'art singulier", le 22e du nom...

    C'est à Nice, en trois lieux, que l'association Hors-champ, animée par Pierre-Jean Wurst et quelques autres acolytes restant usuellement dans l'ombre, monte son festival annuel, dans les tout premiers jours de juin. Voici l'affiche de cette 22e édition...

Festival film 22e (affiche), 2019.JPG

     Trois lieux, disais-je, la Bibliothèque municipale Louis Nucéra, la librairie Masséna et l'auditorium du Musée d'art moderne et d'art contemporain... En effet, au départ le festival n'était prévu que pour le samedi, avec une programmation se voulant foisonnante et multiple – ce qui avait pour conséquence de la part de son programmateur de sélectionner avant tout des films courts pour pouvoir en placer un maximum dans la matinée et l'après-midi ; de plus une programmation variée et multiple a l'avantage de moins fatiguer les spectateurs... Mais, à la longue, plusieurs réalisateurs, auteurs et amateurs de cinéma documentaire (les fictions sont toujours "blacklistées" en effet, on ne sait pourquoi, la durée de ces films-là n'en étant pas la seule cause ; on sait qu'il existe de nombreux films de fiction ou des "biopics" sur des auteurs d'art brut ou d'art naïf, Ligabue, Aloïse, Séraphine, récemment Cheval, Pirosmani...). ont fait valoir que Hors champ pourrait tout de même faire un effort du côté des moyens métrages (50 minutes) voir longs métrages (il n'y en a pas eu des masses jusqu'à présent, un de 90 minutes environ, sur Robillard, l'année dernière, d'Henri-François Imbert, et un tout récemment (mars 2019) de l'animateur de ce blog (Bruno Montpied) et de Jacques Burtin, intitulé Eric Le Blanche, l'homme qui s'enferma dans sa peinture, de  80 minutes environ, consacré à une nouvelle découverte d'un peintre intime s'étant exprimé en partie sur les murs intérieurs de son logis – j'y reviendrai dans les semaines qui viennent, car là aussi il y aura projection publique ; j'ai mise en ligne l'année dernière une photo de ses fresques dans la note qui se cache sous ce lien).

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Le programme...

 

     A ne pas manquer dans cette programmation, projeté à la bibliothèque Nucéra : le film de Luc Ponette sur Gabritschevsky (que l'on peut trouver en DVD dans le catalogue de l'exposition de 2018 à la Galerie Chave), ce Max Ernst spontané, interné pendant près de 40 ans en Allemagne, plus près du surréalisme que de l'art brut. Ne manquez pas non plus un film, plus merveilleux encore, le court film sur une révélation bien peu connue par nos contrées, l'Ecossais Angus Mc Phee, tisseur d'objets en herbe séchée, lui aussi disponible en DVD. Si l'on veut savoir comment se définit l'art brut (je pense à un commentaire récent de M. Kolotoko), eh bien, là, on y est en plein. En guise d'hommage à Jacques Trovic récemment disparu, sera (re?)projeté le film de Jean-Michel Zazzi qui lui avait été consacré (où l'on aperçoit le célèbre mais discret Pierre-Jean). Le petit film d'animation de Jeunet et Segaud est tout à fait charmant et sympathique. Deux films de Mario Del Curto et Bastien Genoux, sur des créateurs que je ne connais pas ne peuvent que susciter la curiosité car ces auteurs nous ont habitué depuis longtemps à leur curiosité bien orientée.

 

24/07/2016

Eugen Gabritschevsky, dans le silence de l'été parisien

Affiche expo Gabritschevsky 2016-2017.jpg

     Importante nouvelle d'exposition à Paris, mais curieusement, selon moi, assez discrètement surgie, la Maison Rouge du boulevard de la Bastille dans le XIIe arrondissement parisien propose du 8 juillet au 18 septembre une rétrospective en 250 œuvres de cet extraordinaire visionnaire, et peintre autarcique, rangé dans l'art brut, nommé Eugen Gabritschevsky. Nom qui dérouta peut-être le public français et l'empêcha de se pencher plus avant sur cette œuvre, pourtant exceptionnelle (m'est avis que la même chose est arrivée au peintre danois de Cobra et du mouvement situationniste, Asger Jorn, au nom trop exotique pour être adoubé dans la mémoire du Français moyen). C'est une exposition prévue pour voyager ailleurs qu'à Paris, ce qui explique peut-être son installation initiale durant cet été dans la capitale (il doit être difficile de trouver des dates qui satisfassent chaque institution...). Elle devrait ensuite faire halte à Lausanne à la Collection de l'art brut, partenaire de l'exposition, du 11 novembre 2016 au 19 février 2017, pour enfin atterrir à l'American Folk Art Museum de New-York du 13 mars au 13 août 2017 (la conservatrice du département art brut du musée, Valérie Rousseau, signe du reste un texte dans le catalogue de l'expo).

