Un peu de poésie dans un monde de bruts
Pierre Gallissaires publie un recueil de ses poèmes écrits entre 1979 et 2009 sous le titre Le dit du poème parmi d'autres aux éditions Aviva (la vie va?), basées à Bègles (tiens?). Plus connu jusqu'à présent comme traducteur d'allemand (on lui doit entre autres une traduction d'après L'Unique et sa propriété de Max Stirner), Pierre Gallissaires écrit aussi des poèmes et depuis fort longtemps (il publia des recueils autrefois chez Pierre-Jean Oswald, Guy Chambelland, ou Nautilus Hambourg). Leur couleur tire plutôt du côté d'un certain goût pour les jeux de mots, les instants de rien, les constructions mentales qui déroulent leurs magnifiques paysages abstraits dans l'âme des lecteurs. Voici deux d'entre eux, le premier tel un haïku:
le calme plane une route
se perd
dans le lointain surnage un cil
tel un beau ténébreux
le pas le pain
perdus
cailloux froissés
supplient
et déjà le fagot sent la braise des bois
Livre relié 88 p, 14x21,5, couverture vergé. Bon de commande: éditions Aviva, 84, rue Amédée-Berque, 33130 Bègles, tél/fax: 05 56 85 58 63. Prix 13€, envoi franco de port dès réception de la commande accompagnée du réglement aux éditions Aviva.
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Vous avez dit Biz'art?
Encore un calembour sur l'art, têtes de l'art, bab'art, tôt ou t'art, caf'art, etc, y a encore de la m'artge et de la pl'artce pour d'autres. Mais trêve de tartquineries (sinon, je vais encore me faire traiter de poignartdeur pas subtil, cette raillerie venant facilement sur le clavier chez les petites âmes pas finaudes du web), ce lieu (cette association), basée au Vaudioux, entre Dôle, Pontarlier et Lons-le-Saunier, dans le Jura, à ce que l'on m'a assuré de diverses directions, montre de temps à autre des expositions d'art singulier choisies avec le minimum d'exigence requis pour que l'art dit singulier ne se retrouve pas une fois de plus décrédibilisé par des nuées de têtes à Toto toutes interchangeables.
Jean Branciard, Catamaran noir, photo Bruno Montpied, 2008
Cette fois, on retrouvera au Vaudioux les constructions en assemblage de matériaux naturels, "tracteurs de mer" et autres esquifs branlicotant de partout de Jean Branciard, dont j'ai déjà parlé ici, ainsi que l'incontournable Joël Lorand, Alain Lacoste, Serge Vollin, les Staelens (c'est un couple aux travaux rougeâtres particuliers), plus d'autres créateurs encore que je ne connais pas bien. On ira se renseigner davantage en se connectant sur le site de Biz'art-Biz'art.
L'expo est du 1er juin au 30 septembre, tous les jours de 14h à 19h (vernissage dimanche 13 juin de 14 à 19h aussi). Biz'art-Biz'art, 2 chemin Prayat, 39300 Le Vaudioux, tél: 03 84 51 63 36.
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Quand l'art naïf se cache dans les algues?
De passage récemment dans la région de Cherbourg, je suis passé en coup de vent, ce qui dans la région est plutôt banal, à quelques centaines de mètres de l'île de Tatihou en compagnie de Romuald Reutimann, l'émérite animateur du foyer d'arts plastiques de La Passerelle. Les heures de cabotage de la navette qui mène à l'île ne collant pas avec notre emploi du temps de ce jour-là, je me suis rabattu en désespoir de cause, au guichet d'embarquement, sur des cartes postales éditées apparemment par le musée maritime de Tatihou qui organise de temps à autre de stimulantes expositions en rapport avec l'univers maritime. Une a particulièrement attiré mon attention, c'est une reproduction de planche d'alguier (herbier, c'est pour les "herbes") où l'on voit un serpent plutôt naïf s'enrouler autour d'une algue. Comme le début d'une oeuvre faite à partir d'un collage de matière naturelle, ce qui n'est pas usuel, il me semble.
