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10/08/2010

Postérité des environnements (3): Abbé Fouré, avant, après...

     Il est rare je trouve, lorsque d'aventure on s'intéresse aux rochers sculptés de l'ermite de Rothéneuf, de son vrai nom, Adofe-Julien Fouré (Fouéré pour l'état-civil, mais lui signait Fouré), de présenter parallèlement ce qu'il reste de ces rochers sculptés en bordure de mer avec ce qu'ils furent à l'origine. Cent années (depuis la mort de Fouré) séparent les vestiges actuels (car c'est le mot, des vestiges...) des pierres taillées du début du XXe siècle. L'usure, peut-être des vols, et/ou des descellements, les ruissellements, les lichens vérolant les formes de taches disgracieuses, toutes ces causes se sont liguées pour entamer le grand travail d'effacement de la roche rognonneuse péniblement amenée par l'abbé en seulement quinze ans (il habita Rothéneuf de 1894 à 1910) à l'état d'hallucinations figées. L'inconscient naturel reprend lentement ses droits sur l'inconscient humain.

Niche avec inscription H Cruce salus, carte postale ancienne, début XXe siècle.jpg
Niche avec l'inscription "H Cruce Salus" (prés du gisant de St-Budoc), début du XXe siècle, carte postale du temps
Niche Cruce Salus,photo Bruno Montpied, avr 10.jpg
La même en avril 2010... Ph. Bruno Montpied
Abbé Fouré, Gisant de St-Budoc,et panneau de l'Ermite et de l'avocat, Rothéneuf.jpg
Le gisant de St-Budoc, avec les sculptures fraîches de l'autel au-dessus de lui ; plus haut à droite, le panneau sculpté avec "l'Ermite" sculpté les bras écartés en signe d eprotection pour ses ouailles placées autour de lui ; au-dessus, "l'avocat de l'ermite" et Jeanne du Minihic
 
Autel de St-Budoc,vestiges 2010, ph Bruno Montpied.jpg
Ce qu'il reste en 2010 du décor sculpté autrefois par l'abbé Fouré pour l'autel de Saint-Budoc, quasiment plus rien..., ph. BM
Abbé Fouré, Mur de l'ermite de Rothéneuf et de son avocat, ph Bruno Montpied, 2010.jpg
Le panneau de l'Ermite protégeant ses ouailles... Dont il ne reste plus que quelques formes floues... Ph BM, 2010

Commentaires

Très bon article sur l'oeuvre de l'abbé !

Je me demande parfois ce qui restera .... Et d'ailleurs faut-il laisser une trace ?

Écrit par : le sculpteur anonyme | 24/08/2010

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La mer est forte, les éléments vifs, que peut on faire contre leur action ?
Je n'imagine pas quelle restauration serait possible.

Écrit par : Cosmo | 30/08/2010

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Sic transit gloria abbati.

On utilise des millions, des milliards d'euros pour des travaux aussi colossaux que futiles, tels des barrages, des centrales électriques pour la prospérité de la sinistre multitude. On aurait pu imaginer une grande digue qui permettrait de mettre à l'abri ces oeuvres. Et puis, en même temps, le fait qu'il y ait la mer au pied des oeuvres fait partie de la poésie du lieu. La digue supprimerait cet élément. La restauration, à coup sûr, détruira la magie comme elle la détruit presque partout. Alors, il ne reste plus qu'à se tourner vers la poétique des ruines et se dire que le Parthénon en miettes est quand même plus émouvant que l'église de la Madeleine. (Laquelle, transformée en grille-pain, deviendrait plus intéressante, telle l'église Saint-Germain l'Auxerrois en nécessaire à huile et vinaigre pour pantagruélique table de bistrot, sa fonction symbolique évidente, ainsi que l'avait remarqué Victor Hugo lui-même en son temps).
Quoi qu'il en soit, cette grotte ainsi usée me rappelle la superbe ville troglodytique d'Uplistsikhe, en Géorgie. Là encore ruinée et inimaginable autrement.
Régis Gayraud

Écrit par : régis gayraud | 31/08/2010

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Sur ce thème, peut être faudrait il envisager la mise en ruine délibérée de certains de nos monuments. Le Sacré Coeur par exemple, ferait peut être une très belle ruine pour peu que sa désintégration soit opérée avec intelligence. Celle de la grande arche de la Défense serait sans doute plus problématique, mais peut être pas impossible. La liste est ouverte... Contrairement à ce que l'on appelle "les grands travaux", tout cela ne coûterait de plus pas très cher. Comme quoi avec un peu d'imagination il suffit quelquefois de peu de moyen pour améliorer de manière décisive l'aspect de nos quartiers et ouvrir des perspectives intéressantes pour les habitants qui y vivent: au delà de la poétique des lieux ainsi transformés, quels beaux terrains d'aventure pour petits et grands pourraient être en effet créés de la sorte !

Écrit par : RR | 01/09/2010

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