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Eugen Gabritschevsky, collection ABCD

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E.G., extrait du blog Graffink

     On trouve beaucoup d'information de type biographique sur Gabritschevsky, son métier de chercheur en génétique, son origine russe, une femme mystérieuse nommé "la muse" qui apparut et disparut au même moment où il commençait de sombrer dans la maladie mentale qui devait le conduire dans un hôpital allemand du côté de Munich en 1930 (il fut mis à l'abri dans un lieu privé de 39 à 45, ce qui lui évita de subir le même sort que tant d'aliénés allemands "euthanasiés"), son talent d'artiste depuis l'enfance (qui ne l'amena pas pour autant vers une activité professionnelle). Ce qui me séduit avant tout, c'est son œuvre, parfaitement visionnaire, surréaliste sans l'étiquette, quoiqu'elle ait pu attirer vers elle plusieurs personnalités de ce mouvement (Max Ernst acheta des œuvres de lui à la galerie d'Alphonse Chave, l'homme qui fit beaucoup pour classer, répertorier et montrer Gabritschevsky depuis 1960, date à laquelle elle lui avait été révélée par Jean Dubuffet; Georges Limbour écrivit à son sujet un texte en 1965, centré sur les techniques qu'il employait ; et depuis 1967 également, on trouve Annie Le Brun qui se passionne pour lui et sa recherche d'un "déferlement de la vie").

Gabritschevsky, coll privée paris (2).jpg

E.G., sans titre, 14x18 cm,  (n°1268 de l'inventaire de la galerie Chave), coll. privée, Paris, ph. Bruno Montpied ; on remarque sur cette petite peinture les étranges arbres en train de contempler l'étrave d'un bateau flottant sur un fleuve ou un bras de mer, on les croirait comme chevelus (avec pour tous une frange bien taillée sur la nuque), et l'on repère aussi avec perplexité les rubans rouges noués autour de leurs cous-troncs...

Eugen Gabritschevsky (2), sans titre, galerie Alphonse Chave (cat 98).jpg

E.G. sans titre, œuvre reproduite dans le catalogue de la galerie Alphonse Chave pour leur exposition de 1998 ; on retrouve là aussi des rubans noués autour des troncs de ces arbres qui ressemblent furieusement à des asperges géantes... ; ce paysage me fascine essentiellement en raison de ces fûts énigmatiques.

 

     L'entrée dans la période de maladie (de celle-ci, malheureusement, une fois de plus, rien ne nous est dit qui permette de comprendre exactement ce qu'elle était ; on nous parle d'angoisses qui empêchèrent Gabritschevsky de continuer son métier de biologiste) coïncide avec une extension sans précédent de ses travaux graphiques (dans les années 1920, il pratiquait avec prédilection le fusain, plusieurs dessins de cette veine sont montrés dans l'exposition de la Maison Rouge). Une extension qui ressemble fortement à un lâchez-tout de l'imagination picturale et graphique, tant les champs explorés, les expérimentations pratiquées, l'amènent à produire des images variées et toutes plus surprenantes les unes que les autres. Un "lâchez-tout" qui fait personnellement de lui (que l'on me pardonne cet aparté)  mon maître, tant son exemple correspond à ce vers quoi je me dirige en matière de peinture, me limitant comme lui aux petits formats (en majorité), parce que c'est dans ces espaces réduits qu'on a le plus de chances de capturer l'éventuelle poésie du hasard.