Alguier de M. Doublet, coll. musée maritime de Tatihou ("algues marines récoltées dans le Nord-Cotentin au début du XXe siècle", dit la légende de la carte ; photo Jacques Blondel)
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Fernand Michel le retour, avec ses imaginaires zincifères
Fernand Michel, on ne sait pas grand-chose sur lui. Il fut exposé à la galerie des Mages d'Alphonse Chave à Vence dans les années 60 et 70. Il faisait partie du Petit Musée du Bizarre à Lavilledieu en Ardèche (que devient la collection de ce musée, depuis la disparition de son maître d'oeuvre Candide, alias Serge Tekielski, on aimerait le savoir ?). Il fut montré aussi aux expos Les Indomptables de l'art à Besançon en 1986, et Art Brut et Cie à la Halle Saint-Pierre en 1995-1996. Une notice du catalogue de cette expo donna du reste quelques éléments biographiques à son sujet. Né en 1913 dans les Vosges, en marge de son métier de relieur (qui lui fit croiser la route du typographe-poète Jean Vodaine), il se mit à sculpter et à assembler le zinc vers 1962. Retraité, il s'était installé à Montpellier. Son oeuvre, au début consacrée à la représentation de paysages, évolua bien vite vers des personnages féminins à connotation érotique le plus souvent (c'est d'ailleurs toujours ces statues-là qu'on trouve en reproduction).
Maquette du livre (susceptible d'être modifiée)
On devrait très vite en apprendre davantage à son sujet grâce au livre que Frédéric Allamel lui a consacré, Imaginaires zincifères, Variations autour de Fernand Michel, artiste-zingueur, sorte de "catalogue irraisonné", qui devrait incessamment paraître à l'égide d'une Association pour le Développement de l'Art Brut et Singulier basée à Montpellier. Le bulletin de souscription que j'ai reçu indique notamment : "de ses poupées plantureuses et vertigineusement fétichistes jusqu'aux gravures illustrant des poèmes de Raymond Queneau, en passant par l'architecture et ses "peintures d'une nuit", ce livre est conçu à la manière d'un catalogue irraisonné, au diapason du personnage, flamboyant et qui fit de l'esprit surréaliste un art de vivre de tous les instants."
La parution semble annoncée pour l'automne. 180 pages, 21x29,7 cm. Un exemplaire: 28€ + 5€ de frais de port. Chèque à l'ordre de ADABS, 68 rue de Lunaret, 34000 Montpellier, tél: 04 67 66 32 40 et fax: 04 67 60 60 27.
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Tout finit sur le carreau
Je me balade dans un déballage de brocanteurs et autres antiquaires au Mans il y a peu. Je m'arrête un instant devant des maquettes de bâtiments de village, ou de véhicules, un tank, un camion de pompiers...
Le Mans, ph BM, déc 2009
Interrogé, le marchand indique une vague provenance (comme toujours, l'origine est imprécise, se perdant dans les limbes des acquisitions pas toujours retraçables), cela viendrait d'Ille-et-Vilaine, l'auteur aurait confectionné chez lui ce petit musée de miniaturisations, il y a une église (de "Ladeu"?), les pompiers seraient d'un lieu orthographié de façon peu claire, "Thourie" (?), on voit des avions, des batteries de canon, une diligence, un relais. Les maquettes étaient éclairées... L'ensemble n'est pas très inventif, juste un peu curieux d'un point de vue sociologique, digne de ces infos-miettes... J'en parle ici à tout hasard...
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Exposition de Raymond Humbert, "Paysages et autres objets", dessins 1980-1990
Du 12 juin au 19 septembre 2010, la Galerie du Musée des Arts Populaires à Laduz (nouveau nom de ce qui est toujours la collection Humbert) organise une nouvelle exposition consacrée au peintre fondateur du musée rural de Laduz, pour les vingt ans de sa disparition. Vernissage le samedi 12 juin 2010. Voir le site du musée.
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Exposition Loïc Lucas à la Galerie Christian Berst
Nouvelle trouvaille, Loïc Lucas, dont la galerie Christian Berst dit qu'il a déjà intégré de grandes collections d'art brut, les choses vont donc vite. Dans ce domaine, les personnes averties de ces formes d'art autodidacte sont bien souvent en effet les premiers sur la terra incognita, découvrant et mettant l'expression découverte à l'abri d'une collection. Le public n'arrive qu'après...
Ce sont des dessins fort colorés dans des bleus, des roses, des pistaches, des caramels comme comestibles, trés ornementaux a priori, mais dont les sujets ne sont pas purement décoratifs en réalité, plutôt en rapport qu'ils sont avec des références corporelles, comme une fantomatique coupe à l'intérieur d'organes, de tissus cellulaires, coupe qui prendrait des allures de voyage fantastique rose bonbon.
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Vincent Prieur, et Paul d'Haese
Le second est photographe, mais c'est plutôt le premier qui nous intéresse (même si le bloc de pierre posé sur l'eau dans l'affiche de l'expo est bien belle...), ainsi que le lieu où ils sont exposés tous les deux, un "Petit Casino d'Ailleurs" situé à Ault, entre Le Tréport et Amiens, ce même Ault où vit Caroline Dahyot dont je vous ai trés récemment parlé (voir quelques notes plus bas). Le petit casino en question paraît animé par Mme Hélène Busnel, danseuse, chanteuse, sculpteur, et amie de Frank Horvat, grand photographe vivant. Il semble s'y montrer de jolies choses à Ault, village perdu de Picardie, grâce à elle, entre autres.