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E. G., sans titre, gouache et aquarelle sur papier calque, 1942, coll. privée, New-York (exposé à la Maison Rouge)

 

     L'œuvre de Gabritschevsky est protéiforme, parfois abstraite avec recherche de composition de motifs ornementaux proches de cellules vues au microscope et dansant une sarabande, parfois paysagère visionnaire, parfois aussi visant à un réalisme poétique comme lorsqu'il s'adonne à la peinture de bestiaire, avec des animaux aux étranges tatouages de petits points, des dinosaures aux corps se résolvant en flammèches.E G site de la coll d'art brut.jpg Des taches ressemblant à des tests de Rorschach (qu'on a pu lui proposer dans le cadre de son asile, comme dit Annie Le Brun) sont montrées à la Maison Rouge, visiblement précisées par le peintre dans un sens plus figuratif et moins informe, représentant des insectes pourvus d'une grande présence (celui que je reproduis ci-contre est emprunté au site web de la Collection de l'art brut de Lausanne).

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E.G., sans titre, n°5247 de l'inventaire de la galerie Chave, 21x22,5 cm, gouache sur papier calque, 1942, Galerie Alphonse Chave.

    On n'en finit pas de voyager de fenêtres sur des paysages enchantés (pas toujours gais, parfois séjours enténébrés) en fenêtres vers d'autres landes à figures improbables. Comme si vous sautiez d'un caillou magique à un autre caillou magique pour traverser une rivière périlleuse.

    A signaler que la Galerie Alphonse Chave à Vence, de son côté, organise aussi une exposition Eugène Gabritschevsky du 27 juillet au 30 novembre 2016. A cette occasion, elle édite un nouveau livre (qui était en gestation depuis plusieurs années, confie-t-elle dans son carton d'invitation) qui fera 190 pages et comportera 300 illustrations. Il contiendra des textes originaux de Daniel Cordier, Florence Chave-Mahir, et Pierre Wat. On devrait aussi y retrouver divers documents d'archives de Georges Limbour, Dubuffet et Elie-Charles Flamand (encore un surréaliste celui-ci), des lettres d'Eugène et Georges Gabritschevsky (ces lettres, si elles sont de la même qualité et clarté que celles dont on peut trouver des extraits au gré des différents catalogues, seront fort éclairantes). Un film, joint en DVD aux 50 premiers exemplaires de cette édition, est également annoncé : Eugène Gabritschevsky, le vestige de l'ombre, de Luc Ponette et produit par Zeugma films (2013).

24/02/2013

Art brut pour yeux fertiles

     A peine l'expo Guy Harloff décrochée, voici que la Galerie Les Yeux Fertiles, rue de Seine à Paris, enchaîne avec une sélection de créateurs de l'art brut auxquels elle a joint des gens plus artistes, rangés dans ce que l'on appelle chez les Anglo-saxons des Outsiders, et en Suisse de la "Neuve Invention". A propos de cette dernière, on peut toujours se demander d'ailleurs, depuis la période où Lucienne Peiry était conservatrice de la Collection de l'Art Brut, si le terme, et la collection qu'il désignait, sont restés en usage à Lausanne, tant on n'en a plus eu de nouvelles depuis des lustres (au point que j'ai fini par me demander si pour les responsables de la Collection les cas limitrophes de l'art brut n'avaient pas été purement assimilés à la collection princeps).

 

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Carton de l'expo, avec un sublime dessin de Friedrich Schöder-Sonnenstern (c'est toujours séduisant, Schröder-Sonnenstern)

 

    Viendront donc faire un tour sur les cimaises de cette galerie aux sélections semble-t-il toujours exigeantes les créateurs bruts suivants (honneur aux bruts...): ACM (on dirait des ruines de villes irradiées),galerie les yeux fertiles, art brut, art outsider, neuve invention, schröder-sonnenstern, Thérèse Bonnelalbay (une sorte de Michaux brut), Janko Domsic (un Léonard de Vinci exalté), Johan Fischer (un de Gugging il me semble), Eugen Gabritschevsky (un Max Ernst du cellulaire), Madge Gill ( qui faisait de la dentelle avec les esprits),galerie les yeux fertiles, art brut, art outsider, neuve invention, schröder-sonnenstern, Hassan (l'homme aux villas en terrasse, vu récemment au Musée Singer-Polignac), Jakic (à ne pas confondre avec Domsic), Lobanov (l'homme aux pétoires prodigieuses), Dwight Mackintosh (surréaliste dans le gribouillis), Edmund Monsiel (tatoueur sur papier), Raphaël Lonné (ça faisait longtemps qu'on ne  l'avait pas revu), André Robillard (lui par contre...), Schröder-Sonnenstern (donc), Carlo Zinelli (le montreur d'ombres), Scottie-Wilson (clochard céleste), Tschirtner (imprononçable), etc...

(Ci-dessus une oeuvre d'ACM de la collection d'art brut du LaM de Villeneuve d'Ascq, ph. Bruno Montpied en 2011 ; des dessins de Madge Gill présentés dans l'exposition de la collection Eternod-Mermod au LaM en 2011, ph. BM

 

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Cela commence donc jeudi 28 février prochain...

 

     Du côté de la Neuve (oui?) Invention (c'est sûr?), on retrouvera Marilena Pelosi, Le Carré-Galimard (oui, il me semble qu'il n'y a qu'un L), Nedjar, Hipkiss, Chichorro, Chaissac (l'ancêtre de tous les singuliers), etc.

      Une stimulante petite expo en prévision, non? 

04/10/2009

Art brut, les florilèges des Yeux Fertiles

     La galerie Les Yeux Fertiles, connue pour ses expositions rue de Seine à Paris dans le 6e arrondissement (voir ce lien) qui sont généralement tournées du côté du surréalisme et des domaines avoisinants, présente une exposition d'art brut, intitulée "Florilèges de l'art brut" du 9 octobre au 28 novembre 2009.Florilèges de l'art brut, Emile Hodinos, galerie Les Yeux Fertiles, 2009.jpg

     ACM, Anselme Boix-Vives, Joseph-Fleury Crépin, Philippe Dereux, Domsic, Fischer, Eugène Gabritschevsky, Madge Gill, Chris Hipkiss, Emile Josome Hodinos, Horacek, Jakic, Kôczy, Simone Le Carré-Gallimard, Leonardini, Augustin Lesage, Sluiter, Schröder-Sonnenstern, Scottie Wilson, Gironella, Slavko Kopac, Michel Nedjar... Tels sont les noms des créateurs dont les oeuvres seront accrochées aux cimaises de cette petite galerie, qui déjà par le passé a organisé des expos sur cette catégorie d'art, à juste titre, si l'on constate la proximité d'inspiration entre l'art brut, sorte de surréalisme inconscient, et le mouvement historique qui revendique l'action et l'art surréalistes.

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Friedrich Schröder-Sonnenstern, Sans titre, vers 1950-1960, ph.Marc Domage, exposition "Arnulf Rainer et sa collection d'art brut" à la Maison Rouge-Fondation Antoine de Galbert à Paris en 2005 

     On notera que sont mêlés aux créateurs d'art brut au sens strict, des artistes plus délibérément "artistes", conscients de se confronter à l'histoire de l'art, comme Philippe Dereux, Slavko Kopac (immense artiste, collaborateur de Dubuffet dans la deuxième Compagnie de l'Art Brut, et simultanément ami des surréalistes: exploit qu'il fallait mener quand on sait la solide rivalité qui oposait Dubuffet au groupe surréaliste dans les années 50-60 de l'autre siècle),  Chris Hipkiss, Michel Nedjar... Sans doute par souci de faire figurer dans cette présentation des oeuvres aux contenus en harmonie avec une inspiration qui fait la part belle à l'imagination par les sujets et le graphisme.

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Slavko Kopac, Femme couchée, 1982, extrait du catalogue d'exposition à la Salle Saint-Jean, Hôtel de Ville de Paris, 1996

12/06/2009

Chave dans l'esprit

     Une litanie de noms qui me chantent aux oreilles, et sans doute aussi à nombre de mes lecteurs habitués de l'histoire de la galerie Alphonse Chave à Vence (rue Isnard, 06), du nom de celui qui la fonda après-guerre (1947) dans un esprit bohème et bricoleur, alternant son animation avec celle de la tenue du magasin de jouets et de matériel pour les arts qui la jouxtait. Reste à aider à faire connaître à d'autres amis le parcours et le savoir poétique accumulé au fil du temps par cette galerie.