Vincent Prieur m'avait frappé par quelques figures bizarroïdes faites de bois trouvés sur les plages qui avaient été exposées dans la biennale "Brut de Pinsé" à la Galerie du Quartz de Brest en 2000, voici exactement dix ans (j'en avais parlé dans une note brève de mes "Billets du Sciapode" dans Création Franche).
Les oeuvres en bois flotté, reproduites d'après le catalogue de l'expo Brut de Pinsé, 2000
Il se présente toujours comme "un penseyeur", c'est-à-dire comme un créateur qui travaille à partir de matériaux trouvés sur l'estran à marée basse. Ses oeuvres ont évolué vers plus de joliesse naïve et enfantine, moins âpres que celles aperçues à Brest (où, à l'époque, il était présenté comme faisant partie aussi de la collection de la Fabuloserie).
L'expo dure tout le mois de juillet et tout le mois d'août. Voir le blog du Petit Casino.
Commentaires
jolie publicité pour notre village.
Écrit par : dahyot | 22/06/2010
Répondre à ce commentaireSuperbe le Catamaran Noir!!
Écrit par : cinema lausanne | 11/02/2011
Répondre à ce commentaireBonjour, pour précision, le Petit Musée du Bizarre de Serge Tékielski dit "Candide" n'existe plus. La collection de Serge Tékielski a été dispersée par ses héritiers lors d'une vente aux enchères en septembre 2018.
Écrit par : Julien Gonzalez | 11/08/2020
Répondre à ce commentaireMerci Julien, surtout pour la date de la vente. J'étais personnellement au courant. Dans mon "Gazouillis des éléphants", j'ai fait figurer quelques photos de sculptures de Fernand Duplan que j'étais allé photographier auprès de la veuve de Candide, Madeleine Tekielski, en 2011, soit un an après la note ci-dessus, qui date, je le rappelle de 2010.
Je n'ai été informé de cette vente que cette année. Savez-vous chez qui, ou bien où, sont parties les oeuvres de la collection de Candide, notamment les oeuvres d'art populaire?
Écrit par : Le sciapode | 11/08/2020
Répondre à ce commentaireBonjour, j'ai eu deux contacts téléphoniques très brefs avec une personne qui me semble être la fille de Serge Tékielski en avril 2018 et août 2019.
Lors de la première conversation, elle m'a très sèchement répondu que le musée était fermé car la famille ne pouvait pas l'entretenir, mais elle n'a pas eu la sympathie de me dire que la collection allait être dispersée 6 mois plus tard lors d'une vente aux enchères.
En août 2019, lors de ma deuxième tentative, la même personne m'a annoncé que la collection avait été en partie vendue en septembre 2018, mais que la famille en avait conservé une partie. Je lui ai demandé s'il était possible de venir photographier les objets restants alors que j'étais en vacances en Ardèche, elle m'a répondu que c'était impossible. La conversation fut là aussi très brève, je n'ai pas pu en savoir plus, il est clair que cette personne ne semblait pas attacher un grand intérêt à la collection d'objets d'art populaire de son père... C'est bien dommage, car c'est l'œuvre d'une vie qui a été balayée. Serge Tékielski aurait mérité un meilleur hommage. Après de longues recherches sur Internet, j'ai finalement trouvé un lien vers l'annonce de cette mise en vente aux enchères sur Twitter : https://twitter.com/MuseePetit . On ne peut pas dire qu'ils ont fait beaucoup d'efforts pour en faire la publicité.
Par ailleurs, j'ai eu une conversation téléphonique en juillet dernier avec Gérard Lattier, un grand ami de "Candide", qui m'a annoncé que Mme Madeleine Tékielski était décédée il y a 2 mois et qu'il avait assisté à la vente aux enchères de septembre 2018. Je n'ai malheureusement pas pu obtenir de précision de sa part sur les acheteurs de cette collection, peut-être n'a -t-il pas voulu transmettre ce type d'information à un inconnu. Si vous le connaissez, peut-être acceptera-t-il de vous en dire plus ?
La triste fin de ce "Petit Musée du Bizarre" devrait faire réfléchir les collectionneurs d'art populaire et d'art brut sur le devenir de leur collection après leur mort. Dommage que Serge Tékielski n'ait pas pensé à en faire don à un musée, lui qui ne semblait pas être motivé par l'appât du gain.
Écrit par : Julien Gonzalez | 11/08/2020
La question de la pérennité des collections est une épineuse question, Julien... Penser que les musées seraient la meilleure solution, c'est peut-être aller vite en besogne. Il faut les intéresser en premier lieu! Et puis certains d'entre eux n'ont plus de place pour leurs stockages...
Félix Fénéon, grand critique d'art et collectionneur hors pair, finit sur la fin de sa vie par conclure qu'il n'y avait rien de grave à ce que ses chères possessions finissent par repartir dans le flux des ventes. Il pensait qu'un legs ou une donation à l'Etat pouvaient avoir cet inconvénient paradoxal d'assurer un enterrement de première classe à certaines pièces des collections ainsi offertes.
Pour les œuvres d'art populaires atypiques, il faudrait d'abord que les musées qui seraient concernés (musées d'art populaire, musée d'art brut...) soient bien plus nombreux. Ce n'est toujours pas le cas aujourd'hui. Quand on pense que le musée de Candide fut le premier petit musée d'art populaire singulier créé en France (1966?), bien avant la Fabuloserie des Bourbonnais en Bourgogne, ou le musée de Lausanne en Suisse, sorte d'"utopie culturelle", comme écrivait Candide, rendue possible par l'esprit visionnaire d'un individu seul, et qu'on en est toujours à pleurer pour un accroissement des politiques de sauvegarde des créations individualistes brutes ou singulières, on se convainc que l'on a affaire à un peuple de bourgeois insensibles, plus obsédés par la culture académique que par la culture populaire inventive.
Écrit par : Le sciapode | 11/08/2020
Je ne dis pas que les musées seraient la meilleure solution mais seraient une moins mauvaise solution que la dispersion de toute une collection sans doute partie chez des collectionneurs et des antiquaires. Certaines pièces auraient pu intéresser le Musée de Lausanne ou le Musée des Arts Populaires de Laduz. Concernant le Petit Musée du Bizarre, je vous précise que sa date d'ouverture remonterait à 1971, Serge Tekielski ayant acquis sa maison de Lavilledieu en Ardèche en 1968. Je constate que très peu d'ouvrages ont évoqué ce musée et qu'il n'existe pas beaucoup de photos des différents objets d'art populaire que Candide avait collecté. Vous l'avez effectivement évoqué dans votre ouvrage 'Le gazouillis des épléphants" pour parler des sculptures de Fernand Duplan mais il y avait également plein d'autres objets d'art populaire souvent réalisés par des anonymes. A part une courte évocation de 2 pages dans chacun des 2 livres fourre-tout de Claude Arz parus en 1990 et 1995, un article dans la revue "Connaissance du Pays d'Oc" et un catalogue du musée (non exhaustif) édité par Candide en 1993 (avec des photos en noir et blanc), je n'ai pas trouvé grand chose malheureusement.
Écrit par : Julien Gonzalez | 11/08/2020
Répondre à ce commentaireJ'ai vérifié les dates, pour ne pas laisser nos lecteurs des commentaires de ce blog dans le flou. Le petit musée du Bizarre a été ouvert au public en 1969, deux ans après le musée d'art naïf de Laval. C'est-à-dire un an après l'acquisition par Candide de son mas à Lavilledieu.
Oui, il y a eu très peu de gens qui se soient intéressés à ce petit musée. Cela tient peut-être aussi un peu au caractère de Candide qui vivait son "droit à la différence, son droit à l'expression", comme il dit dans son catalogue "L'Imaginaire", dans l'immédiateté la plus radicale, sans donc le souci de sa communication au delà de son voisinage. Il s'en tapait comme de l'an 40.
Les musées institutionnels sont terriblement frileux. Plusieurs collectionneurs ou brocanteurs n'ont cessé de me le répéter. Les exigences de traçabilité sont trop rigoureuses, de même que les exigences administratives (pour qu'une oeuvre brute ou populaire singulière soit admise, il faut qu'elle passe en commission d'étude pour voir si elle peut être acceptée ; le temps s'écoule pendant ces arguties bureaucratiques, et l'oeuvre, lorsqu'elle n'est pas dans les mains d'un donateur potentiel, disparaît dans le même temps...).