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Louis Carmeille [orthographe de la signature apposée au dos de la toile], sans titre, 1969, ph.Bruno Montpied, coll.privée, Paris (ancienne coll.Jean-Pierre Le Goff, ancienne collection Christine Bruces-Cerisier)

     Certes depuis de nombreuses années (depuis 1975, date de la disparition d'Alphonse Chave), la galerie est animée par son fils Pierre et par Madeleine Chave. Au départ, elle s'appelait la galerie "Les Mages". Amateur d'art contemporain, moderne, de surréalistes indépendants (Max Ernst, Joseph Sima), de vieux dadaïstes dont certain habitait parfois sa région (Ribemont-Dessaignes à St-Jeannet, Man Ray...), mais aussi d'art brutGabritschevsky, 41x59, Galerie Alphonse Chave, Vence.jpg et d'art singulier (la liste en est plus longue, de Chaissac, Philippe Dereux, Ursula B. à Gabritchevsky, Louis Carmeil, Jules Godi Jules Godi, 42x64, 1976, Galerie Alphonse Chave.jpgou Marthe Isely), Alphonse Chave croisa la route de Jean Dubuffet venu s'installer à Vence à la fin des années 50 après l'exil de sa collection d'art brut aux USA chez le peintre Ossorio. Puis, semble-t-il, se fâcha avec lui par la suite... Continuant cependant à découvrir sans cesse de nouveaux talents, qu'il exposait sous le sigle du SIC (Séniles, Invendables, Crétins), tout un programme...Marque-pages SIC 1963, exposition le Monde d'Alphonse Chave, Lyon, 1981.jpg

MartheIsely, jeune femme créole,45x30, 1959, Galerie Alphonse Chave.jpg
Marthe Isely, Jeune femme créole, 1959

     A l'activité de défricheur de son père, Pierre Chave a ajouté ses talents d'éditeur, d'imprimeur et de graveur. De magnifiques catalogues, édités avec soin avec tout l'amour de l'artisan, sont systématiquement recherchés par les passionnés de l'activité de cette galerie. Alphonse Chave en particulier a fait connaître au public français le génial aquarelliste visionnaire Eugen Gabritschevsky (il l'exposa hors des milieux psychiatriques dans sa galerie en 1961 sur les conseils de Dubuffet), plusieurs catalogues furent du coup consacrés à ce dernier dont un plus récent que les autres, en 1998, avec une préface d'Annie Le Brun. C'était un créateur parmi tant d'autres. Ils reviennent à partir du 13 juin - demain... -  au Château de Villeneuve, à Vence, dans le cadre de la Fondation Emile Hugues (2, place du Frêne, Tél: 04 93 58 15 78), dirigée par M. Zia Mirabdolbaghi (que voilà un beau nom), pour une exposition en quelque sorte rétrospective:  "De Dada à demain, L'Esprit Chave".  Jusqu'au 1er novembre 2009, on pourra y retrouver donc (en citant ici dans le désordre des noms qui me sont chers et que je n'ai pas encore cités): Aloïse, Jacqueline B., Rose Aubert, Boris Bojnev,Georges Bru L'Ange du Bizarre, 82x60, 2003, Galerie Alphonse Chave.jpg Georges Bru, Slavko Kopac (créateur à qui un Dubuffet a fait bien trop d'ombre de façon injuste, alors que le rapport de valeurs devrait être renversé en sa faveur et de loin), Raphaël Lonné, Henri Michaux, Dado, Marcelo Modrego, Georges Demkin, J-F. Ozenda, Francis Palanc, Louis Pons, Paul Duchein, Manou Pouderoux, Juan Ferrer, Réquichot, Gironella, Woldemar Winkler, Isabelle Jarousse (une trouvaille plus récente celle-ci), etc...

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Boris Bojnev, une de ses "auras", Galerie Alphonse Chave

      A noter aussi, en parallèle, une importante exposition consacrée au créateur de théâtres d'épluchures Philippe Dereux dont l'oeuvre sera mise en confrontation avec celle de Dubuffet pour qui il travailla en lui préparant des ailes de papillon en prévision de ses collages. De là vint ensuite le désir de Dereux de voler de ses propres ailes... Philippe Dereux/Jean Dubuffet, Musée des Beaux-Arts de Lyon, 25 juin - 21septembre 2009.

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Carton d'annonce de l'exposition Philippe Dereux à la Galerie Chave en 2007