Le musée de Laduz aurait pu en effet être intéressé, dans l'absolu, à récupérer des pièces, si l'annonce de la vente avait été plus médiatisée (je vous rejoins là-dessus, les héritiers ont été d'une négligence vraiment odieuse). Mais le musée de Laduz est lui-même en péril, son animatrice, Jacqueline Humbert, fatiguant de plus en plus (le musée paraît avoir été fermé durant tout cet été, après qu'une exposition des peintures de Raymond Humbert a été annulée - on suppose que tout cela n'est dû qu'à la Covid cependant). Il faut d'ailleurs savoir que les collaborateurs du musée de Laduz ont avant 1993 rencontré Candide. Marie-José Drogou était allée faire des photos à Lavilledieu. Elle est du reste citée dans les crédits du catalogue de 93, avec une erreur sur les initiales de son prénom (J-M. au lieu de M-J.).
Ce catalogue, avec ses photos en noir et blanc d'excellente qualité (quand la photo est bonne, le noir et blanc n'est pas nécessairement un handicap), donnait un aperçu intéressant des collections d'objets d'anonymes, je trouve.
A signaler que Candide avait aussi édité des brochures et une revue intitulée "Racines" plus spécifiquement consacrées à son écologie précurseuse.
Concernant les autres oeuvres, hors Duplan et Lattier (ce dernier a eu au moins deux livres édités sur lui par Candide), j'ai fait moi-même des photos, malheureusement pas très nettes, vu le manque de lumière à ma disposition, et l'absence de pied quand je me balade en prospection. Il y avait des objets intriguants certes dans cette collection, mais pas si nombreux et formidables qu'on aurait pu l'espérer, je trouve. A moins que Candide en ait caché (mais je ne crois pas, il aimait partager ses découvertes).
J'en montrerai bientôt sur ce blog.
Écrit par : Le sciapode | 13/08/2020
Je n'ai évoqué dans "le Gazouillis" que Fernand Duplan parce que seul ce dernier, a priori, et dans l'absence d'informations plus précises quant à la provenance des autres oeuvres de la collection de Candide (peut-être certaines venaient-elles d'expos en extérieur?), relevait de la catégorie que j'ai inventoriée dans cet ouvrage, à savoir les environnements populaires spontanés.
Écrit par : Le sciapode | 13/08/2020
Bonjour, merci pour la précision quant à la date d'ouverture du Petit Musée du Bizarre. J'avais été induit en erreur par l'information fournie par Laurent Danchin dans "Art brut et compagnie, la face cachée de l'art contemporain" (1995) à la page 13 et par Claude Arz dans "Guide de l'insolite en France" (1990) et "La France insolite" (1995) qui donnaient l'un et l'autre l'année 1971 comme année d'ouverture de son musée. Dans son catalogue "De l'imaginaire au Petit Musée du Bizarre" (1993), Candide ne mentionnait pas la date d'ouverture du Musée mais précisait qu'il avait parallèlement ouvert en 1969 une salle d'exposition ouverte aux artistes contemporains. L'article de la revue "Connaissance du Pays d'Oc" ne mentionnait que l'arrivée de Serge Tékielski à Lavilledieu après mai 1968 sans plus de précision.
Il me semble que les enfants de Jacqueline Humbert se sont également investis dans le Musée des Arts Populaires de Laduz et que son avenir soit moins compromis que le défunt musée de Candide. Selon la page Facebook du Musée de Laduz, le Musée est fermé pour la première fois depuis 40 ans de juillet à septembre, seule est possible une visite libre des peintures de Raymond Humbert... sans doute lié comme vous le dites à la pandémie Covid-19.
Écrit par : Julien Gonzalez | 13/08/2020
Répondre à ce commentaireC'est bien 1969 pour l'ouverture de cette sorte de cabinet de curiosités champêtre. Les artistes "contemporains" dont parlait Candide, comme Léna Vandrey ou Gérard Lattier, se sont très vite retrouvés mêlés aux objets d'origine populaire. C'est d'ailleurs cette date de 1969 qui a été retenue dans la Chronologie (d'événements liés à l'art brut) établie par Christophe Boulanger, Savine Faupin et Odile Werner dans le catalogue "l'Art Brut, collection de l'Aracine" (1997), lié à l'exposition qui avait été faite au LaM, pour marquer le dépôt de la collection de l'Aracine à Villeneuve-d'Ascq, chronologie fort utile pour les repères qu'elle fournit et, je crois, assez fiable (en tout cas, plus que les ouvrages de M. Arz).
Concernant Laduz, on ne sait pas encore si, comme vous dites, "les enfants" de Jacqueline et Raymond Humbert, reprendront le musée. Actuellement, à moins d'un changement récent dont je ne serais pas averti, les trois rejetons se tiennent très en lisière -pour deux d'entre eux, même, ils en sont assez éloignés, occupés qu'ils sont par d'autres tâches. Jacqueline tient encore fermement les rênes de l'endroit.
Écrit par : Le sciapode | 14/08/2020
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